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PROFIL DIALECTAL D’UNE LANGUE NATURELLE ET RECHERCHE DIACHRONIQUE ...
(i) Si les verbes synthétiques sont très peu nombreux dans la langue, certains
dialectes font davantage usage de ceux-ci que d’autres dialectes. Dans
certains endroits, la forme synthétique et la forme périphrastique sont toutes
deux actualisables selon les contextes ((3) et (5) et (4) et (6)) alors que dans
d’autres endroits, seule la forme périphrastique est disponible.
(ii) D’une façon générale, les verbes intransitifs commandent un auxiliaire
intransitif, les verbes transitifs un auxiliaire transitif ((5) et (6)). Si les verbes
fondamentaux régissent partout les mêmes auxiliaires, il arrive que certains
verbes tendent à se construire transitivement dans certains endroits et intransitivement
dans d’autres ((10) et (11) ; et (13) et (14)).
(iii) Certains verbes varient dialectalement parce que le morphème
convoyant le sens lexical du verbe varie d’un endroit à l’autre ((7), (8) et (9) à
(12)). Les morphèmes concernés peuvent être d’origine autochtone (8) ou
empruntés (7).
(iv) Un grand nombre de verbes basques (peut-être la moitié) sont des
verbes dénominatifs explicites (c’est-à-dire des verbes dont le sens lexical est
convoyé par un nom incorporé à la forme verbale). Or, comme le montre le
diagramme présenté plus haut, les noms sont, juste après le verbe, la catégorie
de langue qui varie le plus parmi les catégories de langue testées. Il s’ensuit que
la variabilité dialectale du nom surajoute ses effets à la variabilité dialectale du
verbe, augmentant ainsi la variabilité de ce dernier par addition de la variabilité
des deux catégories de langue ((9) à (12)).
(v) Certains morphèmes ont la caractéristique d’être communs à tous dialectes
mais de ne pas s’actualiser en tous lieux dans les mêmes contextes. Cette
caractéristique n’est pas propre au verbe mais elle se manifeste particulièrement
dans le verbe car celui-ci recourt beaucoup à l’incorporation du nom. Il
s’ensuit que des affixes communs ayant une affinité avec le nom (l’instrumental
-z, l’adverbial -ka, etc.) apparaissent dans certains verbes mais pas partout
dans les mêmes contextes ((9) à (12)).
(vi) Un verbe d’aspect imperfectif tend à varier davantage qu’un verbe
d’aspect perfectif ((9) à (12)).
(vii) Un verbe à transitivité médiane tend à varier davantage qu’un verbe
à transitivité forte ((9) à (12)).
(viii) Le radical verbal a été perdu par certains dialectes alors qu’il s’est
maintenu dans d’autres ((15) et (16)).