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YEARBOOK OF THE ALAMIRE FOUNDATION

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MUSIQUE ET POLITIQUE À FLORENCE<br />

Rome, qui selon eux méritait plus que Florence un tel châtiment. 17 Vettori n’est pas<br />

le seul à soutenir une telle opinion, reprise notamment par François Guichardin dans<br />

son Histoire d’Italie. Celui-ci, qui a été partie prenante au moment des faits, puisqu’il<br />

servait alors de «ministre des affaires étrangères» de Clément VII, 18 critique en<br />

plusieurs endroits de son livre la pusillanimité du pape lors des événements, mais<br />

c’est le jugement sans concessions qu’il fait de son pontificat qui pourra mieux que<br />

tout autre donner une idée juste du peu d’estime dans laquelle le pape était tenu<br />

quelques années après sa mort. Guichardin considère que son pontificat fut plus<br />

négatif que positif, car, rappelle-t-il, 19<br />

«quale felicità si può comparare alla infelicità della sua incarcerazione?<br />

all’avere veduto con sì grave eccidio il sacco di Roma? allo essere stato<br />

cagione di tanto esterminio della sua patria? Morì odioso alla corte, sospetto<br />

a’ principi, e con fama più presto grave e odiosa che piacevole;<br />

essendo riputato avaro, di poca fede e alieno di natura da beneficare gli<br />

uomini».<br />

«quel bonheur peut-on comparer au malheur de son incarcération, à la vue<br />

du sac de Rome accompagné d’un tel carnage, à la responsabilité d’une<br />

telle dévastation de sa patrie? Il mourut haï par la curie, suspect aux princes,<br />

et avec une réputation plutôt fâcheuse et odieuse que plaisante, car on le<br />

tenait pour avare, peu loyal, et peu enclin, par nature, aux bienfaits».<br />

Il faut rappeler que Guichardin fut un fidèle partisan des Médicis, et qu’il est en faveur<br />

auprès de Cosme 1 er lorsqu’il rédige sa Storia d’Italia. On comprend pourquoi le<br />

madrigal d’Arcadelt a pu être modifié de cette façon, et circuler à Florence dans cette<br />

version. 20<br />

17 MARIETTI, L’évocation du sac de Rome, pp. 75–77; et VON ALBERTINI, Firenze dalla repubblica<br />

al principato, pp. 104–105.<br />

18 L’expression est de VON ALBERTINI, Firenze dalla repubblica al principato, p. 225.<br />

19 C’est moi qui souligne (en gras). Cf. F. GUICCIARDINI, Storia d’Italia, livre 20, chap. vii, éd. F.<br />

CATALANO, Milan, 1975, 3, p. 976; F. GUICCIARDINI, Histoire d’Italie 1492–1534, traduction<br />

française sous la direction de J-L. FOURNEL et J-C. ZANCARINI, Paris, 1996, 2, p. 669.<br />

20 Don Harrán pensait à l’époque de son étude (The ‘Sack of Rome’ Set to Music) que le madrigal de<br />

Verdelot était «the only piece in the sacro-secular repertory of the time to refer, more or less explicitly,<br />

to the invasion of Rome and its aftermath» (p. 419). Mais à côté du contrafactum présenté ici, il existe<br />

au moins une troisième pièce musicale consacrée au sac de Rome: le madrigal qui clôt le Primo libro<br />

a 5 de Cesare Tudino (Rome, 1564). Voir mon article «Caronte chi sei?» Un cas exemplaire de circulation<br />

littéraire et musicale dans l’Italie de la Renaissance, dans Italian History and Culture, 5 (1999),<br />

où le madrigal est brièvement présenté p. 98, et où son texte est retranscrit p. 109.<br />

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