AUTO_TRENDS_318_FR_BR

BIMESTRIEL
TESLA : LES 10 PLUS GROS SCANDALES
N° 318 MAI 2023
€
4,90
Autowww.autotrends.be
TESLA,
ATTENTION
DANGER !
Volvo
EX90
MICRO
CARS
Une autre
dimension…
POUR NE RIEN
MANQUER
DE LA NOUVELLE
MOBILITÉ
N°19 Mai 2023
2€
MICROCARS
Comparatif-express
—
XEV Yoyo
Microlino
Silence S04
Renault Clio
LE MOMENT D’ACHETER
LES 40
NOUVEAUTÉS
DE L’ÉTÉ !
Quels opérateurs, quels réseaux européens ? Vos vacances en BEV
Du Berlaymont aux Hunaudières
L’hydrogène a la cote
Vaste choix pour tous et toutes
Gravel, les filles en raffolent
Mercedes
Classe E
BMW X5
AVEC NOS SUPPLÉMENTS
GRATUITS
Mensuel mai 2023
P307393 MassPost Eupen

COYOTE,
LA ROUTE EN
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Assistant d’aide à la conduite
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L’expérience Coyote
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SERVICE PREMIUM
Assistant d’aide à la conduite
avec navigation intégrée
coyotesystems.be
/CoyoteSystemsBenelux
/coyote_systems_benelux

ÉDITO
Poroi n tel sccs
En pages 30 à 34 de ce numéro d’Auto Trends, vous
lirez notre dossier Tesla, qui résume les frasques de ce
constructeur se voulant « pas comme les autres ». Sans
vouloir me montrer inutilement sarcastique, je dirais
« heureusement que les autres ne sont pas comme
Tesla » ! Car la liste des raisons pour lesquelles je n’achèterais
jamais une voiture d’Elon Musk est longue comme un mois
d’avril sans soleil. Comment peut-on à ce point se moquer du
monde avec des autos pas fi ables, mal fi nies, inconfortables, ne
tenant pas leurs promesses d’autonomie ou encore dotées d’une
ergonomie digne des low-cost chinoises ? Et comment peut-on
affi rmer vouloir « sauver la planète » en proposant des batteries
« À FORCE DE FAIRE
non réparables, construites avec des matières premières extraites
N’IMPORTE QUOI,
dans des conditions sociales et écologiques épouvantables ? Et
ELON MUSK RISQUE
voilà maintenant qu’en plus on se rend compte que les caméras
DE FINIR RUINÉ OU EN
embarquées fi lment les propriétaires sans leur accord et font l’objet
PRISON… »
de plaisanteries en interne ! Il est vrai que tout cela n’est rien par
rapport au fait qu’Elon Musk a assuré lui-même la promotion d’une
vidéo faisant croire au monde entier que la conduite réellement autonome était possible en Tesla, alors que le
sujet avait été bidouillé. On pourrait presque en rire (en mode « Ah ! Ce bon Elon, jamais en manque d’une bonne
fake news ! ») si cela n’avait pas déjà coûté la vie à de très nombreuses personnes.
C’est à se demander si le milliardaire américain n’a pas de tendances autodestructrices car, à force de faire
n’importe quoi (je pense aussi à Twitter ou à sa fusée explosive), il risque de fi nir ruiné ou en prison. Ce jour-là,
Tesla risque évidemment de se retrouver en très mauvaise posture. Et que feront les propriétaires de ces autos
si la marque tombe un jour en faillite ? Bien sûr, cela peut arriver à n’importe quelle société. Mais vu les frasques
de son patron, il est clair que le risque est bien plus grand pour Tesla que pour Toyota ou Volkswagen. Raison de
plus pour ne jamais acheter une Tesla…
Stéphane Lémeret
Directeur des rédactions
Membre du jury européen de la Voiture de l’année
stephane@autotrends.be
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www.autotrends.be / 3

SOMMAIRE
www.autotrends.be
N° 318, 5 mai 2023
Ce mois-ci
8 es 0 noeats de lt
18 Reportage au Salon
de Shanghai et chez NIO
30 es 10 pires scandales esla
Rubriques
3 Édito
6 News
7 Vos réseaux
36 Les carnets de Jan Muylaert
37 L’humeur de Christian Hubert
38 L’humeur de Nicolas Morlet
39 L’humeur de Quentin Pannaud
40 Pneus
44 Formule 1
46 hronie hierr eille
48 hronie Rodrie Gillion
50 hronie lorian an ooren
52 L’humeur de Maxime Pasture
P307393
Masspost Wavre
www.autotrends.be
53 Auto
Trends Moto Trends Classics
70 Les prix des voitures neuves
77 Moto Trends
Moto
100%
BELGE
26
Essais
24 BMW XM
26 Lamborghini
Urus Performante
28 MG HS
42 Skoda Fabia Rallye 2
Prochain numéro
e 2 in 202
Avec notamment l’essai
de la Porsche Cayenne
24
Auto
MENSUEL AUTOMOBILE
Édité par Moovic srl
Rue de l’Espiniat 4
1380 Lasne
stephane@autotrends.be
DIRECTEUR
DES RÉDACTIONS
Stéphane Lémeret
RÉDACTEUR EN
CHEF ADJOINT
Maxime Pasture
NATIONAL ADVERTISING SALES
Carlo Bonhomme • carlo@autotrends.be
Paola Sciabica • paola.sciabica@autotrends.be
PUBLICITÉ RÉGIONALE DIRECTRICE
Monique Delvaux
MOTO TRENDS
Press System Agency
DIRECTEUR ARTISTIQUE
Samuel D’Agostino
PHOTOGRAPHES
Samdago • Georges De Coster • Sophie Graillon
JOURNALISTES
Laurent Zilli
Maxime Pasture
Nicolas Morlet
Pascal Binon
Joost Bolle
Brecht Vanhaelewyn
Vincent Hayez
Olivier de Wilde
Paul Fraikin
Jan Muylaert
Charles Demoulin
Christian Hubert
Christiane Goor
Quentin Pannaud
a responsabilit dA RS ne pet en acn cas tre enae directement o indirectement sr base des articles rdactionnels ni dans les transactions eectes sr base d ornal.
ote reprodction, mme partielle, et/o tilisation d conten de ce ornal tant les petites annonces, encarts pblicitaires articles rdactionnels, de ele manire e ce soit, est interdite.
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Power On.
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NEWS
Les infos les plus lues sur AutoTrends.be
En avril, vous avez été plus nombreux que jamais à consulter nos infos quotidiennes sur AutoTrends.be (près de
40.000 visiteurs uniques/jour !). Voici celles qui ont remporté le plus de succès. Si vous en avez manqué, il vous
suffit de scanner le QR code correspondant pour avoir accès à toute l’info. Et si ce n’est pas encore fait, profitez-en
pour vous inscrire à notre newsletter quotidienne pour ne rien manquer de l’actualité du mois de mai et des suivants.
L’autonomie des voitures
électriques…
…doublée dès l’année prochaine ?
CATL, l’un des principaux fournisseurs de cellules de
batteries pour voitures électriques, vient de présenter
sa nouvelle génération de batteries avec, à la clé, une
autonomie doublée à capacité égale !
« Un non-sens total »
Quand le patron de
VW critique l’Allemagne…
Le chantage allemand a fini par payer :
la loi promulguant l’interdiction des
moteurs thermiques en Europe en
2035 inclura une clause permettant
l’usage des moteurs thermiques fonctionnant aux e-fuels
neutres en carbone. Une décision qui n’est guère du goût
du patron de Volkswagen…
Payer plus, toujours plus
Vers un doublement
des tarifs d’assurance ?
Selon une étude de Capgemini réalisée
à la demande d’Assuralia, les primes
d’assurances auto devraient crever les
plafonds d’ici 2030. Et devinez pour qui ce
sera le plus rude…
McLaren 750S
De 0 à 100 km/h en 2,8 secondes !
McLaren renouvelle son haut de gamme. La 720S
cède sa place à la 750S. Si les traits ne changent
pas trop par rapport à sa devancière, 30% des
composants sont pourtant nouveaux.
Subaru BRZ
Elle arrive finalement en Belgique !
Alors que la Toyota GR86 est désormais sold out
en Belgique, voilà que Subaru prend la relève, et
commercialisera dès cette année son clone, dénommé
BRZ. Une très bonne nouvelle pour les amateurs de petites
sportives pleines de caractère.
6 / www.autotrends.be

VOS RÉSEAUX
Voici les sujets qui ont amené le plus d’interactions le mois dernier sur notre page
Facebook. Scannez le QR code correspondant au sujet et rejoignez la discussion !
Par Maxime Pasture
Et
vous qu’en
pensez-vous
?
N’hésitez pas à venir nous donner votre avis
sur la page Facebook Auto Trends Magazine
ou à nous contacter en message privé. Tel
un « courrier des lecteurs moderne », elle a
été créée pour vous donner la parole. Alors,
à très vite !
www.autotrends.be / 7

DOSSIER
Toutes les nouveautés
de l’été
ENJOY TH
S E
SUNNY
Take a break in the sun
LE MOMENT D’ACHETER !
SUMMER
Les chiffres de ventes semblent le confirmer, l’automobile est en train de
sortir d’un long hiver qui durait depuis 2020. La rédaction d’Auto Trends
Summer
a donc décidé de regarder vers l’été, et de vous annoncer tout ce que les
constructeurs nous préparent pour la belle saison.
Par Laurent Zilli
Take a break in the sun
Time
Au mois de mai, achète ce qu’il te plaît ! Ce n’est
Abarth 500e
pas un dicton de sagesse populaire, mais de plaisir
automobile. Et c’est plus que jamais le moment
de sortir des affres du doute et de l’hésitation, de
vous faire plaisir, donc d’acheter ! Car tous les indicateurs
pointent en ce sens.
D’abord, on constate que les constructeurs ont
réussi à se réorganiser suite à la crise des micro-conducteurs et
l’invasion de l’Ukraine. En clair, ils ont rétabli presque entièrement
leurs chaînes d’approvisionnement, et les gros problèmes de délais
de livraison sont en passe d’être entièrement résorbés. Il faudra
certes encore quelques mois pour un vrai retour à la normale, mais
on n’en est plus aujourd’hui aux quelque 12 mois d’attente (voire
plus) qu’on a connus. Deuxième raison d’être optimiste, le fait que
l’Europe ait accepté de mettre de l’eau dans son vin, en ouvrant la
SCORPION ÉLECTRIQUE
été
2023
porte à autre chose que le 100% électrique après 2035. Cette date
butoir avait beau être encore assez éloignée, elle semblait pourtant
être source d’hésitations pour une grande partie du public quant au
type de véhicule (électrique ou non) à acheter. Voilà donc un doute
qu’on peut raisonnablement considérer comme très atténué. Une
autre bonne raison d’acheter maintenant si vous êtes indépendant :
la nouvelle fi scalité qui sera appliquée pour toute voiture achetée à
partir du 1er juillet. Par exemple, vous avez jusqu’au 30 juin pour
commander une hybride rechargeable déductible à 100%, pour qu’elle
le reste tout au long de l’amortissement. Commandez le 1er juillet, et
la déductibilité sera déjà réduite la première année, pour être ensuite
dégressive d’année en année et atteindre 0% de déductibilité. Bref,
vous n’avez que de bonnes raisons pour ne plus attendre, et signer
un bon de commande pour une des nouveautés de ce dossier. Ou
une autre, d’ailleurs. Tout ce qui vous fera plaisir !
En
Après la Fiat 500, c'est au tour de sa version musclée Abarth de
Enjoy & Rela
passer à l’électricité. L'Abarth 500e reprend bien sûr l’essentiel de
la Fiat 500e et en muscle les traits, avec en plus un tout nouveau
logo, plus épuré. Elle embarque un moteur électrique d’une puissance
de 113 kW (154ch), pour 235 Nm de couple. Avec son 0 à
100 km/h abattu en 7 secondes, elle serait capable de meilleures
performances que la 695 Esseesse thermique. Un son de moteur
thermique artifi ciel a par ailleurs été ajouté, pour ne pas renoncer
trop vite aux pétarades caractéristiques de l’échappement des
petites Italiennes. L’Abarth 500e sera proposée d’emblée en 3
portes et cabriolet, mais pas en version 3+1.
8 / www.autotrends.be

Audi RS6 Performance
FAMILY ROCKET
Disponible à la commande depuis cet hiver, l’Audi RS6 Performance sera livrée
aux clients à partir de cet été. En augmentant la pression de suralimentation (de
2,4 à 2,6 bars) du moteur V8 bi-turbo 4 litres, la puissance passe de 600 à 630
chevaux, et le couple de 800 à 850 Nm ! De quoi tuer le 0 à 100 en 3,4 secondes.
Pour en avoir plein les oreilles, Audi a réduit l’insonorisation du moteur, ce qui,
au passage, fait perdre 8 kilos à ce monstre de plus de deux tonnes. Le pack
RS Dynamic (relèvement de la vitesse de pointe à 280 km/h, différentiel quattro
sport sur l’essieu arrière) est en série. Et si ça ne suffi t pas, un pack RS Dynamic
plus est disponible en option (vitesse maxi à 305 km/h, freins en céramique,
etc.). Prix de départ : 135.000€.
été
2023
Aston Martin DB12
JAMES ATTEND…
Bien qu’elle ne soit prévue que pour 2024,
c’est durant l’été que devrait être dévoilée
l’Aston Martin DB12. À quoi s’attendre ?
À une profonde évolution
de la DB11,
plutôt qu’à une voiture
entièrement nouvelle.
Déjà surprise en tests,
habillée de camoufl
age, la DB12 semble
être esthétiquement
très proche de sa
devancière, même si des surprises sont possibles. Enfi n, sur
le plan mécanique, tout indique que la DB12 restera fi dèle
au V12 Aston Martin, ainsi qu’au V8 Mercedes-AMG pour
la version d’entrée de gamme. Évidemment, on s’attend à
ce que leurs puissances actuelles respectives de 639 et
510 ch soient revues à la hausse.
été
2023
BMW Série 5 et i5
INCONTOURNABLE
BMW M3 CS
LA PURETÉ EXISTE ENCORE
Située au-dessus de la M3 Compétition dans la gamme du constructeur, la
CS se démarque de cette dernière en adoptant certains éléments de design
semblant provenir de la M4 CSL, comme la calandre, le bouclier avant ainsi
que la lame en fi bre de carbone. Elle embarque un bloc de 550 chevaux et 650
Nm de couple. C’est 40 chevaux de mieux qu’une M3 Competition ! Limitée
à 1.800 exemplaires, ses tarifs débutent à 157.000€ !
BMW a confi rmé la présentation au troisième trimestre 2023
de sa nouvelle berline 100% électrique, l’i5. Il s’agira après
l’i7 de la seconde berline électrique du constructeur. Elle
sera dévoilée en même temps que la Série 5 thermique
(essence et diesel), qui existera aussi en variante hybride
rechargeable. Les informations à son sujet sont encore bien
maigres, les rares images diffusées par BMW suggérant
l’abandon des projecteurs à double étage. Prévues pour une
arrivée en concessions en octobre, l’i5 et la Série 5 seront
déclinées en break Touring au printemps 2024.
Juin
2023
Juin/
Juillet
2023
BMW 7 PHEV
DEUX NOUVELLES VERSIONS
Printemps
2023
Dès le lancement de la BMW Série 7 « G70 », il était annoncé
que les versions hybrides rechargeables arriveraient plus
tard en Belgique. Depuis peu, deux versions plug-in sont
disponibles à la commande : 750e xDrive, à partir de
122.400 €, et M760e xDrive, forte de 571 chevaux, à partir
de 144.500 €. Leur autonomie électrique maximale est de
87 km (WLTP). Rappelons au passage que les PHEV ne
seront plus déductibles à 100% après le 1er juillet prochain.
C’est le moment, qu’on vous dit…
www.autotrends.be / 9

BMW X5 & X6
NOUVEAU VISAGE POUR LES BEST-SELLERS
Les grands SUV de BMW seront livrés aux clients à partir de ce moins de juin. Au programme de cette mise à jour : nouvelle face avant aux phares plus
fi ns et à la calandre illuminée en option, nouvelle signature lumineuse arrière, et nouveau double écran incurvé dans l’habitacle. Sous le capot, BMW
conserve une offre très variée de moteurs essence et diesel, et la version hybride rechargeable passe à 490ch (+97), avec une autonomie électrique
améliorée (110km). Et n’oublions pas les versions sportives : les X5 et X6 M Competition culminent désormais à 625ch, pour abattre le 0 à 100 en moins
de 4 secondes.
Printemps
2023
Ford Bronco
BIG BOY IS COMING !
Le Bronco, c’est un peu la surprise du chef de la gamme Ford. Alors
que personne ne l’attendait chez nous, Ford a décidé de l’importer (en
quantités limitées) sur le vieux continent pour se frotter au Jeep Wrangler.
Une manière pour la marque de renforcer ses racines américaines avec
ce gros bébé animé chez nous par un V6 2,7 litres de 335 chevaux. Pour
ses capacités de franchissement, on signalera des suspensions offrant
près de 30 cm de débattement, et la possibilité de traverser des gués de
80 cm de profondeur. Un engin qui sort de l’ordinaire, y compris au niveau
tarifaire puisque le prix d’appel chez nous est fi xé à 76.700€.
Printemps
2023
Ford Mustang
LA DERNIÈRE…
Automne
2023
La septième génération de la Pony Car sera aussi la toute dernière
disponible en motorisations thermiques. Bien que sa fi n
soit programmée, réjouissons-nous de ce sursis, l'arrivée de sa
remplaçante électrique n’étant pas prévue avant 2028 ou 2029.
La nouvelle Mustang embarque deux blocs essence, au choix :
un 4 cylindres turbo 2.3 EcoBoost de 300 chevaux, et surtout
un V8 5.0 atmosphérique de plus de 500 chevaux ! Distribuée
d’abord aux États-Unis dès cet été, elle arrivera en Europe dans
un second temps, à l’automne 2023.
Honda ZR-V
POUR COMBLER UN VIDE
2023
Honda va ajouter un crossover compact à sa gamme. Développé initialement pour les
marchés américains – où il se nomme HR-V – et japonais, ce modèle inédit prendra chez
nous l’appellation de ZR-V, et sera positionné entre notre HR-V et le CR-V. Long de 4,57
mètres tout de même, ce modèle devrait embarquer le même moteur 2 litres full-hybride
184ch que la dernière Civic pour se montrer sobre et performant. Son arrivée chez nous
« en 2023 » a été annoncée à l’automne dernier, mais depuis, silence radio. Honda ne
précise pour l’heure ni le prix ni la date de son entrée effective sur notre marché.
10 / www.autotrends.be

été
2023
Lamborghini
Huracan Sterrato
DU 4X4 AVEC UN V10
été
2023
Jeep Grand Cherokee
PREMIUM ?
Présenté dans son pays natal à l’automne 2021, le nouveau Grand Cherokee
se fait attendre chez nous. Mais cette fois ça y est, les premières livraisons
sont imminentes. Le fl euron de la gamme Jeep change radicalement de style,
et affi ne sa présentation pour offrir un rendu premium en accord avec son
prix (à partir de 93.000€). L’habitacle marie le moderne au classique, avec
des écrans multiples et un tableau de bord numérique dans un écrin aux
fi nitions soignées. Une seule motorisation hybride rechargeable 4xe est proposée,
associant un moteur 2.0 essence à une motorisation électrique, pour
une puissance totale de 380 chevaux. Et si sa modeste batterie de 17 kWh
limite l'autonomie électrique à 51 km, sa conso offi cielle est de 2,9l/100km,
pour 67g CO2/km.
Vous avez pu l’apercevoir au Salon de Bruxelles : la Huracan Sterrato
est la rivale directe de la Porsche 911 Dakar. Son V10 de 5,2 litres
développe 610 chevaux (et 560Nm), à 6.500 tr/min. Sa vitesse de
pointe a été réduite à 260 km/h. En plus de sa garde au sol rehaussée
de 44 mm, de largeurs de voies plus importantes et de sa transmission
intégrale, la Sterrato hérite d’un différentiel arrière mécanique
autobloquant. De quoi bien s’amuser dans les dunes ! Sa production
a débuté en février dernier, les premiers clients des 1.499 exemplaires
seront livrés cet été. Tarif ? 263.000€.
Lotus Eletre
IL FAUDRA S’Y FAIRE
mai
2023
Après deux décennies à vivoter grâce à ses petites sportives,
Lotus sort de sa niche ! Le constructeur anglais veut profi ter de la
transition électrique et des généreux budgets de sa maison-mère
chinoise pour se positionner en véritable outsider face à Porsche,
Lamborghini ou même Ferrari. L’Eletre est d’ailleurs le premier
d’une gamme de trois véhicules électriques « lifestyle » qui seront
dévoilés au cours des quatre prochaines années. Trois versions
sont proposées, pour des puissances de 603 ou 905 chevaux.
La plus puissante passe de 0 à 100 km/h en 2,95 secondes ! Et
grâce à la généreuse batterie de 112 kWh, l’autonomie varie de
490 à 600 km ! Le tout, dans un véhicule parfaitement familial
à 4 ou 5 places, et au coffre de 588 litres. À partir de 98.690€.
Lucid Air
L’ANTI-TESLA ARRIVE
Nouvelle marque de voitures électriques, l’ex-start-up Lucid est parvenue
à concurrencer Tesla dans une catégorie pourtant élitiste : les voitures
électriques premiums. Le constructeur américain a déjà matérialisé ses
rêves avec un premier modèle, la Lucid Air. Il s’agit d’une grande berline
typée Model S, avec une batterie haute capacité de 113kW. Forte de
1.126 chevaux et 883 kilomètres d’autonomie, c’est tout simplement la
voiture électrique la plus endurante du marché ! Une belle performance,
pour un modèle dont les prix démarrent à… 218.000 euros.
juin
2023
www.autotrends.be / 11

juillet
2023
Mazda MX-30 R-EV
LE ROTATIF EST DE RETOUR !
Commercialisée au prix de 37.070€ depuis janvier dernier
lorsqu’elle a été présentée au Salon de Bruxelles, la Mazda MX-
30 R-EV roulera cet été. Elle se différencie de sa sœur jumelle
100% électrique en embarquant un moteur rotatif de 830cc,
qui fait offi ce de générateur. Ainsi, alors que son autonomie
zéro émission est de 85 km (batterie rechargeable en plug-in),
son rayon d’action s’étend à plus de 600 km environ grâce
au « Wankel », qui recharge la batterie pour animer le moteur
électrique. Puissance : 170ch.
Maserati GranTurismo
ESSENCE ET ÉLECTRIQUE
été
2023
Modernisant le style de son aînée, la nouvelle Maserati GranTurismo se
veut toujours l’ambassadrice de l’élégance et du raffi nement à l’italienne.
Cette nouvelle génération propose deux versions du V6 3.0 litres
« Nettuno » : la Modena de 490 chevaux, et la Trofeo de 550 chevaux.
Cette dernière aplatit le 0 à 100 km/h en 3,5 secondes, pour une vitesse
maximale de 320 km/h. La grande nouveauté, c’est la variante électrique
Folgore (« coup de tonnerre » en Italien). Elle développe 750 chevaux,
et un couple record de 1.350 Nm ! Le 0 à 100 km/h est abattu en 2,8
secondes, et son autonomie atteint tout de même les 450 kilomètres.
Mercedes CLA
MISE À JOUR DISCRÈTE
juin
2023
Les clients ayant commandé une Mercedes CLA facelift seront livrés à
partir du mois de juin, juste à temps pour les vacances. Avouons qu’ils
ne seront pas gâtés en matière de nouveautés esthétiques, puisque les
modifi cations sont très anecdotiques. Les améliorations concernent
principalement les fonctions du système multimédia MBUX à intelligence
artifi cielle, l’adoption quasi généralisée de la micro-hybridation, et de
meilleures performances des versions plug-in : recharge plus rapide,
et moteur électrique plus puissant. À partir de 40.172€.
Mercedes CLE
COUPÉ ET CABRIO
été
2023
Mercedes GLA & GLB
PROLONGER LA SUCCESS-STORY
Sa commercialisation étant prévue pour octobre 2023,
c’est logiquement durant l’été que Mercedes devrait
dévoiler la CLE. Déclinée à la fois en coupé et en cabrio,
elle est positionnée
à cheval entre deux
segments, puisqu’il
remplace d’un seul
coup deux modèles
auxquels Mercedes ne
donnera pas de suite
directe : les coupé et
cabrios de la Classe
C et de la Classe E. Cet hiver, on a aussi vu circuler des
clichés volés d’un coupé 4 portes, mais diffi cile à ce stade
de savoir s’il s’agit d’une autre version de la CLE, ou d’une
nouvelle CLS. Plus d’infos durant les beaux jours…
Pour les SUV GLA et GLB, la recette de la mise à jour est semblable à celle de la CLA :
léger lifting extérieur, quelques améliorations dans l’habitacle et plus de motorisations
électrifi ées. On a donc droit à des optiques relookées et à des boucliers redessinés, ainsi
qu’à une évolution du système d’info-divertissement MBUX dont la commande vocale
a été améliorée. Sous le capot, tous les moteurs sont électrifi és, soit de manière légère
(48V) sur les quatre cylindres essence et diesel d’entrée de gamme, soit en hybride
rechargeable pour le GLA. Le GLB est privé de plug-in en raison de ses 7 places.
Arrivée sur les routes cet été, à partir de 42.834€ pour le GLA, 44.407€ pour le GLB.
été
2023
12 / www.autotrends.be

Mercedes GLC Coupé
MEILLEUR EN TOUT
été
2023
Quelques mois après le nouveau GLC, Mercedes va
très logiquement lancer sa déclinaison coupé. Bien
évidemment, il suit la même trajectoire, à savoir qu’il
est meilleur en tout que son prédécesseur : châssis,
mécaniques (exclusivement) hybrides, équipement
technologique et dotation de base plus généreuse.
Pilier de la gamme Mercedes depuis son apparition,
le GLC est bien parti pour ne rien changer à cet état
de fait.
Mercedes Classe E
VIVE LE CLASSICISME
Esthétiquement, Mercedes ne fait pas la révolution. La ligne générale
reste très traditionnelle, et ce sont surtout les nouvelles optiques avant
et arrière qui permettront de faire la différence entre cette génération
et la précédente. La planche de bord présente un nouveau dessin très
fl uide, avec un écran central de belle taille. La Classe E restera aussi très
classique dans son offre mécanique : des 4 cylindres microhybrides 2
litres essence (204ch, 320Nm) et diesel (197ch, 440Nm), et deux essence
hybrides rechargeables d’une puissance cumulée de 312 ou 380 chevaux.
La batterie de 25,4 kWh fournit quelque 100 km d’autonomie électrique.
Les commandes seront ouvertes cet été pour des livraisons à l’automne.
juillet
2023
été
2023
Mercedes-AMG GT
COMBIEN DE CHEVAUX ?
Mercedes GLE & GLE Coupé
CŒUR DE GAMME
Mercedes a fait subir en début d’année un très léger lifting à son SUV
familial GLE, et son dérivé GLE Coupé. La calandre a évolué avec des
projecteurs désormais à LED, alors qu’à l’arrière les blocs optiques
se sont dotés d’une nouvelle signature lumineuse horizontale. À bord,
le GLE (et Coupé) reçoit un nouveau volant à six branches, et gagne
en luminosité grâce à un toit panoramique plus large.
Déjà maintes fois photographiée sous camoufl age et visible partout
sur la toile, la future AMG GT pourrait être dévoilée cet été. Tout porte
à croire qu’elle ne sera pas révolutionnaire esthétiquement, puisque
d’aucuns la présentent comme une version coupé de la Mercedes SL.
Mais, AMG oblige, elle fera parler la poudre. Ou plutôt les Watts. En effet,
des bruits de couloirs affi rment que la version 63 S E-Performance, avec
un V8 bi-turbo de 4 litres, assisté d’un système hybride rechargeable,
ne développerait pas loin de 850 chevaux au total. Et tout ça… rien
que sur les roues arrière. Ose-t-on y croire ? Réponse bientôt.
été
2023
Côté technique, seule la version sportive AMG 53 4Matic+ évolue,
avec un couple passant de 521 à 561 Nm. Les tarifs des GLE et GLE
Coupé débutent à respectivement 80.586€ et 95.590€.
www.autotrends.be / 13

Mini Countryman
DE MOINS EN MOINS « MINI »
La nouvelle génération du Countryman sera présentée dans
quelques semaines. Avec ses proportions encore revues à la
hausse et le déplacement de sa production du Royaume-Uni
vers l’Allemagne (Leipzig), elle sera de moins en moins « mini
» par sa taille et « Mini » par ses origines. Jugez plutôt : + 13
cm en longueur (4.429mm) et + 6 cm en hauteur (1.613mm).
Posé sur la plateforme du BMW X1 et de sa version électrique,
le Countryman sera lancé pour la dernière fois avec des
moteurs à combustion, mais aussi deux versions électriques :
Countryman E 191ch, traction, et Countryman SE ALL4 4x4
de 313 chevaux promettant 450 km d’autonomie.
Automne
2023
Opel Astra Electric
FUTURE VEDETTE DU FLEET ?
été
2023
Pagani Utopia
LA 3 E PAGANI EN 25 ANS
En plus de l’Astra hybride rechargeable, Opel proposera dès cet été l’Astra
Electric. Proposée en berline 5 portes et en break, elle embarque le nouveau
moteur électrique 156ch du groupe Stellantis, que l’on retrouve notamment
dans la Jeep Avenger ou dans la Peugeot e-308. Opel promet une conso
particulièrement faible, de l’ordre de 12,7 kWh. De quoi assurer une autonomie
de plus de 400 km (416 km WLTP), malgré la modeste batterie de 54 kWh.
Esthétiquement, rien ne différencie fondamentalement les versions électriques
de leurs homologues thermiques (ou hybrides). Et les aspects pratiques sont
également préservés, comme un coffre de 516 litres pour le break.
Chez ce formidable constructeur qu’est Pagani, après les
Zonda et Huayra, la suite de l’histoire se nomme Utopia.
Sous le capot, on retrouve toujours un V12 produit chez
AMG. Ses caractéristiques ? 6 litres, bi-turbo, 864ch à
6.000 tr/min et un couple digne d’une hypercar : 1.100
Nm de 2.800 à 5.900 tr/min. Cela pour 1.280 kilos à
peine. Les 99 clients souhaitant s’alléger de minimum 2
millions d’euros auront le choix entre boîte robotisée ou
manuelle à 7 rapports, la commande de cette dernière
étant une œuvre d’art à elle toute seule. L’Utopia devrait
être produite à partir de cet été.
été
2023
Peugeot 3008 & 5008
3 E GÉNÉRATION D’UN CARTON
été
2023
Le SUV star de Peugeot devrait changer de génération fi n 2023 ou début 2024. Le
constructeur devrait dès lors en dévoiler les premières images durant l’été, et des bruits
de couloirs annoncent déjà un changement de look spectaculaire. En attendant, c’est
dans quelques semaines que seront sur les routes les versions hybrides des 3008 et
5008. En réalité, c’est un système mild-hybrid 48V similaire à celui déjà présent chez
Fiat et Jeep. Sa particularité unique pour un mild-hybrid est de vraiment pouvoir rouler
en mode électrique. Déjà bluffant dans les modèles cités, il devrait faire merveille une
fois associé à la légèreté du Peugeot. Verdict bientôt dans ces pages.
14 / www.autotrends.be

Peugeot e-308
COMME LA COUSINE OPEL
Peugeot poursuit l’électrifi cation de sa gamme avec la très attendue version électrique de la 308, baptisée dans la logique
maison « e-308 ». Et la bonne nouvelle, c’est qu’elle emmène sa carrosserie break très populaire avec elle. La fi che technique
est semblable à nombre d’autres modèles de Stellantis : un moteur de 156ch alimenté par une batterie de 54 kWh bruts, pour
assurer une autonomie de plus de 400 kilomètres grâce à une consommation parfaitement mesurée de 12,7kWh/100km
WLTP. Si la charge en courant continu (sur une borne publique) à 100 kW n’a rien d’exceptionnel, les utilisateurs seront en
revanche ravis de profi ter d’une puissance de 11 kW en courant alternatif de série.
été
2023
Porsche Cayenne MY2023
UN PEU DE TAYCAN LÀ-DEDANS !
Présenté au Salon de Shanghai, le Cayenne 2023 profi te de
quelques évolutions touchant tant au look qu’à la technologie
et aux mécaniques. Il s’agit ici bien plus que d’un face-lift car
l’habitacle est méconnaissable. Le Cayenne 2023 est le premier
modèle thermique à hériter de l’habitacle de la Taycan : écran
incurvé, écran pour passager, sélecteur de boîte, etc. Porsche
propose le nouveau Cayenne dès 97.907€. Une belle augmentation,
qui se justifi e par un niveau d’équipement de série plus généreux.
juillet
2023
Porsche 718 Spyder RS
BAROUD D’HONNEUR DES 718 À ESSENCE
Renault Clio 2023
CHANGEMENT PHYSIQUE
Septembre
2023
Présentée mi-avril, la Clio mise à jour sera en concession dès le
début de l’été. Et on peut dire que pour ce facelift, Renault n’a pas
été timide. La Clio a complètement changé de visage. Nouveaux
phares affi nés, nouvelle calandre considérablement agrandie
et nouvelle signature lumineuse en forme de demi-losange, la
Française la plus vendue de tous les temps (plus de 16 millions
d’exemplaires depuis 1990) a rarement eu plus de caractère. Au
passage, elle adopte un tableau de bord numérique en série,
des fonctionnalités multimédias étendues, et reste disponible en
essence, en diesel, et en version full hybride 145ch. Le prix ne
sont pas encore connus à l’heure où nous écrivons ces lignes.
D’après nos informations, les premiers
essais pour la presse devraient avoir lieu fi n
juillet. Quant à sa présentation, au moment
de boucler ces lignes,
aucune information ne
fuite. Ce qui est sûr,
c’est qu’elle devrait
reprendre les éléments
techniques du Cayman
GT4 RS, fl at-six 4 litres
500ch en tête.
juillet
2023
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Renault Espace
7 PLACES, MAIS PAS MONOSPACE
juillet
2023
Dévoilé le 28 mars dernier, l’Espace 6, comme son prédécesseur, est
désormais un crossover/SUV et non plus un monospace. Ce n’est pas
non plus un modèle inédit, mais une version allongée de l’Austral, qui
peut être doté de sept places (en options). Les deux modèles sont
très proches : la poupe et la proue ne changent pas, seule la longueur
a été revue à la hausse, tout comme les dimensions de la troisième
vitre latérale. Il est proposé d’offi ce en motorisation hybride de 200
chevaux, à partir de 43.900€ en fi nition d’entrée de gamme Techno,
avec 7 places. La variante à cinq places arrivera plus tard, et ses tarifs
ne sont pas encore connus.
Smart #3
GROSSE #1
Automne
2023
Deuxième crossover 100% électrique après le #1 (prononcez
« Hashtag one »), le Smart #3 jouera dans la même cour que le futur
Mini Countryman électrique. Au profi l plus aérodynamique que son
petit frère, il se déclinera en une version deux roues motrices de
272 chevaux, et en version sportive Brabus à transmission intégrale
de 428 chevaux. Point de vue autonomie, elle devrait, comme le
#1, se situer entre 400 et 450 km en cycle WLTP.
Volkswagen ID.3 FL
À L’ÉCOUTE DES CLIENTS
mai
2023
Deux ans et demi après son lancement, l'ID.3 reçoit déjà quelques
mises à jour visant notamment à améliorer la qualité perçue.
Dans l’habitacle, les plastiques durs cèdent un peu de terrain aux
plastiques moussés et aux habillages en matériaux recyclés. Le
système multimédia et les assistants de conduite (affi chage têtehaute
à réalité augmentée, maintien dans la voie ne nécessitant
qu’un seul marquage au sol…) progressent également. Et, chose
pratique pour une voiture électrique, un planifi cateur d’itinéraire
qui permet d’identifi er automatiquement les arrêts de recharge
a été ajouté.
Volkswagen ID.7
LA PASSAT ÉLECTRIQUE
Automne
2023
Ceci est le modèle le plus aérodynamique de la famille ID, ce qui
est déjà un atout. De plus, l’ID.7 inaugure un tout nouveau moteur
électrique développé par VW (286ch), qu’on annonce comme l’un
de plus économes du marché. Avec la batterie 77 kWh, cette
grande berline de 4,96 mètres pourra donc en théorie parcourir
615 km, bien plus que les ID.4 et ID.5 avec la même batterie. En
option, il y aura aussi une batterie de 86 kWh, portant l’autonomie
à 700 km. Pour aller aussi loin, les Mercedes EQS et Lucid Air
(des modèles beaucoup plus chers) ont besoin d’une batterie
de quelque 100 kWh. Là, on triche un peu sur le thème de ce
dossier, puisque la commercialisation est prévue à l’automne.
Allez, disons que ce sera l’été indien…
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Volkswagen Tiguan IV
CONSERVER SON TRÔNE
Septembre
2023
Après un restylage en 2021, le crossover familial de Volkswagen bénéfi ciera
prochainement d’une quatrième génération. Les lignes très acérées et
géométriques de l’actuel seront adoucies pour faire davantage la part
belle aux rondeurs. Ses volumes intérieurs vont progresser, grâce à une
version à empattement allongé de la plateforme MQB. Il adoptera bien sûr
le nouveau logo et les dernières nouveautés technologiques de la marque,
conservera ses versions thermiques (notamment diesel), et se dotera pour
la première fois de déclinaisons hybrides rechargeables.
Volvo EX60
LA MÊME EN PLUS PETIT
Août
2023
Volvo remplacera en 2024 son célèbre crossover XC60
par une toute nouvelle génération 100% électrique :
l’EX60. Même si son secret est encore bien gardé, on peut
s’attendre à un EX90 (photo) en réduction. Il reposera sur
la même (nouvelle) architecture SPA2 du groupe Geely, et
embarquera donc une batterie de 111 kWh. L’autonomie
de 600 kilomètres annoncée sur son grand frère devrait
être encore plus importante ici, gain de poids oblige. Tout
comme pour l’EX90, on ignore encore les motorisations
et les tarifs du futur EX60.
Volvo C40/XC40
ALLER PLUS LOIN
été
2023
Pour leur millésime 2024, les Volvo XC40 et C40 électriques adoptent une
nouvelle batterie de 82 kWh sur les variantes Recharge Single Engine
Extended Range. L’autonomie atteint ainsi 572 km pour le premier, 581 km
pour le second, à la faveur de son profi l plus aérodynamique. Les autres
modèles (Recharge Single Engine et Twin Engine) profi tent également
de quelques mises à jour avec, à la clé, une autonomie minimale (XC40
Recharge Single Engine) de 466 km WLTP. La charge des versions à
moteur unique est également plus élevée, à 135 kW désormais, tandis
que les autres versions peuvent accepter jusqu’à 205 kW.
Volvo EX90
VAISSEAU AMIRAL
Le grand SUV électrique 7 places de Volvo disposera de deux moteurs cumulant jusqu’à 517 chevaux. Une batterie de 107
kWh promet jusqu’à 590 km d’autonomie, voire 600 km pour la version 408ch. Conformément à la réputation de la marque,
l’EX90 se veut « plus sûre que toutes les voitures Volvo précédentes », avec notamment des Lidar de nouvelle génération,
plus performants que jamais pour détecter les obstacles sur la route. Arrivée prévue au second semestre 2023, au prix de
lancement de 106.300€. À noter que le XC90 et le EX90 cohabiteront au catalogue pendant encore un moment.
Août
2023
www.autotrends.be / 17

REPORTAGE
NIO
Le Tesla chinois
Batteries interchangeables, expériences clients poussées à
l'extrême, identité forte, la jeune marque automobile shanghaïenne
NIO veut se démarquer à tout prix de la concurrence. Nous avons
rencontré ses dirigeants à l'occasion du récent Salon de l'auto de
Shanhai. isite dcoiante, sil en est
Par Vincent Hayez
Tant pour ses « NIO houses » que sur le Salon de Shanghai, il faut souligner l'élégance et le cachet de la marque.
18 / www.autotrends.be

Oubliés Genève, Francfort,
Paris et même Tokyo,
l'événement mondial de
l'automobile, c'est désormais
à Shanghai et Pékin
(une année sur deux) que
cela se passe. La 20e
édition aura dévoilé de nombreuses surprises,
mais aussi une évidence : les constructeurs
chinois sont bel et bien parés à envahir nos
marchés européens. Le phénomène n'est
pas nouveau évidemment, mais le nombre
de nouveautés exposées, sans compter les
dizaines d'autres projets, laissent penser à une
véritable déferlante à venir. Et c'est dans ce
chaudron bouillonnant que nous nous sommes
intéressés à l'un des constructeurs parmi les
plus atypiques du plateau : NIO. Nous avions
eu déjà l'occasion, l'hiver dernier, de tester
le modèle phare de la gamme, la ET7. Nous
reviendrons sur les produits qui seront bientôt
proposés chez nous, mais, avant cela, une
présentation de la marque s'impose.
DES HAUTS ET DES BAS
Première impression en débarquant sur le Salon
de Shanghai : le stand le plus vaste, le plus élégant
et le plus luxueux, c'est bien celui de NIO. Sur deux
niveaux, 3.000 m2, des hôtes et hôtesses, mais
aussi et surtout plus de 300 bénévoles pour qui
NIO représente plus qu'une marque automobile…
La gamme et les prix
Même si, comme vous le lirez par ailleurs, NIO ne sera pas présent
chez nous avant l'année prochaine, nous savons déjà que trois
modèles seront proposés : les berlines ET5 et ET7 ainsi que le grand
SUV EL7. Dans l'essai que nous consacrions à l'ET7, fi n 2022, nous
mentionnons que tous les véhicules NIO ne seraient disponibles qu'à
la location… Eh bien ! Cela a changé depuis : désormais, le client
pourra acheter sa voiture et même sa batterie ! Questionné à ce sujet,
William Li nous a ainsi expliqué que les mentalités en Europe étant
différentes des Asiatiques, ils avaient opté pour le pragmatisme en
adaptant leurs formules de ventes. Dans les faits, les formules de
location (en Allemagne) vont de 990€/mois (y compris la batterie)
pour une ET5 75 kWh à 1.457€/mois pour le SUV et sa batterie de
100 kWh. À l'achat, comptez 47.500€ pour une ET5 (75 ou 100 kWh)
et 74.000€ pour le SUV EL7 (75 ou 100 kWh). Mais si vous voulez
acquérir la batterie, ce sera 12.000€ de plus pour la 75 kWh et même
21.000 pour la 100 kWh. Autant dire qu'il vaut mieux louer cet élément
qui restera alors garanti et permettra d'accéder aux fameuses « swap
stations ». Bref, ces NIO sont, vous l'aurez compris, ciblées comme
très haut de gamme, visant les Tesla et autres marques premiums
allemandes. Pour un produit plus démocratique, il faudra patienter
un an ou deux de plus puisque, à Shanghai, le patron de la marque a
confi rmé que deux nouvelles marques verraient bien le jour. Celles-ci
proposeront de plus petits véhicules mieux adaptés, notamment, au
marché européen. Affaire à suivre !
Parmi les 33
capteurs qui
« gardent »
l'auto, le lidar
central et
deux caméras
logées en
haut du
pare-brise.
« Pour une
plus grande
ecacité ,
dit-on chez
NIO (ici le SUV
EL7).
Et la Belgique ?
Pour l'Europe, c'est évidemment la Norvège qui a été choisie en premier
(2018) puisque, aujourd'hui, pratiquement 7 voitures neuves sur 10 y
sont des VE ! Ont suivi le Danemark, la Suède, l'Allemagne et les Pays-
Bas. Notre voisin dispose ainsi d'une NIO House à Rotterdam et de
stations d'échange à La Haye, Utrecht, Tilburg ou encore Apeldoorn.
D'autres suivront dans les mois à venir évidemment. Mais quand on
pose la question du devenir de NIO en Belgique, les réponses se font
plus vagues. Offi ciellement, pas de date précise. "Bientôt' nous diton…
Annoncé pour la fi n de cette année, le lancement se fera sans
doute plus dans le courant du premier semestre 2024 selon l'un des
responsables de la marque parlant en « off ». Toujours selon nos
infos, Anvers devrait être le point de chute de la première NIO House
chez nous. Il faudra encore patienter quelques mois pour obtenir une
réponse défi nitive.
www.autotrends.be / 19

Swap, la solution miracle ?
En Europe (voir aussi l'encadré « Et la Belgique ? »), la gamme NIO compte actuellement 3 modèles (2 berlines, 1 SUV)
alors que la Chine en propose 7 (2 berlines, 3 SUV et 2 berlines/coupés). Mais toutes ces autos disposent d'une batterie
amovible standard. C'est, selon nous, l'atout numéro un de la marque ! Ce système baptisé « Power Swap Station » permet
de changer de batteries en moins de 5 minutes, montre en main. Comment est-ce que cela se passe ? Sachez d'abord
que le « bac » qui accueille les batteries des différents modèles est identique en matière de dimensions. Cela évite de
perdre du temps. Seule la puissance change, 75 ou 100 kWh voire, bientôt, 150 kWh pour une très prochaine batterie
aux éléments semi-solides dont nous vous reparlerons bientôt. Donc, arrivée dans l'une de ces « Swap stations » (plus
de 1.300 en Chine, 17 actuellement en Europe), la voiture rentre en marche arrière dans ce qui pourrait ressembler à un
car-wash. Ensuite, un robot s'occupe de tout : la batterie est dévissée par le bas et remplacée en moins de 3 minutes par
une pleine (en fait 90% pour préserver sa durée de vie). L'auto sort et peut repartir pour 4 ou 500 km supplémentaires,
juste le temps équivalent à celui d'un plein !
Charge optimale
Ce système, à nos yeux, compte de nombreux avantages. Le premier c'est évidemment le temps gagné, mais c'est aussi
la garantie (puisque les batteries sont louées) de repartir avec un élément qui a été chargé de manière optimale (puissance,
température…) et contrôlée avant d'être mise en place. Une batterie défectueuse ? Il suffi t de passer par l'une de ces
stations pour repartir avec un élément en bon état. Mieux, vous pouvez arriver avec votre batterie de 75 kWh et repartir, si
besoin est, avec une autre de 100 kWh, ce qui vous offrira plus d'autonomie. Seul votre abonnement de location variera
à la hausse ou à la baisse en fonction de la capacité embarquée. C'est sans doute là un des défauts du système (outre le
nombre de stations forcément limité chez nous), ces formules d'abonnement peuvent vous revenir, au fi nal, assez cher.
Reste que pour les responsables de NIO, même si le « swap » gagne du terrain (plus de 57 % de charge de la sorte en
Chine !), il reste la solution de la charge à la maison/bureau (23%) et celle sur le domaine public (10%). Et comme NIO
revendique un service premium ici aussi - baptisé Battery as a Service (BaaS) - il propose même le « One Click Power ».
Il s'agit d'un service de dépannage qui vient - via une application - charger votre voiture, grâce à une camionnette dotée
d'une grosse batterie. Et ce où que vous soyez sur le territoire, ceci pour vous permettre de reprendre la route rapidement.
Service payant évidemment, mais qui ne représente, toujours selon les responsables de la marque que 0,67% de toutes
les charges ! Certains détracteurs nous disaient, au détour du stand NIO, que les prochaines générations de batteries
(semi-solides, voire solides) offriraient des autonomies de plus de 1.000 km et des temps de recharge réduits par rapport
à aujourd'hui… Alors, quel avenir pour ce genre de système ? Pour nous, outre qu'il faudra encore du temps avant de
bénéfi cier de ce genre d'accumulateurs, cela ne change rien à l'affaire. En effet, échanger sa batterie vide contre une autre
qui proposerait ces 1.000 km et plus n'en sera que plus bénéfi que pour son utilisateur.
Les batteries qui chargent à gauche,
la voiture qui reçoit une unité chargée à droite.
Le tout, sans aucune intervention humaine,
en moins de 5 minutes montre en main !
20 / www.autotrends.be

Et c'est à son patron charismatique, William Li, que l'on doit
cette adhésion digne d'autres marques emblématiques telles
Tesla bien évidemment (on qualifi e souvent NIO de « Tesla
chinois »), mais aussi Apple. La marque à la pomme avait
Steve Jobs, Tesla Elon Musk et, pour NIO, c'est William Li. Né
en 1974, M. Li a bâti sa fortune en fondant Bitauto Holdings,
une entreprise de services numériques, au début des années
2000. Au fi l du temps, Li a investi dans de nombreuses entreprises.
En 2014, il vend sa société, lève des fonds auprès d'une
cinquantaine d'investisseurs pour fonder NIO et en devenir
le CEO, il s'associe à Lihong Qin, aujourd'hui président du
groupe. La première voiture - ES8 - est sortie des chaînes de
montage de l'usine chinoise d'Hefei (la ville d'origine de Li) en
2018. Trois autres véhicules suivront en 2019 et 2020. Mais
les débuts sont compliqués, les ventes ne décollent pas et
l'entreprise frôle la faillite. Il faut dire que la concurrence est
rude au pays de l'auto électrique quand on sait qu'il y avait
encore, à l'époque, plus de 600 marques présentes sur le
marché ! Fort d'une recapitalisation par les autorités locales,
l'entreprise a pu rebondir en faisant ce qu'elle sait le mieux
faire : produire des véhicules haut de gamme et un service
à nul autre pareil.
FIDÉLISER, POINT CARDINAL
Car plus que l'achat d'une voiture - électrique - NIO propose
en effet un véritable service global. De mobilité bien sûr, mais
aussi et surtout de l'appartenance à une communauté. Pour
nous en rendre compte, nous nous sommes rendus dans
une NIO House de Shanghai. Il s'agit d'une sorte de showroom
revisité. Sauf qu'ici, on est loin d'une livraison ou d'une
zone garage classique. Espace enfants, brasserie (avec des
produits maison), salles de réunion ou de détente, les clients
peuvent même y suivre des cours de yoga, des conférences,
L'Hypercar EP9
Avant de se lancer dans la production de VE « grand public » la start-up Next EV qui lança la marque NIO avait présenté un
véhicule aussi spectaculaire que performant : l'EP9, voiture électrique la plus rapide du monde ! Pour preuve, en octobre
2016 et en mai 2017 ensuite, le bolide a établi un étonnant record sur la boucle nord du circuit du Nürburgring (Nordschleife)
parcourue en 6'45"90. Mais aussi un spectaculaire 1'52"78, cette fois sur le circuit Paul Ricard dans le sud de la France.
Avec plus de 1.300 chevaux, l'hypercar atteint une vitesse maximale de 313 km/h et un 0 à 100 km/h en 2,7 secondes, les
200 km/h en 7,1 secondes. La EP9 est propulsée par quatre moteurs logés dans les roues. Les 6 exemplaires construits à
l'époque valaient 1.200.000€ l'unité. Aujourd'hui encore, véritable vitrine technologique de la marque, ce bolide aux lignes
épurées est mis en valeur sur les salons automobiles. Shanghai n'y a évidemment pas fait exception.
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Audi vs NIO, guerre des lettres
Au Salon de Shanghai, NIO présentait son tout dernier modèle, l'ES6, un SUV de taille moyenne (batterie de 70 ou 84 kWh).
D'abord sur le marché chinois et, sans doute l'an prochain, pour l'Europe. Oui, sauf que là, il ne s'appellera plus ES6, mais
EL6. Exactement comme l'ES7, autre SUV de la gamme déjà présent sur notre continent, qui est ici baptisé EL7. Pourquoi
ce L au lieu du S ? C'est que Audi, avait déposé plainte (en Allemagne) contre l'utilisation de ces ES6/7/8 parce que jugés
trop proches de ses modèles S6/7/8… Ce à quoi un juge local a donné raison en janvier dernier avec une menace d'une
lourde amende à la clé. Résultat, même si NIO n'y est obligé qu'en Allemagne, il ne reprendra plus ces appellations avec
un « S » en Europe. Tout ça pour ça ?
NIO, constructeur haut
de gamme, va élargir son
potentiel clients en lançant
deux marques « grand public »
dans les mois à venir.
des cours de design ou encore
des soirées de visionnage de la
Formule E où l'équipe de course
de la marque tente d'exister.
Plus fort encore, les visiteurs
peuvent aussi y organiser leurs
propres événements comme un
anniversaire ou un mini concert
privé. Calvin Shen, le responsable
du département en charge des
relations avec la clientèle, nous
dit aussi l'importance des clubs
d'utilisateurs de NIO : « En Chine,
nous comptons plus de 500
de ces groupements, ce sont
autant de lieux d'échanges et
de retours pour notre société ».
Et pour fi déliser encore plus sa
clientèle, NIO a développé cinq
marques distinctes au sein de
« Nio Life » proposant huit catégories
de produits : vêtements,
accessoires de mode et de la
Charismatique et fédérateur, William Li se
veut aussi accessible au plus grand nombre.
maison ou de l'extérieur, des jeux,
des accessoires pour la voiture,
des produits technologiques et
même de la nourriture et des
boissons spécifi ques ! En tout,
depuis 2017, NIO a construit 101
de ces « Houses » dans 58 villes
à travers le monde. En Europe,
celle d'Oslo fut inaugurée en
octobre 21, suivie par Francfort,
Rotterdam et Berlin en décembre
dernier. Vous l'aurez compris,
l'expérience des clients de NIO
est globale, mais elle est aussi,
physiquement, centralisée autour
de ce concept de « Maison
NIO ». À l'image de ce que nous
connaissons déjà aujourd'hui
chez nous avec des marques
comme Tesla ou Polestar, le
concessionnaire « à la papa » est
sans doute voué à disparaître de
nos centres urbains. •
22 / www.autotrends.be

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ESSAI NOUVEAUTÉ
BMW XM
On l’M quand mme
M, la branche sportive de BMW, vient de fêter son cinquantième
anniversaire. Un jubilé célébré par son premier modèle maison depuis
la furieuse M1 des années 70. Signe des temps, ce nouveau modèle est
un SUV, mais il est surtout le plus puissant jamais produit par BMW.
Par Vincent Hayez
Avec son XM, BMW – qui a négocié un
accord avec Citroën pour l’utilisation
du nom – veut entrer dans le cercle
fermé des « super-SUV ». Le constructeur
propose bien sûr déjà les X5M
et X6M, mais il veut maintenant aller
chatouiller les Porsche Cayenne Turbo,
Lamborghini Urus, Aston Martin DBX, voire même le nouveau
Ferrari Purosangue. Pour y parvenir, le moins que l’on puisse
dire, c’est que la maison bavaroise a sorti l’artillerie
lourde, au propre comme au fi guré.
BG B
Cela commence par son gabarit. Immense. Éléphantesque,
dirions-nous. Car même si cela ne
transparaît par nécessairement en photo, il est
l'un des plus longs du segment avec ses 5,11
mètres de long. Même la Bentley Bentayga lui rend quelques
centimètres. Alors c'est vrai, son « frère » X7 fait jeu égal mais
c'est un 7 places, ce qui n'est pas le cas ici. Et puis le XM revendique
surtout une âme de sportif même si, sur la balance,
le bébé n'est pas très loin des 3 tonnes ! Nous verrons plus
tard comment cela se traduit sur la route.
Prix : 173.900 € TVAC
Puissance : 653 ch
V-max : 250 km/h
Conso. mixte :
1,6 l/100km
CO2 : 36 g/km
De son allure générale, vous jugerez car c'est affaire de critères
personnels. On ne peut pas dire qu'il soit gracile mais,
campé sur ses énormes jantes de 23" (21 en série), il faut
reconnaître qu'il en impose. On est d’ailleurs presque étonné
de la - relative - retenue stylistique de l'habitacle. Ici, pas trop
de « clinquant », mais la qualité des matériaux accompagne
bien entendu une débauche d'équipements. L'écran incurvé,
d'une pièce, s'incruste naturellement dans le tableau de bord.
HYBRIDE RECHARGEABLE
Pour se frotter aux concurrents précités, le XM
fait le choix original d’une motorisation hybride
rechargeable. Rassurez-vous : un V8 bien musclé
(429ch) est bel et bien présent, mais il est doublé
d’un moteur électrique qui porte la puissance totale
à 653 chevaux, et le couple à 800 Nm. Pas encore
assez ? La version Red Label, à la présentation plus
tapageuse encore, portera ces valeurs à 748 chevaux et 1.000
Nm ! Vous l'aurez compris, voici un véhicule taillé spécialement
pour les marchés hors Europe, USA, Chine et Moyen-Orient en
tête. L’Europe préférera sans doute la version plus raisonnable
XM 50e qui arrivera un peu plus tard.
24 / www.autotrends.be

par les ingénieurs bavarois, à moins de
multiplier les petits trajets essentiellement
à l’électricité.
L’habitacle est plus classique que l’aspect extérieur.
FRUGAL
PACHYDERME
Bien installé au volant, il faut - comme pour un X7 - prendre ses
marques. C'est qu'une auto de 2 mètres de large et de cette
longueur en impose dans d'étroites ruelles ! Heureusement,
avec ses 4 roues directrices et ses nombreuses caméras pour
une vision à 360°, vous passerez partout au millimètre. Et
puis, si vous deviez vous embarquer dans une manœuvre de
parking un peu hasardeuse, il serait possible d'appuyer sur un
simple bouton pour que l'engin effectue automatiquement la
manœuvre en arrière, puisque les 50 derniers mètres effectués
peuvent être mémorisés.
Les consommations ? Si vous ne rechargez pas la batterie
de 25 kWh (82 km d'autonomie WLTP), vous dépasserez allègrement
les 12 litres de 98 aux 100 km. Batterie chargée et
à allure raisonnée, vous pourrez descendre sous les 7 litres.
Mais oubliez bien sûr le très théorique 1,5l/100km annoncé
• Performances
saisissantes
• Tenue de route par
rapport au gabarit
• Confort général
• Présentation /
finitions luxueuse
Plus
Moins
• Poids effrayant !
• Prix exorbitants
• Confort sur routes
dégradées
• Clim et autres
fonctions seulement
via l'écran
LA GROSSE
SURPRISE
Venons-en à l’essai dynamique. Une
BMW M, aussi pachydermique soitelle,
doit d'abord affi cher de solides
performances. Ici, pas de miracle, avec
pareil embonpoint, les accélérations sont
moins marquées que sur les X5 et X6 M
et ce d'autant plus que l'engin est tellement
bien isolé que cela gomme encore
un peu plus les sensations. D'ailleurs,
mieux vaudra surveiller son compteur
à l'approche d'une courbe serrée car la
suspension pilotée est tellement effi cace
que vous aurez toujours la sensation de
virer à plat. Silence de fonctionnement,
sensations lissées, confort de haut rang
(sauf sur routes dégradées), est-ce encore
une M comme on l'entend ? Chacun
y répondra en son âme et conscience
mais en tout cas, c'est du bel ouvrage !
CONCLUSION
Une fois la surprise du look passée,
le comportement routier de ce XM
est sans conteste l’autre surprise.
Avec lui, BMW tient un sérieux rival
pour ses concurrents désignés. En
termes de prix aussi, puisque son
tarif débute à près de 175.000€… •
LE XM
EN QUELQUES CHIFFRES
Moteur essence : V8 bi-turbo,
hybride plug-in, 4.395cc ; 489ch à
5.400tr/min ; 650Nm à 1.600tr/min.
Moteur électrique : 197ch -
280Nm
Puissance cumulée : 653ch -
800Nm
Transmission : aux 4 roues.
Boîte : auto Steptronic 8 rapports.
L/l/h (mm) : 5.110/2.005/1.755
Poids à vide (kg) : 2.785
olume de core (l) : 527-1.820
Réservoir (l) : 69
Batterie () : 25,7 kW
Autonomie (m) : 82
0 à 100 km/h (sec) : 4,3
www.autotrends.be / 25

ESSAI NOUVEAUTÉ
Lamborghini Urus Performante
Peut-être qu’un jour…
Le miracle commercial du SV a encore frappé. uatre ans aprs sa
naissance, on peut le dire : le bilan de l’rus est excellent. e uoi encourager
Lamborghini à en développer une version encore plus méchante !
Par Laurent Zilli
Les versions « » de chez
Lamborghini adoptent en
général un look plutôt extravagant.
Ici, le constructeur
étant conscient qu’on parle
d’un véhicule avant tout familial, les
évolutions esthétiques restent assez
discrètes. Le bouclier avant est quand
même entièrement revu pour optimiser
le refroidissement du moteur
et des freins et augmenter l’ecacité
aérodynamique. Même objectif pour
le nouveau diuseur arrire et le spoiler
de coffre. Vient ensuite la partie
allègement. Le Performante est 47
kg plus léger (ou plutôt moins lourd)
qu’un autre Urus, grâce notamment au
carbone utilisé pour les bas de parechocs,
le diffuseur, le capot, voire le
toit (option). Et si on veut, on peut d’ailleurs
laisser le carbone partiellement
apparent sur le capot. Quoi qu’il en soit,
on reste bien au-dessus des 2 tonnes.
LE CHIFFRE DU DIABLE
Côté châssis, c’est du sérieux. Il est
d’abord abaissé de 20 mm, et les voies
sont élargies de 16 mm. Les réglages
des suspensions pilotées et freins sont
évidemment adaptés aux nouvelles
performances du… Performante, qui
adopte par ailleurs 4 roues directrices,
et un système de transmission
intégrale entièrement nouveau.
Particularité : le train arrire peut
désormais recevoir jusqu’à 100% du
couple. Lamborghini y a vu l’occasion
d’ajouter un mode de conduite supplémentaire
: Rally. ui, un mode pour
emmener l’Urus sur les pistes de poussière,
et le mettre à l’équerre dans les
virages. n a essayé, et c’est en eet
amusant.
Enn, il y a le moteur. Le V8 biturbo 4
litres, aussi utilisé par Audi et Porsche,
développe 16 chevaux de plus que
dans les autres Urus, soit un total
de… 666 chevaux. Couplé à une boîte
auto 8 rapports, il catapulte l’rus de
0 à 100 en 3,3 secondes, et n’arrête
de pousser qu’à 306 km/h. Comme le
dit Lamborghini, ceci n’est pas juste
un SV, c’est un super-SV. n a envie
de répondre « uaip ! mais SV uand
mme ».
C’est uniquement sur circuit, celui
de Vallelunga, prs de Rome, ue
Lamborghini nous a fait découvrir son
nouveau bébé. Chez Lamborghini, pas
uestion de tempérer les ardeurs : la
limite était celle de la machine et de
celui ui tient le volant. ’autant ue
chaque journaliste devait suivre un
des pilotes d’essais de la marque qui,
au volant d’un autre Urus Performante,
montrait les bonnes trajectoires, et
avait la gentillesse de monter le tempo
s’il voyait que les aptitudes dudit journaliste
étaient à la hauteur. Moi, je
devais suivre Mario, chef-essayeur de
la marque depuis la retraite du légendaire
Valentino Balboni. Bref, tout était
en place pour des essais épiques…
ATTIRÉ PAR
LES PORTIÈRES
Mais ces 14 tours de Vallelunga me
laissent avec des sentiments partagés.
’abord, j’avoue ue je me prosterne
devant la prouesse technique
que représente l’Urus Performante. Le
grip de cette machine de 2.150 kilos est
26 / www.autotrends.be

vraiment d’un autre monde. Grandes
courbes hyper rapides, petites épingles
(o on sent bien l’avantage des roues
arrire directionnelles)
sol devient agrant en prenant de l’altitude.
’autant ue mme en réglant
les joues des siges au max, leur maintien
est trs insuffisant
Rien ne déstabilise le
train avant, qui a en plus
Prix : 264.369 € TVAC
Puissance : 666 ch
au vu des capacités du
Performante. Et enfin, il
le mérite de renvoyer la
y a le moteur. Puissant,
V-max : 306 km/h
bonne dose d’information.
Le train arrière, il
ses gnes allemands,
c’est un fait. Mais on sent
Conso. mixte : NC
CO2 : NC
suit, évidemment, mais
car il n’a pas l’explosivité
n’est pas non plus btement
rivé au sol. Et puis, l’Urus est un
lyriue u’on attend d’un
moteur Lambo.
exemple de stabilité, tant à fond en
ligne droite bien sûr, ue dans les freinages
parfois maladroits dont votre
serviteur est encore trop coutumier.
Tout a pour dire u’en performances
pures, en dynamisme, en efficacité,
l’rus Performante est remaruable.
Mais est-ce ue j’ai pris mon pied ? Eh
ben non. Et tout ce ui m’a empché de
Tout cela est vraiment curieux. Car bien
qu’étant « travaillée de faon profondément
diérente, la plateforme est la
mme ue celle du Porsche Cayenne. Et
je me rappelle tre rentré de mon essai
du Cayenne Coupé V6 (avec seulement
440ch) en me disant ue c’était
l’exception ui conrme la rgle. Agile,
le prendre se résume à un mot : SV.
et élégamment hargneux, il orait de
vraies sensations Porsche. La différence
est ue Porsche nous l’avait fait
essayer sur route. Et c’est peut-tre
ce qui a manqué ici. Car le circuit, c’est
trs bien pour les démonstrations
techniues mais moins pour l’expérience
émotionnelle.
CONCLUSION
Peut-être qu’un jour… je comprendrai
l’intérêt de ces machines. En
attendant, partant du postulat que
cette clientèle ne doit pas choisir,
je lui conseille d’acheter une vraie
Lamborghini, et un vrai SUV, plutôt
qu’un 2-en-1 qui n’est ni l’une ni l’autre.
Mais bon, c’est quand même une super
auto hein, entendonsnous bien ! •
Oui, le Performante est 2 cm plus bas
qu’un autre Urus. Oui, l’assise est plus
« enfoncée ue dans la plupart des
autres SV. Mais on a uand-mme
les fesses 20 bons centimtres plus
haut ue dans une Aventador ou une
Huracan. Et je le répte à chaue fois :
plus on est assis en hauteur, moins on a
de sensations. Et a vaut autant pour la
vitesse ue pour d’autres ressentis. Par
exemple la conduite à part et indescriptible
d’une Rolls, u’on ne retrouve pas
dans le Cullinan. En clair, en passant un
enchainement de courbes légres et
rapides à fond de 4e à plus de 180, je
n’avais pas la sensation de vitesse. ans
les virages plus serrés, j’étais irrémédiablement
attiré par les portires. Car
le véhicule a beau maitriser le roulis,
ce ui est imperceptible au niveau du
• Grip earant
• émonstration techniue
indiscutable
• Mode Rally amusant
Plus
Moins
• Manue de caractre mécaniue
• Sensations de vitesse gommées
• Maintien de siges insusant
L’URUS PERFORMANTE
EN QUELQUES CHIFFRES
Moteur : V8, essence, biturbo,
3.996cc ; 666ch à 6.000tr/min ;
850Nm de 2.300 à 4.500 tr/min.
Transmission : aux 4 roues.
Boîte : auto 8 rapports.
L/l/h (mm) : 5.137/2.026/1.618
Poids à vide (kg) : 2.150
olume du core l 616
Réservoir (l) : 85
0 à 100 km/h (sec.) : 3,3
www.autotrends.be / 27

ESSAI NOUVEAUTÉ
MG HS Essence
Un coup d’avance
Il y a quelques mois, MG a pris le monde à rebrousse-poil. Alors que
sa amme tait totalement lectrifie, elle a lanc n S essence
tarif canon, en plein dans les dents du Dacia Duster. Cette fois,
la mare prend n cop daance
Par Laurent Zilli
Car chez Dacia, au-dessus du Duster, il
n’y a rien. Du moins pour le moment.
On sait que le prochain Duster devrait
monter en gamme en 2024, et qu’un
SUV encore plus grand, préfi guré par le
concept Bigster, devrait arriver en 2025.
Mais quand celui-ci arrivera, MG aura
déjà occupé le terrain du SUV familial (très) abordable avec
ceci : le MG HS, version essence d’un modèle lancé chez
nous en plug-in fi n 2020. Et on peut vous dire que pour rattraper
son retard, le Bigster aura intérêt à être bon !
Sans épater par sa vigueur, ce moteur se montre réellement
agréable, souple, et très discret. On doit en revanche constater
qu’il n’est pas le plus moderne de sa catégorie, en témoigne
une conso un peu élevée pour un véhicule pourtant pas bien
lourd : 7,4l/100km offi ciellement, plutôt vers les 8l/100km dans
la réalité. Quant aux impressions de conduite, on a tendance à
le trouver meilleur que dans la version plug-in. On a le même
confort très soigné, la même aisance en conduite plus rythmée
(mais on sent que ce n’est pas sa priorité), la même direction
agréable… La différence est que le train avant, facilement
dépassé par les 258 chevaux du plug-in, gère ici parfaitement
la puissance.
PRIX DE BASE
Entrons dans le vif du sujet : le MG HS est proposé
au prix de base de 26.285€, avec un équipement déjà
très complet. Avec la totale, une boîte auto et une
peinture plus sympa, on arrive au grand maximum
de 32.935€. Tout cela, on le rappelle, pour un SUV
de 4,57 mètres de long (catégorie Peugeot 3008, VW
Tiguan, etc.), auréolé de 5 étoiles Euro NCP, offrant de
spacieuses places arrière, un coffre de 463 litres, une
présentation plutôt qualitative, et enfi n les « bidules »
du moment, comme un tableau de bord numérique,
la connectivité Apple CarPlay et Android Auto, l’aide
active au maintien de voie, etc. Diffi cile de faire plus
généreux. Reste des lacunes déjà constatées : le
graphisme simpliste du système multimédia, et le fait
que l’écran soit un passage obligé pour les fonctions
de climatisation. Mais mécaniquement et à la conduite,
qu’est-ce que ça donne ?
Mécaniquement, c’est simplement la version plugin
sans la partie électrique. On a donc un moteur
essence 1.5 turbo 162ch, associé à une boîte
manuelle 6 ou auto double-embrayage 7 rapports.
Prix :
26.285 € TVAC
Puissance : 162 ch
V-max : 190 km/h
Conso. mixte :
7,4 l/100km
CO2 : 168 g/km
• Qualité et équipement
à prix canon
• Confort d’utilisation
• Moteur essence
agréable…
Plus
Moins
• … mais un peu
gourmand
• Ergonomie et
graphisme du système
multimédia
• Look un peu ordinaire
CONCLUSION
Non, c’est sûr, le MG HS n’est pas l’incarnation
de la super-excellence automobile. Mais un
rapport qualité prix pareil, on ne pensait pas
pouvoir un jour en trouver ailleurs que chez
Dacia. Voici un généreux véhicule à la portée
de très nombreuses familles, et qui donne
vraiment l’impression d’en avoir pour son
argent ! •
LE MG HS
EN QUELQUES CHIFFRES
Moteur : 4 cyl. turbo essence 1,5 litre ; 162ch à
5.500tr/min ; 250Nm de 1.700 à 4.300 tr/min.
Transmission : aux roues avant.
Boîte : manuelle rapports.
L/l/h (mm) : 4.574/1.876/1.664
Poids à vide (kg) : 1.469
olume du core (l) : 463 – 1.454
Réservoir (l) : 55
0 à 100 km/h (sec.) : 9,9
28 / www.autotrends.be

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DOSSIER
Pourquoi Tesla ne mérite pas son succès
Les 10 plus gros
scandales !
À chae or son noea scandale por la mare dlon s
e dernier en date, laaire des idos filmes par les oitres lins
des clients, nos a donn enie de rair et de os proposer ce
top 10 de ce i ne a pas che esla. t cest rae
Par Quentin Pannaud
1. CONDUITE
AUTONOME :
MENSONGE MORTEL
C’est assurément le pire scandale
de la courte histoire de Tesla, un
mensonge qui a déjà coûté la vie à de
nombreuses personnes… Manœuvres
dangereuses, panneaux de signalisation
ignorés, conduite sur la bande opposée,
mannequins d’enfants renversés en
mode autonome… Le fer de lance
de Tesla, son système de conduite
autonome Autopilot (et le plus avancé
Full Self Driving/FSD aux États-Unis)
est régulièrement pointé du doigt pour
ses défaillances. En 2022, la National
Highway Traffic Safety Administration
(NHTSA) aux États-Unis réalisait une
étude d’accidentologie sur dix mois, qui
recensait 392 accidents impliquant un
système de conduite semi-autonome. Parmi ceux-ci, 273 impliquaient une voiture de la marque Tesla ! Sur l’ensemble
des accidents pour lesquels le détail a été communiqué, 116 concernaient des collisions entre véhicules, 20 avec
des obstacles fixes, 10 avec des animaux, 3 avec des cyclistes et 1 avec un piéton. Plus récemment, en février,
cette même NHTSA émettait un rappel pour défaut du logiciel FSD sur 362.758 exemplaires de Tesla ! Par rapport à
l’Autopilot, le FSD (aux USA seulement) y ajoute la reconnaissance des feux et des panneaux de signalisation. C’est
justement cette différence qui a fait sa faiblesse. Dans plusieurs cas, un modèle Tesla avec FSD activé aurait coupé
une ligne blanche, ou n’aurait pas respecté un panneau stop. Le système de régulateur de vitesse n’aurait parfois
pas ralenti à l’approche d’un feu orange, voire été en excès de vitesse suite à une mauvaise lecture des panneaux.
C’est un système qui est donc loin d’être parfait, et même s’il n’empêche en rien l’utilisation de la voiture en mode
« manuel », c’est tout de même un comble quand on sait que ces promesses de conduite autonome sont un des
arguments de vente phares de Tesla, qui n’a pas hésité à diffuser une vidéo montrant une voiture roulant vraiment toute
seule pour prouver que c’est possible. Sauf que cette vidéo était bidouillée. Elon Musk ayant lui-même fait la promo
de ces images ayant indirectement entraîné la mort de plusieurs personnes, il risque ni plus ni moins que la prison !
30 / www.autotrends.be

2. UNE QUALITÉ
QUI DÉÇOIT
Le constructeur américain propose à l’heure
actuelle quatre modèles dans sa gamme : la
berline Model 3 et son dérivé crossover Model
Y, et le plus grand duo Model S / Model X.
Tous ont en commun, en dehors de leur
ligne au dessin simplet, un habitacle épuré,
voire dépouillé à son maximum. C’est l’une
des premières stratégies de Tesla : en mettre
plein la vue pour que le client ne soit pas trop
regardant sur le prix, et optimiser au maximum
le budget de développement de la voiture. On
attire le regard avec un grand écran central, on économise en supprimant les boutons, on tape quelques boiseries sur le tableau
de bord, et le tour est joué ! Cette rationalisation à l’extrême cache en fait un assemblage parfois fait à la va-vite. Peinture, couture
des sièges, alignement des pièces de carrosserie ou des panneaux de l’habitacle, sans parler des infiltrations d’eau… Les études
sur la fiabilité des voitures mettent systématiquement Tesla parmi les plus mauvais élèves, et très souvent en dernière position,
comme évoqué au chapitre 3 de ce dossier…
3. UNE FIABILITÉ
POINTÉE DU
DOIGT
En 2022 le magazine Test-
Achats avait interrogé 52.000
propriétaires à propos de la fiabilité
de leurs voitures, âgées de 6 mois
à 10 ans. Le magazine avait ensuite
établi un score des marques les
plus fiables. En queue de peloton,
on trouvait Jaguar, Land Rover et
Alfa Romeo (respectivement 68
et 64/100 ex aequo), mais surtout
Tesla, avec seulement 60/100. Un
faible score, appuyé quelques mois
plus tard par les enquêtes qualité
du cabinet JD Power : sur 100 propriétaires
de Tesla, 226 problèmes
avaient été déclarés, alors que la
moyenne de l’étude se situait à environ
180 soucis pour 100 voitures.
Des conséquences sous-jacentes
à l’assemblage parfois bâclé des
modèles Tesla, encore mis en
lumière récemment sur un Model
Y dont le volant s’est décroché sur
autoroute, à cause de l’absence
d’une précieuse vis sur la colonne
de direction. Précisons quand
même que la plupart du temps,
les problèmes relevés sur les Tesla
sont d’ordre logiciel, et concernent
notamment la gestion des différents
modules électroniques par l’ordinateur
de bord.
4. UN SERVICE APRÈS-VENTE À LA TRAÎNE
Mieux vaut ne pas tomber en panne ou avoir un accident avec une Tesla ! La marque
pratique en effet le coût de réparation le plus élevé du marché, juste après Porsche.
C’est ce qui ressort d’une étude menée par le SRA (Sécurité & Réparation Automobiles)
qui regroupe les compagnies d’assurance en France. Selon cette étude réalisée sur
l’année 2021, les Tesla présentaient les coûts de réparation les plus élevés de leurs
segments : 56% de plus que la moyenne du marché. Mais au-delà des coûts de réparation,
encore faudrait-il que la prise en charge en atelier ait lieu. Tesla est pointée du
doigt pour son manque affolant de centres de réparations agréés, les fameux « Tesla
Service ». Malgré des ventes qui explosent depuis l’après-Covid, le déploiement de ces
centres est proportionnellement beaucoup plus faible. Résultat : des délais d’attente
parfois interminables, des réparations bâclées ou non effectuées. L’approvisionnement
en pièces aussi est un problème. Tesla ayant tout misé sur ses mises à jour logiciel
« Over the air », elle est moins préparée aux réparations « physiques », qui concernent
la mécanique ou la carrosserie notamment. En plus de ses batteries irréparables qui
doivent donc être systématiquement remplacées, elle est pointée du doigt pour son
monopole sur les pièces détachées, qui contraint les propriétaires à se rendre uniquement
en Tesla Service, et à devoir assumer des délais et des coûts anormalement
longs. Dans plusieurs pays, ces manquements de Tesla sur le SAV commencent à se
traduire en justice ces dernières années, via des associations de consommateurs :
Tesla Claim aux Pays-Bas, Citizens united for consumer sovereignty en Corée du Sud,
Norwegian Consumer Ombudsman en Norvège…
www.autotrends.be / 31

5. DES CHIFFRES D’AUTONOMIE CONTRADICTOIRES
C’est l’une des particularités des modèles de la marque : ils font régulièrement l’objet de mises à jour à distance
(« Over the air ») pour améliorer leurs logiciels ou rectifier des défaillances techniques. Récemment, c’est par
exemple l’Agence fédérale allemande de l’automobile (KBA) qui sommait Tesla de procéder à la mise à jour
technique de 59.129 Model Y et Model 3 sur le marché européen. En cause ? Une défaillance du software qui
causait une coupure du dispositif e-call, ce système capable de prévenir les secours automatiquement en cas
d’accident. Même cas de figure aux États-Unis fin 2022, avec 40.000 voitures rappelées pour défaut de direction
assistée. Si ces problèmes peuvent être réglés à distance, lesdites mises à jour créent parfois de nouveaux
dysfonctionnements. C’est le cas par exemple de plusieurs Model 3 dont l’autonomie, normalement annoncée à
500km, ne pouvait plus dépasser 440 km. Un tribunal norvégien avait donné raison aux propriétaires concernés,
qui avaient été dédommagés par Tesla.
6. DES USAGERS FILMÉS À L’INSU DE LEUR PLEIN GRÉ
C’est le dernier scandale en date, celui qui nous a donné envie de réaliser ce dossier. Tesla a toujours assuré que les nombreuses
caméras présentes autour et dans ses véhicules ne violaient pas la vie privée, et n’étaient présentes que pour la sécurité. Notamment
pour le mode « Sentinelle », qui surveille les abords du véhicule stationné. Une explication mise à mal par l’enquête menée par
l’agence Reuters auprès de 300 employés de la société américaine, ou ex-employés y ayant travaillé au cours des neuf dernières
années. Si la plupart de ces vidéos ne contiennent rien de bien intéressant, certaines d’entre elles étaient véritablement embarrassantes,
voire tragiques pour les utilisateurs. Les témoins parlent notamment de vidéos montrant des personnes nues, ou d’une
montrant un enfant à vélo renversé par une Tesla à vive allure. Tesla affirme que ses enregistrements de caméras restent anonymes
et ne sont pas liés au conducteur ou au véhicule. Toutefois, sept anciens employés ont déclaré que le programme informatique qu'ils
utilisaient au travail pouvait indiquer l'emplacement des enregistrements, ce qui pourrait potentiellement révéler le lieu de résidence
d'un propriétaire de Tesla. Cela soulève à nouveau de sérieuses questions sur la manière dont est géré le respect de la vie privée
par le constructeur américain !
32 / www.autotrends.be

7. DES PUBLICITÉS MENSONGÈRES
En parlant d’arguments de vente justement, la communication de Tesla autour de l’Autopilot a fait récemment
polémique. La marque est régulièrement accusée de survendre les capacités de conduite autonome de ses
voitures. Dans une vidéo publiée il y a quelques mois, elle laissait par exemple entendre que la version la plus
aboutie de son système Autopilot pourrait se substituer au conducteur dans toutes les situations de conduite.
Une déclaration erronée qui a conduit le département des véhicules motorisés (DMV) de Californie à déposer
une plainte contre Tesla, arguant que « Les véhicules Tesla n’ont jamais pu, et ne peuvent pas aujourd’hui, fonctionner
de manière autonome ». Cette communication « qui confère à ce système des capacités supérieures
à ce qu’elles sont réellement » pourrait expliquer une partie des nombreux accidents imputés à l’Autopilot aux
États-Unis. Le PDG de Tesla, Elon Musk, était récemment dans la tourmente à cause d’une vidéo plus ancienne,
datée de 2016. On pouvait y voir une Tesla Model Y rouler seule sur la voie publique, en se conformant à la
signalisation. S’arrêtant seule au feu rouge, redémarrant, marquant l’arrêt au stop, etc. Celle-ci indiquait que
« la personne à bord n’est là que pour des raisons légales. Il ne fait rien, la voiture se conduit seule ». Elle suivait
en réalité un parcours prédéterminé via une cartographie 3D, et plusieurs conducteurs se seraient relayés pour
en prendre le contrôle. C’est le directeur du développement d’Autopilot lui-même qui aurait admis que cette
vidéo était une supercherie.
8. DES CLIENTS BAFOUÉS PAR
DES PROMESSES NON TENUES
Elon Musk est coutumier des annonces spectaculaires, faites
de promesses qu’il ne peut ensuite tenir. Le Model X (2015)
affichait par exemple deux ans de retard sur le calendrier,
tout comme la Model 3 (2017). C’est même trois ans de retard
pour le premier camion électrique de la marque, le premier
Semi n’ayant été livré qu’en décembre 2022, soit trois ans
après la date initialement prévue. Le sensationnel pick-up
électrique Cybertruck n’arrivera quant à lui, après moult
reports, qu’en 2024 au lieu de 2021. Certes le constructeur
est touché comme les autres par la pénurie de puces qui
concerne tout le secteur automobile, mais pour le million de
clients qui avaient précommandé le modèle, c’est la déconvenue.
Car une fois la production débutée, encore faudra-t-il
les livrer à leurs propriétaires : les carnets de livraison sont
plein pour 3 ans, soit 2027 si l’assemblage de ce modèle tant attendu démarre bien en 2024. Pire, le fameux
Roadster, présenté sous la forme d’un concept en 2017, devait rouler dès 2020. Il a aujourd’hui 6 ans de retard
et son développement semble encore loin du terme.
www.autotrends.be / 33

9. LA PERSONNALITÉ INSTABLE
D’ELON MUSK
Tous ces effets d’annonce, ces non-dits et d’une manière générale un optimisme
exagéré de la part d’Elon Musk portent préjudice à l’image et à la confiance des
consommateurs vis-à-vis de Tesla. Le charismatique leader, notamment critiqué
pour ses licenciements express après le rachat de Twitter, serait responsable de
la fuite de nombreux clients. Certes, comme pour Apple, un lien affectif très fort
unit les utilisateurs à la marque automobile. Selon l’étude 2022 du cabinet newyorkais
MBLM, spécialisé dans la mesure de ce lien, Tesla occupe la seconde
place du classement avec un score de 67,4%, juste devant Apple à 65,3%, tous
deux devancés par Disney, à 68,1%. Mais sa personnalité pour le moins instable
pousserait de plus en plus de clients ou prospects à ne plus faire confiance à
Tesla. Un responsable de MBLM, interrogé par Automotive News, le constate
déjà dans la collecte des données pour l’étude de 2023 : « Les comportements
de Musk créent de réels dommages pour Tesla. Quand je vois des gens dire qu’ils n’envisagent plus d’acheter une Tesla ou des
propriétaires gênés d’en conduire une, je pense que nous sommes sur le point d’atteindre un point de rupture pour la marque. Dans
notre étude pour 2023, nous verrons forcément tout cela représenté. »
Tesla via sa communication orientée, ses dérives marketing, sa course au profit et ses malversations à peine cachées n’est décidément
pas la marque la plus transparente, et semble jouer à un jeu dangereux. Ses ventes ne faiblissent pourtant pas et elle semble avoir
avec elle une grande partie de l’opinion. Le syndrome de Stockholm !? Et si un jour Elon Musk faisait la bourde de trop et précipitait
la faillite de Tesla ? Que feront les utilisateurs de ces voitures, qui sans service après-vente ne vaudront plus rien ?
10. L’ILLUSION DU TOUT TACTILE
C’est une des choses qui nous énervent le plus dans l’histoire de Tesla : avoir fait croire au monde entier que les boutons
dans les voitures, c’était nul, et qu’une voiture moderne se devait de se contrôler entièrement via un écran tactile. C’est joli et
pas cher, certes, mais c’est l’inverse de ce que les règles d’ergonomie les plus basiques nous apprennent ! Vous n’avez qu’à
regarder un habitacle de Porsche, comptant encore de nombreux boutons, pour comprendre que les vrais constructeurs
de voitures ne sont pas aussi stupides. Quant à ceux qui ont initialement suivi Tesla, comme Peugeot (souvenez-vous de
la première 308), ils sont heureusement revenus en arrière. Mais certains, comme BMW, continuent malheureusement à
imiter Tesla. Il est vrai qu’un bouton, ça coûte cher. Mais c’est tellement mieux que ce « tout au tactile » qu’impose Tesla.
Ne devient pas un vrai constructeur automobile qui veut. Du moins pas en 10 ans : Tesla le prouve par l’absurde, chaque
jour que son dieu Musk fait !
34 / www.autotrends.be

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CARNETS
Jan Muylaert
Jan Muylaert a abordé tous les sujets dans les grands
quotidiens flamands, mais le fil rouge de sa carrière est sa
passion pour l’auto, et pour tout ce qui touche à la mobilité.
Pendant un mois, il a pris note pour Auto Trends de ce qui l’a
marqué, avec son regard avisé et sa plume aiguisée.
Obstruction allemande
L’industrie automobile menace de basculer dans une guerre
philosophique, dont il n’est plus si sûr que la voiture électrique sortira
gagnante. Il appartient aux Allemands de déterminer si oui ou non,
nos serons tos oblis de passer la prise
Plus se rapproche la date du 1 er janvier 2035,
plus certaines marques entrent en résistance
pour pouvoir continuer à produire des
moteurs thermiques après cela. Le dictat
de la Commission européenne vacille. Et
ce n’est que justice. Car toute personne
sensée a compris que l’électrifi cation totale
du parc automobile est irréalisable. Et certainement pas à si
court terme ! Pire : on va droit dans le mur si on s’entête à
suivre béatement les règles de l’UE, aveuglée par une impossible
transition vers un continent soi-disant climatiquement
neutre.
La guerre en Ukraine a montré à quel point l’Europe occidentale
est dépendante de pays très moyennement démocratiques.
Et certains disent donc qu’il serait opportun de radicalement
changer de cap. Nous devons disposer de nos propres
ressources et produire nous-mêmes ! Mais plus facile à dire
qu’à faire, car l’extraction et la transformation des matières
premières sont des gouffres énergétiques. Et on sait aussi
que dans les pays d’où proviennent aujourd’hui ces matériaux
rares, ils sont sources d’énormes pollutions environnementales.
LA FRISE EN EXEMPLE
Et donc, l’Europe devrait aller chercher ces matières dans son
propre sol, sans polluer l’air ou la terre ! Impossible. Il n’y a qu’à
regarder la région de la Frise (Pays-Bas), où l’exploitation du
gaz naturel cause d’alarmants affaissements du sol, et suscite
des millions de plaintes pour des habitations endommagées
ou déclarées inhabitables. Le bel objectif d’une Europe climatiquement
neutre en 2050 ? Oubliez ça tout de suite !
Il est clair que la majorité des automobilistes moyens se mettront
du côté des politiciens allemands qui, rappelons-le, défendent
une industrie automobile fournissant du travail à un million de
personnes. On ne pourra se débarrasser du moteur thermique,
tant qu’il n’existera pas une alternative pratique et abordable
pour tous, pas seulement pour quelques happy few et pour
les bénéfi ciaires d’une voiture de société… •
36 / www.autotrends.be

L'HUMEUR DE
Christian HUBERT
Pourquoi tant
Christian Hubert fut
un des principaux
éditorialistes de
la DH-Les Sports
durant des décennies.
Spécialiste, entre
autres, de l’auto, il
nous fait aujourd’hui
profiter de son
expérience.
de aine
Chaque organisation qui met en valeur
l’automobile est systématiquement l’objet
de sarcasmes et de critiques plus ou
moins acerbes qui n’ont pas lieu d’être.
Au Salon de l’auto, les activistes de
Extinction – Rebellion n’ont rien trouvé
rien de mieux que de taguer et même
de griffer les voitures exposées ou sur
le parking.
J’ai lu des critiques concernant la pourtant
remarquable exposition James Bond qui
faisait jusqu’au 5 mai la part belle à la cinquantaine de bolides
qui ont toujours été les vraies vedettes des aventures de l’agent
007. « Trop de luxe, trop de vitesse, trop de gadgets, sans rapport
avec les réalités de la vie », bref trop d’éléments faisant l’apologie
de tout ce que détestent les thuriféraires du bashing automobile.
Je n’imaginais pas que la très intéressante et originale exposition
« Permis de conduire » qui vient de se terminer au musée
des Arts et Métiers à Paris serait également sous le feu des
critiques alors que cette rétrospective de l’histoire des transports
ne cherche qu’à faire intelligemment réfl échir aux défi s que
les constructeurs, les citoyens et les pouvoirs publics doivent
relever et aux questions de mobilité qui déchaînent de plus
en plus les passions. Je lis notamment : « La culture auto est
en fait une méthode pour imposer l’automobile malgré tous ses
inconvénients. Elle est illustrée par un matraquage incessant, que
ce soit par les expositions, le cinéma, la publicité. »
Publicité dont certaines ONG dogmatiques réclament l’interdiction
pour les voitures ! Je lis aussi : « Comment s’est-on ainsi
laissé enfermer dans ces foutues carrosseries ? Les communicants
nous font avaler que la voiture est synonyme de liberté, de gain
de temps, et même de virilité alors qu’il s’agit déjà de savoir qui
a la plus grosse ». Ou encore : « Il y a urgence à rompre avec ce
modèle. Qu’attend-on pour abandonner nos tires sur le bas-côté,
dès demain ? »
À les entendre ou à les lire, on croirait que l’automobile a la
même capacité de nuisance que le tabac !
Au contraire, des organisations comme « Permis de conduire »
proposent des idées pour rendre la voiture plus vertueuse et
socialement acceptable, pour s’adapter à des législations toujours
plus contraignantes. Elles aident à sortir de la caricature
gentils cyclistes contre méchants automobilistes.
Pourquoi tant de haine vis-à-vis d’un véhicule indispensable qui
est non seulement un produit industriel de premier plan mais
aussi un marqueur culturel, un objet d’art, de haute technologie,
de rêve et de fantasme ? Il faut en tout cas avoir une sacrée dose
de courage ou d’inconscience pour s’assumer automobiliste à
l’heure actuelle. Mais chez Auto Trends, on n’en manque pas ! •
MÊME LA TRÈS BELLE
EXPOSITION JAMES BOND
A ÉTÉ CRITIQUÉE PAR LES
ANTI-BAGNOLES.
www.autotrends.be / 37

L’HUMEUR DE
Nicolas Morlet
Nicolas n’est pas
seulement le
présentateur vedette
de la chaîne YouTube
Auto Trends, il est
aussi un journaliste
automobile
expérimenté, dont les
avis bien tranchés font
référence.
Foutez la paix
à nos oreilles !
Alors u’on nous vend à grand renfort de marketing
et de gadgets inutiles le bien-tre à bord, je
constate au contraire une nette dégradation de la
quiétude et de la décontraction au volant des voitures
modernes. En cause : les alertes sonores incessantes !
J’essayais dernièrement une voiture électrique de vitesse. Mais comme tous ces systèmes électroniques, il
très prometteuse. L’une des meilleures que j’ai est loin d’tre irréprochable. l lui arrive de lire des panneaux
conduites sur le plan de l’agrément et, surtout, ui s’appliuent à des voies parallles, ne reconnait pas les
de la consommation. Pourtant, je l’ai autant panneaux additionnels (« à 300 mtres par exemple), ne
détestée u’appréciée !
sait pas qu’une limite de vitesse, sauf indication contraire,
ne s’applique que jusqu’au carrefour suivant, ne fait pas la
Cette voiture était en effet dotée d’une
panoplie complète d’assistants de conduite censée – selon
les constructeurs, poussés
par les décisions politiques
– nous rendre la route plus
facile et plus sûre. Dont un
systme SLA, ntelligent
Speed Limit Assistant
qui avertit le conducteur
diérence entre une zone temporaire (travaux) et une limite
permanente Et il lui est mme arrivé de confondre un panneau
d’interdiction aux cyclistes
avec une limitation à
30 km/h ! Résultat, on
se retrouve avec des
alertes incessantes
mme lorsu’on respecte
le code la route !
en cas de dépassement
de la limite de vitesse en
vigueur. Malheureusement
une obligation européenne
ds l’année prochaine !
Alors oui, on peut le
désactiver, mais il faut
reproduire l’opération à
chaue redémarrage. Et si
vous le faites en roulant,
Dans le cas présent, cet
bonjour le danger !
avertissement se fait par
uatre (oui, 4 !) signaux
sonores successifs. Et il
en est de mme à chaue
En imposant des technologies qui ne sont pas encore au point,
l’Europe met la charrue avant les bœufs.
Ce n’est là ue le dernier
exemple en date qui m’a
poussé à écrire ce billet
changement de limite de vitesse o on a le malheur de dépasser
d’un seul petit km/h la vitesse autorisée, ne laissant donc
aucune marge d’erreur, ne serait-ce ue pour compenser la
légre diérence ui persiste entre vitesse réelle et vitesse
achée au compteur. Et vu les nombreux changements de
limitations de nos routes belges, vous imaginez aisément la
cacophonie ue cela engendre !
d’humeur, mais globalement les voitures modernes sont
un véritable concentrés de « bips , dings et autres
« tuuuts de toutes sortes : lorsu’on s’approche trop prs
d’une ligne blanche, lorsu’on sort de la voiture moteur
en marche, lorsue la température descend sous les 3C,
lorsue le systme estime u’il est temps de s’arrter boire
un café, ou tout simplement… lorsque l’un de ces systèmes
est inopérant, et croyez-nous, cela arrive bien plus souvent
Vous me direz ue je n’ai u’à respecter la limite de vitesse qu’on le pense !
au compteur, et mes oreilles seront préservées (de ces bips
là en tous cas). Eh bien pas du tout ! Ce systme se base
sur la caméra de lecture des panneaux routiers et sur les
données de cartographie pour acher la prétendue limite
Je veux bien essayer de comprendre les volontés sécuritaires
de tous ces systèmes, mais c’est une fois de plus la preuve
que l’enfer est pavé de bonnes intentions. •
38 / www.autotrends.be

CARNET DE BORD
Quentin Pannaud
Quentin est le plus
jeune membre de la
rédaction. Mais il a
déjà une excellente
connaissance de
l’automobile, et des
avis tranchés dictés
par la fougue
de sa jeunesse !
Hommage à la 205 GTI
Elle fête ses quarante ans cette année : la Peugeot
205 arrivait en 1983, sauvant Peugeot d’une
faillite quasiment actée après plusieurs années
de troubles. Deux ans plus tard arrivait la GTI
(uniquement en trois portes), qui dotait la 205 d’un
bloc 1,6 litre 105ch équipé d’une injection Bosch L-Jetronic.
Sa version de rallye, la mythique Turbo 16, remporta le
championnat du monde des rallyes en 1985 et 1986, et t
dénitivement entrer la petite bombinette de Sochaux dans
la légende. Cette décennie et celle qui suivit marquèrent
l’âge d’or de ces petites sportives amusantes à conduire :
de la R5 Turbo à la Visa GTi, des Kadett GSi aux Escort RS…
Quarante and plus tard, quand on regarde les gammes
actuelles des constructeurs, on ne peut que regretter
cette époque où chaque marque mettait son énergie,
ses meilleurs ingénieurs, et d’ambitieux moyens pour
développer des modèles dont le seul mot d’ordre était
le plaisir. Les Ford Fiesta, Mégane RS, 208 GTI, Corsa OPC
et Ibiza Cupra ne sont plus de ce monde. On peut encore
compter sur quelques irréductibles pour proposer des
voitures de passionnés, et continuer à nous faire rêver. Les
derniers des mohicans (la liste est bien maigre) s’appellent
i20N, GR Yaris, Polo GTI, Abarth 695 ou encore Mini John
Cooper Works, derniers ambassadeurs de cette époque
révolue.
La responsable de tous ces maux vous la connaissez,
c’est l’électrique. L’essor de cette énergie (ne parlons pas
trop tôt de maturité), en parallèle à la volonté farouche
de l’Union européenne de bannir le thermique, a mis un
terme dénitif à ces modles passions, ui vivent leurs
dernières heures sur nos routes. Aucun moteur électrique,
aucun booster de couple et encore moins un haut-parleur
singeant la sonorité chantante et mélodique d’un moteur,
n’arrivera à reproduire un fragment du plaisir procuré par ces
bombinettes mythiques, que l’on se hâte d’enterrer trop vite.
Bon anniversaire chère 205, mais tu nous manques tant… •
Les petites sportives
deviennent rares
mais il en existe
encore.
www.autotrends.be / 39

PNEUS
Insolite
n couronnement goné
e samedi 6 mai, harles III, Roi dAnleterre, sera ociellement
coronn. onratlations harles
ais el rapport aec les pnematies de otre oitre
Par Maxime Pasture
Les Anglais ont toujours su y faire en matière
de publicités. À l’occasion du couronnement
de Charles « the third », l’organisation caritative
« TyreSafe » a donc lancé une campagne
de prévention qui n’est pas passée inaperçue,
portée par la voix de son président,
Stuart Lovatt : « Il s'agit d'un moment important
pour la nation, qui devrait réunir amis et familles pour
marquer l'occasion dans tout le pays. Cela signifie que
les gens prendront
la route en
masse, soit pour
les vacances,
soit pour faire
la fête. Nous
voulons aider les
conducteurs et
leurs passagers à
passer un weekend
incroyable
et à ne pas voir
leur voyage
écourté par un
incident évitable
lié aux pneus.
Notre message
s'adre s se aux
conducteurs de véhicules de toutes sortes, des campingcars
aux caravanes en passant par les motos et les camionnettes.
Dans tous les cas, les pneus sont le seul point de
contact entre le véhicule et la route. Trois vérifications
simples peuvent faire la différence entre une bien jolie fête
et une catastrophe royale. Agissez pour éviter les risques
inutiles et assurez-vous que votre voiture est digne d'un roi ».
LES TROIS VÉRIFICATIONS
Cette campagne publicitaire insolite est l’occasion pour nous
de vous rappeler la « règle de trois » en matière de vérifi cation
de pneus. D’abord vérifi er la pression, tous les mois. Celle-ci
est indiquée dans
le manuel, sur le
bouchon du réservoir
ou sur le
seuil de la portière
conducteur (voire
celle du passager).
Elle varie si on roule
chargé ou non.
Ensuite, vérifier
l’état du pneu : des
craquelures sur le
fl anc indiquent un
vieillissement et
un assèchement
avancé, ce qui est
dangereux. Tout
autre corps étranger
sur le fl anc ou la bande de roulement est à faire examiner
par un professionnel. Enfi n, la profondeur minimale des rainures
de la bande de roulement doit être de 1,6 mm. Vérifi ez les
témoins d’usure et… bon couronnement ! •
40 / www.autotrends.be

RALLYE
Skoda
L’arme de 2023
et celle de 1974
On vous emmène à bord de celle qui sera sûrement la nouvelle
référence de l’antichambre du WRC, la Skoda Fabia RS Rally2,
mais aussi de son anctre vieille de uasiment 50 ans !
Par Maxime Pasture
Son développement a pris du retard en raison
du Covid mais la Fabia RS Rally2, une toute
nouvelle génération de voiture de rallye, est
bien là. Le développement avait commencé
début 2020, au plus mauvais moment. Il s’est
terminé en septembre dernier, avec une homologation pour
participer à divers championnats FIA dans le monde entier.
Nous avons eu la chance d’embarquer en passager avec le
Tchèque Jan Kopecky, l’occasion idéale pour constater les
progrès de cette nouvelle Fabia par rapport à l’ancienne
génération qui a tout gagné, y compris en Belgique (12 championnats
du monde 22 championnats régionaux 100 titres
nationaux).
référence dans la catégorie Rally2, celle qui se situe juste
en dessous du WRC. Les équipes peuvent la commander
avec un prix plancher ready to race xé par la FA à
209.700 € HTVA. •
À FOND AVEC UNE
PIÈCE DE MUSÉE !
Fort de 289 chevaux, le 4 cylindres 1.6 turbo respire
remarquablement bien. Il a été mis au point sur la base
d’un 2.0 TSI alors qu’auparavant, la base était celle d’un
1.8 TS. Résultat : le couple maximal de 430 m (5 m
par rapport à l’ancienne) est disponible sur une plus
large plage de régime. Il est également prêt à accueillir
du carburant renouvelable. Même si à bord, ça pousse
fort, cette nouvelle Fabia Rally2 impressionne davantage
par son comportement : uand le pilote passe à fond des
courbes bosselées, sans rien voir derrière, alors qu’il fait
moins de 10C, il faut oser ! Autrement dit, la stabilité à
haute vitesse est la grande force de cette nouvelle arme
de Skoda Motorsport. Le secret ? Sa nouvelle plateforme,
avec un empattement plus long ( 94 mm), des voies plus
larges (48 mm) mais aussi un nouvel aileron arrire
plutt imposant, ui génre jusu’à deux fois plus d’appui.
Skoda espère que cette nouvelle génération deviendra la
Celle-ci est éuipée d’un 2 litres placé en porte-à-faux
arrire : en 1974, la Skoda 200 RS était surnommée
la Porsche de l’Est ». l n’y a eu ue deux exemplaires
produits et nous avons pu embarquer en passager
avec son propriétaire, dans un tout autre style de
conduite, très à l’ancienne, pas toujours très rassurant.
Mais malgré les roues arrière motrices et des freins
d’époque, le comportement de celle-ci nous a semblé
vraiment très sain. De quoi nous ravir, notamment avec
la sonorité trs métalliue dégagée par son bloc de 163
chevaux. n grand moment !
42 / www.autotrends.be

WWW.CIRCUIT-METTET.BE

FORMULE 1
L’herbe est toujours
plus verte ailleurs
Après seulement quatre Grands Prix, la valse des transferts va
déjà bon train. De fait, certains teams anticipent un peu, certains
pilotes de pointe ne sont pas très heureux… et d’autres ne peuvent
pls encadrer ler ipier. Branchons-nos sr Radio Paddoc
pour entendre ce qu’il se dit…
Par Jo Bossuyt - Photos Georges De Coster
Bien sûr, Radio Paddock n’existe pas vraiment.
Mais c’est comme cela qu’on appelle
les bruits de couloirs de la F1, entendus et
répétés par un cercle relativement restreint
de journalistes qui se déplacent sur à peu
près toutes les courses, et ne se considèrent
plus comme concurrents. Et c’est
ainsi qu’ils peuvent assembler les pièces du puzzle pour
avoir une vision aussi proche que possible de la vérité. Celuici
reçoit des infos de la part d’un pilote avec qui il s’entend
bien. Celui-là a des nouvelles « off the record » de la part d’un
patron d’écurie qui l’a à la bonne. Ce genre de réseau, quoi !
Il n’est certes pas exclu que certaines de ces infos soient distillées
sciemment, surtout de la part des patrons. C’est bien
pour tout le monde, et pas seulement pour les journalistes,
d’ailleurs. Il y a l’exemple d’Helmut Marko, directeur sportif
de Red Bull, qui informe discrètement en 2001
son ami Niki Lauda (alors co-directeur de
Mercedes) que le contrat d’Hamilton
avec McLaren touchait à sa fi n.
« Je savais que Lauda irait
tout de suite parler à
CHARLES
LECLERC
CHEZ
MRCS
C’EST LA
GROSSE
RUMEUR DE
CE DÉBUT DE
SAS
44 / www.autotrends.be

Hamilton pourrait finir sa carrière ce Ferrari et aniel Ricciardo
pourrait revenir ce Red Bull pour épauler erstappen.
Hamilton », a récemment avoué Marko. « Et j’étais persuadé à ce
moment là que Hamilton serait moins une menace pour nous chez
Mercedes que chez McLaren… » On sait maintenant que Marko
s’est tiré une balle dans le pied, puisque Lewis a décroché 6
titres mondiaux avec Mercedes.
INSENSÉ
Les rumeurs lancées intentionnellement comme des leurres sont
des exceptions. La plupart du temps, comme le dit l’adage,
il n’y a pas de fumée sans feu. Il y a toujours quelque chose
derrière une info. Et invariablement, les personnes concernées
les nieront fermement. Comme Carlos Sainz aujourd’hui : « J’ai
l’intention de rester encore longtemps chez Ferrari », a déclaré
l’Espagnol de 28 ans, pour démentir la rumeur selon laquelle il
serait le premier engagé par Sauber, pour devenir le pilote n°1
du team Audi en 2026 (le constructeur est à présent propriétaire
de Sauber). « Je ne comprends vraiment pas pourquoi certains
journalistes pensent déjà à 2026 », fulmine-t-il. Notre avis ?
Sainz est actuellement en pleine bagarre pour le leadership
chez Ferrari, et préfère ne pas froisser son équipe. Mais le
lien avec Audi est tout sauf insensé. Rappelons que Carlos
Sainz senior, légende vivante du rallye, pilote au Dakar pour le
compte de la marque allemande, et y jouit donc d'excellents
contacts. Mais Carlos junior dément dans toutes les langues.
Normal. La lutte d’influence avec Leclerc, qui a bourgeonné
l’an dernier, a évolué en un conflit quasiment ouvert, principalement
attisé par Leclerc. Le Monégasque et son entourage
s’étaient toujours dit que Charles serait le numéro 1 incontesté
de la Scuderia. Mais ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui,
malgré l’arrivée de Fred Vasseur (clairement un pro-Leclerc)
au poste de directeur du team. Il y a un mois, à Melbourne,
ce fut un nouveau mélodrame. « … et merci à Sainz pour son
tow », a cyniquement dit Leclerc à la radio de bord à la fin des
qualifications. Charles exprimait ainsi sa frustration, estimant
que Sainz aurait dû le laisser profiter de son aspiration dans la
ligne droite, durant son tour rapide.
Bref, Leclerc ne se sent pas bien chez Ferrari. Parce qu’avant la
course de Baku, il n’était que 10e au classement, et parce qu’il
a déjà été trahi deux fois par une Ferrari qui n’est même pas
clairement la deuxième meilleure voiture du plateau. D’après
un confrère italien proche de Ferrari, Leclerc discuterait déjà
avec Mercedes. Il trouve en effet que le temps passe trop vite :
il en est déjà à sa cinquième saison chez Ferrari. Dans son
business plan, le Monégasque avait imaginé qu’à ce stade, il
serait déjà au moins une fois champion du monde. Logique,
donc, qu’il regarde du côté de Mercedes. Son contrat chez
Ferrari court encore jusqu’à la fin de l’année prochaine, mais
en même temps, tous les pilotes de pointe ont une « clause
échappatoire », qui leur permet d’interrompre le contrat à la fin
d’une saison en cours si les résultats ne sont pas à la hauteur.
C’est par exemple par cette clause que Vettel a prématurément
quitté Red Bull en 2015 pour passer chez Ferrari.
HAMILTON DOUTE
Du côté de chez Mercedes, on n’a aucune raison de ne pas
discuter avec Leclerc. Le patron Toto Wolff a désormais abandonné
son rêve d’attirer Max Verstappen. Et il tient à placer un
pilote de pointe à côté de Russel si Hamilton devait partir ou
prendre sa retraite. Une possibilité avec laquelle il faut compter
plus que jamais. En négociation depuis des mois, le contrat
de Hamilton n’a pas encore été prolongé. Parce qu’il pense à
raccrocher ? Ou parce qu’il se dit que l’herbe est peut-être plus
verte ailleurs ? Le Britannique caresse en tout cas toujours le
rêve d’être champion pour la huitième fois, pour ne plus partager
avec Schumacher son record de 7 titres. Mais il sait qu’à 38
ans, le temps commence à presser. Et sa Mercedes continue
à stagner. Comme toujours dans pareille situation, Hamilton
regarde vers la concurrence, notamment vers… Ferrari. Et là
encore, la rumeur tient la route, puisque le Français Fred Vasseur
a travaillé avec Hamilton en Formule 2. Les deux hommes se
connaissent donc très bien, et Vasseur s’attèle actuellement à
restructurer le team de Maranello.
LE MÉCONTENTEMENT DE MAX
Un autre nom qu’on entend beaucoup est celui de Daniel
Ricciardo. L’Australien est actuellement remplaçant chez Red
Bull, qui n’a pas encore renouvelé le contrat de Sergio Perez.
Ses « éclats » de l’année dernière (Monaco, Sao Paulo…) ont
laissé des traces. Si bien que selon Radio Paddock, Verstappen
en aurait assez du Mexicain, et manœuvrerait pour retrouver
Ricciardo à ses côtés l’année prochaine. Comme on dit sans
ces cas-là : à suivre ! •
www.autotrends.be / 45

CHRONIQUE
Thierry Neuville
Terrilement déu
Il espérait gagner en mémoire de son regretté équipier Craig Breen.
Il menait d’ailleurs le Rallye de Croatie, avant de commettre
une petite faute aux lourdes conséquences…
Par Paul Fraikin - Photos Sophie Graillon
Thierry était très bien parti, mais une petite faute l’a contraint à l’abandon.
46 / www.autotrends.be

En Croatie, au milieu
du 2e jour, quand tu as
abordé la 11e des 20
spéciales, tu étais en tête,
Thierry… Et en tête depuis
pratiquement le début du
rallye, malgré une 1ère
journée techniquement
compliquée. Tu venais
juste de me dire que ta
voiture allait beaucoup
mieux, et que tu te faisais
vraiment plaisir. Puis
tu es sorti, et tout s’est
arrêté d’un seul coup !
« Je suis terriblement déçu. Déçu pour tout le monde et
tout d’abord pour le team qui avait fait un énorme effort
pour être présent en Croatie quelques jours à peine après
la tragique disparition de notre équipier Craig Breen, victime
d’un accident alors qu’il testait notre Hyundai pour cette
épreuve-ci. Déçu de ne pas avoir pu lui offrir cette victoire
comme un ultime hommage. C’est très dur à accepter car
je voulais vraiment l’honorer en gagnant et j’ai loupé cette
occasion unique (on sent Thierry très éprouvé, très marqué)…
Je le répète : je suis terriblement déçu… »
On sait qu’en rallye, il y a toujours un côté imprévisible,
surtout pour vous qui roulez sur le fil du rasoir... Et
qu’il en faut très peu pour que ça passe… ou pas !
C’est un Gallois qui a gagné mais le drapeau irlandais,
en ommage à Craig Breen ottait sur le podium.
n’ai pas réussi à gagner pour
honorer la mémoire de
Craig. »
Scott Martin, le copilote du
vainqueur Evans, ancien
copilote de Breen, lui a
offert sa victoire. Tanak,
2e, lui dédie sa course.
Lappi, votre équipier,
extrêmement ému, a
placé - en son nom - une
Hyundai sur la 3e marche
du podium… En réalité,
tous les membres du WRC
lui ont rendu, pendant les
4 jours croates, un hommage unanime, sobre mais
profondément émouvant…
« Tout le monde aimait Craig Breen. L’homme était
attachant, sympa, drôle. Il avait le sourire radieux, ensoleillé,
communicatif… C’était aussi un pilote ultra passionné, qui
ne vivait que pour le rallye. L’année dernière, chez Ford, il
avait galéré ; mais cette année, de retour chez nous, chez
Hyundai, il revivait, à l’image de son récent fantastique
Rallye de Suède qu’il avait dominé, où il a terminé 2e,
et qu’il aurait pu gagner s’il n’avait pas été victime d’une
crevaison inexplicable (Thierry marque un long silence)… Sa
disparition nous a vraiment tous choqués. Personnellement,
j’ai perdu un ami. »
« Quand on doit se donner à fond, et parfois même à plus
de 100%, ça peut forcément arriver. Et, de fait, comme
Evans n’était qu’à 10 secondes, je poussais pour tenter de
creuser l’écart… Et puis, il y a eu ce maudit virage à droite,
recouvert de la terre projetée par tous mes prédécesseurs
ayant coupé dans la corde, ce qui l’avait peu à peu transformé
en une patinoire ! J’ai freiné un peu trop tard, une roue s’est
bloquée et j’ai perdu l’arrière de la voiture qui a dérivé vers la
gauche et - pour couronner notre malheur - percuté la tête
d’un gros avaloir en béton qui nous a envoyés en toupie.
Sans cet obstacle inattendu, j’aurais sûrement pu garder le
contrôle en m’appuyant sur le talus herbeux. L’impact sur
la roue a été brutal et j’ai immédiatement compris qu’elle
était cassée et que c’était fini pour nous (il soupire)… En
annonçant aussitôt, par radio, à l’équipe, mon « Désolé,
c’est fini », j’ai ressenti une immense déception, la sensation
d’un énorme échec. »
C’est bien plus qu’une simple sortie…
« Bien sûr, il y a l’aspect sportif… J’aurais clairement pu
gagner en Croatie puisque, derrière Evans, Tanak avait
quelques soucis techniques tandis que mon équipier Lappi
ne se sentait pas à l’aise sur cet asphalte lisse et glissant.
Quant à Rovanpera et Ogier, ils étaient quasiment hors-jeu
après leurs crevaisons. Donc j’aurais pu réussir un très
gros coup mathématique et quitter Zagreb largement en
tête du championnat. Mais dans ma sortie, l’aspect humain
est encore plus important, c’est pourquoi je présente mes
excuses (Thierry est très affecté)… J’ai commis une faute… Je
C’est un terrible rappel que le rallye reste dangereux,
malgré toutes les protections qui rendent les voitures
quasi incassables… Et pourtant c’est vraiment la
fatalité qui a provoqué le décès de Craig Breen,
puisqu’on a appris que, dans sa légère sortie à 30
km/h, c’est une traverse de clôture en bois qui a
pénétré par sa fenêtre dans l’habitacle…
« C’est vraiment la fatalité, un incroyable manque de chance,
le destin… On a du mal à l’accepter - et on n’y arrivera
peut-être jamais - mais c’est notre boulot et il faut assumer,
continuer, essayer d’oublier. Alors, oui, nous devions rouler
en Croatie parce qu’il l’aurait voulu lui-même, et nous l’avons
fait, pour beaucoup plutôt à contre-cœur (après une pause, il
reprend)… Notre sport n’est pas sans risque, bien sûr, mais
je dirais que j’ai l’impression d’y être préparé. Et nous devons,
comme me l’a demandé sa maman, lors des obsèques de
Craig, en me tenant le visage des deux mains, nous amuser
et transmettre notre plaisir ! »
Effectivement, Craig n’arrêtait pas aussi de dire : « Il
faut s’amuser. La vie est très courte. »
« Je dois suivre son conseil. Même si je ne repars d’ici qu’avec
les 5 petits points de ma victoire en Power Stage – un succès
que j’ai quand même pu dédier à Craig - plutôt qu’avec les
30 gros que j’aurais pu engranger. Mais soyons positifs :
comme je n’ai pas pris la tête du championnat, je partirai
4e sur la route au Portugal, et j’aurais l’avantage d’avoir des
spéciales bien nettoyées… » •
www.autotrends.be / 47

CHRONIQUE
Rodrigue Gillion
Proce du
podium pour
ma première
à Mona
Pour le coup d’envoi de la saison 2023 en GT4 Europe, Rodrigue
Gillion a découvert le temple de la vitesse à Monza. Et sans un léger
incident lors de l’arrêt aux stands en course 1, il aurait bien pu monter
sur le podium de sa catégorie…
Par Maxime Pasture
Le gentleman driver belge a entamé sa deuxième
saison complète en GT4 Europe, un championnat
de courses sprint d’une heure avec des
GT4 partagées à deux pilotes. Nouvelle saison,
nouvelle écurie et nouvel équipier ! Rodrigue
roule maintenant pour les couleurs de l’équipe
franco-suisse Racing Spirit of Léman : « Très
vite, je m’y suis senti comme à la maison. L’ambiance est
vraiment très chaleureuse et l’équipe est super pro. Ils sont
présents en GT4 France, en Le Mans Cup avec une Aston
Martin Vantage AMR GT3 mais aussi en European Le Mans
Series avec un prototype LMP3. »
UNE COURBE MYTHIQUE
En arrivant à Monza l’avant-dernier week-end d’avril, Rodrigue
Gillion devait aussi découvrir le circuit, sur lequel il avait uniquement
effectué une séance d’essais quelques semaines plus tôt,
48 / www.autotrends.be

PETIT COUAC LORS
DU CHANGEMENT DE
PILOTE ET C’EST LE
PODIUM QUI S’ENVOLE.
dans des conditions humides. Il nous partage ses sensations :
« Comme tout amateur de sport automobile le sait, ce tracé est
fantastique et les vitesses atteintes sont impressionnantes. Le
dernier virage avant la longue ligne droite de départ (d’un peu
moins d’1 km, NDLR), celui qu’on appelle « La curva parabolica »
ou « Parabolique », en français, est d’une importance capitale. Il
faut réaccélérer très tôt et utiliser toute la largeur de la piste. Si
vous ne le faites pas bien, vous risquez de perdre quasiment 10
km/h en bout de ligne droite ! » En revanche, pour le co-gérant
de Gillion Construct, la monture reste la même que l’an dernier :
il s’agit de l’Aston Martin Vantage AMR GT4 au V8 biturbo placé
en position centrale avant. « Avec l’Aston GT4, en bout de ligne
droite, on atteint plus de 250 km/h. » Le décor est planté.
UN SOUCI LÉGER,
MAIS QUI COÛTE TRÈS CHER
Pour ce premier rendez-vous de la saison, 50 voitures ont
répondu présentes. De quoi pimenter les qualifi cations sur ce
tracé de 5,8 km, notamment pour Rodrigue : « Je dois encore
m’améliorer en qualifs pour gérer le trafi c. Je n’ai pas réussi à
effectuer un tour correct sans être fortement gêné,
ce qui m’a renvoyé en fond de grille pour la course
2. Pour la course 1, mon équipier Akhil Rabindra a
positionné la voiture en 30e position, 11e de notre
catégorie Pro-Am. Durant cette première manche,
il a d’ailleurs fait un super boulot lors de son relais.
Mais on a eu un petit souci de ceintures lors du changement
de pilote, ce qui nous a coûté 25 longues et
interminables secondes. C’est vraiment dommage
car sans cet incident, avec mes bons chronos en piste, une 2e
place de catégorie était envisageable… » En effet, si on analyse
les données en fi n de course, Akhil et Rodrigue terminent à 23
secondes du deuxième équipage Pro-Am.
BCT T
En course 2, le pilote belge a pris un départ assez sage, tout en
réussissant à éviter les nombreux pièges (10 des 50 voitures n’ont
pas terminé la course !). À l’arrivée, l’Aston Martin #26 occupait la
7e position de catégorie. « Je retiens qu’avec nos performances
en piste, nous étions proches du podium en course 1 et que je
dois encore travailler en qualifi cations pour nous donner plus
de chances de terminer dans le Top 5 de catégorie, ce qui sera
notre objectif cette année », analyse Rodrigue.
La prochaine course aura lieu, début juin, sur le circuit du Castellet
que le Bruxellois connaît bien. Mais d’ici là, Rodrigue Gillion
participera aux 12 Heures de Spa (6-7 mai) avec son coach et
ami, Nico Verdonck : un bon entraînement pour tenter de briller
à domicile lors du GT4 Europe, fi n juin, lors du week-end des
24 Heures de Spa. •
LE RYTHME SOUTENU
DES COURSES SPRINT
EXIGE UN PILOTAGE
TRÈS AGRESSIF.
www.autotrends.be / 49

SPORT
Florian Van Dooren
De la Fun Cup
au plus haut
niveau du
T ranais
À 17 ans seulement et avec assez
peu d’expérience, Florian Van Dooren
prouve que le talent pur permet
encore de grimper rapidement les
échelons du sport automobile. Le
truc, c’est que Florian franchit les
tapes encore pls ite e les atres
Par Maxime Pasture
50 / www.autotrends.be

C’est au volant de cette Alpine GT4 du team CMR que Florian a brillé pour ses débuts internationaux.
Après trois années en karting « loisirs »
(karts de location), avec notamment
une victoire de catégorie aux 24
Heures Karting de Francorchamps
2021 et seulement une petite année
en karting « 2 temps », Florian Van
Dooren s’est retrouvé dans l’habitacle
d’une VW Fun Cup, l’an dernier. Dès sa première course, il est
vrai bien accompagné par ses coéquipiers Quentin Denis et
Julien Schein au volant de la #199 DRM, le jeune pilote – qui
n’avait que 16 ans en 2022 – a marqué tous les esprits.
Durant l’ouverture de la saison Fun Cup 2022 à Mettet,
Florian s’était retrouvé leader de la course, à devoir relancer la
meute après une procédure safety car. En
franchissant le drapeau à damier, lui et ses
coéquipiers ont fi nalement terminé 2e au
classement général, ce qui est remarquable
lorsqu’on débute en Fun Cup vu le niveau de
compétitivité. D’ailleurs, c’est très simple :
en fi n de saison, Florian Van Dooren a été
élu « rookie of the year », tout en s’emparant
du titre dans deux catégories « Fun » et
« Pure », sans oublier la 2e place absolue
au classement général de la saison. Diffi cile
de faire beaucoup mieux pour une première
année en sport automobile ! De son propre aveu, Florian ne
s’attendait pas à décrocher de si bons résultats.
DES DÉBUTS
TOUJOURS SOIGNÉS
Pour sa deuxième saison seulement au volant d’une voiture de
course, le jeune étudiant originaire de Louvain-la-Neuve et son
entourage ont donc visé un cran – beaucoup – plus haut : le GT4.
Florian a d’abord découvert la Porsche 718 Cayman GT4
Clubsport RS en Ultimate Cup, sur le circuit Paul Ricard, fi n
mars dernier. Et vous savez qui était son coéquipier pour ses
débuts ? Nicolas Prost, pilote professionnel, fi ls du quadruple
champion du monde de F1, Alain Prost, rien que ça ! Résultat ?
Une deuxième place pour Florian lors de sa course sprint et
CALENDRIER
FFSA GT 2023
5-7 mai : Magny-Cours
16-18 juin : Dijon-Prenois
7-9 juillet : Val de Vienne
22-24 septembre : Lédenon
6-8 octobre : Paul Ricard
une victoire pour le duo Van Dooren/Prost lors de la course
d’endurance ! À nouveau, on peut affi rmer que Florian Van
Dooren soigne ses débuts… D’autant plus que le jeune Belge
découvrait les pneus slick, le circuit du Castellet, des vitesses
de pointe plus impressionnantes et un système de freinage
nettement plus performant que celui de la Fun Cup, avec l’ABS.
T 3 CT
Alors que l’objectif initial n’était que de réaliser un essai au volant
d’une GT4, grâce à ces débuts si prometteurs Florian Van
Dooren va fi nalement participer à l’entièreté du championnat
de France FFSA GT, soit le plus haut niveau du GT en France.
Sa monture ? Une Alpine A110 GT4 du team
CMR. Accompagné par un autre gentleman
driver, Stéphane Auriacombe, spécialiste de
l’A110 Cup, le Belge va devoir se faire une
place dans la catégorie Am.
Le coup d’envoi de la saison FFSA GT a été
donné à Nogaro, lors des traditionnelles
Coupes de Pâques. À nouveau, pour ses
débuts, Florian a impressionné en décrochant
une 3e place de catégorie lors de sa
séance qualifi cative, le plaçant aux portes
du Top 10 général sur 36 voitures engagées
! « Quand je suis sorti de la voiture et qu’on m’a annoncé
le résultat, je n’y croyais pas », raconte le jeune pilote, toujours
souriant. Malheureusement, les deux courses d’une heure
chacune ont été cruelles avec une pénalité pour l’équipage en
première manche et un violent contact avec une autre voiture en
seconde manche, mettant un terme à la course de l’Alpine #63.
Pas de quoi décourager Florian qui pense déjà aux prochaines
courses : « Pour la suite de la saison, l’objectif de Stéphane
et moi est bien sûr d’aller chercher des victoires en catégorie
Am. De mon côté, j’espère réaliser des Top 10 au classement
général lors des qualifi cations ».
Vous risquez certainement d’encore entendre parler de ce
jeune pilote très sympathique et prometteur, qui n’a même pas
encore son permis de conduire… Ce qui est sûr, c’est que nous
le suivrons de très près ! •
www.autotrends.be / 51

L'HUMEUR DE
Maxime Pasture
Maxime est le
rédacteur en chef
adjoint d’Auto Trends.
Pilote à ses heures
pas si perdues, c’est
pourtant le « sage »
de la rédaction. Mais
quand quelque chose
l’énerve, il l’écrit…
Sport auto d’un
genre nouveau
J’ai pu assister à la manche berlinoise
de la Formula-E. Et dès l’extinction des
feux de départ de la course 1, j’étais dans
lincomprhension. e ntais pas le sel
les pilotes aussi…
Fin avril, le plateau des « F1 électriques » se
retrouvait à Berlin, en Allemagne, sur un
joli tracé dessiné sur l’ancien aéroport de
« Tempelhof », si utile du temps de la guerre
froide. Pour l’anecdote, Cupra y a présenté
son nouveau SUV Tavascan. Mais parlons de
sport. Lors du départ de la course 1, le Belge et
champion du monde sortant Stoffel Vandoorne, qualifi é 3e, a
pris le meilleur des envols. Il aurait pu se retrouver en tête au
premier virage ! Mais alors qu’il était en train de déborder les
deux premiers, sa monoplace a soudain ralenti fortement…
Avec mes confrères, nous nous sommes alors regardés
pleins d’interrogations : a-t-il un problème ? Il semblait que
non, puisque le Belge, retombé en 4e position, tenait le rythme
des premiers. L’explication, on la connaîtra en fi n de course,
lorsque Stoffel a donné des interviews : le pilote DS Penske
a volontairement lâché l’accélérateur pour ne pas prendre la
tête de la course ! Mais pourquoi !? Car avec cette nouvelle
génération de monoplace, encore plus qu’avec les anciennes
générations, chaque dixième de kWh dépensé doit l’être intelligemment
et ce, afi n d’être capable de fi nir le « e-Prix ». Jean-
Éric Vergne, équipier de Vandoorne, l’a très bien expliqué
au micro de la RTBF après la course 1 : « C’est exactement
comme une course de vélos. Si un mec ouvre la route pendant
50 km, il va être beaucoup plus fatigué que les coureurs derrière
lui. » En d’autres mots, aucun pilote ne veut être en tête d’un
Grand Prix de Formula-E ! Sur la piste de Berlin, plus large
que la majorité des circuits en Formula-E, on a répertorié
190 dépassements en course 1 ! Du jamais vu ! Non seulement
les risques de crash augmentent proportionnellement
au nombre de dépassements mais, en plus, cela s’apparente
davantage à une partie de Stratego qu’à une course automobile…
Est-ce amusant ? Pour les spectateurs, oui, car c’était
vachement animé. Mais pour les pilotes, pas sûr. En tout
cas, Jean-Éric Vergne ne s’est pas amusé en course 1, tout
comme Stoffel Vandoorne, qui a fi ni sa course dans le mur,
poussé par un autre pilote…
Est-ce ça l’avenir du sport automobile ? Un avenir où le duo
pilote-monoplace n’est pas forcément le plus rapide ? Quel est,
dès lors, l’intérêt des qualifi cations ? J’ai du mal à m’y faire…
Et, comme expliqué, certains pilotes aussi… •
AC PT T
TR TT RA
PR FRMA
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Auto
lassics
N° 35 - mai 2023
Jacky Ickx
& la
PORSCHE 956
Émouvantes
retrouvailles !
Ferrari Testarossa Rêve de gosse !

ESSAI YOUNGTIMER
Ferrari Testarossa
Rêve de gosse !
Pour toute une génération, lorsqu’on parle d’ancienne Ferrari,
c’est souvent le même modèle qui revient dans la discussion.
Une auto dont le physique suggérait des performances
hallucinantes et qui est devenue mythique de bien des manières.
Cette auto, c’est la Testarossa. Histoire de comprendre
le mythe, on se glisse au volant…
PAR STÉPHANE MONSIN
Commençons par aborder la question du style. En fait,
c’est toute la série dont la Testarossa est issue qui
possède de superbes lignes. Ce furent d’abord celles
de la 365 GT4 BB, une berlinette qui étonnait dans la
gamme Ferrari, avec son moteur central. Ensuite ces
lignes évoluèrent (peu) pour donner les 512 BB qui ont déjà
marqué toute une génération. Mais au début des années
80, la donne change avec la Testarossa. C’est une voiture
large, aux lignes tendues, une icône signée Fioravanti,
alors chez Pininfarina. La première version, la fameuse
« monospecchio » en référence à son unique et énorme
rétroviseur gauche, est particulièrement sensuelle. Les
formes évolueront peu, même au moment de la doter de
deux rétroviseurs. Seules les 512M, qui terminent la lignée,
seront différentes avec leurs feux qui abandonnent le
système pop-up, plus tellement dans l’air du temps.
PHARES ESCAMOTABLES
Notre auto du jour possède encore ces fameux pop-ups.
La teinte jaune lui va à ravir. Même ceux qui ont eu un
poster avec une belle rouge dans leur chambre ne peuvent
rester insensible à cette teinte lumineuse. Évidemment, les
formes se remarquent mais il faut la voir en vrai pour bien
appréhender les proportions. La Testarossa apparaît alors
encore plus basse et large u’en photo. C’est bluant et a
laisse songeur. L’intérieur n’a jamais été le fort de Ferrari et
54 / www.autotrends.be

UN STYLE
ÉPOUSTOUFLANT !
ce ui marue surtout, c’est la découpe de la porte et son
épaisseur nalement articielle. Le reste est noir et a plutt
bien vieilli.
Sous le capot, la Testarossa justifie son nom avec des
couvre-culasses, un de chaue cté donc, peints en rouge.
C’est déjà ce ui avait donné son nom à la 250 Testa Rossa,
alors en deux mots. 5 litres de cylindrée (4.943cc si vous
préférez la précision), c’est la mme cylindrée ue la 512 BB.
Sauf ue cette fois, il n’y a plus deux mais uatre soupapes
par cylindre. Le travail sur le haut moteur est surtout dû aux
normes américaines, ui bridaient la puissance. Mais avec
390ch on aura de uoi faire. Sûr ? La bte pse uand mme
1.790 kg !
PAS ÉVIDENT
Vous vous en doutez, c’est au volant qu’il y a le plus à
dire ! n volant u’on n’atteint pas si facilement, mais c’est
surtout dû à la hauteur de la voiture. ne fois dedans, on n’a
pas l’impression u’on est posé à mme le sol. Mieux, les
siges sont mme assez confortables. Attention aux grands
gabarits dont les cheveux seront vite plaués par le ciel de
toit !
Avant de s’amuser avec cette Testarossa, il faut attendre.
Mais rien u’entendre le moteur démarrer fera la journée de
certains. Ensuite, on laisse chauer la bte. C’est nécessaire
avant de pouvoir tirer dans le moteur, surtout pour la bote.
www.autotrends.be / 55

UNE JEU DE LIGNES
IMPRESSIONNANT.
Tant qu’elle n’est pas chaude, son maniement est compliqué.
Trs compliué ! ne fois u’elle est à température... a l’est
autant ! l faut une certaine poigne pour manier la boule et
faire tinter le levier dans sa grille, un son aussi mythiue
ue celui du moteur. l faut aussi bien décomposer. Mais trs
vite cela devient naturel et on peut apprécier la ualité du
guidage et du verrouillage.
Avec a, le moteur est à point. La conduite à basse vitesse
a également permis de se familiariser avec le gabarit de
la Testarossa. La largeur pourra vous surprendre dans les
premiers instants, surtout ue la visibilité vers l’avant est
celle d’une berlinette, mauvaise. Par contre, on voit bien
la route, ui se déroule de plus en plus vite devant vos
yeux. Vous avez beau vous brider, petit à petit le rythme
augmente. Et puis à un moment, la position de l’aiguille de
température moteur est comme un signal : c’est le moment
de vraiment voir ce u’elle peut faire.
Hop ! l faut attraper le levier, tomber un rapport et le moteur
prend des tours. Ce n’est ue le début. Votre pied droit se fait
pressant et la mélodie ui vous atte les oreilles se fait plus
forte. n passe d’un son rauue à bas régime aux aigus dans
les tours. Clairement, c’est deux salles, deux ambiances !
Et vous ne pourrez pas confondre ce son avec un autre
moteur. ue ce soit un V12 de Maranello ou un moteur
construit ailleurs, aucun ne sonne comme a !
Pendant ce temps, les prs de 400 chevaux débaruent. e
56 / www.autotrends.be

DERRIÈRE LE VOLANT,
LA LARGEUR DE L’AUTO SE
REMARQUE IMMÉDIATEMENT.
poigne : le volant n’est pas trs grand et le train avant n’est
pas des plus légers. Heureusement, une fois le virage passé,
vous pourrez remettre un grand coup d’accélérateur pour
vous reposer et vous relaxer au son des 48 soupapes !
vous attendez pas à une arrivée violente. Ici, pas de turbo,
donc ce débarquement, en force, est fait de façon absolument
linéaire. Un vrai plaisir qui rassure et vous permet de
vous concentrer sur la bande d’asphalte ui déle vite, trs
vite devant vous !
ANTICIPER
Passer un rapport peut prendre un peu de temps mais se fait
de plus en plus naturellement. Et c’est comme remettre une
pice dans la machine ! La Testarossa ne cesse de pousser
mais toujours en vous donnant l’impression d’être le véritable
maître à bord. Contrairement à certaines Américaines,
par exemple, le châssis encaisse et la direction aussi. Pas
besoin de corriger dans tous les sens, les énormes pneumatiques
font leur job et vous êtes sur des rails.
L’HEURE DU DÉBRIEF
Aller vite, c’est bien. C’est relativement facile même en
Ferrari Testarossa car elle est faite pour a ! Mais à un
moment, entre l’aiguille du réservoir qui baisse et le jour qui
tombe, il faut penser à rentrer. Et arrive le moment où vous
devez revenir en ville. Le début d’une séance de torture ?
Pas vraiment, mais c’est comme si vous changiez de voiture.
Elle est beaucoup moins à l’aise quand il s’agit d’évoluer
dans de petites rues. Chaque voiture croisée est une source
d’inuiétude : il faut uand mme caser les 1.795 mm de
large entre les rétros des voitures stationnées et celui de la
voiture ui arrive. Comme pour le reste, a nit par rentrer,
mais vous ne serez peut-être jamais serein. Et n’oubliez pas
non plus que, même si le panneau indique « 30 », passer un
ralentisseur à cette vitesse fera des dégâts. Sautez donc sur
les freins et visez juste !
Voilà ue se prolent les virages. e vous inuiétez, c’est
comme la bote, on s’y habitue ! Les entrées se font de
moins en moins prudentes, mais il faut quand même garder
à l’esprit que le freinage n’est pas du même acabit que le
moteur. Il faut donc anticiper pour qu’il donne toute sa force
et ne pas être trop optimiste.
En tout cas, quand c’est au tour de la direction de prendre
le relais, aucun problme ! Les rails sont toujours sous la
voiture, et ça enroule. Attention, là aussi, il faudra de la
Le tour de mange se termine. Heureusement, à l’heure du
debrief vous pouvez toujours laisser vos yeux posés sur les
formes de la belle. Vous dire que vous venez de vivre une
sacrée expérience, voire un rêve de gosse. En tout cas, la
Ferrari Testarossa marue les esprits. n n’en ressort pas
comme on ressort de toute sportive. La facilité n’est pas
vraiment son truc. Les sensations, voilà son credo. l faudra
s’habituer à toutes ses spécicités pour vraiment apprécier
le voyage. Mais une fois ue ce sera fait, vous n’aurez envie
ue de repartir ! •
www.autotrends.be / 57

FLASH-BACK
Il y a
20 ans
dans
Auto
Trends
Par Stéphane Lémeret
ÉDITO
Il était question de F1, qui vivait une saison
intéressante suite à la promulgation d’un nouveau
règlement. Michael Schumacher vivait un début
d’année compliqué, avec trois fautes lors des trois
premiers Grands Prix. Surtout, l’une d’entre elles
était particulièrement grave puisqu’il était sorti
sous drapeau jaune, manquant de percuter une
dépanneuse. Nous nous offusquions de cette
erreur, insistant sur le fait que les pilotes doivent
suffisamment ralentir dans de telles conditions,
et que Schumacher se devait de montrer
l’exemple aux jeunes pilotes qui, forcément,
rêvaient de faire comme lui. Ce qui est terrible,
en relisant cet édito, c’est de penser qu’en effet,
un pilote de karting de 13 ans, regardait alors les
« exploits » du champion allemand avec ses yeux
d’adolescent… et allait se tuer en F1 dans des
conditions similaires 11 ans plus tard à Suzuka.
Ce gamin, c’était évidemment Jules Bianchi.
Schumacher fut un grand champion mais il n’a
pas fait que de bonnes choses dans sa vie…
58 / www.autotrends.be

La Fiat Multipla n’était pas encore entrée dans la
légende ! Malgré son look de canard, elle était encore
considérée comme une digne familiale, idéale pour partir
en vacances. Nous proposions donc à nos lecteurs de
participer à un concours permettant à une famille de
s’évader pendant 15 jours durant l’été 2003. Un cadeau
empoisonné ? Détrompez-vous, cette auto, au-delà de
son style complètement barré et de sa finition d’un autre
âge, était tout simplement géniale !
À l’époque, Auto Trends publiait chaque année un
dossier cabrios. Un sujet sympathique et commercialement
important car chaque grande marque comptait alors au
moins une décapotable dans sa gamme. En 2002, c’est
la Peugeot 206CC qui avait très largement dominé le
marché belge du cabrio (qui avait enregistré une hausse
de 39% en un an !), devant l’Opel Astra, la BMW Série 3,
la Saab 9-3, la Golf, les Mercedes SL et SLK, la Mégane,
la Smart et la Mercedes CLK. Quelle tristesse de constater
que 20 ans plus tard, seules quelques marques premiums
proposent encore de telles autos !
Parmi les nouveautés essayées dans le cadre de
notre dossier cabrios, nous ne pouvions passer à côté
de la Daihatsu Copen. La petite marque japonaise,
aujourd’hui disparue du marché belge, envisageait en effet
de commercialiser ce petit coupé à toit rigide escamotable
en Europe. Cet essai exclusif d’Auto Trends constituait
en fait une sorte de test pour le constructeur nippon,
qui voulait être certain que la Copen plairait sur notre
continent. Pari réussi car elle a connu un beau succès et
bien contribué à l’image de Daihatsu dans nos contrées.
Dommage que le groupe Toyota, auquel elle est liée, ait
décidé de saborder cette marque. Il est vrai que la mode
en Europe n’est curieusement plus aux petites voitures,
spécialité de Daihatsu.
www.autotrends.be / 59

EXCLUSIF
Jacky Ickx & la Porsche 956
Émouvantes retrouvailles !
Sur le manique circuit orsche de ranciacorta, non loin de Milan, notre
meilleur pilote bele de tous les temps a retrouvé, lespace dune journée,
la voiture avec laquelle il a ané les eures du Mans pour la dernière fois.
PAR PHILIPPE VAN HOLLE
Il y a des rencontres qui marquent la carrière d’un journaliste.
Quand j’étais enfant, j’avais, accrochées aux murs de
ma chambre, les photos de deux immenses champions :
Eddy Merckx et Jacky Ickx, qui, comme chacun sait, sont deux
amis de très longue date. J’ai eu le bonheur de côtoyer le
premier pendant de nombreuses années au l des courses
cyclistes. Ma vie professionnelle, par contre, ne m’avait jamais
mis sur la route – ou la piste – du second. De celui qui, un jour,
au cours d’un Salon de l’Auto, donna, au bambin que j’étais alors,
son illustre signature sur un vulgaire bout de papier (que j’allais
garder précieusement dans mon portefeuille jusqu’à ce que le
papier, fatigué, parte en lambeaux).
La chose est réparée depuis cette n avril. Et la magie, une fois
de plus, a fait son eet. Cinuante-cin ans plus tard, j’ai retrouvé
ces étoiles dans les yeux d’un enfant ui rencontre son idole !
Tout cela grâce à une marque mythique qui accompagna Jacky
Ickx durant une bonne partie de sa carrière et qui, surtout, a le
sens aigu de la tradition et le respect, inni, de ceux ui ont participé
à btir son histoire. Car Porsche est bien davantage u’une
marque, c’est une famille.
ckx et Porsche, au Mans, c’est, pour résumer, 4 victoires, 3
deuxième place et même encore une dixième, lors de son ultime
60 / www.autotrends.be

En Italie aussi, on sait particulièrement reconnaître et apprécier
le talent des champions. Autour de Jacky, alors que,
dans sa magniue combinaison blanche et ses chaussures
Ciccio estampillées Targa Florio, il se prépare à se glisser à
l’intérieur du monstre, les ashes crépitent à tout va. Jacky
est calme, souriant, disponible à souhait. Sans la moindre
hésitation, il retrouve les gestes (pas si simples) u’il faut
pour entrer dans la voiture. Juste avant d’enler ce casue
couleur nuit, entre le noir et le bleu, ui fait partie aussi de sa
marue de fabriue. Le petit drapeau belge ui y trne nous
rend ers, ers de ce pays ui a engendré un pilote d’exception
ue beaucoup nous envient
« Le sige est parfait », dira-t-il au mécano. « Je me demande
mme s’il ne s’agit pas du mien à l’époue ! Si je devais rouler
aujourd’hui avec cette voiture, je ne changerais absolument
rien à ma position de conduite. »
Jacky écoute attentivement les conseils du mécanicien en
chef, puis tourne la clé rouge ui met en route le 6 cylindres
mythiue. Le ronronnement provoue des frissons dans
la petite assemblée. Jacky a plus de 600 chevaux sous le
pied droit, mais, avec la sérénité u’on lui connat, il dompte
parfaitement la machine et s’élance calmement pour
uelues tours de chaue. Tant pour lui ue pour l’auto
participation au tour de l’horloge mancelle en 1985, au
volant, alors, de la 962C.
Il enchaînera les rondes pour le plus grand plaisir des
caméramen et photographes, parfois assis à l’arrire d’un
Cayenne, coffre ouvert, pour faire de jolies images en
mouvement.
Ce sont toutefois les 936 et 956 ui tiennent une place de
choix dans son cur. Sur la piste, presue ambant neuve,
du centre d’essais Porsche, à Franciacorta, à une petite
heure de route de Milan, c’est la 956 ui l’attend.
« ncroyable , nous lance Jacky en admirant sa belle.
« Pendant des années, cette 956 est restée pendue au plafond
du musée de Stuttgart. ls l’ont décrochée pour moi et la voilà
de nouveau sur un circuit. C’est formidable ! C’est ce u’on
peut appeler la providence. La vie, parfois, est pleine de choses
improbables. Chez Porsche, on sait entretenir l’histoire ! »
Entre les différentes séances d’intervie, il multipliera
les tours. n sent u’il s’habitue, u’il se prend au jeu de ce
voyage retour dans le temps, mme s’il précise u’il n’ira plus
jamais chercher le dernier carat : a, c’est pour la jeunesse.
uand on se croit immortel. Bon, ici, j’ai uand mme pris
7.000 tours, mais il y en avait encore mille plus haut uel
bonheur de retrouver ces sensations au volant de cette
voiture incroyable ! »
Allez, aprs ces émotions sur la piste, on va parler, Jacky,
c’est notre tour à présent •
« PENDANT DES ANNÉES, CETTE 956 EST RESTÉE
PENDUE AU PLAFOND DU MUSÉE DE STUTTGART.
ILS L’ONT DÉCROCHÉE POUR MOI. »
www.autotrends.be / 61

INTERVIEW
Jacky Ickx
« Nous, les
pilotes, on
n’est que le
sommet de
l’iceberg ! »
Jacky, vous êtes sans doute l’un des pilotes les plus éclectiques
vitesse de vos bolides dépassait les mh !
que les sports mécaniques aient jamais connu. Passé
par la moto, les voitures de tourisme, la Formule 1, le Dakar,
cest pourtant lendurance qui va asseoir dénitivement votre
réputation…
« C’est vrai u’on allait vite, mais, paradoxalement, c’était aussi
l’endroit du circuit o l’on pouvait se détendre un peu. l y avait un
restaurant dans cette ligne droite et j’y jetais parfois un coup il
pour savoir ui y mangeait ! »
« la n de ma carrire en F1, au cours de l’épisode Ligier, j’ai
compris ue je n’irais plus chercher le dixime u’il fallait. Mon
temps était passé en Formule 1, mais il y avait beaucoup d’autres
Vous êtes passé de la 936, avec laquelle vous avez gagné trois
fois au Mans, la était un ros chanement ?
opportunités dans le sport auto,
dont l’endurance. Et je précise
« norme ! n monde de différences
! n passait notamment
ue, à mon époue, le mot endurance
prenait tout son sens car, « Je suis fier de m’être parfois
d’un chssis tubulaire à un
plus ue les pilotes, il fallait
chssis tout alu, avec de l’appui
comme on n’en avait jamais
entraîné avec Eddy »
vraiment ménager la monture.
Au contraire d’aujourd’hui o les
courses de 24 heures sont devenues
de véritables sprints. C’est
d’ailleurs pour a, principalement,
u’on est passé à des éuipages
de trois pilotes. »
Oui, mais les Hunaudières sans
chicanes, ce n’était quand même
pas une promenade de santé.
Sauf erreur de notre part, la
Eddy Merckx et Jacky ckx restent des amis dles et
sont régulirement en contact. Je ne roule plus à
vélo aujourd’hui. J’ai un peu peur de tomber et de me
casser. Eddy, lui, fait encore de nombreuses sorties
avec ses amis. Pour moi, Eddy reste le plus grand de
tous. uand j’y repense, je suis trs er d’avoir, dans
les années 70, pu l’accompagner dans certaines de ses
sessions d’entranement. J’ai moi aussi été passionné
par la petite reine. J’ai fait tous les cols des Alpes, des
Pyrénées, des olomites »
connu. Cette voiture maruait le
début d’une nouvelle re. Aussi,
un peu, l’re de l’aéronautiue,
avec des tas de nouveaux composants.
Au Paul Ricard, en essais,
on passait 30 km/h plus vite dans
le virage de Signes u’avec la 936,
c’était uasi à fond partout. n
début, on était trs impressionné
par la force de l’effet de sol, on
n’osait pas y aller at out, et puis,
62 / www.autotrends.be

progressivement on y est
arrivé. Alors, on a su qu’on
avait un outil pour gagner.
Les ingénieurs avaient fait
un boulot formidable. »
tourner sur cin cylindres.
Le pauvre Jurgen Barth a eu
la frousse de sa vie lors de
la dernire heure de course.
l se demandait à chaue
tour s’il allait pouvoir terminer
L’importance des ingénieurs
l’épreuve. »
et de l’équipe, vous en
parlez souvent…
Pour en revenir à votre
première victoire avec la
« Parce u’elle est déterminante.
Toute l’équipe autour
de vous, d’ailleurs, est capitale.
Nous, les pilotes, on
n’est ue le sommet de l’iceberg,
on capte la lumire
GT40, on a dit que vous
aviez roulé très lentement
à l’entrée des Hunaudières,
où vous étiez en tête, pour
faire passer la Porsche 908
de Neumann.
et on prend toute la gloire,
mais sans tous les autres,
sans ces gars ui vivent
la course autant ue nous
et nous la préparent, les
« Au début, on était très impressionné par la force
de leet de sol on nosait pas y aller at out.
« Mieux ue a. Comme on
savait ue celui ui abordait
la ligne droite en tête
se ferait passer au bout
pilotes ne peuvent rien faire. ans le cas de la 956, orbert
Singer, un gars brillant et plein d’humilité, avait fait un travail
d’orfvre. »
des Hunaudires, j’ai carrément simulé une panne en roulant
lentement, 160 à l’heure je pense. J’ai mme mis mon clignotant.
eumann s’est dit a y est, je peux passer, il est en panne . Et
c’est comme a u’on a gagné !
Vous soulignez aussi la faculté d’avoir de bons équipiers. Bell et
vous, par exemple, cela faisait une sacrée équipe de choc !
Il paraît que, chez vous, à Monaco, on ne trouve aucun de vos
trophées ni autres souvenirs de courses.
« Là aussi, sans un bon éuipier, on n’est nulle part. Entre erek
et moi, a a matché tout de suite. En course, on ne devait rien se
dire, chacun savait ce u’il avait à faire. Toujours ! Tout ce u’on
échangeait, au changement de pilote, c’étaient des détails sur les
conditions de la piste et l’état de la voiture. Pour le reste, un clin
« Aucun, c’est vrai. l ne faut pas vivre avec ses souvenirs, mais
bien avec le présent et le futur. l n’y a pas de place dans la vie
pour la nostalgie. Les générations à venir seront heureuses mais
diéremment. »
d’oeil susait. »
Ceux qui vous connaissent bien disent que vous êtes aujourd’hui
Quelle est votre plus belle victoire au Mans ?
plus disponible, plus ouvert qu’auparavant, même après votre
carrière de pilote.
« C’est dicile de choisir. Bien sûr, la premire est particulire,
avec la Ford GT 40, en 69, vu les
circonstances, le départ sans
courir, en prenant le temps de
« ls ont raison. Mais il faut dire
ue ma perspective est plus limitée
u’auparavant (sourire). Plus
bien mettre mon harnais et la
jeune, on n’est pas conscient de
« Y a-t-il de la place
victoire avec à peine plus de 100
a. C’est la préciosité du temps
mtres d’avance. Mais la plus pour un concert sans musique ? »
ui a changé. l y a tant de gens
folle et incroyablement intense,
c’est celle de 77, uand je suis
passé sur la voiture de Barth et
Haywood alors que la voiture
était loin au classement à cause
de problmes d’allumage. J’ai
multiplié les (doubles) relais et,
progressivement, on est remonté
Jacky ckx s’intéresse encore beaucoup à la course
automobile en général. l apprécie notamment
le costume de consultant u’il a encore endossé
récemment au cté de Gaetan Vigneron sur la RTBF. Je
suis trs admiratif de son travail lors des commentaires
de Grands Prix F1, parfois seul, pendant deux ou trois
heures à l’antenne. l faut le faire. »
qu’on a connus autour de nous et
ui ne sont plus là »
Une dernière réflexion pour
conclure cet entretien et cette
journée si particulière?
« J’ai juste envie de dire merci
pour passer en tte. Ce jour-
à Porsche de m’avoir permis
Par contre, il n’est pas un grand fan de la Formule e.
là, j’étais sur un nuage, tout était
de revivre ces sensations
« J’ai l’impression ue la mayonnaise ne prend toujours
parfait. Je gagnais 5 places par
extraordinaires, celles à bord
pas. Et pourtant, les pilotes sont tous de grande ualité.
heure. Je me souviens u’on
d’un pur-sang, d’une voiture
Mais y a-t-il vraiment de la place pour un concert sans
n’avait plus de compte-tours,
sensationnelle, sans assistance
au freinage ni à la conduite.
musiue ? »
tout se faisait à l’oreille. Au
matin, on avait une belle avance,
sauf ue la voiture s’est mise à
La réexion n’est pas sans fondements
Cela m’a rappelé de trs bons
souvenirs. Magniue ! »
www.autotrends.be / 63

SPA-CLASSIC
Préparez vos
bouchons
d’oreilles !
Chaque année, les spectateurs
viennent en masse à Spa-Classic.
Si vous comptez être de la fête en 2023,
du 12 au 14 mai, voici le programme,
avec une grande nouveauté.
Par Maxime Pasture
64 / www.autotrends.be

VOIR ET ENTENDRE CES
GRANDS-MÈRES
EN ACTION DONNENT
TOUJOURS DES
FRISSONS.
www.spa-classic.com
Pour mettre à l’honneur les voitures
historiques des 24 Heures du
Mans, il y a Le Mans Classic.
D’ailleurs, Le Mans Classic reviendra
exceptionnellement pour la
deuxième année consécutive du 29 juin
au 3 juillet pour célébrer le centenaire
des 24 Heures du Mans. Mais quel est le
point commun entre Le Mans Classic et
Spa-Classic ? En 2023, les deux événements
en seront à leur 11e édition.
Voitures de tourisme
Longtemps, les deux épreuves d’endurance
mythiques se sont distinguées
l’une de l’autre par des approches philosophiques
différentes, la première
faisant la part belle aux sport-prototypes,
quand la seconde se destinait
uniquement aux voitures de tourisme.
Les deux courses d’Heritage Touring
Cup, l’une disputée de jour et l’autre de
nuit le samedi soir, rendent hommage à
cette particularité belge. Au Spa-Classic,
vous pourrez donc admirer des berlines
et coupés ayant disputé l’épreuve entre
1966 et 1984 : Alfa Romeo 1750 GTAM,
BMW 3.0 CSL, Chevrolet Camaro, Ford
Capri, Jaguar XJS…
GT et sport-prototypes
Si les voitures issues de la production
occupent une place à part dans les
Ardennes belges, les GT (Endurance
Racing Legends) et les sport-prototypes
(Group C) ne sont pas oubliés pour
autant. Concurrentes des 1.000 km ou
des 6 Heures de Spa, les Ferrari 250 GT,
Porsche 917, Ford GT40 et autres Jaguar
XJR-9 seront également en piste. En
détail, vous pourrez admirer les autres
traditionnels plateaux des années
précédentes, à savoir 2.0L Cup, Fifties’
Legends, Sixties’ Endurance, Classic
Endurance et The Greatest’s Trophy. Mais
ce n’est pas tout…
Formule 1 des années 90
En 2023, l’organisateur, Peter Auto, met
sur pied une nouvelle catégorie et non
des moindres. Nous pourrons la voir en
action au Circuit Paul Ricard pour les Dix
Mille Tours, du 1 er au 3 septembre, mais
aussi chez nous, à Spa-Francorchamps,
du 12 au 14 mai : il s’agit des Formula
Legends 3.5 ! Ce plateau de démonstration
rassemblera les F1 des années 1987
à 1994, celles de la génération Prost-
Senna-Schumacher, propulsées par des
moteurs atmosphériques de 3.5 litres
(V10 et V8) aux sonorités envoûtantes !
Tarif pour entendre les hurlements de
ces monstres historiques du sport automobile
: entre 20 €/jour et 41 € pour le
pass de trois jours (prix prévente). •
www.autotrends.be / 65

RACING MEMORIES
Christian Lahaye
Christian Lahaye est un des plus fins connaisseurs belges de
la F1 et du sport auto en général. Il a notamment suivi tous
les Grands Prix de 1975 aux années 90 pour le compte de la
DH-Les Sports ou de la RTBF. Il revient pour Auto Trends sur
ses souvenirs les plus marquants.
1975
Domination de Ferrari & Lauda,
et une femme à l’honneur
66 / www.autotrends.be

Nous sommes le 1er mars 1975. J’ai 22 ans, je dois attendre encore
quelques mois avant d’être diplômé de l’IHECS. Cela fait quelques années
que je gravite dans le milieu de la course automobile où j’ai… fait mes
débuts en 1958, du haut de mes six ans. J’accompagnais mon papa,
Racing Manager chez BP, notamment à Francorchamps. J’y rencontrerai
un peu plus tard Jean Leroy, le speaker de l’époque, grâce auquel je
deviendrai commentateur sur les circuits à partir de 1972. Jean Leroy, à
la demande de mon papa, me permet, dès l’adolescence, de suivre les
courses depuis la cabine des speakers. Le virus est bien ancré en moi
et ne me quittera plus pendant mes quelque 50 années de vie active.
Le 1 er mars 1975, je suis donc mûr pour signer mon premier
contrat d’emploi. Après avoir écrit des chroniques sur
le hockey dans l’Ours qui Shoote, mieux connu sous le
nom de Beerschot, je donne un coup de main à Philippe
De Leener, qui a lancé la revue Rétro, réservée principalement
aux vrais fanatiques. Philippe me demande d’écrire
quelques brèves le dimanche soir pour le quotidien « Les Sports »
où je serai engagé quelques mois plus tard en tant que journaliste
professionnel. Le patron de l’époque s’appelle Theo van
Griethuisen (orthographe libre) et il est d’accord de m’engager
tout en évoquant ce qu’il considère comme un handicap. Je
suis fi ls de parents divorcés et cela ne plaît pas trop à mon futur
premier employeur. Il ne m’en parlera plus jamais. Je suis nommé
chef de la rubrique automobile mais je redescends rapidement
de mon piédestal puisque je suis aussi le seul membre à plein
temps de la rubrique. Je suis donc clairement chef de personne,
ou seulement de moi-même…
FRANCO LINI, CHRONIQUEUR
Mais, même si je suis bien esseulé dans mon rôle à grandes responsabilités,
je peux m’appuyer sur la réputation et le charisme de
Franco Lini. Ce journaliste italien qui a déjà pas mal de bouteille
parle parfaitement le français et c’est lui qui va couvrir la Formule 1
pendant quelques mois. Il est très lié au journaliste André Royez, un
pigiste bien informé, ami proche de Juan Manuel Fangio. À cette
époque, tous les insiders se connaissent. Tous les dimanches soirs
de Grand Prix, Franco Lini m’envoie par télex son compte-rendu.
Lini, bon camarade, me permettra bientôt de couvrir la F1, que ce
soit sur place ou à Bruxelles. Son enthousiasme à mon égard n’est
pas anodin. Considéré comme un des pontes de la F1 en Italie, il
ne faut pas oublier que Lini fut le directeur sportif de la Scuderia
Ferrari de 1966 à 1968. Rien que ça !
Mais revenons à nos moutons qui paissent le long des circuits,
mais qui s’habillent d’un rouge écarlate. 1975 est l’année du premier
titre de Niki Lauda qui permettra également à Ferrari de s’auréoler
de la couronne des constructeurs pour laquelle Clay Regazzoni
apportera sa pierre à l’édifi ce. Lauda doit attendre le Grand Prix de
Monaco pour signer son premier succès. À partir de là, l’Autrichien
rafl era encore quatre victoires, le conduisant tout droit vers le sacre
mondial. Jacky Ickx, lui, disputera deux saisons pour Lotus mais
Tony Brise fut engagé par son mentor Graham Hill
à partir du Grand Prix de Belgique, disputé à Zolder
en 1975, en vue de le remplacer la saison suivante.
Malheureusement, il périt lui aussi dans l’accident
davion piloté par son oss fin .
Double champion du monde, Graham Hill perdit la vie
le 29 novembre 1975, lors d’un accident d’avion
que la star anglaise pilotait.
www.autotrends.be / 67

Deuxième victoire aux 24 Heures du Mans pour Jacky
Ickx en 1975. Il partageait la Gulf Mirage avec Derek Bell.
La Lotus 72E que l’on voit à Monaco est une vieille
voiture. En 1975, elle n’est plus dans le coup,
mais sous la pluie, Jacky Ickx limite les dégâts.
claquera la porte mi-75. Il ne sera plus jamais dans un contexte
lui permettant de viser les sommets de la F1. Bientôt, il deviendra
Monsieur Le Mans, notamment en s’imposant en 1975 pour
la deuxième fois au volant d’une Mirage GR8 qu’il partagea
avec Derek Bell. L’homme est loin d’être fi ni. Il aura encore de
beaux jours devant lui en Endurance avec notamment quatre
succès au Mans (6 en tout), 50 succès en Sport-Prototype et
deux titres de champion du monde.
Jacky Ickx, impressionnant
C’est en ces temps-là que j’ai mes premiers contacts avec Jacky,
plutôt distant au début. Comme de nombreux journalistes, je
suis subjugué par ce pilote hors du commun, parlant peu mais
bien. En 1975, Jacky termina 16e du
championnat de F1 et son équipier,
Ronnie Peterson, devra également
se contenter de l’anonymat.
Ickx, malgré sa réputation de pilote
hors norme au caractère impétueux,
ne sera jamais un proche d’Enzo
Ferrari. C’est, en tout cas, ma perception.
Dans le paddock, on sent que les
relations entre notre champion et les
décideurs du cheval cabré ne sont
pas au beau fi xe. Cela se ressent dans
les conversations que nous avons à
bâtons rompus. Ickx est déçu de ne
pas être entendu au sein de l’écurie
la plus puissante du monde.
1975 est la saison de tous les dangers.
C’est aussi l’année d’un événement
exceptionnel, puisque Lella Lombardi
devint la seule femme, et c’est toujours
d’actualité aujourd’hui, à entrer dans
les points en F1. En Espagne, sur le
tracé urbain de Montjuïc, rien ne va. Les
sorties de route sont innombrables,
la sécurité est mise en cause par les
Star des journalistes italiens, Franco
Lini était le correspondant du
journal Les Sports après avoir été
directeur sportif chez Ferrari.
pilotes et le dimanche, c’est la bérézina. Rolf Stommelen, au
volant d’une Hill, perd son aileron arrière et fi le tout droit vers
une zone où il y a des spectateurs. Plusieurs personnes sont
grièvement blessées et il y a cinq morts. Stommelen est blessé
mais ses jours ne sont pas en danger. Le drapeau rouge est
présenté à Jochen Mass au 29e tour et la course ne reprendra
pas. Jacky Ickx est en passe de s’imposer mais il connaît un
petit problème de boîte de vitesses et doit se contenter de la
deuxième place derrière Mass. Lella Lombardi, au volant d’une
March, fi nit sixième, ce qui lui vaut un demi-point au championnat
du monde. Les points sont divisés par deux parce que la
distance courue est trop courte. L’amie de Christine Beckers
est toujours détentrice de ce record particulier, puisqu’il y a près
d’un demi-siècle que l’on attend l’éclosion d’une représentante
de la gent féminine en F1. Lella était prévenante, attentionnée
et se prêtait régulièrement au jeu des
interviews. Je l’ai côtoyée durant plusieurs
années. Elle ne se voyait pas
comme une véritable championne,
malgré plusieurs succès en Endurance.
Elle décéda à 50 ans des suites
d’un cancer.
Graham Hill perdit la vie le 29 novembre
de cette année maudite. Il pilotait son
avion, un Piper PA-23 Aztec, dans
des conditions climatiques très diffi -
ciles. Revenant d’essais au circuit du
Castellet, dans le sud de la France, il
fut surpris par un épais brouillard, en
périphérie de l’aérodrome d’Elstree,
non loin de Londres. Hill rata la piste
d’atterrissage et se tua, tout comme
les cinq membres de son équipe qui
l’accompagnaient. Tony Brise était
parmi ceux-ci. Il était managé par
Graham Hill et appelé à le remplacer
dès le Grand Prix de Belgique. Graham
avait en effet décidé de prendre sa
retraite après sa non-qualifi cation au
Grand Prix de Monaco. •
68 / www.autotrends.be

Auto
lassics ADRESSES
UTILES

LES PRIX DES VOITURES NEUVES
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n’engagent jamais la responsabilité d’Auto Trends / MOOVIC srl.
os mises or seectent sr base des donnes disponibles en
ligne et auprès des importateurs.
Toutes les données sont mises à jour une fois par mois.
os les prix sont A. Rappelons en line, aec les promotions,
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FLYING SPUR Àpd 214.546,00
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595 Àpd 26.990,00
595 C Àpd 29.990,00
695 Àpd 29.690,00
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500e Àpd 43.000,00
500e C Àpd 46.000,00
ALFA ROMEO
TONALE Àpd 34.600,00
GIULIA Àpd 45.750,00
STELVIO Àpd 52.050,00
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A110 Àpd 62.700,00
ASTON MARTIN
VANTAGE Àpd 157.000,00
VANTAGE ROADSTER Àpd 166.000,00
DB11 Àpd 204.000,00
DB11 VOLANTE Àpd 221.000,00
DBS ULTIMATE Àpd 387.000,00
DBS ULTIMATE VOLANTE Àpd 407.000,00
DBX Àpd 211.000,00
AUDI
A1 Àpd 23.640,00
A3 BERLINE Àpd 30.310,00
A3 SPORTBACK Àpd 29.210,00
A4 Àpd 35.460,00
A4 AVANT Àpd 37.309,99
RS4 AVANT Àpd 93.750,00
A5 COUPE Àpd 41.770,00
A5 SPORTBACK Àpd 40.770,01
A5 CABRIOLET Àpd 48.300,00
RS5 Àpd 97.170,01
A6 Àpd 53.780,00
A6 AVANT Àpd 56.080,00
RS6 AVANT Àpd 131.270,00
A7 SPORTBACK Àpd 62.860,00
RS7 SPORTBACK Àpd 136.680,00
A8 Àpd 98.550,00
E-TRON GT Àpd 111.630,00
Q4 E-TRON Àpd 56.969,99
Q4 E-TRON SPORTBACK Àpd 59.020,00
Q8 E-TRON Àpd 79.230,00
Q8 E-TRON SPORTBACK Àpd 81.230,00
Q2 Àpd 28.500,00
Q3 Àpd 37.380,00
Q3 SPORTBACK Àpd 38.880,00
RSQ3 Àpd 71.310,00
Q5 Àpd 47.790,00
Q5 SPORTBACK Àpd 53.870,00
Q7 Àpd 71.100,00
Q8 Àpd 80.260,00
RSQ8 Àpd 145.650,00
TT Àpd 43.050,00
TTRS Àpd 79.300,00
TT ROADSTER Àpd 45.380,00
R8 COUPE PERF. RWD Àpd 163.300,00
R8 SPYDER PERF. RWD Àpd 177.300,00
BENTLEY
BENTAYGA Àpd 210.276,00
BMW
SERIE 1 Àpd 29.190,00
SERIE 2 COUPE Àpd 40.900,00
M2 Àpd 74.950,00
SERIE 2 GRAN COUPE Àpd 34.950,00
SERIE 2 ACTIVE TOURER Àpd 34.000,00
SERIE 3 BERLINE Àpd 41.000,00
SERIE 3 TOURING Àpd 42.700,00
M3 COMPETITION Àpd 152.900,00
SERIE 4 COUPE Àpd 50.250,00
SERIE 4 CABRIO Àpd 57.800,00
SERIE 4 GRAN COUPE Àpd 50.200,00
M4 Àpd 91.650,00
iX1 Àpd 57.950,00
iX3 Àpd 72.450,00
i4 Àpd 59.000,00
i7 Àpd 137.900,00
iX Àpd 82.800,00
SERIE 5 Àpd 54.950,00
SERIE 5 TOURING Àpd 57.600,00
M5 Àpd 133.750,00
SERIE 6 GRAN TURISMO Àpd 63.300,00
SERIE 7 Àpd 112.800,00
SERIE 8 COUPE Àpd 109.800,00
SERIE 8 CABRIOLET Àpd 118.300,00
SERIE 8 GRAN COUPE Àpd 106.550,00
M8 Àpd 168.900,00
X1 Àpd 38.500,00
X2 Àpd 34.900,00
X3 Àpd 52.100,00
X3 M Àpd 101.100,00
X4 Àpd 57.350,00
X4 M Àpd 103.150,00
X5 Àpd 80.650,40
X5 M COMPETITION Àpd 155.950,00
X6 Àpd 89.650,00
X7 Àpd 98.400,00
XM Àpd 177.450,00
Z4 Àpd 48.850,00
BYD
ATTO 3 Àpd 46.740,00
TANG Àpd 72.140,00
HAN Àpd 72.140,00
CITROËN
AMI Àpd 7.990,00
Ë-C4 Àpd 38.600,00
Ë-C4 X Àpd 39.100,00
C3 Àpd 18.485,00
C3 Aircross Àpd 24.725,00
C4 Àpd 24.840,00
C5 AIRCROSS Àpd 32.230,00
C5 X Àpd 36.620,00

Ë-BERLINGO ELECTRIC Àpd 39.880,00
Ë-C4 SPACETOURER ELECTRIC Àpd 59.290,00
CUPRA
BORN Àpd 48.526,85
FORMENTOR Àpd 37.881,24
LEON Àpd 35.691,84
LEON BREAK Àpd 36,751,83
ATECA Àpd 54.211,84
DACIA
SPRING Àpd 20.990,00
SANDERO Àpd 11.990,00
SANDERO STEPWAY Àpd 15.390,00
DUSTER Àpd 17.990,00
JOGGER Àpd 17.890,00
TYPO HATCHBACK Àpd 19.590,00
TYPO STATIONWAGON Àpd 20.791,00
FORD
FIESTA Àpd 22.530,00
ECOSPORT Àpd 23.550,00
PUMA Àpd 27.100,00
FOCUS Àpd 32.980,00
KUGA Àpd 34.650,00
TOURNEO CONNECT Àpd 28.740,00
MUSTANG MACH E Àpd 61.700,00
MUSTANG Àpd 57.800,00
EXPLORER Àpd 89.750,00
BRONCO Àpd 76.700,00
NEW RANGER Àpd 54.147,50
NEW RANGER RAPTOR Àpd 67.820,50
KONA N Àpd 40.499,00
TUCSON Àpd 31.949,00
STARIA VAN Àpd 30.499,00
STARIA Àpd 46.999,00
ISUZU
D-MAX Single 4x2 Àpd 34.212,75
D-MAX Single 4x4 Àpd 37.842,75
D-MAX Extended 4x4 Àpd 40.262,75
D-MAX Double 4x4 Àpd 42.077,75
JEEP
AVENGER ELECTRIC Àpd 36.000,00
RENEGADE Àpd 30.800,00
COMPASS Àpd 38.130,00
WRANGLER 4xe (PHEV) Àpd 80.500,00
WRANGLER GLADIATOR Àpd 67.790,00
GRAND CHEROKEE 4xe (PHEV) Àpd 93.000,00
KIA
PICANTO Àpd 14.790,00
RIO Àpd 17.890,00
STONIC Àpd 20.490,00
CEED Àpd 23.790,00
CEED SW Àpd 25.290,00
PROCEED Àpd 30.790,00
XCEED Àpd 25.290,00
NIRO (HYBRIDE) Àpd 30.990,00
SPORTAGE Àpd 32.690,00
E-SOUL Àpd 47.390,00
EV6 Àpd 50.490,00
SORENTO Àpd 53.090,00
STINGER Àpd 54.990,00
DS
DS3 Àpd 28.650,00
DS3 E-TENSE Àpd 41.500,00
DS4 Àpd 35.500,00
DS7 Àpd 43.300,00
DS9 Àpd 62.050,00
FERRARI
PORTOFINO M Àpd 213.996,00
ROMA Àpd 208.614,00
ROMA SPIDER Àpd 215.000,00
296 GTB Àpd 273.374,00
296 GTS Àpd 318.005,00
812 GTS Àpd 339.071,00
SF90 STRADALE Àpd 427.103,00
SF90 SPIDER Àpd 469.595,00
PUROSANGUE Àpd 378.000,00
FIAT
500 Àpd 15.470,00
500 C Àpd 18.470,00
500 BEV Àpd 27.851,00
500 BEV CABRIO Àpd 34.393,00
500 BEV 3 + 1 Àpd 33.393,00
500 X Àpd 23.310,00
PANDA Àpd 13.810,00
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HONDA
CR-V HYBRIDE Àpd 39.995,00
CIVIC TYPE R Àpd 55.000,00
HR-V HYBRIDE Àpd 32.815,00
CIVIC HYBRIDE Àpd 32.740,00
JAZZ HYBRIDE Àpd 24.170,00
HONDA E Àpd 40.160,00
JAGUAR
E-PACE Àpd 49.100,00
F-PACE Àpd 66.900,00
I-PACE Àpd 93.900,00
F-TYPE COUPE Àpd 72.900,00
F-TYPE CABRIOLET Àpd 80.400,00
XE Àpd 53.000,00
XF Àpd 62.100,00
XF SPORTBRAKE Àpd 70.600,00
LAND ROVER
RANGE ROVER Àpd 140.489,00
RANGE ROVER SPORT Àpd 104.516,00
RANGE VELAR Àpd 69.160,00
RANGE EVOQUE Àpd 47.540,00
DEFENDER 90 Àpd 63.300,00
DEFENDER 110 Àpd 67.200,00
DEFENDER 130 Àpd 89.500,00
DISCOVERY Àpd 67.300,00
DISCOVERY SPORT Àpd 46.560,00
HYUNDAI
IONIQ 5
n.c.
IONIQ 6 Àpd 50.499,00
NEXO (hydrogène) Àpd 73.399,00
I10
n.c.
I20 Àpd 17.749,00
I20 N Àpd 31.599,00
I30 Àpd 23.149,00
I30 WAGON Àpd 24.099,00
I30 N Àpd 39.299,00
I30 FASTBACK N Àpd 43.249,00
BAYON Àpd 20.099,00

LEXUS
UX Àpd 42.590,00
NX Àpd 55.850,00
RZ Àpd 74.750,00
RX Àpd 70.130,00
ES Àpd 55.700,00
LS Àpd 105.580,00
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LC CONVERTIBLE Àpd 138.950,00
LOTUS
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EMIRA I4 TURBO FIRST EDITION Àpd 92.230,00
ELETRE Àpd 97.690,00
LYNK & CO
01 Àpd 46.000,00
MASERATI
GRECALE Àpd 77.350,00
GHIBLI Àpd 92.750,00
LEVANTE Àpd 98.550,00
QUATTROPORTE Àpd 154.550,00
GRANTURISMO Àpd 227.300,00
MC20 Àpd 237.100,00
MC20 CIELO Àpd 268.900,00
RUE SOMBRE, 30
1200 Woluwe Saint-Lambert
02 / 770 36 04
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MAZDA
MAZDA 2 Àpd 17.190,00
MAZDA 2 HYBRID Àpd 26.590,00
MAZDA 3 HATCHBACK Àpd 25.890,00
MAZDA 3 SEDAN Àpd 27.590,00
MAZDA CX-30 Àpd 28.190,00
MAZDA CX-5 Àpd 32.990,00
MAZDA CX-60 Àpd 47.290,00
MX-30 Àpd 37.070,00
MX-30 R-EV Àpd 37.070,00
MX-5 ROADSTER Àpd 29.690,00
MX-5 RF Àpd 32.190,00
MERCEDES-BENZ
CLASSE A BERLINE Àpd 38.720,00
CLASSE A HATCHBACK Àpd 37.510,00
CLA COUPE Àpd 40.172,00
CLA SHOOTING BRAKE Àpd 41.382,00
GLA SUV Àpd 42.834,00
CLASSE B Àpd 41.866,00
GLB SUV Àpd 44.407,00
CLASSE C BERLINE Àpd 47.190,00
CLASSE C BREAK Àpd 48.642,00
GLC SUV Àpd 57.475,00
GLC COUPE
n.c.
CLASSE E COUPE Àpd 63.525,00
CLASSE E CABRIOLET Àpd 70.180,00
GLE SUV Àpd 80.586,00
GLE COUPE Àpd 95.590,00
CLASSE S BERLINE Àpd 111.683,00
MAYBACH CLASSE S Àpd 191.906,00
CLS COUPE Àpd 74.415,00
GLS SUV Àpd 93.654,00
MAYBACH GLS SUV Àpd 178.233,00
SL ROADSTER Àpd 129.470,00
AMG-GT 4-DOOR COUPE Àpd 106.483,00
CLASSE T Àpd 29.010,00
CLASSE V Àpd 59.472,00
EQA Àpd 58.443,00
EQB Àpd 60.683,00
EQC
n.c.
EQE Àpd 70.180,00
EQE SUV Àpd 90.508,00
EQS Àpd 107.690,00
EQS SUV Àpd 119.427,00
EQT
n.c.
EQV Àpd 82.153,00
MG
4 Àpd 32.285,00
5 Àpd 35.885,00
ZS EV Àpd 35.885,00
MARVEL R Àpd 49.785,00
ZS Àpd 19.285,00
EHS PHEV Àpd 37.385,00
HS Àpd 26.285,00
MINI
MINI ELECTRIC Àpd 36.500,00
MINI CABRIO ELECTRIC Àpd 61.000,00
MINI 3 PORTES Àpd 29.250,00
MINI CABRIO Àpd 34.050,00
MINI 5 PORTES Àpd 30.050,00
MINI CLUBMAN Àpd 34.450,00
MINI COUNTRYMAN Àpd 35.850,00
MINI JOHN COOPER WORKS Àpd 39.800,00
MINI JCW CONVERTIBLE Àpd 44.600,00
MINI JCW CLUBMAN Àpd 50.000,00
MINI JCW COUNTRYMAN Àpd 49.300,00
NISSAN
LEAF Àpd 36.550,00
ARIYA Àpd 52.100,00
TOWNSTAR COMBI
n.c.
JUKE Àpd 25.000,00
QASHQAI Àpd 32.440,00
X-TRAIL Àpd 43.300,00
OPEL
CORSA ELECTRIC Àpd 36.350,00
MOKKA ELECTRIC Àpd 43.100,00
ASTRA ELECTRIC
n.c.
COMBO ELECTRIC LIFE Àpd 41.060,00
ZAFIRA ELECTRIC LIFE Àpd 60.090,00
CORSA Àpd 20.950,00
ASTRA Àpd 28.600,00
ASTRA GSE Àpd 49.400,00
ASTRA SPORTS TOURER Àpd 29.000,00
CROSSLAND Àpd 25.100,00
GRANDLAND Àpd 36.700,00
GRANDLAND GSE Àpd 60.900,00
MOKKA Àpd 25.850,00
PEUGEOT
E-208 Àpd 36.150,00
E-2008 Àpd 42.365,00
E-308 n.c.
E-308 SW n.c.
E-RIFTER Àpd 42.240,00
E-TRAVELLER Àpd 59.290,00
208 Àpd 20.250,00
2008 Àpd 28.115,00
308 Àpd 29.700,00
308 SW Àpd 30.700,00
3008 Àpd 40.795,00
408 Àpd 47.050,00
508 Àpd 44.665,00
508 PSE Àpd 75.965,00
508 SW Àpd 46.465,00
508 SW PSE Àpd 77.965,00
5008 Àpd 40.045,00
POLESTAR
2 Àpd 49.990,00
3 Àpd 89.900,00
PORSCHE
718 CAYMAN Àpd 67.312,30
718 BOXSTER Àpd 69.526,60
911 Àpd 129.962,46
911 CARRERA CABRIOLET Àpd 144.969,85
PANAMERA Àpd 102.528,06
PANAMERA SPORT TURISMO Àpd 109.886,54
MACAN Àpd 73.695,45
CAYENNE Àpd 87.376,69
CAYENNE COUPE Àpd 94.785,96
TAYCAN Àpd 97.433,23
TAYCAN CROSS TURISMO Àpd 108.442,62
TAYCAN SPORT TURISMO Àpd 98.949,77
RENAULT
TWINGO E-TECH 100% ELECTRIC Àpd 23.250,00
ZOE E-TECH 100% ELECTRIC Àpd 38.125,00
MEGANE E-TECH 100% ELECTRIC Àpd 42.350,00
KANGOO E-TECH 100% ELECTRIC Àpd 38.990,00
CLIO Àpd 19.100,00
MEGANE Àpd 26.325,00
MEGANE GRANDTOUR Àpd 27.325,00
CAPTUR Àpd 22.950,00

AUSTRAL Àpd 31.800,00
ARKANA Àpd 31.150,00
KANGOO Àpd 23.465,00
GRAND SCENIC Àpd 32.425,00
KOLEOS Àpd 41.500,00
TRAFIC Àpd 34.650,00
SUPBER COMBI Àpd 46.930,00
SMART
FORTWO EQ Àpd 25.894,00
FORTWO EQ CABRIO Àpd 28.919,00
#1 Àpd 40.495,00
ROLLS-ROYCE
WRAITH Àpd 344.850,00
GHOST Àpd 326.700,00
PHANTOM Àpd 569.910,00
DAWN Àpd 381.755,00
CULLINAN Àpd 366.630,00
SEAT
IBIZA Àpd 21.120,00
ARONA Àpd 25.510,00
LEON Àpd 28.470,00
LEON BREAK Àpd 29.550,00
ATECA Àpd 32.690,00
TARRACO Àpd 42.459,00
SKODA
FABIA Àpd 18.785,00
SCALA Àpd 23.995,00
KAMIQ Àpd 24.365,00
OCTAVIA COMBI Àpd 31.555,00
OCTAVIA COMBI RS Àpd 55.510,00
KAROQ Àpd 31.125,00
KODIAQ Àpd 37.865,00
KODIAQ RS Àpd 66.585,00
ENYAQ IV Àpd 49.495,00
ENYAQ RS IV Àpd 68.420,00
ENYAQ COUPE IV Àpd 52.820,00
ENYAQ COUPE RS IV Àpd 70.550,00
SUPERB Àpd 45.520,00
SSANGYONG
KORANDO E-MOTION Àpd 41.990,00
KORANDO Àpd 29.990,00
TIVOLI Àpd 23.490,00
GRAND TIVOLI Àpd 26.490,00
REXTON Àpd 42.490,00
MUSSO Àpd 32.658,00
GRAND MUSSO Àpd 36.227,00
SUBARU
XV Àpd 25.795,00
FORESTER Àpd 37.595,00
OUTBACK Àpd 41.595,00
SOLTERRA Àpd 64.545,00
SUZUKI
IGNIS Àpd 21.099,00
SWIFT Àpd 21.229,00
SWIFT SPORT Àpd 28.999,00
S-CROSS Àpd 26.699,00
VITARA Àpd 25.249,00
SWACE Àpd 33.499,00
ACROSS Àpd 62.994,00
TOYOTA
AYGO X Àpd 17.010,00
YARIS Àpd 21.650,00
YARIS CROSS Àpd 27.510,00
COROLLA HATCHBACK Àpd 32.920,00
COROLLA TOURING SPORTS Àpd 34.040,00
COROLLA CROSS Àpd 37.880,00
PRIUS PHEV
n.c.
SUPRA Àpd 53.155,00
CAMRY Àpd 45.040,00
C-HR Àpd 33.810,00
RAV 4 Àpd 44.450,00
LAND CRUISER Àpd 63.770,00
HIGHLANDER Àpd 70.770,00
HILUX Àpd 38.280,00
PROACE CITY VERSO Àpd 28.230,00
PROACE VERSO Àpd 49.025,00
PROACE EV Àpd 54.620,00
BZ4X Àpd 59.820,00
MIRAI (hydrogène) Àpd 68.600,00

TOURAN Àpd 34.925,00
MULTIVAN Àpd 54.025,00
AMAROK Àpd 59.345,00
TOUAREG Àpd 89.555,00
VOLVO
S60 Àpd 50.300,00
V60 Àpd 44.400,00
S90 Àpd 62.250,00
V90 Àpd 62.050,00
XC40 Àpd 37.500,00
XC60 Àpd 55.300,00
XC90 Àpd 78.190,00
XC40 RECHARGE Àpd 50.660,00
C40 Àpd 52.150,00
EX90 Àpd 103.500,00
VOLKSWAGEN
UP ! Àpd 16.000,00
POLO Àpd 22.600,00
GARAGE
JACKY
CRASSET JACKY
TOUTES MARQUES
T-CROSS Àpd 26.085,00
TAIGO Àpd 24.770,00
T-ROC Àpd 29.095,00
T-ROC CABRIO Àpd 36.945,00
GOLF Àpd 30.660,00
GOLF VARIANT Àpd 31.330,00
ID.3 Àpd 45.485,00
ID.4 Àpd 46.260,00
ID.5 Àpd 55.375,00
ID.BUZZ Àpd 68.607,00
TIGUAN Àpd 35.825,00
TIGUAN ALLSPACE Àpd 38.810,00
PASSAT VARIANT Àpd 40.420,00
ARTEON Àpd 47.475,00
ARTEON SHOOTING BRAKE Àpd 48.515,00
CADDY Àpd 32.116,00
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N° 105 MAI 2023
Moto
GRANDS
MotoGP
Le retour de Honda ?
FORMATS
Auto
Indian
Sport Chief
Harley-Davidson
FXBR Breakout 117
De l’utile
à l’agréable
Kymco AK Premium
Les news et le programme
de vos sorties en mai

édito
e train siera trois ois
Influencé par de nombreuses campagnes de
presse récentes, je me suis mis à réfléchir à
mes modes de déplacement. En ce jour d’avril,
je me rendais chez un importateur situé dans
la périphérie bruxelloise afin de prendre le
guidon d’une de ces nouvelles machines que mon
métier de « journaliste » me permet de tester en
mode prioritaire. Me déplaçant ce jour-là avec une
Mercedes C200 4Matic pour un essai « auto », je
décidai que pour mon prochain trajet, j’utiliserais
les transports en commun. Fort de cet état d’esprit
politiquement correct, j’eus la curiosité d’écouter
d’abord l’info-trafic de Classic 21 pour entendre
que suite à un début d’incendie dans la gare du
Midi, tous les trains passant par la gare du Nord
étaient supprimés et remplacés par des bus. Un
sèche-mains électrique (!) était la cause de cette
interruption de plusieurs heures. Dans la foulée, la
personne en charge de ces communiqués précisait
que les lignes entre Bruxelles et Ottignies, ainsi que
celles à destination de Nivelles, accuseraient un
retard de plus de 30 minutes, pour cause de travaux,
durant une quinzaine de jours. Pour les navetteurs
« JE VAIS DONC
REPORTER À
PLUS TARD
MA DÉCISION
D’OPTER POUR
UNE AUTRE
FORME DE
MOBILITÉ. »
en provenance du Luxembourg et à destination de
Bruxelles, la situation se compliquait davantage avec
la fermeture de la liaison Luxembourg-Arlon. En clair,
si vous souhaitiez vous déplacer du sud du pays vers
Bruxelles le 11 avril dernier, mieux valait prendre votre
voiture ou votre moto. Échaudé par l’expérience, j’en
déduis donc qu’avant de nous inciter à abandonner
nos moyens de transport personnels, l’État ferait bien
de remettre en question ses solutions de mobilité et
de se consacrer un peu plus à ses dossiers internes
(dépenses exagérées en matière de mobilier, par
exemple !) plutôt que de vouloir nous imposer des
modes de transport manifestement mal adaptés à
notre vie contemporaine.
Pour conclure, une dernière réflexion : pourquoi
limiter la vitesse à 70 km/h sur les chantiers
autoroutiers à deux bandes de circulation alors que
la vitesse réglementaire peut être de 90 km/h quand
la route ne compte qu’une seule bande ? Une vitesse
de 70 km/h que bien peu respectent d’ailleurs…
philippe.hunin@mototrends.be
Bikers’Festival en 2023
Les samedi 12 et dimanche 13 août, les Bikers’Classics
seront intégrés au Bikers’Festival ! Les ‘classiques’ profiteront
toujours d’un temps de roulage conséquent avec les parades
incontournables et la présence des anciens champions qui
feront toujours le bonheur des chasseurs de souvenirs. ‘The
Trial Classics’ et le Revival des ‘2 Jours de Stavelot’ restent
à l’affiche, désormais rejoints par ‘L’Ardenne Moto Trail’ et
une balade de type ‘trail’ de deux jours à travers l’Ardenne !
Quant à l’événement « Les 1000 Virages », il s’agit d’une
balade routière, organisée sur deux jours, cette fois sur routes
asphaltées. En guise de point d’orgue du Bikers’Festival
2023, on notera la mise sur pied d’un Salon lors duquel les
importateurs présenteront et surtout feront essayer plusieurs
de leurs modèles ! (PSA)
Procharger
Sorte de powerbank universel et super compact, le Procharger permet
de charger vraiment tout lors de vos voyages à moto. Du Smartphone au
GPS, de l’appareil photo aux écouteurs Bluetooth. Mais le clou de l’histoire
n’est pas là : en cas de panne de batterie de votre machine, il sert même
d’aide au démarrage, d’où son nom ! Cerise sur le gâteau, le Procharger
est livré dans une sacoche solide, avec un chargeur de prise 12V, un câble
USB et trois adaptateurs. Et surtout, les câbles pour se connecter aux
bornes de la batterie à booster. Indispensable, tout simplement.
Prix : 99 € sur www.louis.be (L.C.)
78 / www.autotrends.be

KAWASAKI RECOMMENDE
CETTE ANNEE
LE KAWASAKI
PROMO TOUR
EST PLUS
IMPORTANT
QUE JAMAIS!
Cette année encore, le Kawasaki
Promo Tour fera escale chez tous les
concessionnaires officiels Kawasaki.
Et cette année il sera plus important
que jamais! Avec pas moins de 16
modèles différents, il s’agit du plus
grand roadshow de Belgique. Et
comme il y a 26 concessionnaires
officiels Kawasaki à travers le
pays, il y aura forcément un
week-end Kawasaki Promo Tour
dans votre région.
Vous avez envie de faire
connaissance avec l’un de nos
nouveaux modèles d’une manière
ludique et décontractée? Alors gardez
un œil sur le site Internet Kawasaki
et le calendrier du Promo Tour
ou inscrivez-vous à la newsletter
Kawasaki pour recevoir les toutes
dernières nouvelles et connaître le
calendrier du Kawasaki Promo Tour.
SCANNEZ-MOI
Le site Internet Kawasaki
présente le calendrier complet
du Promo Tour 2023
www.kawasaki.be

SpaItalia 2023
La 21 e édition de SpaItalia aura lieu le dimanche 11 juin 2023 sur
le circuit de Spa-Francorchamps. Pour assister à cet événement,
vous pouvez vous procurer un billet en prévente à un tarif préférentiel
sur le site de Weezevent. Les tickets donnent accès au paddock
et aux différentes expos. Nouveau partenaire, la marque horlogère
belge aux mécanismes suisses Raidillon en a profité pour créer
et présenter une édition limitée « SpaItalia ». Comme toujours
chez Raidillon, elle sera limitée à 55 exemplaires. Cette montre
« SpaItalia Limited Edition » est proposée en versions 3 aiguilles
ou chrono, aux tarifs respectifs de 1.655 et 3.155 €. La passion
n’a pas de prix. Réservation chez pauline@dgsport.eu (PSA)
Rappel
C’est ce 12 mai qu’aura lieu la 2ème édition Yamaha Experience
Day. Cette journée d’essais sur route et sur circuit se fera sous la
tutelle de la Mertensschool sur le circuit de Mettet. Toute la gamme
2023 sera disponible. Ne tardez plus à vous inscrire via le lien
https://www.yamaha-motor.eu/be/fr/experiences/yamahaexperience-days/.
(PSA)
Distinguished
Gentleman’s
Ride…
Triumph est devenu le partenaire
moto officiel du DGR depuis 2014.
Le Distinguished Gentleman’s
Ride réunit chaque année
des centaines de milliers de
passionnés de motos classiques
et anciennes pour collecter des
fonds et sensibiliser à la santé
masculine. Le DGR s’étend
aujourd’hui au monde entier avec
plus de 90.000 motards dans les
rues de plus de 800 villes, avec
plus de 37 millions de dollars US collectés à ce jour. L’édition 2023
se déroulera en Belgique ce dimanche 21 mai.
Pour vous y inscrire, allez sur www.gentlemansride.com/rides/
belgium et choisissez votre ville de départ. Tenue type smoking
exigée ! (PSA)
…250 Limited Edition
2023 marque la 10ème année de ce partenariat et représente
une étape importante pour Triumph et le DGR. Pour célébrer
cet anniversaire historique et contribuer à faire de l’événement
DGR 2023 le plus grand et le plus réussi à ce jour, Triumph
a créé 250 nouvelles motos exclusives Bonneville T120
Black Distinguished Gentleman’s Ride Limited Edition.
Conçue avec une peinture noire et blanche métallique DGR
élégante, présentant la signature officielle DGR avec un logo
personnalisé sur le réservoir et les flancs, des détails dorés
et une selle marron spécifique, chaque moto est livrée avec
un certificat numéroté, signé par le fondateur de DGR Mark
Hawwa et le PDG de Triumph Nick Bloor. Pour chaque moto
vendue, un don sera reversé au DGR afin que l’événement
2023 soit le plus gros et le plus beau de tous les temps.
En outre, le modèle 001 sera offert au plus grand donateur
du DGR 2023. (PSA)
SC Project pour Yamaha
Le fabricant italien d’échappement SC-Project, dont l’activité a débuté en 2004 et
qui continue à produire plus de 50.000 systèmes d’échappements chaque année,
propose dans son catalogue plusieurs systèmes d’échappement pour les motos
Yamaha. Pour la MT-10, le CR-T est fabriqué en titane avec une enveloppe titane ou
carbone selon la finition souhaitée. Résolument compact et racé, il participe à réduire
drastiquement le poids avec un gain de 45% par rapport à l’élément d’origine, ramenant
celui-ci à seulement 800 grammes contre 1.500 grammes d’origine. Bénéficiant des
homologations CE, TUV et Euro 5, il se caractérise aussi par sa sonde lambda, son
système d’attache et sa garantie de 24 mois. Prix : de 560 à 620 €.
Infos sur www.sc-project.com (PSA)
80 / www.autotrends.be

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Un grand monsieur
Frédéric Fourgeaud, patron de la SIMA, société par laquelle Motomondo importe
Royal Enfi eld au Benelux, et créateur de la marque de motos Mash, est décédé le
mois dernier. Frédéric était un personnage haut en couleur dans le monde de la moto.
Homme de terrain, Fred avait débuté par la compétition moto avec notamment un
titre de vice-champion de France de vitesse avant de se tourner vers l’endurance. Il
s’est ensuite lancé dans les affaires en passant de concessionnaire à responsable
des lubrifi ants Ipone, avant de reprendre la SIMA (Société d’Importation de Motos
et Accessoires) à Beaune. Enfi n, c’est en 2012 qu’il créera la marque de motos
Mash. Nous sommes d’autant plus surpris par sa disparition que nous l’avions
récemment côtoyé durant la présentation de la nouvelle Royal Enfi eld Super
Meteor 650 à Marseille. Fred, comme nous aimions l’appeler, était un personnage
attachant. Il avait une vision de la moto toujours pertinente et n’était jamais avare
d’anecdotes croustillantes. Faisant preuve de compétences indéniables, il avait
également conservé un fameux coup de guidon. La cause de son décès : l’explosion
d’un pneu (auto) lors de sa mise à pression ! (P.M.)
24H Spa EWC Motos
Après le retour des 24 Heures l’année dernière, le Championnat du Monde
d’Endurance FIM EWC revient en 2023 sur le Circuit de Francorchamps.
Épreuve renommée au calendrier de l’Endurance mondiale de 1973 à 2003
sous le nom de 24 Heures de Liège, ce grand rendez-vous populaire va
retrouver ces 17-18-19 juin 2023 son tracé vallonné ultra rapide sans oublier
ses virages mythiques : Raidillon, Double Gauche, Bruxelles,… Pour cette
seconde édition, le public découvrira les nouvelles installations et profi tera
d’une ambiance que l’on espère chaude, dans les deux sens du terme.
L’entrée est fi xée à 79 € pour les 3 jours ou 40 € la journée. Si le style VIP
vous convient mieux, il faudra alors débourser 450 € pour le week-end.
Plus de détails sur www.24hspamotos.com/fr/billetterie/ (PSA)
Les sorties
du mois de mai
Par Alain Deprez
7 Mai 2 e Lente Tour
MTC Toervrienden en la Zaal De Ark 63 Achter d’Hoven de
8 à 16h pour les inscriptions. Dernier départ de ronde 270
km à 12h, 6€ avec boisson. www.toervrienden.be.
7 Mai Rassemblement des Zébus
MC Zébus à l’école communale rue de Mons-lez-Liège à
Mons-lez-Liège de 9 à 16h, la ronde 170 km de 9 à 12h. 4€
avec boisson. 0495/249.765.
7 Mai Les motards au grand cœur
L’ASBL organise une balade de 80 km suivie d’une
bénédiction et d’une remise d’une médaille de St
Christophe à chaque participant. La participation à la
balade sera de 8€ avec boisson, départ à 11h et retour
vers 13h pour la bénédiction. Inscription dès 9h au Café
de l’Eau de l’Heure 36 rue de Senzeille à Cerfontaine.
Petite restauration pain saucisse 3,5€.
7 Mai Japanese Classic Bikes
11 e rassemblement international de motos japonaises 4
cylindres de 1960 à 1990 au plan incliné de Ronquières.
6-7 Mai MTC Gruzmulslle Treffen
À Ledegem 13 Menenstraat de 8 à 16h le 6 et le 7 de 8 à
13h pour la ronde.
12-14 Mai Concentre des Celtic Spirit
À Rondu, camping, bar 24/24, tombola, la ronde de 230
km le 12/5 de 14 à 16h, le 13/5 de 8 à 16h et le 14/5 de 9
à 12h30. 0491/242.218.
12-14 Mai Dendertoerrit
MTC Vlaanderen à Erembodegem/Aalst au Sportcentrum
Schotte Kapellekensbaan. 150 km de ronde fl échée le
12/5 de 14 à 17h, le 13/5 de 10 à 17h et le 14/5 de 9 à 12h.
Dernière inscription à 19h le 12 et le 13, 15h le dimanche.
6€ avec 2 boissons.
13-14 Mai Katjestreffen
MC Speedy à Boezingen au CC Ten Vrielande Brugstraat
le 13 de 7h30 à 13h et de 8 à 16h le dimanche. 170 km de
ronde, 6€ avec boisson.
13-14 Mai 36° Motoradtreffen
AMC St Vith au 59 Konigsbahn à Meyerode/Amel le
samedi de 8 à 20h et le dimanche de 8 à 15h 190km de
ronde. Départ le 13/5 dès 8h et le 14/5 de 8h30 à 12h. 5€
avec boisson.
17-20 Mai Randonnée de l’Amitié
MC Lotus à Holzgau Autriche à hôtel Neue Post. 95€
pour les titulaires FMB, 110€ pour les libres. Excursions,
parades et bénédiction des participants, repas, panier
repas, t-shirt, 2 petits déjeuners et une boisson de
bienvenue. 0477/523.927.
20-21 Mai Vrijbosrit
MTC Vrijbos à Merkem zaal Stationshuis le 20/5 de 9 à 17h
et le 21/5 de 8 à 14h. 175 km de ronde. 6€ avec boisson.
20-21 Mai 2 e concentre des Spectres
À Lens au 19 rue de l’église dès 9h, les deux jours, ronde
de 180 km. 5€ avec boisson. 0474/044.602.
27-28 Mai Dragotreffen
MTC Drago à Ingelmunster à la Bollewerpstraat 3 de 8 à
17h le samedi et le dimanche de 8 à 13h, la ronde 170km,
5€ boisson.
27-28 Mai Bruggentreffen
MTC The Bridge à Wetteren au 24 Liefkenshoek de 9 à
19h le 27/5 et le 28/5 de 8 à 12h30, la ronde de 160 km,
6€.
28 Mai Les Vallées Namuroises
MC Les Petits Gris à Warisoulx en la salle les Bons Amis
11 rue de Warisoulx, dès 9h, la ronde de 200 km de 9 à
11h30, 5€ avec boisson, 0470/724.440.
29 Mai Ronde des Ardennes
Viroinval Motor Sport à Nismes en la salle Action Sud,
place de Chatillon. 0479/597.245. Info 2022.
Pour plus d’informations sur ces balades,
0498/107.376
82 / www.autotrends.be

Par Pascal Mouton et Philippe Hunin
Ride Through MotoGP
Chutes en chaîne
Depuis la 1ère course sur le circuit de Portimao, les
gamelles et accrochages s’enchaînent en MotoGP. Joan
Mir (Honda Repsol), Marc Marquez (Honda Repsol), Miguel
Oliveira (RNF), Pol Espargaro (GasGas), Enea Bastianini
(Ducati) ont tous été contraints d’observer de plus ou moins
longues périodes de revalidation les privant d’entrée de jeu
de précieux points. Enea Bastianini étant le pilote le plus
atteint suite à sa chute avec Lucas Marini au Portugal ne
devrait pas revenir sur les circuits avant le GP de Jerez.
Une pénalité qui fait jaser
Sanctionné par deux Long Lap suite à son dépassement
manqué à Portimao, Marc Marquez provoque bien des
discussions suite à son forfait en Argentine. Cette pénalité
devant être appliquée lors du GP suivant (en Argentine) où
Marquez ne s’est pas rendu pour cause de convalescence
(métatarse fracturé). Une « astuce » que le règlement
n’avait pas anticipée d’où de longs conciliabules entre les
parties afi n que cette sanction soit malgré tout appliquée
a posteriori. Comme quoi, à trop vouloir légiférer, on crée
de nouvelles polémiques que la Cour d’Appel FIM doit
solutionner.
Sans Rossi
C’est une évidence, depuis le départ de Valentino Rossi,
le championnat MotoGP a perdu de son aura et de la
passion que l’incontournable numéro 46 apportait dans
les paddocks. Il n’en reste pas moins que depuis le début
de la saison 2023, les courses restent pimentées avec
de nombreux mano a mano entre les pilotes. La fougue
des plus jeunes apportant son lot de dépassements
hasardeux, ce qui en soi représente l’essence même de
cette compétition quelque peu hors normes. À notre niveau
national, il faut également reconnaître que le nouveau
commentateur assis à côté de de Radiguès (Tipik-Auvio)
ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme de la part des
téléspectateurs. Il ne nous reste plus qu’à basculer sur
IPTV (Canal+) ou sur Rts.ch/sport (TV Suisse via VPN) pour
profi ter d’interventions plus pertinentes.
Ducati avant tout
La suprématie de la marque originaire de Bologne est
évidente. Tant par sa présence sur le plateau avec ses 8
motos que via l’excellence de ses pilotes principalement
italiens et espagnols. Le rendement d’un moteur V4
semblant nettement supérieur aux 4 cylindres en ligne
traditionnels, il est grand temps que les ingénieurs japonais
se remettent au travail mais, vu le manque de perspective
des moteurs thermiques appelés à disparaître, ont-ils
encore envie de lâcher des millions de yens pour une
discipline vouée à agoniser ?
Baltus arrive
La saison 2023 devra être LA saison pour Barry Baltus
en Moto2. Conscient de la situation, notre pilote national
s’affi rme de plus en plus comme un futur prétendant si pas
au podium au moins au Top 10. Ce qui, vu l’affl uence de
talents dans cette catégorie, serait déjà un bel exploit. Si,
en Argentine, il n’a pas profi té des conditions humides pour
sortir du peloton, le circuit d’Austin lui a mieux convenu.
Barry a montré l’étendue de ses qualités en effectuant une
magnifi que remontée de la 13ème à la 5ème place, avant
de perdre l’adhérence de sa roue directrice comme de
nombreux autres pilotes, toutes disciplines confondues. Il
reste encore de nombreuses épreuves cette année pour
que le jeune pilote soit le 2ème pilote belge après Xavier
Siméon à monter sur un podium en Moto2.
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www.autotrends.be / 83

ESSAI NOUVEAUTÉ
Honda CL500
Bugs Funny
Depuis 1950, Honda s’évertue à proposer des motos amusantes
et décomplexées, un peu à l’image du célèbre lapin imaginé par
Tex Avery en 1940, dans une catégorie revenue au goût du jour ces
dernires annes sos lappellation scrambler. oici la 500. l
Par Pascal Mouton
• Maniabilité
• Accessibilité
• Moteur volontaire
• Consommation
Plus
Moins
• Position des reposepieds
à l’arrêt
• Prise 12V en option
• Échappement
84 / www.autotrends.be

La casquette de phare fait partie du pack Style. L'écran LCD circulaire
de 100 mm regroupe les informations principales hormis le compte-tours.
Le scrambler occupe depuis les années 90
une place prédominante sur certains marchés
mondiaux. Honda a traîné un peu la roue
pour revenir dans ce segment mais la CL500
présentée à Séville dernièrement pourrait bien
en convaincre plus d’un à sauter le pas, ne fût
ce qu’en souvenir de la CL72 née en 1962.
ORIGINES RICAINES
C’est par le biais des G.I.’s qui avaient découvert cette nouvelle
pratique de la moto en Europe que le scrambler est devenu
populaire aux USA après la Seconde Guerre mondiale. À la fin
des années 50, Honda souhaite s’étendre à l’international. Le
constructeur japonais prend pied sur le sol américain afin de
conquérir cet immense marché. Il fait feu de tout bois et c’est
alors tout naturellement que le premier scrambler marqué du
sceau de l’aile voit le jour en 1962 : la
CL72. Dérivée de la routière CB72, elle
devient rapidement la coqueluche des
scrambler et contribue au succès du
constructeur japonais aux USA.
À sa naissance, le scrambler était
une moto de route modifiée pour la
pratique du tout-terrain. Les changements
concernaient principalement le
guidon, l’échappement et les roues,
chaussées de pneumatiques à crampons.
Au fil du temps, ce segment a
disparu avant de refaire surface il y a
quelques années. Son renouveau a
été boosté notamment avec l’arrivée
du phénomène hipster. On n’achète
plus aujourd’hui un scrambler pour se
balader principalement en off-road car
il existe d’autres types de motos mieux
conçues pour cela. Non, on roule en
scrambler avant tout pour l’image qu’il dégage. Et son terrain
de jeu est devenu principalement la ville et sa banlieue.
Cette CL500 est le fruit d’un astucieux assemblage de plusieurs
éléments provenant de la plateforme 500. Elle devient le cinquième
rejeton d’une famille déjà composée des CBR500R,
Les packs
disponibles
Trois packs (Style 378€, Aventure 472€ et
Voyage 641€) sont proposés en option.
Style : casquette de phare, liserés de
jantes, cache latéral porte-plaque et une
selle haute.
Aventure : protège-mains, repose-pieds
rallye, protection de selle et garde-boue
avant haut.
Voyage : sacoche souple avec une fixation
de sous-châssis, poignées chauffantes et
une prise 12 V.
CB500X, CB500F et CMX500 Rebel. Le cadre tubulaire de
type treillis de notre CL reprend pratiquement les cotes, du
moins pour la partie avant, du châssis de la Rebel. Il est de
plus renforcé avec un angle de chasse plus fermé (27° contre
28). Par contre, la partie arrière est totalement nouvelle afin
d’accueillir, entre autres, la longue selle plate du scrambler. En
tenant compte de toutes ces modifications, la CL500 possède
néanmoins un empattement plus court de 4 mm face à la Rebel.
PLONGÉE
DANS LA FICHE TECHNIQUE
Pour les suspensions, une fourche classique à soufflets de
41 mm prend place à l’avant. À l’arrière, on trouve une paire
d’amortisseurs réglables en précontrainte sur cinq positions.
Les débattements sont de respectivement 150 et 145 mm.
Les jantes à bâtons de 19 et 17 pouces sont communes avec
celles équipant la CB500X. Elles sont
chaussées de pneumatiques mixtes
Dunlop Trailmax (110/80 et 150/70 à
l’arrière). Le freinage est confié à un seul
disque flottant de 310 mm pincé par un
étrier Nissin à deux pistons et complété
par un disque de 240 mm avec étrier
simple piston à l’arrière. La garde au sol
est de 155 mm. C’est un peu plus que
pour la CB500F (145 mm) et nettement
moins que sur la CB500X (180 mm).
En ordre de marche, la CL500 affiche
192 kg sur la balance. Le scrambler
Honda utilise donc le bicylindre vertical
de 471cc commun à toute la famille
précitée. Accessible aux permis A2,
il développe une puissance de 46,6
chevaux à 8.500 tr/min pour un couple
de 43,4 Nm à 6.250 tr/min. Le calage
de la distribution lui est spécifique ainsi
que la cartographie du système d’injection. La boîte de vitesses
à 6 rapports est inchangée et reste associée à un embrayage
à glissement assisté. La démultiplication finale est par contre
raccourcie afin de privilégier les accélérations. Honda signale
encore que les réglages de l’ABS ont été spécialement adaptés
www.autotrends.be / 85

à une utilisation sur tous les types de surface, y compris les
chemins de terre.
POUR TOUS
Question style, Honda joue sur les contrastes. La moto est
entièrement noire, hormis le petit réservoir rond de 12 litres
équipé de grippes-genoux, disponible en vert, noir métallique,
bleu ou orange. Ma préférence va à ces deux derniers coloris
qui amènent un peu plus de fraicheur : de quoi attirer les plus
jeunes, sans aucun doute ! À l’arrière, on remarque l’échappement
à double sortie assez volumineux, protégé par une
grille anti-chaleur en acier inoxydable. Certains le trouveront
peu esthétique, Honda se retranchant derrière les normes
antipollution pour justifier ce choix. Le garde-boue arrière est
surmonté d’un feu et support qui, comme la selle plate en partie
striée, correspondent au style de la CL72 de 1962.
À l’avant, on trouve une optique circulaire intégrant 4 ampoules
LED équipant également la Rebel. Le système « Emergency
Stop Signal » est bien présent. Pour rappel, ce système active
les clignotants en cas de freinage d’urgence. Avec une hauteur
de selle de 790 mm, la CL est aussi accessible que la CB500F
(785 mm), par comparaison à l’aventurière CB500X qui affiche
830 mm. Le poste de pilotage est réduit à sa plus simple expression
avec un écran LCD circulaire de 100 mm équivalent à
celui de la Rebel. On y trouve un indicateur de vitesse, le rapport
engagé, une jauge à carburant segmentée, l’heure, ainsi que
l’odomètre qui peut, en actionnant le petit bouton de gauche
situé sur le boitier de l’écran LCD, être remplacé par deux trips
partiels, ou encore la conso moyenne ou instantanée. Les leviers
de frein et d’embrayage ne sont pas réglables en écartement.
Pour le reste, on retrouve des commodos communs à toutes
les Honda 500.
86 / www.autotrends.be

LA HONDA CL 500
EN QUELQUES CHIFFRES
Moteur : bicylindre en ligne, 4
temps, double ACT et 8 soupapes,
refroidi par eau
Cylindrée : 471 cc
Puissance maximum : 46,6 ch
(34,3 kW) à 8.500 tr/min
Couple maximum : 43,4 Nm à
6.250 tr/min
Boîte de vitesses : 6 rapports
Transmission finale : par chaîne
Cadre : tubulaire en acier
Suspension avant : fourche
Shoa de 1 mm soets non
réglable
Suspension arrière : combiné
amortisseurs Showa, réglables en
précharge (5 positions)
éattement avar : 150/145 mm
Frein avant : n dise ottant
de 310 mm avec étrier 2 pistons
Nissin, ABS
Frein arrière : un disque de 240
mm avec étrier simple piston
Nissin, ABS
Hauteur de selle : 790 mm (option
selle haute à 820 mm)
Poids (TPF) : 191 kg
Réservoir : 12 litres
Prix : 7.199 €
EN ROUTE
Le contacteur à clé est placé à gauche, à l’avant du réservoir,
comme sur le cruiser 500. L’exemplaire mis à ma disposition
est équipé des packs Style et Aventure. Outre la casquette de
phare, la selle haute marron, les liserés de jantes et la plaque
de numéro latérale, on trouve également des protège-mains,
des repose-pieds crantés, une protection de réservoir et un
garde-boue avant haut. Un troisième pack Voyage est également
disponible (voir encadré).
Le démarrage se fait tout en souplesse, je me sens immédiatement
à l’aise sur cette moto. Le guidon pas trop large tombe
parfaitement sous les mains. La position des repose-pieds
n’entraîne pas une fl exion très importante des genoux. Par
contre, au premier arrêt, mes jambes entrent directement en
contact avec les repose-pieds. À chacun de s’adapter. Pour
ma part, je choisis de placer mes pieds devant. Je ne vais pas
LA CL500 AFFIRME
SON LOOK SCRAMBLER
ET SES COLORIS
ATTIRERONT LES
REGARDS. MISSION
RÉUSSIE POUR HONDA.
trop m’étendre sur le comportement du twin 500 qui est
déjà bien connu et qui reste une valeur sûre de la catégorie.
Il peut être à la fois souple et rageur. La boîte de vitesses
est d’une douceur sans pareil avec un étagement adéquat
des six rapports. Après un léger temps d’adaptation à la
roue avant de 19 pouces, je profi te pleinement de l’agilité de
cette CL500 qui se balance facilement de droite à gauche
au moment de traverser les quelques ronds-points que
nous rencontrons en ce début de journée. S’ensuit une
petite portion d’autoroute où la CL fait le job. Mais son
véritable terrain de jeu – n’en déplaise à Honda la décrivant
comme un engin urbain – reste les grands espaces.
Justement, nous arrivons sur les contreforts de la sierra
Morena, au nord de Séville. Au départ d’Aznalcóllar, nous
allons parcourir une boucle passant par El Castillo de las
Guardas dans la contrée de la Sierra Norte. Cette région de
moyenne montagne pastorale est entrecoupée de collines et
de pâturages. Un choix judicieux de la part du staff Honda
UK, responsable de cette présentation. C’est sur ce type
de parcours que la CL500 se sent le plus à l’aise. Sur les
petites routes au revêtement aussi lisse qu’une peau de
bébé, la Honda nous dévoile l’étendue de ses capacités.
Vive et alerte, elle enchaîne les portions sinueuses avec une
grande facilité. Les suspensions s’accordent parfaitement
entre elles, sans trop de transferts de masse. L’unique disque
à l’avant est assez puissant pour freiner effi cacement et le
frein arrière permet de stabiliser le scrambler si nécessaire.
Tout cela avec une garde au sol rarement prise en défaut
et des Dunlop Trailmax impériaux. Il n’y a que sur certaines
portions vraiment très « accidentées » que les amortisseurs
avoueront leur limite car, dans l’ensemble, le confort est au
rendez-vous. Précisons que pour cet essai, la précontrainte
des ressorts était réglée sur la troisième position. Terminons
en soulignant que pour avoir roulé quelques instants sur
un chemin non carrossable, nous pouvons affi rmer sans
hésitation que la CL500 est un vrai scrambler !
CONCLUSION
Avec ce scrambler dit « fun », Honda ne rate pas son
retour dans ce segment. Sans véritable concurrente
avec cette cylindrée, la CL500 devrait rencontrer un
franc succès. D’autant plus qu’elle est économique
à plus d’un titre : son prix à partir de 7.199 € est
attractif, tout comme sa consommation de 3,4 l/100
km (mesurée durant cet essai de 200 kilomètres). •
www.autotrends.be / 87

ESSAI NOUVEAUTÉ
Harley-Davidson FXBR Breakout 117
Parler vrai
En attendant un nouveau revirement de position quant à ses
tres motos lectries, arle-aidson nos ratifie cette
année de sa Breakout 117. Une Harley comme on les aime (ou pas)
aec des ilos et d cople reendre. eah
Par Dominique Mouton (USA) et Philippe Hunin
Depuis sa funeste décision de préférer les
moteurs à bobinages en lieu et place de
ses légendaires V-Twin tonitruants, la firme
de Milwaukee suscite bien des interrogations
quant à son avenir au sein de cette
communauté de passionnés barbus et
chevelus. Histoire de faire passer cette
amère décision, Harley-Davidson nous provoque (tant mieux)
avec le retour d’une Breakout dont la commercialisation
s’était quelque peu ralentie au gré de ses versions Softails.
Les plus âgés d’entre nous se souviennent certainement du
jeu « Breakout » lancé par Atari au siècle dernier qui consistait
à briser un mur sans cesse reconstruit au moyen d’un
curseur et d’une bille. L’idée de ce « breakdown the wall »
sera d’ailleurs repris en 1979 par Pink Floyd dont le succès
est encore bien présent en 2023. Mais revenons-en à cette
FXBR Breakout 117 qui vient de voir le jour en hommage au
120 ème anniversaire de la marque. Appartenant à la catégorie
CVO (la plus chère), tout est question ici de superlatif. Un
moteur Milwaukee Eight 117 de 1.923cc, 8 soupapes pour
102 chevaux, dont les 170 Nm de couple vous propulseront
dès les plus bas régimes via son énorme boudin de 240
à l’arrière, le tout relié à une partie-cycle située au ras des
pâquerettes.
Des jantes à rayons au style bien particulier et quelques chromes
donnent à cette Breakout un charme typiquement Harley.
88 / www.autotrends.be

THE KING
S’asseoir sur une telle machine me replonge immédiatement
dans cette époque où tout ou presque était autorisé et où les
plus grands artistes arpentaient les highways à vitesse réduite
mais avec un max de frime. D’entrée de jeu, il faut faire ressortir
ses biceps pour redresser les 310 kg de la machine. Le guidon
est… loin devant et les repose-pieds sont… aussi loin devant.
J’exagère mais la position n’est malgré tout pas évidente à
adopter. Quoique la selle semble assez bien rembourrée et
dessinée. Une sortie de plusieurs centaines de kilomètres
vous en dira certainement plus. Pour ma part, je me limiterai
à quelques kilomètres pour cette trop brève prise en mains.
Bienvenue dans le monde du chopper. Un pneu étroit de 21
pouces devant et une jante très large de 18 pouces derrière,
jantes à 26 larges rayons svp ! Le tout entouré de chromes et
d’une double sortie d’échappement à droite. Cette Breakout
m’impressionne et le regard des badauds en dit long sur la
qualité de la fi nition et le choix des couleurs. Pour info, n’espérez
pas faire repeindre une CVO en Europe, Harley conserve les
codes couleurs bien à l’abri chez Papy Joe.
ACCÉLÉRATION CONTRÔLÉE
Comme tous les constructeurs, HD a dû se plier aux exigences
de sa clientèle et équipe cette version ultime du plaisir sur deux
roues d’un Traction Control afi n de limiter la déferlante de couple
sur routes glissantes. La frime made in USA n’est pourtant pas
en reste avec la possibilité de couper cette assistance
afi n de vous permettre de laisser un peu de gomme
sur le bitume quand le feu passe au vert. Dès la
mise en mouvement, la maniabilité reprend
ses droits et la Breakout se conduit comme
• Look HD
• Motorisation
• Unique
• Finition CVO
Plus
Moins
• Garde au sol
• Prix
tout chopper bien pensé. Ça vibre quelque peu, ça ronronne
gentiment (certainement déjà trop pour nos écolos nationaux)
mais surtout les repose-pieds touchent à la moindre entrée de
courbe. Avec une hauteur de selle de seulement 665 mm, il
fallait s’y attendre. Oublions les courbes et apprécions plutôt
les reprises. Au-dessus de 3.000 tr/min, les deux gros pistons
envoient à la roue arrière une sacrée dose de puissance. Mieux
vaut bien se cramponner aux poignées pour rester maître de la
conduite. Avec son réservoir de 19 litres, il est possible, avec
beaucoup d’optimisme, de traverser la Belgique de part en
part sans ravitailler. Ce que j’espère tenter lors d’un essai de
plus longue durée dans les prochains mois.
CONCLUSION
Cette Breakout 117 apporte un nouveau souffle à Harley-
Davidson. Que l’on apprécie ou non ce genre de conduite,
elle a le mérite d’exister et les passionnés de la marque
ne pourront que s’en réjouir. Reste à trouver les 29.995 €
pour l’acquérir, auxquels s’ajouteront les accessoires
indispensables, évidemment. •
LA HARLEY-DAVIDSON
FXBR BREAKOUT 117
EN QUELQUES CHIFFRES
Moteur : Milwaukee Eight 117,
bicylindre à refroidissement par
huile/air, 4 soupapes par cylindre
Cylindrée : 1.923 cc
Puissance maximum : 101 ch à
4.750 tr/min
Couple maximal : 167 Nm à 3.500
tr/min
mrayage : Multidisque à bain
d’huile
Boîte : 6 vitesses
Transmission finale Courroie
Cadre : Tubulaire acier
Suspension avant : fourche
télescopique de 49mm, réglable,
déb 130mm
Suspension arrière : monoamortisseur
à ressort, réglable en
précharge, déb 86mm
Freins avant : double disque
ottants 00 mm triers fixes,
4 pistons, ABS
Frein arrière : disque 292 mm à
trier ottant, 2 pistons, ABS
Hauteur de selle : 665 mm
Poids (TPF) : 310 kg
Réservoir : 18,9 litres
Prix : 29.995 €
www.autotrends.be / 89

ESSAI NOUVEAUTÉ
Indian Sport Chief
Un sacré caractère
Passer de la Chief à la Sport Chief équivaut à donner plus de
souplesse et de docilité à une moto dont la vocation première
est de concurrencer Harley-Davidson qui n’a pas l’habitude de
oer dans la catorie des poids plmes. Rsltat interpellant
Par Gijs Gilis et Philippe Hunin
Indian se devait de proposer une moto en phase avec
les prétentions de sa jeune clientèle en recherche d’un
bicylindre plus joueur que cruiser. Après la Chief, la
Bobber et la Super Chief, cette quatrième version
dénommée modestement Sport Chief se présente
sous des traits plus avenants que ses sœurettes.
Les modifications apportées sont nombreuses et
proviennent en ligne directe des différents titres remportés
par la marque lors des championnats américains de
Flat-Track.
PAS QUE DES ACCESSOIRES
Commençons par les caractéristiques extérieures : une tête de
fourche avec bulle d’une hauteur de 16,5 cm, une selle solo de
style gunfi ghter et une roue avant de 19 pouces. Ses appendices
lui confèrent un style bien singulier. On remarque ensuite la
position légèrement plus haute du guidon, les repose-pieds qui
sont moins en avant, et deux éléments clés qui font vraiment
la différence : les freins et la suspension. Le double disque de
320 mm à l’avant (contre un seul disque de 300 mm sur les
autres Chief) est signé Brembo. Et concernant les suspensions,
Indian fait appel à KYB à l’avant et Fox à l’arrière. De plus, le
débattement de la suspension arrière de 100 mm a été pensé
pour apporter plus de confort à son pilote tout en lui assurant
une conduite plus sportive. En résumé, la Sport Chief n’est pas
une Chief standard avec quelques accessoires sportifs mais
plutôt une moto avec une autre philosophie.
Rehausse de guidon et compteur connecté.
• Look sympa
• Pilotage musclé
Plus
Moins
• Le prix
• Le poids
• Les repose-pieds trop bas
90 / www.autotrends.be

ANTICIPATION
Pour cet essai, nous nous trouvons à Gérone, dans le nord de
l’Espagne. Premier constat : la position de conduite se montre
plus offensive grâce aux repose-pieds placés plus en arrière et au
guidon qui s’empoigne facilement. L’époque
des grenouilles est ainsi révolue sur cette
Sport Chief ! Pourtant, elle n’affi che que 686
mm de hauteur de selle. Malgré tout, après
quelques kilomètres, l’inquiétude s’installe
car les repose-pieds effl eurent le goudron à
la moindre prise d’angle. C’était prévisible au
regard de la faible garde au sol mais pas au
point de laisser l’empreinte des repose-pieds
gravée dans chaque rond-point ! Résultat : il
ne faut pas hésiter à élargir ses trajectoires
« extérieur, intérieur, extérieur », en essayant
tout de même de rester sur sa bande de
circulation. De quoi mettre au défi notre
concentration, d’autant plus que la conduite
ne se révèle pas particulièrement sportive.
Mais attention, cela ne veut pas dire qu’elle
manque de rigueur car, grâce au poids
conséquent du bloc-moteur, cette Indian
reste fermement sur sa trajectoire. Tout est
question d’anticipation afi n de ne pas griffer
ses « damnés » repose-pieds.
Avec 162 Nm à 3.200 tr/min, le moteur
offre plus de couple qu’il n’en faut pour
vous catapulter d’un virage à l’autre. Et les
changements de vitesse ? Restez sur le
troisième rapport et vous pourrez réellement jouer dans les
épingles à des vitesses hautement illégales. Bien que, l’ajout
d’un quickshifter aurait été appréciable sur cette Sport Chief…
L’INDIAN SPORT CHIEF
EN QUELQUES CHIFFRES
Moteur : V-twin Thunderstroke 116
Cylindrée : 1.890 cc
Puissance maximum : 79 ch
Couple maximum : 162 Nm à
3.200 tr/min
mrayage : multidisque en bain
d’huile
Boîte de vitesses : à 6 rapports
Transmission finale : par courroie
Cadre : tubulaire en acier
Suspension avant : fourche
inversée KYB de 43 mm, non
réglable, déb 130mm
Suspension arrière : double
amortisseur Fox Piggyback, déb
100 mm
Frein avant : deux disques semi-
ottants Brembo de 20 mm,
étriers 4 pistons
Frein arrière : un disque semi-
ottant de 00, trier 2 pistons
Poids (TPF) : 311 kg
Réservoir : 15,1 litres
Hauteur de selle : 686 mm
Prix : à partir de 22.190 €
STABILITÉ
IMPRESSIONNANTE
Les freins Brembo réagissent et mordent de manière impressionnante.
Le poids total d’environ 400 kg (pilote compris) est
freiné avec l’index comme s’il s’agissait d’un
roadster de moyenne cylindrée. Bien sûr,
vous ressentez le poids, mais les Brembo
sont un atout indéniable sur la Sport Chief.
En complément de ces bons freins, nous
avons été assez surpris par la rigidité du
cadre avec une stabilité sans faille lors d’un
freinage brusque dans une courbe ou lors
de grands virages, le genou prêt à sortir. Il
en va de même lors des accélérations brutales
: pas de fl exion, pas de mouvement,
pas d’hésitation. La tenue de route met en
confi ance et fi nalement, on ose pousser. La
Sport Chief ne vous invite pas intuitivement
à rouler vite, mais elle vous le permet si le
besoin s’en fait sentir.
CONCLUSION
Le soir, autour d’une bonne pinte, les
Ricains nous ont honnêtement avoué
que la Sport Chief avait été conçue
principalement pour des raisons de
style. Mais ça n’empêche pas d’avoir
des freins encore plus efficaces et
des suspensions nettement plus
performantes, surtout à l’arrière. Il ne
reste plus qu’à trouver un pilote capable d’exploiter le
potentiel de cette Sport Chief. Vous sentez-vous de taille
à relever ce défi ? •
Trois finitions
pour une mme
motorisation
le Tin
Tunderstroe .
www.autotrends.be / 91

ESSAI NOUVEAUTÉ
Kymco AK Premium
Maître acat
Le Kymco AK 550 évolue en douceur tout en conservant l’ADN qui
en fait son succès depuis son lancement en 2017. Voici à présent la
version ultime, l’AK Premium.
Par Pascal Mouton
• Finition
• Équipements
• Moteur
• Comportement
routier
• Budget
• Garantie de 5 ans
Plus
Moins
• Encore mal connu
• Coloris tristounets
92 / www.autotrends.be

Nouveau tableau de bord repositionné avec un
rétroéclairage enfin convaincant.
Les commandes piano
sont issues du C.
Avec plus de 20.000 unités écoulées
sur les différents marchés européens,
l’AK 550 a répondu aux attentes du
constructeur taïwanais. Prenant le
temps d’écouter ses clients, ce dernier
a corrigé les
petites imperfections
de l’AK 550 pour aboutir
aujourd’hui à l’AK Premium. Que
ce soit au niveau esthétique ou
technique, au premier regard, le
Premium semble identique au 550.
Pourtant, il a subi quelques subtiles
modifi cations sur la face avant avec
notamment un nez un peu moins
incisif et des flancs avant comme
arrière prenant un peu de volume
afin de lui conférer un aspect plus
GT que sportif. Exit la bulle et ses
réglages manuels. Place à présent
à une commande électrique. Un
régulateur de vitesse fait aussi son
apparition et on notera également la
nouvelle commande One Touch pour
le keyless, en provenance du CV3,
qui remplace avantageusement la
commande rotative du 550. Toujours
en direct du CV3, le Premium reçoit
également les commandes piano,
placées sous le guidon, pour l’accès
à la trappe à essence, l’ouverture de
la selle, l’affi chage alternatif des trip
1/2 et l’odomètre, sans oublier le
verrouillage de la direction. Question
rangement, le Premium dispose d’un vide-poche spacieux sur
la droite muni d’une prise USB. Et bien entendu d’un coffre de
bonne facture sous la selle, capitonné et éclairé.
LES CHANGEMENTS
Si la première version de ce maxiscooter répondant à la norme
Euro 4 était équipée d’une commande d’accélérateur par câble,
Kymco Riders
1 ère Edition
Profi tant du lancement de l’AK Premium,
Kymco organise son premier Kymco Riders
réservé uniquement aux scooters à moteur
bicylindre : AK 550, CV3 & AK Premium.
Le week-end du 17 et 18 juin 2023, les
40 premiers inscrits se retrouveront à
Annecy pour un périple de 695 km autour
du Mont-Blanc. Au programme, l’itinéraire
passera par trois pays avec les montées
de différents sommets comme : le Col
des Aravis, le Cormet de Roselend, le
Col du petit et grand St Bernard, le Col
des Mosses, Gstaad, le Chateau D’Oex,
Gruyére et le Col de la Forclaz. Vu le
caractère international de ce périple,
le permis A est nécessaire. Le droit
d’inscription s’élève à 199 € (par scooter)
pour 2 jours et 1 nuit en hôtel **** avec 2
déjeuners et 1 dîner. Infos et inscription
via l’adresse : www.kymcoriders.com/
inscription2023
notre Premium dispose d’une commande électronique ETC
(Electronic Throttle Control) via un potentiomètre. Nous en
verrons tout le bénéfi ce plus loin. Les deux modes de conduite
Sport et Pluie sont toujours d’actualité. Ils sont couplés à un
Traction Control (désactivable uniquement en mode Sport)
lui-même en accord avec une nouvelle
centrale ABS (AIBS Bosch 9.1 cornering)
qui pilote la fonction Cornering
permettant un contrôle de l’ABS en
virage. Ces deux fonctionnalités sont
reprises sous le label AIBS (Advanced
Intelligent Braking System). Notons
enfi n la présence d’un nouveau tableau
de bord toujours connecté pour sa
partie centrale, via le système Noodoe.
Les informations et pictogrammes des
deux cadrans latéraux sont repositionnés.
Le rétroéclairage est revu et
le bloc d’affi chage est relevé avec une
casquette pare-soleil prolongée.
Côté motorisation, pas de grosse
évolution. Le bicylindre en ligne Cross
Plane à refroidissement liquide de
550cc est conservé tout en ayant
été légèrement adouci afi n de mieux
correspondre à la nouvelle philosophie
GT du Premium. Il développe 51
chevaux à 7.500 tr/min pour un couple
de 52 Nm à 6.000 tr/min. Une version
A2 de 46 chevaux est disponible. La
puissance passe par une nouvelle
transmission PTM (Power Transmission
Matrix) qui arrive en droite ligne
du CV3. Cette transmission possède
une courroie plus étroite mais renforcée, qui diminue les pertes
par frottements.
EN TERRE PHOCÉENNE
Au guidon, pas de gros changements concernant la position
de conduite. Même si la selle a été redessinée, avec mon mètre
septante, je pose uniquement la pointe des pieds au sol à l’arrêt,
www.autotrends.be / 93

Significatives évolutions pour cette version Premium avec un prix défiant toute concurrence.
la hauteur de selle étant restée à 785 mm. Une simple pichenette
sur la commande One Touch placée sur le pontet du guidon
suffit à mettre le Kymco sous tension. Au
premier coup de starter, le bicylindre démarre
à la cadence de son vilebrequin calé
à 270°, au bruit si spécifique. Toujours aussi
agréable ! Après avoir réglé les rétroviseurs
rabattables et les deux leviers de frein, nous
prenons la route pour traverser le centre
de Marseille. Ce matin, il fait un froid de
canard avec un mistral bien présent. Les
poignées chauffantes et la bulle réglée
sur la position la plus haute atténuent ces
effets. Avec la commande ETC, le dosage
de l’accélération est bien meilleur, d’autant
plus qu’elle s’associe au nouveau caractère
plus doux du moteur, grâce à un ajustement
de la cartographie. Le tout rend le
pilotage du Kymco, en ville, beaucoup plus
agréable. Même constat pour le freinage
qui n’a pourtant pas changé depuis 2017.
On peut toujours compter sur des étriers
Brembo 4 pistons à fixation radiale à l’avant
pinçant des disques wave de 270 mm ainsi
qu’un étrier simple piston et un disque wave
de 260 mm à l’arrière. Rappelons que cet
étrier fonctionne également comme frein
de parking via le levier situé au guidon. Un
travail de réajustement parfait a été réalisé
sur ce système de freinage pour le rendre
à la fois plus sensible et plus incisif en cas
de nécessité.
PLAISIR ET TRAVAIL
Il est maintenant temps de quitter la métropole de Marseille
en direction des Alpilles. Un bref passage par l’autoroute nous
permet de vérifier l’excellente protection de la bulle, ainsi que
les bonnes dispositions du moteur qui, même s’il est devenu
LE KYMCO AK PREMIUM
EN QUELQUES CHIFFRES
Moteur : bicylindre en ligne
Cross Plane, DACT 8 soupapes à
refroidissement liquide
Cylindrée : 550,4 cc
Puissance : 51 ch (38 kW) à 7.500
tr/mn (46 ch version A2)
Couple : 52 Nm à 6.000 tr/mn
Boîte de vitesses : CVT
transmission automatique à
variation continue
Transmission finale : par courroie
Cadre : en aluminium
Suspension avant : fourche
inversée de 41 mm, non réglable,
déb. 120 mm
Suspension arrière : monoamortisseur
horizontal de 40 mm,
non réglable, déb. 40 mm
Frein avant : double disque wave
de 270 mm, étriers 4 pistons à
fixation radiale Bembo
Frein arrière : simple disque wave
de 260 mm, étrier simple piston
Assistance : AIBS Bosch 9.1
cornering
Pneumatiques : Dunlop
Sportmax GPR-100, 120/70-R15 et
160/60-R15
Hauteur de selle : 785 mm
Poids (à vide) : 238 kg
Réservoir : 14,5 litres
Coloris : gris fauve et noir brillant
Prix : 10.990 €
plus rond pour répondre à la philosophie GT du Premium, n’en
a pas moins gardé un certain tempérament sportif, avec une
vitesse de pointe inavouable que certaines
motos envieraient ! Mais trêve de compliments,
abordons maintenant la partie du
parcours la plus ludique. La route serpente
dans le Parc naturel régional des Alpilles. Le
cadre idéal pour vérifier que l’ADN premier
de ce Kymco Premium n’est pas tombé aux
oubliettes. Si le moteur est toujours aussi
vivace qu’on l’espérait, il en va de même pour
le châssis dont la suspension inchangée
donne toujours entière satisfaction, quel
que soit le profil du terrain ou le gabarit du
pilote. Le choix pris par Kymco de monter
des pneumatiques Dunlop Sportmax GPR-
100 (120/70-R15 et 160/60-R15) en lieu et
place des Metzeler, est une bénédiction.
Le comportement du Kymco y gagne en
stabilité comme en vivacité, et même en
confort, ce qui n’est jamais évident sur un
scooter. Après avoir parcouru près de 170
kilomètres pour rejoindre Avignon, l’affichage
de la consommation moyenne au tableau
de bord (uniquement visible sur le trip 1) est
de 4,6 l/100 km. Ce n’est pas mal, compte
tenu du rythme soutenu que nous avons tenu
durant cette journée d’essai. Le réservoir
de carburant contenant 14,5 litres autorise
de belles étapes et confirme le caractère
GT du Kymco.
CONCLUSION
L’AK Premium est déjà disponible en
concessions depuis la mi-avril. Son prix de lancement
est actuellement de 10.990 € jusqu’au 31 juillet inclus. Il
passera ensuite à 11.990 €, ce qui en fait, à mon humble
avis, le maître achat de sa catégorie. •
94 / www.autotrends.be

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Dans ce monde moderne, nous
cherchons tous de nouveaux
moyens de nous distinguer. C’est
le moment d’adopter la CL500, la
moto parfaite pour exprimer votre
style personnel. Avec son design
néo-rétro, son silencieux haut et
son moteur DOHC bicylindre
parallèle au son riche et profond,
ce scrambler incarne la modernité
avec une touche de nostalgie.
Chaque conducteur est unique,
c’est pourquoi vous pouvez
facilement adapter la selle plate
classique et les accessoires de
la CL500 pour refléter votre
personnalité. Et grâce à la roue
avant de 19 pouces, son confort
de con duite sur route comme en
tout-terrain n’a d’égal que son
style tout en souplesse. Ce
scrambler iconique va faire ressortir
votre véritable personnalité.
The Power of Dreams