LA GAZETTE DE NICOLE 041
Quarante et unième gazette de Nicole Esterolle avec dans ce numéro : ANTONIO POSENTI, ELSA ALAYSE, GOTTFRIED LINDAUER, IGOR TISHIN, JANINE KORTZ-WAINTROP, LENNIN VASQUEZ, LIANE LARUS, SIMON BROWN, VAHRAM DAVTIAN, LINDA BAKER-CIMINI, YANN TAILLEFER
Quarante et unième gazette de Nicole Esterolle avec dans ce numéro :
ANTONIO POSENTI, ELSA ALAYSE, GOTTFRIED LINDAUER, IGOR TISHIN, JANINE KORTZ-WAINTROP,
LENNIN VASQUEZ, LIANE LARUS, SIMON BROWN, VAHRAM DAVTIAN, LINDA BAKER-CIMINI, YANN TAILLEFER
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ANTONIO POSENTI ELSA ALAYSE GOTTFRIED LINDAUER IGOR TISHIN
JANINE KORTZ-WAINTROP LENNIN VASQUEZ LIANE LARUS SIMON BROWN
VAHRAM DAVTIAN LINDA BAKER-CIMINI YANN TAILLEFER
UNE
ALTERNATIVE
AUX
NAUFRAGEURS
DE L’ART
POUR NE RATER
AUCUN NUMÉRO
DE LA GAZETTE DE NICOLE
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Face à cette course folle
à l’inanité qu’est l’art
dit contemporain, face
à la ration quotidienne
d’inepties que nous impose
l’appareil bureaucraticofinancier
d’État, il faut
montrer et faire circuler
les images d’une création
libre et vivante, qui sera
l’alternative restauratrice
des écosystèmes naturels
de l’art.
e_nicole_esterolle
Nicole
Estérolle
Et puis je vous suggère d’aller faire un tour sur mon site
www.schtroumpf-emergent.com
POUR UN FLORILÈGE DE L’IMBITABILITÉ
Je vous donne un exemple avec cet extrait de texte d’un curator
international fameux, comme il y en a des centaines dans le circuit du
marché mondial de l’inepte artistico-financier :
« La plasticité des faits d’histoire, comme celle des œuvres quelles qu’elles
soient, et qu’elles s’espacent dans le temps ou non, délimite un cadre, une
configuration et des périphéries, qu’il est vain d’énoncer a priori (…)
Comme l’histoire générale, mais pour un temps seulement, l’exposition doit
pouvoir tracer sans trahir les propriétés combinatoires d’une morphologie
définitivement conjoncturelle, sans passé ni avenir, au présent. Et contenir
en prélude (ce qui interdit au « savoir constitué », comme à la « certitude des
choses », à la « pensée readymade », à la « structure » et au « fondement »),
d’imposer un type, fut-il « idéal (Weber), un modèle, (un telos), et contenir,
ce qu’à défaut de mots nous empruntons à Carlos Ginsburg, « des éléments
impondérables » : le flair, le coup d’œil, l’intuition. »
C’est du compact et du pesant, et
vous ressentez comme moi le caractère
absolument, insensé, délirant,
complètement halluciné ou explosé
du dedans, de ce texte qui, lu à haute
voix, vous fait desquamer la langue,
érythèmater la peau des fesses et sortir
de la fumée par les oreilles. Un texte,
dont on se demande d’ailleurs si son
auteur n’a pas, au bord de l’épectase,
trop fumé la moquette et ne va pas
bientôt manger son chien, sa sacoche ou
la plante verte de son bureau, avant de
s’auto-déglutir dans un dernier hoquet.
VERBEUSE DE L’ART « CONTEMPORAIN »
C’est le jargon de la cuistrerie de
classe, c’est l’imbitabilité langagière,
c’est la glossolalie extatique, c’est la
préciosité ridicule, c’est l’amphigourie
sémantique, le galimatias, le
salmigondis, l’enculage de mouches,
la litanie glossoteuse, c’est l’absconsité
discursive, c’est la turlupinade
inexistencielle…
C’est aussi du terrorisme intelloverbeux
destiné à assujettir et
culpabiliser l’auditeur qui ne comprend
évidemment rien à une logorrhée dont
le locuteur ne comprend rien non
plus, comme s’il n’était que le simple
médium d’injonctions extra-terrestes
ou divines, comme cette langue
inintelligible que parlent les mystiques
en début d'extase.
Je voudrais pouvoir en sélectionner une
cinquantaine des plus sternutatoires,
pour en faire un florilège, en
témoignage de notre folle époque, pour
les générations futures.
Je compte sur vous pour m’envoyer
ceux que vous auriez cueillis et mis de
côté…
Alors envoyez -moi , ce que vous avez
dans le genre « lourde imbitabilité
langagière », à nicole.esterolle@yahoo.fr
Merci à vous !
Nicole Estérolle
Images :
« Le critique d’art » de Raoul Hausmann )
Collage de Raoul Hausman 1965
J’ai entrepris de collectionner ce type
de textes pour en faire un florilège
de la critique d’art spécialisée art
contemporain… Il y en a des dizaines
de milliers qui traînent dans les textes
d’accompagnement du conceptualobidulaire
fraquien… rédigés par le
criticorat assermenté de l’AICA et
grassement rétribués.
GOTTFRIED
Il ne chercha jamais
à faire de l’ombre à
ses contemporains
Pour éviter d'être emmené au service militaire
autrichien, il est parti pour l'Allemagne et,
en 1874, il a embarqué sur un bateau pour la
Nouvelle-Zélande. De nombreux chefs maoris
éminents lui ont commandé leurs portraits,
qui respectaient avec précision leurs tatouages
faciaux, leurs vêtements, leurs ornements et
leurs armes.
Gottfried Lindauer (1839-1926) est un de
ces hommes discrets qui, jamais, ne chercha à
faire de l’ombre à ses contemporains, mais qui
a su, grâce sa modestie, constituer un trésor
patrimonial.
LINDAUER
Une peinture qui secoue les neurones
et encourage la pensée individuelle
de ses regardeurs
Peintre et dessinateur fabuleux, il est volontiers faiseur
d’installations qui font étroitement corps avec sa peinture.
Il est aussi théoricien et commentateur de l’histoire, de la
politique, de la société, avec la même véhémence narrative,
aussi lucide qu’hallucinée, que celle de ses représentations
peintes ou dessinées.
Une puissance expressive impressionnante, pour une quête
poétique permanente sur l’identité de l’homme, qu’il soit de
Biélorussie ou d’ailleurs.
Né en Biélorussie, Igor Tishin vit et travaille
depuis 2000 à Bruxelles.
IGOR TISHIN
Une très savante primitivité
On la dit s’apparenter à Gaston Chaissac
et à l’art enfantin. Dubuffet lui fit part de
sa sympathie en 1981. Tout donc pour
être étiquetée dans la case des « bruts et
singuliers »…
Mais non, elle n’est pas là, je crois.
Son apparente simplicité ou primitivité
formelle est au contraire de très savante,
intelligente et sensible nature, et lui a
ouvert un champ immense de liberté et
d’inventivité créatrice qu’elle explore depuis
les années 1970.
ÉLIANE LARUS
Le gentleman du feutre
"Je suis un artiste de feutre et d'aiguille, d'un
petit village de la côte de Northumbrie au
Royaume-Uni, entouré de châteaux, de chats
et de grandes quantités de thé. Je trouve de
vieux pinceaux archi-usés que personne ne
regarde plus… Je les ramène à la vie avec de
minuscules animaux de fil et de laine, créant
ainsi des pièces fantaisistes pleines de vie, mais
aussi d’une agréable étrangeté de proximité…
je l’espère »
SIMON BROWN
Au
désespoir de la critique d’art
J’aimerais qu’un expert en évaluation de la
qualité d’une peinture (un critique d’art en
quelque sorte), m’explique pourquoi cette
émerveillante peinture de l’artiste arménien
Vahram Davtian est inregardable et irrecevable
en France, et inimaginable dans les collections
publiques. Qu’il m’explique en quoi ce type
de figuration à l’imaginaire totalement libéré
et au fabuleux savoir-faire serait toxique,
contagieuse, délétère, réactionnaire ou je ne
sais quoi, qui justifie qu’elle soit pudiquement
cachée aux yeux du public…
Ceci dit, je comprends très bien pourquoi
pour certains, il est moins scabreux et plus
qualifiant socialement de s’extasier sur des
petits carrés de Toroni.
VAHRAM DAVTIAN
De viscères et d’émotions
« Formes humanoïdes réceptacles de viscères et
d’émotions, en écrin d’organes et de souvenirs
dont l’enveloppe nous conterait l'histoire, savant
mélange de réel et d’imaginaire. »…
Quelqu’un a dit ça de la céramique de Elsa
Alayse, et c’est très bien.
Une utilisation très personnelle et unique de
l’art de la céramique, sans instrumentaliser
cette pratique et en utilisant toutes ses
ressources expressives… D’où la puissance
sourde de cette œuvre toute de gracilité.
ELSA ALAYSE
LENNIN V
Big owl is watching you
« Mon œuvre oscille entre fantasme et dystopie, et reflète
les processus et les lacunes de l'humanité, qui s'efforce de
détruire la nature.
L'homme ne se rend pas compte que nous vivons dans un
monde beaucoup plus vaste, auquel nous appartenons. La
présence de la chouette dans mon travail est récurrente,
car, pour moi, c'est un animal qui observe, un veilleur de
nuit, un témoin d'événements divers, celui qui médite et
réfléchit… C'est la représentation du plus haut de l'être
humain »
ASQUEZ
ANTONIO POSSE
Un fabuleux conteur
Si l’Italie est fière de son Arte Povera
et autre « Mierda d’artista », elle peut
s’enorgueillir aussi d’avoir reconnu un
artiste du pays, un « local » en quelque
sorte, nourri de son ancrage dans la vie
d’un village et de ses excursions dans le
monde…
Merveilleuse narration figurée de la
« comédie humaine », truculente,
poétique, sensitive, iconoclaste.
Un art pétri d’humanité.
Un artiste reconnu et exposé dans tous les
pays d’Europe… Sauf en France.
NTI (1933-2016)
JANINE
La sculpture éternelle
On peut aimer la sculpture
expressionniste, gestuelle,
« douloureuse », surréaliste ou
polychrome… et aimer aussi
la sculpture de Janine Kortz-
Waintrop, sobre, silencieuse,
« abstraite », mais dense et
tendue de l’intérieur, équilibrée
et apaisante, intemporelle et
résistante aux intempéries
esthétiques autant que
météorologiques.
On aimerait voir beaucoup plus de
ce type de sculptures dans l’espace
public, au lieu des monumentales
nullités des Venet, Veihan, Hyber,
etc...
KORTZ-WAINTROP
R I G O L E , P I C O L E , B R
ON L'AURA COMPRIS !
Depuis le temps que Nicole se décarcasse à vous asséner que l'art CONtemporain
Institutionnel est l'équivalent de l'Art Pompier d'aujourd'hui et qu'il plébiscite
ce qu'une bande de dominants de ministère considère comme le nec plus ultra de
l'intellectualisme pseudo-pointu en matière de contemporainité discursive et de
collusion libéralo puante avec le monde de l'argent-roi, je pense que vous avez dû le
percuter quelque part, quand même, ou alors vous le faites exprès !
Bon,celà dit, le baratin pompeusement cornichonesque n'est pas né avec l'Art
Contemporain frico-médiatico-institutionnel. Il ne faudrait quand même pas
accorder à ces braves lèches-bottes de hauts rangs l'invention de la logorrhée creuse,
du discours vide et encenseur de néant absolu qu'ils nous jettent en pâture du haut
de leur condescendance de classe.
Ça a, malheureusement, toujours existé et, lorsqu'on cherchait à glorifier une
andouille artistique dans les siècles précédents, il y avait déjà des brodeurs de
verbiages vides pour tartiner de la crédibilité factice.
Ils frayaient avec les seigneurs et les têtes courronnées, puis avec les grands
bourgeois et les capitaines d'industrie, les collectionneurs richissimes touchés
par la grâce et les politiciens avides d'asseoir leur éventuelle légitimité.
Aujourd'hui, en phase avec l'époque, ils côtoient les milliardaires, qu'ils
soient médiatiquisés ou des méga-fortunes de l'ombre, briguent leurs faveurs
et flattent leur bêtise en leur laissant croire qu'ils sont dans le secret des demidieux
du jour et que cela leur confère l'accession à une béatification bien audelà
de la simple valeur marchande de l'œuvre (t'as qu'à y croire tiens), ainsi
que l'exclusivité de faire partie de l'élite des rares-à-pouvoir-comprendreet-reconnaître
l'Art Contemporain et son cortège de sublime vacuité, ultime
épiphanie néo-libérale.
Bref de la merde en barre, mais rassurez-vous, il y a encore des peinturlureurs
qui se la pètent à l'ancienne, façon XX e siècle, pour les attardés de la modernité
discursive, ouf ! Tout n'est pas perdu, il y a aussi des crétins compréhensibles !
Jean-Jacques Tachdjian
VIVE LA RÉVOLUTION
PERMACULTURISTURITURELLE GLOBALE!
I C O L E E T N I C O L E ! ! !
S
O
Y
O
N
S
C
LAIRS
Ci-dessus
« L'ARTISTE EN PRIÈRE »
par Jean-Jacques T. (2021)
Cette allégorie de l'artiste en génuflexion, priant pour obtenir une subvention publique ou une commande privée, nous
interpelle sur l'état de délabrement physique et psychique auquel le créateur est réduit, nageant dans la mare des
courtisans qui hantent les DRAC & FRAC en rêvant de dépasser la nasse des femmes de médecins qui exposent dans les
restaurants tenus par les maris de leurs copines d'enfance. Hélas, la seule compagne de la réussite artistique est un carnet
d'adresses gros comme un bottin mondain et pas comme une liste de conquêtes sur tinder. C'est la vie...
D'ailleurs il faut noter un détail révélateur dans cette composition, l'artiste est mort.
Linda
Délicatesse
Linda Baker-Cimini est née le 9 octobre 1964.
C'est une artiste autodidacte qui vit
actuellement dans la communauté rurale
de Colrain du comté de Franklin dans le
Massachusetts, aux États-Unis.
Les nombreuses sources d'inspiration qui
parsèment son travail se mélangent avec
finesse et subtibité dans une cascade de poésie
visuelle.
Site Web : www.baker-cimini.com
Baker-Cimini
STURMRUT
Né à Pau en 1978, et diplomé de l’école des
Beaux Arts d’Angoulême.
Vit depuis 2001 à Toulouse.
BIBLIOGRAPHIE
2019. «STUM» bande dessinée 96 pages
coédition Super Loto / Les Requins Marteaux.
2018. «XXXJOB». livre objet aux éditions Ruin
Comix.
2013. «LA DANSE MACABRE» bande dessinée
93 pages en collaboration avec le scénariste
Yhoan Radomski éditée par La Boite à Bulles.
2008. «ITO» & «ITO de luxe» Ouvrage de 32 & 48
pages imprimé en serigraphié et offset. Edité aux
éditions du Dernier Cri.
2007. «RUT» bande dessinée 120 pages
publiée aux éditions Requins Marteaux.
À Venir : Novembre 2021. «BACKROOM» recueil
d’illustrations 67pages aux éditions The Mansion
Press-Huber Édition.
Participation à divers collectifs et revues: Hopital
Brut, Stomack, L’Horreur est humaine, La Maison
Qui Pue, Belio(Espagne), Vert Envie (éditions Epox
Botox) Cairns (éditions La Toile), Zone 5300.(Pays
Bas).
YANN TAILLEFER