TC_04_V16

ARTS / ART
ARTS / ART
De Natura
SANCTI BARTOLOMEI
Cauchemar du Bananier - 2018 -
cosmopolites sordidus - origine indéterminée -
stylo bille sur papier - 35,5 cm x 28 cm
With the goal of exploring all aspects of his
environment, de natura sancti bartolomei (Nature
In Saint Barthélemy) has been brewing in the
mind of Charles Moreau for the past 10 years. As his work
is descriptive and informative, without representation of the
subject in space, without drop shadows or depth, Charles
paints according to the codes of the illustrations and plates
in the encyclopedias he perused as a child. A student of
natural history and “scientific curiosities,” the former antique
dealer and art history expert has a strong visual culture that
nourishes his work today, as he considers his environment
through the prism of colonization and globalization.
“With slavery and colonization, the world experienced a huge
displacement of human populations, not to mention that of
the animal and vegetal worlds. Westerners quickly realized
they were displacing species, as the Amerindians before them
had introduced turtles and “quenettier” trees to the island for
the first time. Just like the uprooted humans brought to the
French West Indies, many plants and animals suffered the
same fate.” As a result, de natura sancti bartolomei invites
us to reconsider the origins of certain flora and fauna, often
erroneously considered as local. There are two ways to look
at the intersection which forms the fundamental idea for
this project. On one hand, the correlation between endemic
and imported, which questions the origin and fragility of the
species; and on the other hand, the balance between life and
death.
“There is more and more talk about environmental protection.
And questioning the origin of a species on an island allows us
to know if it is really necessary to protect it or not. In fact,
there are species that disturb the food chain or the balance
of our ecosystem. In doing this work, we can see what needs
our protection the most is what is found under water, in our
oceans. That is where the largest variety of different animal
species subsist. As soon as you plunge your head under the
surface, you come face to face with species that cannot as
easily be transplanted. Yes these species are the victims of
erosion and aggression that comes from the surface. It is this
kind of thinking that I would like to encourage with this work.”
An inventory through the eye of an artist, partly inspired
by the aesthetic of fossils, where the subject is a life-size
Avec l’ambition d’embrasser le cercle entier du sujet
qu’il explore, de natura sancti bartolomei voit le jour
il y a presque dix ans dans l’esprit de Charles Moreau.
D’abord à but descriptif ou informatif, sans représentation du
sujet dans l’espace, ombres portées ni profondeur, Charles
peint selon les codes des illustrations et planches à dessins
encyclopédiques de son enfance. Féru d’histoire naturelle
et de “curiosités scientifiques”, l’ancien antiquaire et étudiant
en histoire de l’art, fort d’une culture visuelle dont se nourrit
aujourd’hui sa production, considère au demeurant son sujet
à travers le prisme de la colonisation et de la mondialisation.
« Avec l’esclavage et la colonisation, le monde a connu un
grand bouleversement des populations humaines, mais
aussi un important mélange de l’animal et du végétal. Les
Occidentaux se sont vite rendu compte qu’ils charriaient des
espèces, comme les Indiens avant eux avaient charrié sur
l’île les tortues, quenettiers, etc., qu’on n’avait pas avant, ici. À
l’instar des destinées humaines dans les Antilles, déracinées,
les plantes, les animaux ont connu le même sort. » Ainsi, de
natura sancti bartolomei invite à reconsidérer les origines
d’une faune et d’une flore, souvent erronément considérées
comme locales, à travers deux axes de réflexion — à
l’intersection desquels naît l’idée fondamentale de ce projet.
D’une part, la corrélation entre l’endémique et l’importé, qui
questionne l’origine et la fragilité des choses ; de l’autre,
l’équilibre entre la vie et la mort. « On parle de plus en
plus de protection de l’environnement. Questionner l’origine
des espèces sur un territoire permet de savoir ce qu’il est
véritablement nécessaire de protéger ou non. Il est en effet
des espèces qui viennent déséquilibrer la chaîne alimentaire
ou l’équilibre d’un écosystème. À la faveur de ce travail, on se
rend compte que ce qui a le plus besoin de notre protection,
c’est ce qu’il y a sous l’eau, dans nos océans. C’est là que
subsiste véritablement la plus grande originalité animale.
Dès que vous mettez la tête sous la surface, vous faites
face à des espèces qui ne peuvent être aussi facilement
transplantées. Des espèces néanmoins victimes de l’érosion
et d’une agression venue de la surface. C’est ce genre de
réflexion que j’essaie de provoquer avec ce travail. »
Un inventaire d’artiste, enfin, en partie inspiré de l’esthétique
des fossiles, où le sujet est gravé dans la pierre et à taille
DE NATURA SANCTI BARTOLOMEI
Author / Auteur Olivier Aussedat
Charles Moreau, an artist as well as curator
at the Wall House Territorial Museum of Saint
Barthélemy, created a compendium of the
existing flora and fauna on the island with de
natura sancti bartolomei, as he catalogues the
island’s environment and revisits its genealogy.
Compendium de la réalité animale et végétale
de l’île, Charles Moreau, artiste et par ailleurs
conservateur du Musée Territorial de Saint-
Barthélemy propose, à travers de natura sancti
bartolomei, de cataloguer notre environnement
insulaire et d’en revoir la généalogie.
Beau thon - 2019 - thunnus albacares - mers tropicales et sub-tropicales -
huile sur toile - 107 cm x 200 cm.
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the commuteR #04
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