02.11.2021 Views

Spectrum_05_2021

  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

DOSSIER

Texte Yvan Pierri

Photo Yvan Pierri

«On sort ce soir ?»

Fribourg n’est, dans l'inconscient collectif, pas synonyme

de vie nocturne intense, même aux yeux des

Fribourgeois·e·s. Mais cette vision est-elle en accord avec

la réalité ?

les associations féministes et les sécuritas

vont avoir une vision différente de ce qu’est

la sécurité. Notre défi a été de considérer

les apports de chacun.» Pour ce faire, un

document de synthèse a été rédigé afin de

dresser les priorités identifiées par les participant·e·s

et proposer des pistes d’action

pour exécuter les idées discutées. Un exercice

dont s'acquitte le comité de pilotage au

sein des Assises.

La vie nocturne reprend à Fribourg

orsque l’on évoque la vie nocturne en

L Suisse, Fribourg est rarement la première

ville qui vient immédiatement à l’esprit.

Pourtant, la capitale du canton n’est pas

avare en propositions culturelles variées.

L’office du tourisme référencie ainsi 13 clubs

et bars et pas moins de 71 restaurants, sans

compter les salles de spectacle et les galeries

d’exposition. Si le dynamisme et la vitalité de

l’offre culturelle fribourgeoise ne font donc

pas de doute, les raisons de cette relative indifférence

sont à chercher, selon Régis Bürki,

responsable de la vie culturelle à l’AGEF,

dans un manque de valorisation et d’accessibilité

: «Il n’y a quasiment pas de bus la nuit,

les taxis coûtent cher en plus d’en effrayer

certain·e·s et il n’y a pas vraiment de pistes

cyclables non plus. La vie culturelle est là,

on n’arrive juste pas à y accéder. Toute cette

offre incroyable et diverse reste limitée

aux gens de Fribourg. Ce n’est pas une ville

comme Lausanne qui attire des gens de

l’extérieur.»

Réorganiser la vie nocturne

C’est probablement un constat similaire qui

a motivé la préfecture de la Sarine à ouvrir

les Assises de la Vie nocturne. Le but du

projet lancé le 23 mars 2021 est de convier

tous les acteur·rice·s de la vie nocturne fribourgeoise

afin de discuter des possibilités

d’amélioration et de valorisation du dispositif

actuel. Régis, dont le rôle à l’AGEF consiste

à mettre en contact la vie estudiantine

avec l’offre culturelle de la ville, s’est rendu

aux 5 soirées des Assises. Il témoigne : «Il y

avait 50 à 60 personnes. C’est un échantillon

très large qui va des tenancier·ère·s de bar

aux représentants de la police cantonale, en

passant par les associations de prévention

et les sécuritas.»

Organisées autour de plusieurs axes thématiques,

les soirées des Assises ont donné

lieu à une effervescence d’idées. Des thèmes

comme les horaires d’ouverture, la prévention

en milieu festif, les mesures de sécurité

ou encore la mobilité ont été discutés :

« Les dialogues étaient très intéressants car

il y avait toujours plusieurs points de vue

différents pour un aspect précis de la vie

nocturne», décrit Régis avant de continuer

« Ce qui est compliqué, c’est qu’une idée en

amène toujours une autre. Typiquement,

Les Assises et la jeunesse

Si la vie nocturne a sans aucun doute été

l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie

de Covid-19, son activité repart de

plus belle. La jeunesse joue un rôle-clé dans

cette reprise. Représentant le quart de la

population fribourgeoise, la population estudiantine

constitue l’un des plus gros blocs

de clientèles des clubs et des bars de la ville:

«Je pense qu’il est vraiment important qu’il

y ait une partie estudiantine au comité de

pilotage des Assises», estime Régis avant

de continuer «les tenancier·ère·s de bars en

particulier sont à l’écoute de la jeunesse et

c’est particulièrement agréable.»

En attendant la prochaine réunion du comité

de pilotage, Régis Bürki partage ses es poirs

pour l’avenir: «Je souhaite vraiment que la

vie nocturne fribourgeoise soit plus inclusive.

J’aimerais que personne n’ait plus peur

d’aller en soirée, qu’il y ait le moins de harcèlement

possible. Je voudrais également faciliter

l’accès à ces fêtes, que le plus de monde

possible puisse venir, même quand on vit au

fond de la campagne fribourgeoise.»

Il ne reste maintenant plus qu’à voir à quel

point les efforts mobilisés par les Assises de

la Vie nocturne porteront leurs fruits et si

Fribourg sortira enfin de son image de ville

«où il ne se passe rien» pour pouvoir à terme

bénéficier de l’aura culturelle qu’elle mérite. P

11.21

spectrum

21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!