Catalogue Than Sok "Les Formes de l'Eau"
Nous sommes très heureux de présenter ce mois-ci une exposition consacrée à l'artiste Cambodgien Than Sok intitulée "Les Formes de l'Eau" à la Galerie Lee , et dont la commissaire est Erin Gleeson.
C'est la première fois que cet artiste cambodgien majeur expose en France. Nous montrerons une série de compositions "all-over" à l'acrylique présentant des motifs répétés sur toute la toile qui suggèrent l'eau sous tous ses aspects. Le titre de la série fait référence au Kbach, l'art traditionnel khmer de l'ornementation décorative, transformé par Sok en une méditation sur la nature et sa possible destruction.
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3 - 26 février 2022
Nous sommes très heureux de présenter ce mois-ci une exposition consacrée à l'artiste Cambodgien Than Sok intitulée "Les Formes de l'Eau" à la Galerie Lee , et dont la commissaire est Erin Gleeson.
C'est la première fois que cet artiste cambodgien majeur expose en France. Nous montrerons une série de compositions "all-over" à l'acrylique présentant des motifs répétés sur toute la toile qui suggèrent l'eau sous tous ses aspects. Le titre de la série fait référence au Kbach, l'art traditionnel khmer de l'ornementation décorative, transformé par Sok en une méditation sur la nature et sa possible destruction.
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Les peintures de la forme de l’eau tirent donc leur inspiration de l’observationdes représentations de l’eau dans la Pagode d’argent du Palais Royal àPhnom Penh et des promenades de Sok dans les rivières. Erin Gleeson , lacuratrice de notre exposition, souligne l’importance du passage de Sok àl’École des beaux-arts Reyum située à Phnom Penh et qui a fermé ses portesen 2007. Sok, en plus de ses cours de dessins et d’art contemporain, a suiviun enseignement dédié à l’art du Kbach. Erin Gleeson relate alors qu’une desprofesseures de Sok, Mme Saree, remarquait que les représentations de l’eaudans l’artisanat contemporain cambodgien demeuraient figées et ne faisaientque reproduire les images ancestrales sans aucun renouvellement. Elle aalors encouragé ses étudiants à innover en matière de dessin d’ornementsdécoratifs, leur conseillant de se fier à l’observation et à l’expérience, pourmieux capturer les variations de l’eau, élément vital et porteur de promessesesthétiques. Des années plus tard, Sok réalise les vœux de sa professeure :il renouvelle la représentation traditionnelle de l’eau, en l’inscrivant dans sespropres recherches artistiques.Batia Sarem est donc heureuse de présenter en France les peintures decet artiste majeur, dont l’impact dépasse le contexte cambodgien. Parcequ’il puise dans ses observations, son éducation artistique et la tradition duCambodge, l’art de Sok atteint une forme de synthèse fascinante. On sentà quel point Sok réfléchit sur la représentation, les images. Dès lors, il utiliseles divers mediums disponibles – installation, sculpture, dessin et ici peinture– selon qu’ils servent son propos. Cette relation personnelle à la matérialitéde l’image lui permet de restituer la présence des choses, tout en parvenantà mettre en avant leur précarité. Cette mise en forme de la matérialité estpour lui la seule manière possible de relater la spiritualité. Sok propose donc,dans chacune de ses œuvres, une réinterprétation audacieuse de la traditioncambodgienne, sa démarche étant toujours ouverte à l’interprétation et d’unebouleversante économie de moyens. C’est à découvrir cet artiste irréductibleà une analyse univoque que Batia Sarem vous invite aujourd’hui.Yves ZlotowskiJanvier 20223Erin Gleeson, Introductory Notes on Kbach Teuk Painting by Than Sok, 2020.9
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Les peintures de la forme de l’eau tirent donc leur inspiration de l’observation
des représentations de l’eau dans la Pagode d’argent du Palais Royal à
Phnom Penh et des promenades de Sok dans les rivières. Erin Gleeson , la
curatrice de notre exposition, souligne l’importance du passage de Sok à
l’École des beaux-arts Reyum située à Phnom Penh et qui a fermé ses portes
en 2007. Sok, en plus de ses cours de dessins et d’art contemporain, a suivi
un enseignement dédié à l’art du Kbach. Erin Gleeson relate alors qu’une des
professeures de Sok, Mme Saree, remarquait que les représentations de l’eau
dans l’artisanat contemporain cambodgien demeuraient figées et ne faisaient
que reproduire les images ancestrales sans aucun renouvellement. Elle a
alors encouragé ses étudiants à innover en matière de dessin d’ornements
décoratifs, leur conseillant de se fier à l’observation et à l’expérience, pour
mieux capturer les variations de l’eau, élément vital et porteur de promesses
esthétiques. Des années plus tard, Sok réalise les vœux de sa professeure :
il renouvelle la représentation traditionnelle de l’eau, en l’inscrivant dans ses
propres recherches artistiques.
Batia Sarem est donc heureuse de présenter en France les peintures de
cet artiste majeur, dont l’impact dépasse le contexte cambodgien. Parce
qu’il puise dans ses observations, son éducation artistique et la tradition du
Cambodge, l’art de Sok atteint une forme de synthèse fascinante. On sent
à quel point Sok réfléchit sur la représentation, les images. Dès lors, il utilise
les divers mediums disponibles – installation, sculpture, dessin et ici peinture
– selon qu’ils servent son propos. Cette relation personnelle à la matérialité
de l’image lui permet de restituer la présence des choses, tout en parvenant
à mettre en avant leur précarité. Cette mise en forme de la matérialité est
pour lui la seule manière possible de relater la spiritualité. Sok propose donc,
dans chacune de ses œuvres, une réinterprétation audacieuse de la tradition
cambodgienne, sa démarche étant toujours ouverte à l’interprétation et d’une
bouleversante économie de moyens. C’est à découvrir cet artiste irréductible
à une analyse univoque que Batia Sarem vous invite aujourd’hui.
Yves Zlotowski
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Erin Gleeson, Introductory Notes on Kbach Teuk Painting by Than Sok, 2020.
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