Hegel-Logique-tome-1
/|(S CHAPITRE Miforméesde genres et d'espèces, soit que leurs termes soientidentiques ou différents, elles ne peuvent fournil' le principe— la majeure — d'aucune démonstration absolue,comme on peut s'en assurer en essayant de les combinerdans un syllogisme (1).Le point qui se trouve établi par cette discussion estque la logique formelle ne saurait se concilier avec lesprincipes qui constituent le fondement, ou la majeure detoute démonstration, et qu'en se conformant aux règlesde cette logique on ne peut déduire de ces principes aucuneconclusion légitime. Si maintenant nous prenons lacontre-partie de la question, ou, si l'on veut, la questionpar l'autre bout, par la conclusion, nous arriverons à unrésultat identique, et nous nous assurerons qu'on ne peutobtenir de connaissance métaphysique par syllogisme (dansla conclusion). Par là notre démonstration se trouveraachevée.On a déjà remarqué que toutes les tentatives faites(1) On pourrait dire peut-être qu'un argument tel que celui-ci :« La cause absolue est le principe de toutes choses ;» Dieu est la cause absolue ;» Donc Dieu est le principe de toutes choses; »est logiquement et formellement concluant. Mais, au fond, il n'y a pas d'argumentdu tout. Bien plus, c'est là un argument qui s'écarte des règles delàlogique formelle elle-même. Car, eu accordant même que Dieu et causeabsolue soient deux termes distincts, en ce que la causalité peut être regardéecomme constituant un des attributs de Dieu, cause absolue, qui est un attributde Dieu (dans la mineure), ne saurait constituer le moyen terme, ou le principede la démonstration; ni à plus forte raison Dieu, dont la causalité n'estqu'un attribut, ne saurait remplir le rôle de petit terme, ou de cette partiede la proposition qui est démontrée. Ce serait plutôt le contraire qui devraitarriver. Nous voulons dire que c'est la mineure qui devrait prendre ici laplace de la majeure. — Mais avec une proposition telle que celle-ci : « Dieu» est l" causalité absolue, » ou ne saurait tirer aucune conclusion.
LOGIQUE APPLIQUÉE. /|9pour prouver par syllogisme, et par un argument à priori(qui strictement parlant est la seule démonstration métaphysique,ou, pour mieux dire, la seule démonstration) (1)l'existence de Dieu ont échoué. La raison en est biensimple : c'est que ni Dieu, ni rien de ce qui appartientà Dieu (attributs ou perfections) ne sauraient se démontrerpar voie de syllogisme ;car Dieu étant l'absolu démontretout, et par suite rien ne peut le démontrer. Ainsi il n'ya d'existence ni d'être qui puisse démontrer Dieu qui estY Etre (2) ;en d'autres termes, il ne peut y avoir de moyenterme ou de principe qui démontre Dieu, son existence ousa nature. Car un principe qui démontrerait Dieu seraitsupérieur àDieu, ce qui implique. Ainsi toutes les preuvesde celle espèce sont ou des combinaisons purement verbales,ou des cercles. C'est ce dont nous pourrons nousassurer en analysant la fameuse preuve métaphysique(i) Les seules preuves réellement spéculatives de l'existence de Dieu sontcelles tirées de l'idée, ou d'une idée primitive, pour nous servir d'une expressionplus usitée, telle que l'idée de Vinfini, de Yabsolu, de Y être parfait,etc., contemplées eu elles-mêmes, et indépendamment de toute donnéeexpérimentale. — Les arguments inductifs, tels que ceux connus sous le nomde preuves physiques, ne sont pas à proprement parler des arguments démonstratifs,car ils présupposent non-seulement la preuve métaphysique,mais la notion absolue elle-même sur laquelle ils sont fondés. En effet,de la perception des causes finies, ou de la beauté, de la proportion etde l'harmonie qui régnent dans l'univers nous ne pourrions nous éleverà la contemplation d'une cause, ou d'une finalité absolue, si ces notionsne préexistaient pas dans l'esprit, et ne nous étaient pas suggérées parlui.(2) Nous laissons ici aux termes leur acception ordinaire, c'est-à-dire lesens où ils sont pris non-seulement dans l'usage commun, mais dans lascience en général, et cela pour faire mieux ressortir l'insuffisance de l'anciennelogique. Mais nous avons montré ailleurs (Introd. à la Phil. de Hegel);,et l'ou verra aussi plus loin que si la définition « Dieu est l'Être » est bien unedéfinition de Dieu, c'est la définition la [dus élémentaire et la plus vide,VÉRA.— Logique île Hegel. I. ~ 4
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/|(S CHAPITRE Miformées
de genres et d'espèces, soit que leurs termes soient
identiques ou différents, elles ne peuvent fournil' le principe
— la majeure — d'aucune démonstration absolue,
comme on peut s'en assurer en essayant de les combiner
dans un syllogisme (1).
Le point qui se trouve établi par cette discussion est
que la logique formelle ne saurait se concilier avec les
principes qui constituent le fondement, ou la majeure de
toute démonstration, et qu'en se conformant aux règles
de cette logique on ne peut déduire de ces principes aucune
conclusion légitime. Si maintenant nous prenons la
contre-partie de la question, ou, si l'on veut, la question
par l'autre bout, par la conclusion, nous arriverons à un
résultat identique, et nous nous assurerons qu'on ne peut
obtenir de connaissance métaphysique par syllogisme (dans
la conclusion). Par là notre démonstration se trouvera
achevée.
On a déjà remarqué que toutes les tentatives faites
(1) On pourrait dire peut-être qu'un argument tel que celui-ci :
« La cause absolue est le principe de toutes choses ;
» Dieu est la cause absolue ;
» Donc Dieu est le principe de toutes choses; »
est logiquement et formellement concluant. Mais, au fond, il n'y a pas d'argument
du tout. Bien plus, c'est là un argument qui s'écarte des règles delà
logique formelle elle-même. Car, eu accordant même que Dieu et cause
absolue soient deux termes distincts, en ce que la causalité peut être regardée
comme constituant un des attributs de Dieu, cause absolue, qui est un attribut
de Dieu (dans la mineure), ne saurait constituer le moyen terme, ou le principe
de la démonstration; ni à plus forte raison Dieu, dont la causalité n'est
qu'un attribut, ne saurait remplir le rôle de petit terme, ou de cette partie
de la proposition qui est démontrée. Ce serait plutôt le contraire qui devrait
arriver. Nous voulons dire que c'est la mineure qui devrait prendre ici la
place de la majeure. — Mais avec une proposition telle que celle-ci : « Dieu
» est l" causalité absolue, » ou ne saurait tirer aucune conclusion.