La Cerdanya - vall de Pi

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22.04.2013 Views

En arribar a Montlluís amb la diligència, Georges Beaume, a Des Vosges aux Pyrénées, explica que la població “apparaît, triste et grisâtre”. Diu que “on n’y compte que huit rues. La très large rue du Général-Meunier, qui la coupe en deux parties égales, aboutit à la place d’Armes, où s’élève le monument du général Dagobert, dont le cœur repose sur une pyramide de granit surmontée d’un boulet”. “Cette pauvre pierre —comenta Ardouin- Dumazet a Voyage en France— est l’hommage touchant des soldats de l’armée des Pyrénées-Orientales à leur chef, vainqueur des Espagnols, qui succomba aux rudes fatigues de la campagne”. Beaume, afegeix que “la citadelle peut contenir 4.000 hommes... La commune est entièrement circonscrite dans les remparts, que Vauban construisit en 1681”. S’hi entra, com explica Emmanuel Brousse a la Cerdanya française, quan “on traverse le fossé sur un pont-levis, puis on pénètre par la porte de France, une porte lourde, avec des montants en pierres de taille, sous une voûte massive, basse, écrasante. Un frisson Alta Cerdanya. Montlluís i el pla de la Perxa 295 Montlluís i el pla de la Perxa 1 Pla de la Perxa VINCENT CHAUSENQUE LANDOUZY-LAVASTIE 2 Montlluís XAVIER FEBRÉS DOMÈNEC BELLMUNT VINCENT CHAUSENQUE PIERRE VIDAL HENRY SPON GEORGES BEAUME ARDOUIN-DUMAZET EMMANUEL BROUSSE GOERGE BENTHAM J. FERRER ANNE-FRANÇOISE MARE MICHEL BOUILLE J. HENRY EDITIONS DINO 3 Ovansa EMMANUEL BROUSSE 4 La Cabanassa SEBASTIÀ BOSOM ORIOL MERCADAL CÈSAR AUGUST TORRAS EMMANUEL BROUSSE GEORGES BEAUME J. FERRER 1 Pla delaPerxa 3 Monument Brousse 4 La Cabanassa 5 Sant Pere dels Forcats 2 Montlluís vous parcourt le corps, car, involontairement, on éprou- ve la sensation que l’on pénètre dans une prison dont les grilles vont se refermer”. Un cop a dins, el mateix autor observa que “les maisons, solidement construites, ont ordinairement deux étages. Elles avaient toutes à l’origine un four et un puis; le rez-de-chaussée était voûté. Ces précautions indiquent clairement que ces maisons étaient bâties en vue d’un siège”. Una porta, aquella, que en tot cas era incòmoda per a George Bentham, ja que, com diu en la seva obra Catalogue des plantes indigènes..., quan s’instal·len a la Cabanassa es troben en un “petit village situé au pied de la forteresse, et plus commode pour nous que la ville même, à cause de la gêne occasionnée par la fermeture des portes pendant la nuit”. En tot cas, aquesta funció militar ha perdurat en certa mesura: “encara avui —ens diu Xavier Febrés— Montlluís és un centre de casernament comarcalment 6 la Perxa 5 Sant Pere dels Forcats CÈSAR AUGUST TORRAS EMMANUEL BROUSSE ARDOUIN-DUMAZET J. FERRER Ri uTet Riu Jardó 6 La Perxa SEBASTIÀ BOSOM ORIOL MERCADAL EMMANUEL BROUSSE CARLES BOSCH DE LA TRINXERIA GEORGES BEAUME CÈSAR AUGUST TORRAS ANNE-FRANÇOISE MARE MICHEL BOUILLE J. HENRY 7 Planès 7 Planès ARDOUIN-DUMAZET SEBASTIÀ BOSOM ORIOL MERCADAL VINCENT CHAUSENQUE J. HENRY CARRERA F. JALABERT XAVIER FEBRÉS LÉON LANGLET CÈSAR AUGUST TORRAS Plànol de Montlluís, del segle XVII

296 La Cerdanya Sant Pere dels Forcats en festa A Saint-Pierre-del-Forcats, nous montons, le jour de la fête. Point de rues dans ce village juché à tous les vents, sur un mamelon du col de la Perche. Les maisons proprettes ont pris racine un peu partout où il y avait de bon rocher, un ruisselet, un lopin de terre cultivable. Les paysans en pleine place publique, sous une tente qui les abrite des rayons du soleil, boivent et dansent. Des amis de la ville nous convient à un des spectacles les plus curieux de la fête. Nous entrons dans un café, et là, nos verres pleins d’une bière mélangée de limonade, nous attendons avec une sorte de recueillement, dans la pénombre de l’antique maison que les neiges, en hiver, recouvrent à demi. Tout à coup, trois belles jeunes filles pénètrent dans la salle. Ce sont les trois pabordessas (rosières) de l’endroit. Elles nous offrent d’abord quelques billets d’une loterie organisée au profit de l’église, puis consentent, non sans se faire prier, à jouer du pandero et à chanter des ariettes. Le pandero est un tambour de basque très grand et carré, avec double peau peinte en bleu. Sur une de ses faces, deux rubans agrémentés de menus grelots sont fixés en diagonale, réunis au centre par une cocarde tricolore. L’autre face, sur laquelle frappent les doigts allègres et solides, est privée d’ornement. Donc, pendant que ses deux compagnes chantent des ariettes, une des rosières joue du pandero. Elle balance le tambour du bras droit, tape de la main gauche, et le pandero produit une musique sourde, égayée de grelots, que le chant monotone et nasillant des deux autres rosières accompagne avec un charme pénétrant. Georges Beaume Des Vosges aux Pyrénées Montlluís estratègic de la milícia d’ofici. A la part alta del poble s’hi troba el ‘Centre National d’Entraînement Commando’... Al començament del camí que hi porta, es topa amb una placa de direcció prohibida ‘sauf militaires’. És una segona fortalesa dintre de la ciutat petrificada”. No obstant això, aquest aparent militarisme apuntat no és avui dia l’esperit predominant: ben al contrari. Com diu Domènec Bellmunt, “en résumé: L’intérêt stratégique et militaire des fortifications de Mont- Louis est actuellement nul ou presque nul. Mais le parfait état de conservation des remparts et le charme de la ville actuelle font de cette Station une des curiosités historiques les plus dignes d’intérêt de la Cerdagne française. Ses beaux paysages, ses airs purs —ses hautes forêts, la font rechercher des personnes aimant le repos, l’altitude et les excursions merveilleuses”. I si les defenses han passat a ser un element turístic i d’aprofitament per als veïns, no és estrany veure els “glacis gazonnés et plantés d’arbres de toutes essences”, tal com explica J. Ferrer a la Cerdagne-Capcir-Andorre. I, parlant d’horts, Gérard Bessière a Capellá des cimes ens explica que “le capellá en cultiva un autre dans les fossés, près de la porte du village. La terre était bonne et il avait des doigts verts”. Seguint de nou J. Ferrer a la Cerdagne-Capcir-Andorre, aquest comenta que “on demandera à voir le puits des forçats... Ce puits, très profond, alimentait en eau les

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<strong>La</strong> <strong>Cerdanya</strong><br />

Sant Pere <strong>de</strong>ls Forcats en festa<br />

A Saint-<strong>Pi</strong>erre-<strong>de</strong>l-Forcats, nous montons, le jour <strong>de</strong> la fête. Point <strong>de</strong> rues dans ce village juché à tous les vents,<br />

sur un mamelon du col <strong>de</strong> la Perche. Les maisons proprettes ont pris racine un peu partout où il y avait <strong>de</strong> bon<br />

rocher, un ruisselet, un lopin <strong>de</strong> terre cultivable. Les paysans en pleine place publique, sous une tente qui les<br />

abrite <strong>de</strong>s rayons du soleil, boivent et dansent. Des amis <strong>de</strong> la ville nous convient à un <strong>de</strong>s spectacles les plus<br />

curieux <strong>de</strong> la fête. Nous entrons dans un café, et là, nos verres pleins d’une bière mélangée <strong>de</strong> limona<strong>de</strong>, nous<br />

attendons avec une sorte <strong>de</strong> recueillement, dans la pénombre <strong>de</strong> l’antique maison que les neiges, en hiver,<br />

recouvrent à <strong>de</strong>mi. Tout à coup, trois belles jeunes filles pénètrent dans la salle. Ce sont les trois pabor<strong>de</strong>ssas<br />

(rosières) <strong>de</strong> l’endroit. Elles nous offrent d’abord quelques billets d’une loterie organisée au profit <strong>de</strong> l’église,<br />

puis consentent, non sans se faire prier, à jouer du pan<strong>de</strong>ro et à chanter <strong>de</strong>s ariettes. Le pan<strong>de</strong>ro est un tambour<br />

<strong>de</strong> basque très grand et carré, avec double peau peinte en bleu. Sur une <strong>de</strong> ses faces, <strong>de</strong>ux rubans agrémentés<br />

<strong>de</strong> menus grelots sont fixés en diagonale, réunis au centre par une cocar<strong>de</strong> tricolore. L’autre face, sur<br />

laquelle frappent les doigts allègres et soli<strong>de</strong>s, est privée d’ornement. Donc, pendant que ses <strong>de</strong>ux compagnes<br />

chantent <strong>de</strong>s ariettes, une <strong>de</strong>s rosières joue du pan<strong>de</strong>ro. Elle balance le tambour du bras droit, tape <strong>de</strong> la<br />

main gauche, et le pan<strong>de</strong>ro produit une musique sour<strong>de</strong>, égayée <strong>de</strong> grelots, que le chant monotone et nasillant<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres rosières accompagne avec un charme pénétrant.<br />

Georges Beaume<br />

Des Vosges aux Pyrénées<br />

Montlluís<br />

estratègic <strong>de</strong> la milícia d’ofici. A la part alta <strong>de</strong>l poble<br />

s’hi troba el ‘Centre National d’Entraînement Commando’...<br />

Al començament <strong>de</strong>l camí que hi porta, es<br />

topa amb una placa <strong>de</strong> direcció prohibida ‘sauf militaires’.<br />

És una segona fortalesa dintre <strong>de</strong> la ciutat petrificada”.<br />

No obstant això, aquest aparent militarisme apuntat<br />

no és avui dia l’esperit predominant: ben al contrari.<br />

Com diu Domènec Bellmunt, “en résumé: L’intérêt<br />

stratégique et militaire <strong>de</strong>s fortifications <strong>de</strong> Mont-<br />

Louis est actuellement nul ou presque nul. Mais le parfait<br />

état <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s remparts et le charme <strong>de</strong> la<br />

ville actuelle font <strong>de</strong> cette Station une <strong>de</strong>s curiosités historiques<br />

les plus dignes d’intérêt <strong>de</strong> la Cerdagne française.<br />

Ses beaux paysages, ses airs purs —ses hautes forêts, la<br />

font rechercher <strong>de</strong>s personnes aimant le repos, l’altitu<strong>de</strong><br />

et les excursions merveilleuses”. I si les <strong>de</strong>fenses han<br />

passat a ser un element turístic i d’aprofitament per als<br />

veïns, no és estrany veure els “glacis gazonnés et plantés<br />

d’arbres <strong>de</strong> toutes essences”, tal com explica J. Ferrer a la<br />

Cerdagne-Capcir-Andorre. I, parlant d’horts, Gérard<br />

Bessière a Capellá <strong>de</strong>s cimes ens explica que “le capellá en<br />

cultiva un autre dans les fossés, près <strong>de</strong> la porte du village.<br />

<strong>La</strong> terre était bonne et il avait <strong>de</strong>s doigts verts”.<br />

Seguint <strong>de</strong> nou J. Ferrer a la Cerdagne-Capcir-Andorre,<br />

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