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UNIPOLITIQUE

Texte Alison Eugénie Bender

Photo Alison Eugénie Bender

Entretien avec l’ancien doyen, le

Prof. Christian Bochet

L’élection du prochain doyen ou de la prochaine doyenne

de la Faculté des Sciences et Médecine approchant

à grand pas, nous vous proposons un entretien avec

l’ancien doyen, le Prof. Christian Bochet.

rof. Christian Bochet est chargé avec le

P seul autre ancien doyen de la Faculté des

Sciences et Médecine, le Prof. Rolf Ingold,

d’organiser le processus d’élection au sein du

Conseil de Faculté, pour qu’elle se déroule

dans les meilleures conditions possibles. Il

nous explique comment s’articule la recherche

des candidat·e·s et nous partage son expérience

passée au sein du Décanat.

Quel est le profil spécifique que vous

recherchez ?

Il faut que ça soit quelqu’un qui ait quand

même une certaine expérience dans l’Université,

parce que c’est une chose d’avoir de

très bonnes idées, mais il faut savoir comment

le système fonctionne pour pouvoir

les appliquer.

Cela veut aussi dire, du point de vue du caractère,

que l’on veut des gens qui ont le sens

de l’écoute et de la négociation. Il·elle doit

avoir beaucoup d’empathie pour toute la Faculté

et donc une personnalité fédératrice

plutôt qu’une personnalité clivante qui va

semer le chaos dans la Faculté.

Quels sont les points essentiels de votre

recherche ?

On a suivi trois pistes principales. D’abord

la considération du genre, qui est très importante

pour nous et pour la Faculté, donc

on a activement pris contact avec toutes les

professeures femmes de la Faculté, indépendamment

de l’ancienneté ou de l’expérience.

C’était un groupe cible qu’on a directement

identifié.

Ensuite on a fait diffuser l’information : on a

contacté tout·e·s les président·e·s de département

pour qu’ils·elles sondent leur propre

département, car on ne veut pas que ça soit

un processus où on va chercher des copains

et où on écarte des personnes motivées.

Et puis la troisième voie, c’est d’également

contacter de façon active des gens qui, de

par leur ancienne position, auraient les

bonnes compétences ; ça veut dire des ancien·ne·s

vice-doyen·ne·s, des vice-recteurs·rices

ou des président·e·s du corps professoral,

donc des gens qui connaissent très bien

le fonctionnement de la maison.

Est-ce un poste facile à pourvoir ?

Non, c’est relativement difficile. C’est-à-dire

que dans un appel complétement libre

en disant « bon bah voilà jusqu’à telle date

que ceux qui sont intéressés s’annoncent

», personne ne s’annonce. Ça ne veut pas

forcément dire que personne n’est intéressé

; il y a toujours une petite réticence à se

mettre en avant – c’est très suisse – et donc

il faut un petit coup de pouce. Cela dit, l’investissement

personnel de celui ou celle qui

est élu·e n’est pas négligeable. Alors même

si c’est une tâche qui, de mon point de vue,

est satisfaisante, c’est clair que ça représente

beaucoup de travail qui vient s’additionner à

la charge habituelle. Mais ça permet aussi de

dégraisser le pool de candidat·e·s et d’avoir

vraiment des gens pour qui le bien de la Faculté

est véritablement une priorité.

Que vous a apporté votre expérience

en tant que doyen ?

Ça m’a montré que le·a doyen·ne a la possibilité

de faire changer les choses, pas forcément

par des mesures spectaculaires, mais

dans chacune des décisions qu’il·elle prend :

dans les commissions d’appel pour les nouveaux·elles

professeur·e·s ou dans l’arbitrage

des conflits avec les étudiant·e·s par exemple.

Par sa vision générale de l’Université et

par son sens de l’équité, le doyen ou la doyenne

arrive à imposer quelque chose dans

la Faculté. Il y a une possibilité d’agir, qui va

bien au-delà de la gestion des débats et la

rédaction des procès-verbaux de séances ;

il y a de quoi laisser une empreinte dans la

Faculté.

Un message pour notre futur·e

doyen·ne ?

Un·e professeur·e doit aimer ses étudiant·e·s,

fondamentalement, et un·e doyen·ne doit

aimer les professeur·e·s en plus d’aimer les

étudiant·e·s. Chaque fois qu’il y a un problème

à résoudre, il faut trouver une solution

qui soit au bénéfice de la personne et de l’institution,

bien sûr, ne pas avoir peur du contact,

ne pas essayer d’éviter la confrontation.

Il faut vraiment vouloir, au plus profond de

nous-mêmes, rendre service. Quand on fait

ça, les solutions qu’on propose sont toujours

meilleures. P

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