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LES PENSÉES DE...

Illustrations Lukas Lauener

Es wird Nacht und

wir erwachen zum

Leben

Text Ella Lory

Der Tag wird zur Nacht und die Nacht zum Tag. Es wird Nacht und wir erwachen

zum Leben. Wir sind jung und wir sind Student*innen. Es klingt erfrischend und

aufregend, das ist es auch. Was es aber auch ist: Anstrengend. Ohne Schlaf weiterzugehen,

am Morgen wieder aufzustehen und in die Vorlesung zu sitzen. Dort soll man

sich noch konzentrieren können. So holt man tags darauf etwas Schlaf nach, geht

früher zu Bett und ruht sich aus. Doch nach acht Stunden Schlaf folgt schon bald

ein erneuter Abfall auf drei, bevor der Schlaf wieder auf sechs Stunden ansteigt. Das

ist alles andere als ideal, doch wenn der Tag zur Nacht und die Nacht zum Tag wird

und man dazwischen hin und her wandelt, braucht es seine Zeit, bis man sich wieder

einpendelt. Denn es wird Nacht und wir erwachen zum Leben. Wir sind jung und

wir sind Student*innen.

Avons-nous tué

Dieu ou la nuit

métaphysique

Texte Joan Laissue

« Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler,

nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré

et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. »

Nietzsche, le Gai Savoir

Avec Nietzsche, la mort symbolique du fétiche Divin amène l’humanité à l’état de

manumission existentielle. La mort de Dieu fût la condition nécessaire pour voir

l’individu tendre vers ce qu’il n’a jamais été avant cela, un au-delà de lui-même. Un

homme qui affirme premièrement sa condition et qui réaffirme également la fragilité de son ontologie. Le surhomme n’est plus ce que Nietzsche

appelait : « un halluciné de l’arrière-monde ». Il nie alors la transcendance, le dualisme du corps et de l’âme, l’au-delà du perceptible

auquel l’homme de foi vouait sa croyance. C’est l’avènement du nihilisme héroïque et passif, de l’immanence, la négation absolue de toute

les anciennes valeurs morales et transcendantes. L’homme accepte sa condition, recrée une éthique positive et adopte une lucidité stoïque

sur le non-sens de son existence. Mais Nietzsche avait-il seulement pensé à ce que l’on appelle aujourd’hui les pseudos-religions, reflets de

l’ère post-moderne ? Tous les systèmes de croyances ne se basant en rien sur une réalité matérielle, empirique et pragmatique. Bon nombre

de ces paradigmes, avouant une réalité qui dépasse les perceptions humaines ou une réalité « cachée » (Médecine alternative, Astrologie,

Lithothérapie, Homéopathie, théorie du complot, superstitions…), semblent adopter les mêmes logiques que les religions, des post-vérités

nouvellement constituées et synthétisées.

« L’homme a détruit l’église pour en bâtir d’autres » disait Albert Camus, les fétiches des hommes n'ont donc que de bien transitionnelles

apparences. Donc, permettons-nous d’être, à l’opposé de Nietzsche, plus prudent·e·s sur l’affirmation de la mort de Dieu et du paradigme

religieux. Avons-nous réellement tué Dieu ?

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