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Maria Luna Aillaud • Marianghjula Antonetti-Orsoni<br />
• Dominique Appietto •<br />
Jean-Pierre Arrio • Julien Bal • Pascale<br />
Barthélemy • Marie-Dominique Bartoli<br />
• Francesco Basso • Guidu Benigni •<br />
Francis Beretti • Lina Biancarelli •<br />
Dumenicu Bighelli • Carine Bonnel •<br />
Michel Bouchy • Victor Cabras • Fulvio<br />
Caccia • Cathy Campana • Jean-Michel<br />
Casanova • Raphaël Cavallero • Marielle<br />
Clementi • Paul-Antoine Colombani •<br />
Ghjuvanni Dal Colletto • Paul Dalmas<br />
Alfonsi • Florence Deminati • Anna<br />
De Tavera • Martin Dinkov • Bertrand<br />
Ducreux • Kathy Ferrari • Martine<br />
Ferrari • Jean-Pierre Fleury • Anne-<br />
Marie Franceschini • Florian Galinat<br />
• Ghjambattista Giacomoni • Séverine<br />
Gillet • Jean-Michel Guiart • Christiane<br />
Guidoni • K • Emmanuelle Le Baler-
Ferrandi • Niellu Leca • Sacha Longau<br />
• Nicolas Lopes • Pierre Lieutaud •<br />
Claire Loyon • Francesco Macciò •<br />
Agnès Marin • Olivier Maurizi • Patricia<br />
Meunier • Paul Milleliri • Jacques<br />
Mondoloni • Jocelyne Normand<br />
• Océane Ottavi • Barbara Panelli •<br />
Juliette Paoli • Anne Papalia • Pierre<br />
Pasqualini • Elisabeta Petrescu • Jean-<br />
Louis Pieraggi • Antoine Pietri • Gaston<br />
Pietri • Marie-Catherine Raffalli • Yves<br />
Rebouillat • Renata • Louis Reynier •<br />
François-Xavier Renucci • Nadia Saadi<br />
• France Sampieri • Nicole Santarelli<br />
• Yannick Stara • Dominique Taddei<br />
• Jean-Thierry Tanakas • Sandrine<br />
Tenneroni • Jean-Louis Tourné •<br />
Antoine Tranchet • Pablo Trevisi •<br />
Liliane Vaillant • Damien Valesan<br />
• Mita Vostok • Francis Zamponi •
Merci à Samuel Lucet et Yves Rebouillat pour leur travail, leur écoute et leur amitié ;<br />
aux auteurs et aux autrices qui continuent d’enchanter le monde à leur façon ;<br />
aux lecteurs, toujours et encore.<br />
Note à l’attention des lecteurs<br />
Les textes publiés sur le blog du Nouveau décaméron <strong>2021</strong> n’ont pu tous être<br />
publiés dans le présent recueil annuel. Ils demeurent toutefois accessibles en usant<br />
des qrcodes rassemblés dans le répertoire en fin de volume, ou en se rendant sur le site<br />
internet www.albiana.fr (outil de recherche).<br />
Pour mémoire, le Nouveau décaméron <strong>2021</strong>, ce sont 360 textes publiés<br />
pour 135 contributeurs. Plus de 70 000 lecteurs uniques nous ont honorés<br />
de leur visite...<br />
Biographie des auteurs à retrouver ici :
Mais qui est donc l’auteur ?<br />
Ceux qui ont déjà parcouru la table des matières savent qu’il n’est pas un mais cent.<br />
Il y a donc au moins cent réponses particulières à la question...<br />
Le lecteur qui, comme nous, ne les connait pas ou peu s’amuserait à composer à la<br />
manière d’un Arcimboldo un portrait tout à fait curieux en recoupant les indices apparents.<br />
L’Auteur – avec sa majuscule de majesté – est ainsi ni homme ni femme plus particulièrement,<br />
mais certainement alternativement les deux. À parité, dirait-on... (ou presque !).<br />
Il – ou elle donc – est poète majoritairement. Puis conteur et penseur. Plutôt rêveur<br />
donc... Il rêve beaucoup à un monde meilleur. Il aime beaucoup aussi : la Nature, les lieux,<br />
les gens, les petits faits de la vie quotidienne... tout ce qui dans la vie l’émeut et le rassure.<br />
Il est généreux et donne à voir sans compter : les images qui l’inspirent, les sentiments<br />
qui l’étreignent... Il est parfois en colère. Il déteste la souffrance et l’injustice. Mais il sait<br />
les dire, toujours avec des mots justes, mesurés, qui portent ! L’Auteur n’a pas peur de la<br />
mort. Il la traite avec respect, mais la défie souvent avec ses mots. Il invente des mondes<br />
alternatifs, des lieux qui n’existent que dans son imagination – et celle des lecteurs ! Il les<br />
bâtit en trois coups de plume souvent, mais prend parfois le temps de ciseler les petits<br />
détails du réalisme. Car il aime que l’on y soit dans son monde, qu’on y plonge et qu’on<br />
le suive dans le dédale qu’il crée au fur et à mesure de son inspiration. Il aime aussi se<br />
raconter. C’est un fait. Sans le dire parfois, en se cachant derrière un personnage, un<br />
autre, un pseudonyme. C’est un cachottier qui aime se travestir. Il en profite pour laisser<br />
filer un peu d’intimté, un peu de ces sentiments que la pudeur commande habituellement<br />
de taire. Il est joueur, c’est certain. Qu’on le croit ou non, pourvu qu’il raconte son<br />
histoire et qu’on sache que derrière les mots se cachent toujours des vérités tues.<br />
Mais il lui arrive de reprendre son sérieux et de raconter ce qui fut vécu, ce qui fit la vie<br />
des siens. Ses expériences aussi. Car il a de la bouteille. Sa vie est faite de mille aventures,<br />
de mille moments mémorables et là, il se fait scribe. Il rapporte avec le plus d’exactitude<br />
voulue ce que sa mémoire lui dit et ce que les mots peuvent traduire. Il est ce grand-père<br />
dont on apprend chaque jour, par bribes, par formules, par histoires édifiantes, le sens<br />
à donner à nos sentiments, à nos craintes, à nos désirs. Car il prépare demain en écrivant.<br />
Et d’ailleurs, en cela, il n’est ni jeune ni vieux. Il est de toute éternité. Ses lendemains<br />
seront ce qu’il décidera d’en faire : rêver, imaginer, penser... écrire et partager ! Ce sera son<br />
leg... C’est déjà ainsi.<br />
Bernard Biancarelli<br />
Directeur éditorial
UNE ANNÉE<br />
À RÊVER...<br />
(POÉSIE)
Dominique Appietto<br />
Donnez-nous la clef<br />
À nous tous enfermés, donnez-nous donc la clef<br />
La clef de la cage qui entoure nos maisons<br />
Pour sortir délivrés de nos mornes prisons !<br />
Je voudrais être foudre pour y éclater<br />
Briser un à un les barreaux invisibles<br />
Faisant jaillir dans l’air, ma soif intangible.<br />
Car l’oiseau libre, flotte sur le dos du vent<br />
Il plonge ses ailes dans l’onde du soleil<br />
Défie le ciel et distille à merveille<br />
Sa vive mélodie, rayonnant dans le temps<br />
Et, par delà les monts et par delà les mers<br />
Elle résonne sans fin, à l’écho de la terre<br />
Semblable à l’oiseau dans l’azur infini<br />
Nous aspirons aussi à l’appel des cimes<br />
Et comme lui, dans les hautes sphères divines<br />
Nous rêvons enivrés à sa source ultime !<br />
Enchaînés à la terre, enchaînés à la vie<br />
Nous restons attachés, infimes racines !<br />
Comme le vent sur l’onde, dans les herbes hautes<br />
Nous aimerions voguer, caresser les côtes<br />
Iriser en tremblant les vagues de la mer<br />
Hérisser avec force les dunes du désert<br />
11
UNE ANNÉE À RÊVER...<br />
Secouer avec colère les arbres de la terre<br />
Et, dans un tourbillon, hurler cet enfer !<br />
Comme les fleurs s’éveillant un matin de printemps<br />
Nous aimerions fleurir, soleils éternels<br />
Dans la douceur des soirs, se pâmer immortels<br />
Éternité de l’homme, vaste chimère<br />
Une matière subtile, un roseau pensant<br />
De petites poussières devant l’univers !<br />
Nous ne sommes ni vent, ni oiseau ni roses<br />
Dans l’espace, dans le monde et sa grandeur<br />
Nous ne faisons que passer, quelles pauvres choses !<br />
Mais nous voulons désespérément y croire<br />
Sentir infiniment dans nos corps et nos cœurs<br />
Renaître en nous un indicible espoir !<br />
Alors, donnez-nous la clef, même si nous sommes condamnés...<br />
Le ciel tombe brusquement dans sa nuit<br />
Alors dans la pénombre qui s’ensuit<br />
Je rêve à ce monde assoupi<br />
Sous la voûte étoilée à minuit.<br />
Trois petites notes dans le lointain<br />
Se promènent sur mes songes, sans fin<br />
Le vent du soir vole sur leur trace<br />
Diffuse un parfum dans l’espace.<br />
Que la nuit vienne<br />
12
POÉSIE<br />
Envole-toi mon âme et oublie<br />
Ce qui t’a blessée, ce qui t’a meurtrie<br />
Les étoiles telles de blanches voiles<br />
Naviguent sur l’azur de sa toile.<br />
Loin des tourments, angoisses et miasmes<br />
Lève-toi, chasse les maux, les drames<br />
Ranime dans ton cœur cette flamme<br />
Refoule, las, ce vague à l’âme !<br />
Que la nuit vienne, emporte avec elle<br />
Toutes les douleurs, les peurs et les heurts !<br />
Vienne la nuit pour m’apaiser enfin<br />
Le jour s’enfuit, je voyage vers demain...
Jean-Pierre Arrio<br />
Misgina.<br />
Une histoire native<br />
à L.P., à S.S.<br />
- 1 -<br />
Sous Dieu le peuple gouverne 1 . Et sous le peuple il y a nous, à côté des bighorns, en<br />
voie de disparition et dont les troupeaux rares passent au loin des mobile-homes sur les<br />
premiers contreforts des Black Hills ; à côté des chiens de prairie, voleurs, couverts de<br />
poussière et faméliques ; au même niveau que le coyote, prédateur et charognard ; mais<br />
en dessous, aussi, du bison, fier et paisible, que les touristes viennent admirer en limite<br />
de la réserve, ignorants de notre existence.<br />
La deuxième balle a sifflé à mes oreilles presque une heure après la première de la soirée.<br />
Elle a frappé le sac de sable que Petit-Ours s’apprêtait à venir déposer sur les autres.<br />
C’était comme ça depuis trois mois : l’assaut final ne venait pas, mais ils nous asticotaient<br />
par des tirs sporadiques, de jour comme de nuit. Surtout de nuit.<br />
On répondait de loin en loin avec des armes de faible portée dont les projectiles se<br />
perdaient dans le tuf du no man’s land.<br />
Ils avaient déclenché la grande bataille et leur peuple les suivrait. Le grand chef des<br />
forces du Mal l’avait dit il y a près de trente ans, Goering, combattu par nos pères au-delà<br />
du grand océan : Si les citoyens ne veulent pas la guerre – disait-il – il est pourtant facile,<br />
même pour une démocratie, de les y entrainer en inventant une fausse attaque, puis en<br />
dénonçant les pacifistes et enfin en exposant le pays à un danger potentiel.<br />
1. Devise du Dakota du sud.<br />
89
UNE ANNÉE À IMAGINER...<br />
Nous sommes le danger potentiel, les pacifistes sont traqués et dénoncés au sein des<br />
universités et la fausse attaque, c’est l’occupation par nous-mêmes de nos propres terres.<br />
On a pris les fusils devant nos tippis de carton-pâte et le visage pâle nous assiège<br />
depuis.<br />
Nous sommes là, une vingtaine de guerriers qui nous relayons, en jeans et exposant<br />
nos poitrines nues au feu des agents du FBI et des forces armées fédérales, renseignés par<br />
ces traitres de GOONs, ces chiens, ces foies jaunes. On les a vus à la jumelle porter de la<br />
viande séchée aux policiers et des colliers de perles de terre cuite et de plumes de vautour<br />
pour leurs femmes.<br />
En fait, rien n’a vraiment changé depuis le début de la fin, depuis le troc mortel du<br />
Mayflower et l’époque plus récente des accords avec Cochise : On leur donne notre sang<br />
et notre âme et eux, petit à petit, grignotent nos derniers territoires de chasse.<br />
Avant, c’était pour les peaux et les pâturages, puis ce fut pour l’or ou le tracé du<br />
chemin de fer ; désormais c’est pour les gisements de pétrole, le gaz...<br />
Une autre balle siffle, puis une autre. Et une autre, encore plus rapprochée. On a<br />
tous entendu qu’elles venaient de près celles-ci : pas de double détonation au départ et<br />
à l’arrivée des projectiles ; pas de tireur d’élite, embusqué à un kilomètre et jouant avec<br />
nos nerfs. Là, ils attaquent... Ils remontent la colline vers notre barrage !<br />
Petit-Ours est touché à l’épaule, John et Leo-Longue-Vue fuient en l’entraînant avec<br />
eux ; moi, je me couche, j’épaule et je tire : une, deux balles avec la Marlin 30.30, j’entends<br />
un « Ouch ! » plaintif tout près, je fais remonter une balle dans le magasin avec le<br />
levier et, en gardant la carabine à l’épaule, je me redresse, je tire encore, il tombe. Le type<br />
en noir tombe. J’actionne le levier, je vais tirer encore... Et, merde ! Je la vois.<br />
Je la vois, elle est accroupie, une main sur la carotide du type en noir allongé, alors<br />
que de l’autre elle tient un 357 chromé, luisant sous la lune et elle regarde alentour, scrutant<br />
l’ombre qui s’épaissit.<br />
« FREEDOM ! » j’ai crié, debout, les bras écartés, mon arme levée au-dessus de la<br />
tête puis j’ai détalé comme un lapin, courbé, espérant éviter les balles qui allaient pleuvoir<br />
sur mes épaules. Freedom, c’est ridicule, putain, je viens d’abattre un mec du FBI.<br />
***<br />
Paralysée, je n’ai pas pu esquisser le moindre geste, rendue sourde et muette au<br />
moment précis où nos regards se sont croisés. J’ai vu un corps ambré et musclé, collé<br />
au terrain, un puma des montagnes qui se faufilait entre les arbustes bas et rares. J’ai<br />
aperçu des membres tendus et élastiques jouant sous un jean étroit, un animal sauvage à la<br />
90
MISGINA. UNE HISTOIRE NATIVE<br />
poitrine glabre, des yeux de charbon étincelants qui m’ont dévisagée, jaugée et délaissée,<br />
dédaigneux.<br />
Un bref instant, la silhouette d’un ange combattant s’est découpée sur la lune rouge et<br />
pleine qui sortait, immense, avant la nuit.<br />
***<br />
Les blancs ne voient pas les rayons de la lune qui n’est pour eux qu’une inquiétude, le<br />
symptôme de l’ombre qui avance avalant tout sur son passage, un disque argenté sonnant<br />
l’heure des loups. Mais les loups sont nos amis, la lune, notre alliée. Elle, elle se tenait<br />
immobile sous la lune descendante, misgina, et Misgina serait son nom désormais.<br />
***<br />
Je me suis redressée lentement, tenant mollement mon revolver, oubliant où j’étais<br />
et pourquoi j’étais ici et, délaissant Felix couché à mes pieds, je me suis avancée de deux<br />
ou trois pas vers le barrage déserté.<br />
***<br />
En me retournant dans ma fuite, je l’ai aperçue debout, le regard perdu dans cette<br />
nuit qui s’avançait, étouffante et silencieuse.<br />
J’ai rengainé l’arme, il n’y avait plus personne, que moi et des questions.<br />
***<br />
- 2 -<br />
L’aube pointait sur les bad-lands et leur gris terne n’était en rien ravivé par le soleil qui<br />
s’élevait rapidement au-dessus de la ligne d’horizon. Aussi loin que portait mon regard, le<br />
gris n’était rompu que par quelques tâches jaunâtres disséminées sur le flanc des éminences<br />
de tuf qui se succédaient à l’infini vers l’est. La vision quotidienne de ces terres désolées<br />
exaltait le sentiment d’abandon de mon peuple et le trou noir du lac Oglala, où j’avais, dans<br />
la nuit, fait disparaitre la carabine, accentuait encore cette impression par effet de contraste.<br />
La baraque de Bâton-de-tonnerre, précaire refuge, dominait la petite communauté<br />
de cinq ou six familles réparties dans une vingtaine de taudis le long de la piste, en<br />
contrebas. De là, je vis arriver le cortège de voitures noires ballotées par les cahots en soulevant<br />
la poussière. Ils venaient me chercher et emporter avec moi l’âme de la résistance.<br />
91
UNE ANNÉE À IMAGINER...<br />
« Ils nous ont fait beaucoup de promesses, mais ils n’en ont jamais tenu qu’une : ils avaient<br />
promis de prendre notre terre et ils l’ont prise. » Ainsi parlait Red Cloud il y a près de cent<br />
années, en ces lieux mêmes, peut-être sur cette colline où je me tenais aujourd’hui et sa<br />
sentence était toujours d’actualité.<br />
***<br />
Bill a stoppé la Cadillac devant la première caravane. Il a arrêté les essuie-glaces qui<br />
chassaient la poussière du pare-brise en gros paquets jaunes et est sorti le premier en<br />
laissant le moteur tourner, se dirigeant droit vers une jeune femme assise sur une espèce<br />
de petit perron surélevé devant sa bicoque ; derrière lui, les portières ont claqué et je suis<br />
sortie à mon tour dans la chaleur suffocante. L’indienne s’est levée, a fait comme pour<br />
rentrer, muette et les yeux baissés, mais un agent l’a vivement attrapée par le bras, l’obligeant<br />
à se rasseoir. Puis, l’arme tenue à deux mains, il a défoncé la porte d’un coup de<br />
pied, pour permettre aux collègues de s’engouffrer dans la pièce sombre. Les évènements<br />
du soir précédent s’étalaient déjà dans les journaux du matin : « Trois natives, terroristes<br />
marginaux, tendent une embuscade à des enquêteurs du FBI : un blessé », et leurs titres<br />
justifiaient par avance l’emportement de mes collègues.<br />
Nous avons fouillé chaque cahute, chaque bungalow défraichi. Nous n’avons rien<br />
trouvé. Bill a mis un coup de pied à une carcasse de vélo d’enfant, il a boitillé jusqu’à<br />
notre voiture.<br />
***<br />
Ils sont restés une heure tout au plus, visitant les familles les unes après les autres.<br />
Je pouvais les voir mais eux ne me voyaient pas ; je pense qu’ils ne pouvaient même pas<br />
imaginer qu’une habitation était encore plus mal placée, plus petite et branlante que celles<br />
dont ils enfonçaient les portes de contreplaqué...<br />
Ils savaient qu’on avait tous décampé vers le nord, et au nord il n’y avait finalement<br />
que peu de hameaux. La même opération devait se dérouler à Wolf Hound en ce moment.<br />
Je l’ai vue elle, un peu à la traine, le colt à la main, belle dans son tailleur noir, mais<br />
frêle aussi et fragile, malgré l’énorme arme de service chromée. Elle a soudain levé les<br />
yeux vers mon refuge invisible de planches mal jointes et de bâches grises comme la terre<br />
et est restée plantée là, à fixer la colline.<br />
Puis ils sont partis. Bâton-de-tonnerre est remonté tout de suite après leur départ :<br />
« Ils ne savent pas que c’est toi, Akecheta ; ils n’ont aucune preuve ni aucune piste d’aucune<br />
sorte... et j’ai une très bonne nouvelle : le policier n’est pas mort !<br />
– Merci grand-père, je descends récupérer la voiture et je rentre à Pine Ridge.<br />
– Sois prudent tout de même, fils ; évite de te mettre en avant. »<br />
92
Fulvio Caccia<br />
Pour une littérature<br />
éclectique 1<br />
La littérature à l’heure de sa mondialisation<br />
Que peut la littérature face aux replis identitaires qui risquent d’aspirer la France et<br />
l’Europe ? Est-elle simplement un baromètre de nos inclinations centripètes ou centrifuges ?<br />
Le sismographe de nos peurs et de nos espoirs ? Que dit-elle de nous, de nos échecs et<br />
des seuils encore à franchir au moment où la globalisation financière s’épuise et met en<br />
danger l’équilibre écologique de la planète ? Il ne s’agit pas ici, vous l’aurez compris, de faire<br />
de la littérature le porte-étendard d’une nouvelle cause à défendre mais de rendre enfin<br />
visible les frontières du territoire qui n’a jamais cessé d’être le sien : celles de la condition<br />
humaine. Ces frontières ne sont pas nationales ; elles ne l’ont jamais été d’ailleurs. « La littérature<br />
nationale, affirmait déjà Goethe au début du xix e siècle, ne représente plus grandchose<br />
aujourd’hui, nous entrons dans l’ère de la littérature mondiale (Die Weltliteratur)<br />
et il appartient à chacun d’entre nous d’en accélérer cette évolution 2 ». Cinq siècles plus<br />
tôt, un autre fondateur de « littérature nationale » ne disait pas autre chose lorsqu’il s’est<br />
mis à la recherche « d’une langue commune à toutes les cités sans que celle-ci n’appartienne<br />
à aucune ». Cette langue de la poésie, l’italien, Dante devait la forger à partir du meilleur<br />
des langues populaires (vulgaires) parlées et écrites alors dans la péninsule.<br />
Il n’est pas le lieu ici de développer le long processus par lequel une langue s’attache<br />
à un territoire et devient nationale. Mentionnons néanmoins qu’en devenant d’abord<br />
langue de droit puis langue de lettres, le français servira de modèle aux autres sociétés en<br />
proposant une nouvelle forme d’État qui la contient et qui la détermine : l’État- nation.<br />
Les Lumières avec en poupe l’Histoire en tant que discipline d’interprétation de la tradition,<br />
allaient faire le reste. La France et le Vieux continent se verront propulsés dans la<br />
1. Cette contribution a été publiée sur le site de l’association Linguafranca présidée par l’auteur : www.<br />
linguafrancaonline.org.<br />
2. Milan Kundera, Le Rideau, Paris, Gallimard, 2005, p. 50.<br />
263
UNE ANNÉE À RÉFLÉCHIR<br />
modernité avec comme conséquence la dissémination de leurs langues dans le reste du<br />
monde. Cela n’a pas été sans conséquence.<br />
Aujourd’hui encore la réaction à cet héritage colonial est telle qu’elle sert de référence<br />
pour penser une alternative à la mondialisation. Tout se passe comme si la langue du colon<br />
qui naguère avait été détournée pour s’émanciper des représentations coloniales, pouvait<br />
également redéfinir un autre rapport au monde à l’heure de la numérisation. C’est faire là<br />
une grave erreur de perspective. Pourquoi ? Parce que la mondialisation financière n’est plus<br />
du ressort politique comme ce fut le cas pour la colonisation mais dépend de l’économie ;<br />
elle n’est plus déterminée par des États (même si certains d’entre eux comme les États-Unis<br />
y exercent un certain rôle voire un rôle certain) mais bien par des flux financiers dont la<br />
régulation ou la dérégulation se fait dans un nouvel espace devenu transnational et par<br />
le biais d’un nouveau langage : le langage numérique. Cet espace fonctionne comme un<br />
permuteur mondialisé qui ne possède plus de frontière, ni symbolique ni juridique car le<br />
langage qu’il utilise n’est plus « humain » : c’est un langage-machine.<br />
Loin de nous l’idée d’alimenter le scénario de science-fiction où notre destin serait<br />
contrôlé par des robots, ce qui nous importe c’est de savoir comment la littérature peut<br />
incarner le nécessaire contre-poids symbolique à l’imaginaire débridé qu’induit l’omniprésence<br />
de ce langage-machine. Le surgissement d’une « world literature » a fait un moment<br />
écran au sens propre et figuré pour nous distraire de cette mission. « C’est ainsi que l’on voit<br />
apparaître, disait déjà Bourdieu en 2001, des productions culturelles en simili, qui peuvent<br />
aller jusqu’à mimer les recherches de l’avant-garde toute en jouant des ressorts les plus traditionnels<br />
des productions commerciales et qui, du fait de leur ambiguïté, peuvent tromper<br />
les critiques et les consommateurs à prétentions modernistes grâce à un effet d’allodoxia ».<br />
Cette ambiguïté constitue en effet le terreau du populisme et de sa critique antisystème<br />
de droite comme de gauche. Pour la lever, la littérature se doit de jouer son rôle.<br />
Pourquoi ? Parce qu’elle est le lieu par excellence de l’expression de la révolte, le réceptacle<br />
où la conscience individuelle de l’auteur entre en résonance avec celle du lecteur pour<br />
contribuer à créer l’espace public. Car cet espace est celui du langage, c’est celui de la<br />
délibération où se forme le goût, les représentations mais aussi les opinions. C’est ensuite<br />
que celles-ci sont traduites en décisions politiques.<br />
Depuis toujours les pouvoirs ont voulu abolir cet espace pour faire de l’exécution<br />
un simple stimulus pavlovien, soumis au commandement indiscuté et indiscutable : une<br />
servitude volontaire intériorisée par chacun. Voilà pourquoi le lecteur constitue aussi le<br />
premier des citoyens, non pas que son savoir lui donne plus de courage, tant s’en faut,<br />
mais la lecture peut lui révéler son intériorité, prendre conscience que sa singularité est<br />
partagée. Le roman Fahrenheit 451 de Ray Bradbury l’illustre éloquemment.<br />
Or cette communauté de citoyens que le lecteur forme avec l’auteur n’a pas de<br />
demeure assignée. Cette communauté est virtuelle et recoupe la république des lettres<br />
à laquelle Goethe fait allusion. Mais que pèse aujourd’hui cette communauté ? Peut-elle<br />
264
Louis Reynier<br />
Mais peut-être<br />
qu’un jour...<br />
Mais peut-être qu’un jour<br />
Je reverrai la mer<br />
Les vagues bleues et les bateaux<br />
Dans le golfe de Porto-Vecchio...<br />
C’est la chanson que Papa chantait l’hiver, quand il avait le mal du pays. Il la<br />
chantonnait sous la douche, dans la maison, dans la voiture. Parfois il sifflotait le refrain,<br />
simplement. C’est une chanson de son pays qui parle de l’exil, loin de la Corse natale.<br />
Papa survivait à Paris. Il travaillait à la RATP. Il conduisait des métros. Il disait<br />
qu’il passait tout son temps sous la terre, comme un rat. Un rat d’égout, un topu di<br />
cunduttu.<br />
Et ce n’est que l’été, en vacances au village, en Corse, qu’il vivait vraiment. Ici,<br />
disait-il, il y a du soleil, de la lumière, de l’air pur.<br />
Ah ! Papa, heureusement que tu ne peux pas nous voir maintenant !<br />
Les scientifiques nous avaient pourtant prévenus : pollution, effet de serre, réchauffement<br />
climatique, trou de la couche d’ozone, déforestation, surexploitation, crises, théorie<br />
des dominos, effondrement... Mais nos dirigeants étaient optimistes : « Ne vous en faites<br />
pas, on trouvera des solutions. On a toujours trouvé des solutions. On ne va pas retourner<br />
à la lampe à huile et vivre comme des Amishs ».<br />
Un peu comme ce gars qui tombe d’un gratte-ciel et qui dit : « jusque-là, ça va ! »<br />
Mais on a fini par atterrir : températures invivables, virus, radiations...<br />
La vie sur terre n’est plus possible. On a trouvé une solution : nous vivons tous sous<br />
la terre. Dans des tunnels, des souterrains. On ne vit pas comme des Amishs, non : on<br />
vit comme des rats. Je suis devenu moi aussi un rat d’égout, un topu di cunduttu comme<br />
disait Papa.<br />
283
Table des matières<br />
Mais qui est donc l’auteur ? ..................................................................................................... 7<br />
Une année à rêver... (poésie) ........................................................................................ 9<br />
Dominique Appietto<br />
Donnez-nous la clef ....................................................................................................... 11<br />
Que la nuit vienne .......................................................................................................... 12<br />
Julien Bal<br />
Parade Turin Vélo Ciel .................................................................................................. 14<br />
Pascale Barthélemy<br />
Voce Zitelline ................................................................................................................... 22<br />
Marie-Dominique Bartoli<br />
Poème d’Octobre ............................................................................................................. 24<br />
Guidu Benigni<br />
Spentu è pientu ............................................................................................................... 25<br />
U gnognu .......................................................................................................................... 26<br />
Lina Biancarelli<br />
Si j’avais eu les mots ....................................................................................................... 27<br />
Frères ................................................................................................................................. 28<br />
Michel Bouchy<br />
À je nous ........................................................................................................................... 29<br />
Victor Cabras<br />
Nimu .................................................................................................................................. 30<br />
Cathy Campana<br />
Umanità ............................................................................................................................ 31<br />
Ciucciarellu ...................................................................................................................... 31<br />
Raphaël Cavallero<br />
Avance d’un pas ............................................................................................................. 33<br />
Pierrot ................................................................................................................................ 34<br />
Besoin vital ....................................................................................................................... 35<br />
337
DÉCAMÉRON <strong>2021</strong><br />
Ghjuvanni Dal Colletto<br />
U Primu sguardu ............................................................................................................ 36<br />
Felicità ............................................................................................................................... 37<br />
Martin Dinkov<br />
Mon chat .......................................................................................................................... 38<br />
Bertrand Ducreux<br />
Un drôle de rêve .............................................................................................................. 39<br />
Kathy Ferrari<br />
Celui qui ............................................................................................................................ 41<br />
Florian Galinat<br />
Les temps oubliés ............................................................................................................ 43<br />
Retour ................................................................................................................................ 43<br />
Après la pluie ! ................................................................................................................. 44<br />
Ghjambattista Giacomoni<br />
Vitaè ................................................................................................................................... 45<br />
Jean-Michel Guiart<br />
I. Réflexions ordinaires ................................................................................................. 47<br />
II. Triste asile .................................................................................................................... 48<br />
III. Adversité .................................................................................................................... 49<br />
Emmanuelle Le Baler-Ferrandi<br />
Dialogue ininterrompu entre l’Histoire et la Nation ............................................. 50<br />
Nicolas Lopes<br />
Une prison à ciel ouvert ................................................................................................ 52<br />
Poème ................................................................................................................................ 54<br />
Claire Loyon<br />
Laisse-moi te dire ............................................................................................................ 56<br />
Être... .................................................................................................................................. 57<br />
Et ressentir... ..................................................................................................................... 58<br />
Francesco Macciò<br />
da Relegatio ...................................................................................................................... 59<br />
Relegatio ........................................................................................................................... 60<br />
Agnès Marin<br />
La première pousse... ..................................................................................................... 61<br />
Poème ................................................................................................................................ 61<br />
338
TABLE DES MATIÈRES<br />
Patricia Meunier<br />
Les villageoises ................................................................................................................ 63<br />
Les fêtes au village ......................................................................................................... 63<br />
Chanson de village ......................................................................................................... 64<br />
La chanson de l’aimée .................................................................................................... 64<br />
Les vœux naïfs ............................................................................................................... 65<br />
Le bain ............................................................................................................................... 65<br />
Juliette Paoli<br />
L’ombre des jours ou les fantômes silencieux ......................................................... 66<br />
Elisabeta Petrescu<br />
Des nouvelles d’Homo Bérenger ................................................................................ 67<br />
Antoine Pietri<br />
Poèmes de l’ombre .......................................................................................................... 69<br />
Nadia Saadi<br />
Temps Fort versus Temps Mort ................................................................................ 71<br />
Surprise ............................................................................................................................. 71<br />
Bienvenue ......................................................................................................................... 72<br />
Éloge ................................................................................................................................... 72<br />
Merveille ........................................................................................................................... 72<br />
Fanfare .............................................................................................................................. 72<br />
Nicole Santarelli<br />
Le désert de mon âme. Déserts de nos âmes ........................................................... 73<br />
Yannick Stara<br />
Instant présent ................................................................................................................ 74<br />
Sandrine Tenneroni<br />
Haikus d’hiver. Portrait du silence ............................................................................. 75<br />
Liliane Vaillant<br />
La morte saison ............................................................................................................... 77<br />
Novembre ........................................................................................................................ 78<br />
Damien Valesan<br />
Divagations ...................................................................................................................... 79<br />
Mita Vostok<br />
Musée in situ .................................................................................................................... 84<br />
339
DÉCAMÉRON <strong>2021</strong><br />
Une année à imaginer... (nouvelles – théâtre) ....................................................... 87<br />
Jean-Pierre Arrio<br />
Misgina. Une histoire native ........................................................................................ 89<br />
Francesco Basso<br />
Je t’aime, Papa ................................................................................................................. 99<br />
Marielle Clementi<br />
Comme ils disent... .......................................................................................................... 103<br />
Paul-Antoine Colombani<br />
Lettres de Liège ................................................................................................................ 111<br />
Dernière lettre de Liège ................................................................................................. 112<br />
Paul Dalmas-Alfonsi<br />
Au bord de la mer, l’été .................................................................................................. 113<br />
Anne-Marie Franceschini<br />
Le jour des rires<br />
et de l’oubli ........................................................................................................................ 117<br />
Christiane Guidoni<br />
Le temps de la Saint-Jean ............................................................................................. 118<br />
Niellu Leca<br />
Les arbres .......................................................................................................................... 120<br />
Pierre Lieutaud<br />
Les Âmes en balade ........................................................................................................ 123<br />
Cybermonde, manipulation et fin d’un monde ...................................................... 126<br />
Cambianu i Guvernatori .............................................................................................. 130<br />
Olivier Maurizi<br />
In tutos veritas ................................................................................................................ 132<br />
Paul Milleliri<br />
La chute de l’Aigle ........................................................................................................... 140<br />
Jacques Mondoloni<br />
Le retour de l’astronaute ............................................................................................... 144<br />
Marie-Catherine Raffalli<br />
Des hommes au théâtre d’Epomanduodurum ....................................................... 147<br />
340
TABLE DES MATIÈRES<br />
Yves Rebouillat<br />
Mortel oubli ? ................................................................................................................... 151<br />
Privé d’exil ........................................................................................................................ 154<br />
France Sampieri<br />
La peste ............................................................................................................................. 156<br />
Nicole Santarelli<br />
La Toile .............................................................................................................................. 160<br />
Jean-Thierry Tanakas<br />
Dans la jungle .................................................................................................................. 166<br />
Anna de Tavera<br />
Le Miroir. Calvi, rue de la Marine .............................................................................. 168<br />
Jean-Louis Tourné<br />
Le jour où j’ai acheté une île ........................................................................................ 175<br />
Pablo Trevisi<br />
J’appelle ma mère... ........................................................................................................ 180<br />
Francis Zamponi<br />
U Missiavu ....................................................................................................................... 186<br />
Marie-Catherine Raffalli<br />
La rencontre ..................................................................................................................... 194<br />
K<br />
Vol au-dessus d’un nid sans silence .......................................................................... 201<br />
Une année à (se) raconter (récits) ............................................................................ 209<br />
Marianghjula Antonetti-Orsoni<br />
Mammò Anghjulella ..................................................................................................... 211<br />
Dumenicu Bighelli<br />
Natali in paesi tempi fà ................................................................................................. 214<br />
Carine Bonnel<br />
Les parapluies (introduction) ...................................................................................... 216<br />
À table ................................................................................................................................ 217<br />
341
DÉCAMÉRON <strong>2021</strong><br />
Jean-Michel Casanova<br />
Antone Rossi in tempi di guerra ................................................................................. 220<br />
Florence Deminati<br />
Fracta sed invicta ........................................................................................................... 225<br />
Bertrand Ducreux<br />
Lettre à Holden ............................................................................................................... 227<br />
Martine Ferrari<br />
Avenue du Printemps ................................................................................................... 230<br />
Jean-Pierre Fleury<br />
L’Âme des choses ............................................................................................................ 231<br />
Séverine Gillet<br />
Re-naissance .................................................................................................................... 235<br />
Sacha Longau<br />
Mémoires d’une jeune ville rangée ............................................................................ 236<br />
Jocelyne Normand<br />
Elles étaient deux sœurs ............................................................................................... 238<br />
Pierre Pasqualini<br />
Une vie parmi les autres ............................................................................................... 239<br />
Jean-Louis Pieraggi<br />
Rencontre avec l’ange .................................................................................................... 248<br />
Antoine Tranchet<br />
Dégénérescence programmée ..................................................................................... 251<br />
Dominique Taddei<br />
Prisonniers de guerre fiumorbacci ............................................................................ 253<br />
Une année à réfléchir (essais) .................................................................................... 261<br />
Fulvio Caccia<br />
Pour une littérature éclectique .................................................................................... 263<br />
Jean-Pierre Fleury<br />
Arménie, juin 1915, novembre 2020 ......................................................................... 267<br />
342
TABLE DES MATIÈRES<br />
Barbara Panelli<br />
Yeux ................................................................................................................................... 270<br />
Gaston Pietri<br />
Una parabola ................................................................................................................... 272<br />
Anne Papalia & Mita Vostock<br />
Charbonatures ................................................................................................................ 273<br />
François-Xavier Renucci<br />
Divine Comédie dans la trame des jours .................................................................. 276<br />
Renata<br />
De quoi seront faits nos lendemains ? ....................................................................... 280<br />
Louis Reynier<br />
Mais peut-être qu’un jour... ......................................................................................... 283<br />
Le néodécaméron, la relève ..................................................................................... 285<br />
Océane Ottavi<br />
Mercredi 17 février, 22 h 30 ........................................................................................ 287<br />
Maria Luna Aillaud<br />
Saisons ............................................................................................................................... 289<br />
Répertoire des textes publiés ............................................................................................. 291<br />
Les textes originaux ............................................................................................................... 292<br />
Les projets partenaires .......................................................................................................... 314<br />
Romans ........................................................................................................................................ 318<br />
Action solidaire : Écrire pour Jean-Pierre Santini ..................................................... 321<br />
Les thèmes .................................................................................................................................. 334