Hegel-Logique-tome-1

14.02.2021 Views

56 chapitre vin,par une seule et même faculté. Car le B, dont G estaffirmé dans la majeure, est le même B qui est affirmé deA dans la mineure. Par conséquent, ce doit être la mêmefaculté qui perçoit et affirme B dans les deux propositions.De plus, le C de la majeure est le C de la conclusion,et ici aussi, et par la même raison, nous avons la mêmefaculté qui perçoit C dans les deux propositions. Enfin, sic'est une seule et même faculté qui affirme B etC dans lestrois propositions, il faut que ce soit une seule et mêmefaculté qui affirme B et C de A dans lamineure et dans laconclusion. En d'autres termes, le syllogisme est une opérationdans laquelle on rapproche et l'on unit trois termespour démontrer le rapport de deux d'entre eux. Or, en admettantmême qu'une telle opération exige l'actionde plusieursfacultés, et qu'il yait, par exemple, une faculté quifournit les termes, et une autre faculté qui fournit lespropositions, il faudra toujours une faculté plus haute quiembrasse tous ces éléments — facultés, termes, propositions— et par laquelle tous ces éléments sont ramenés àl'unité dans l'unité même du syllogisme. Il suit de là quecette distinction de la raison et du raisonnement, qui doittracer la ligne de démarcation entre la métaphysique et lalogique, s'évanouit lorsqu'on l'examine de près, et, parconséquent, que la métaphysique est une partie de la logique,ou la logique une partie de la métaphysique, ouque, s'il ya une distinction entre elles, c'est une distinctiond'une tout autre espèce, et fondée sur d'autresprincipes

CHAPITRE IX.POINT DE VUE FONDAMENTAL DE LA LOGIQUE HÉGÉLIENNEDans les recherches précédentes nous nous sommes attachésà mettre en lumière les lacunes, les inconséquenceset les vices de l'ancienne logique, et son impuissance Afournir cet instrument universel de laconnaissance qu'ellenous promet, qui est bien au fond de sa notion, mais qu'ellen'a pas su réaliser. Il nous reste maintenant à marquer età établir certains points culminants que le lecteur ne doitjamais perdre de vue, certains principes essentielsdont ildoit fortement se pénétrer, s'il veut bien saisir le sens et laportée de la logique hégélienne.Le vice radical de l'ancienne logique vient, commenous l'avons fait remarquer au commencement, de sascission avec les sciences objectives. Nous entendons parlà les sciences qui s'occupent de la réalité objective etde la nature des choses, et surtout l'ontologie et lamétaphysique (1). Ce n'est pas que l'ancienne logique(I) L'ancienne logique, par cela même qu'elle a écarté de son domaine lesrecherches sur l'essence des choses, c'est-à-dire sur les idées et leur forme,

56 chapitre vin,

par une seule et même faculté. Car le B, dont G est

affirmé dans la majeure, est le même B qui est affirmé de

A dans la mineure. Par conséquent, ce doit être la même

faculté qui perçoit et affirme B dans les deux propositions.

De plus, le C de la majeure est le C de la conclusion,

et ici aussi, et par la même raison, nous avons la même

faculté qui perçoit C dans les deux propositions. Enfin, si

c'est une seule et même faculté qui affirme B et

C dans les

trois propositions, il faut que ce soit une seule et même

faculté qui affirme B et C de A dans la

mineure et dans la

conclusion. En d'autres termes, le syllogisme est une opération

dans laquelle on rapproche et l'on unit trois termes

pour démontrer le rapport de deux d'entre eux. Or, en admettant

même qu'une telle opération exige l'action

de plusieurs

facultés, et qu'il y

ait, par exemple, une faculté qui

fournit les termes, et une autre faculté qui fournit les

propositions, il faudra toujours une faculté plus haute qui

embrasse tous ces éléments — facultés, termes, propositions

— et par laquelle tous ces éléments sont ramenés à

l'unité dans l'unité même du syllogisme. Il suit de là que

cette distinction de la raison et du raisonnement, qui doit

tracer la ligne de démarcation entre la métaphysique et la

logique, s'évanouit lorsqu'on l'examine de près, et, par

conséquent, que la métaphysique est une partie de la logique,

ou la logique une partie de la métaphysique, ou

que, s'il y

a une distinction entre elles, c'est une distinction

d'une tout autre espèce, et fondée sur d'autres

principes

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!