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Hegel-Logique-tome-1

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LOGIQUE APPLIQUÉE. /|9

pour prouver par syllogisme, et par un argument à priori

(qui strictement parlant est la seule démonstration métaphysique,

ou, pour mieux dire, la seule démonstration) (1)

l'existence de Dieu ont échoué. La raison en est bien

simple : c'est que ni Dieu, ni rien de ce qui appartient

à Dieu (attributs ou perfections) ne sauraient se démontrer

par voie de syllogisme ;

car Dieu étant l'absolu démontre

tout, et par suite rien ne peut le démontrer. Ainsi il n'y

a d'existence ni d'être qui puisse démontrer Dieu qui est

Y Etre (2) ;

en d'autres termes, il ne peut y avoir de moyen

terme ou de principe qui démontre Dieu, son existence ou

sa nature. Car un principe qui démontrerait Dieu serait

supérieur à

Dieu, ce qui implique. Ainsi toutes les preuves

de celle espèce sont ou des combinaisons purement verbales,

ou des cercles. C'est ce dont nous pourrons nous

assurer en analysant la fameuse preuve métaphysique

(i) Les seules preuves réellement spéculatives de l'existence de Dieu sont

celles tirées de l'idée, ou d'une idée primitive, pour nous servir d'une expression

plus usitée, telle que l'idée de Vinfini, de Yabsolu, de Y être parfait,

etc., contemplées eu elles-mêmes, et indépendamment de toute donnée

expérimentale. — Les arguments inductifs, tels que ceux connus sous le nom

de preuves physiques, ne sont pas à proprement parler des arguments démonstratifs,

car ils présupposent non-seulement la preuve métaphysique,

mais la notion absolue elle-même sur laquelle ils sont fondés. En effet,

de la perception des causes finies, ou de la beauté, de la proportion et

de l'harmonie qui régnent dans l'univers nous ne pourrions nous élever

à la contemplation d'une cause, ou d'une finalité absolue, si ces notions

ne préexistaient pas dans l'esprit, et ne nous étaient pas suggérées par

lui.

(2) Nous laissons ici aux termes leur acception ordinaire, c'est-à-dire le

sens où ils sont pris non-seulement dans l'usage commun, mais dans la

science en général, et cela pour faire mieux ressortir l'insuffisance de l'ancienne

logique. Mais nous avons montré ailleurs (Introd. à la Phil. de Hegel);,

et l'ou verra aussi plus loin que si la définition « Dieu est l'Être » est bien une

définition de Dieu, c'est la définition la [dus élémentaire et la plus vide,

VÉRA.— Logique île Hegel. I. ~ 4

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