Hegel-Logique-tome-1

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482 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.nié dans ses déterminations, l'être supprimé, lequel estl'essence. Dans la mesure l'essence est déjà en soi, et leprocessus de la mesure ne consiste qu'à poser ce qu'elle esten soi. — La conscience ordinaire conçoit les choses sousla raison de l'être, et les considère suivant la qualité, laquantité et la mesure. Cependant ces déterminations immédiatesne se produisent pas comme des déterminationsrigides,mais comme des déterminations qui fondentl'une dans l'autre, et l'essence est le résultat de leurdialectique. Dans l'essence on n'a plus un passage (1),mais seulement un rapport (2). La forme du rapport n'estd'abord dans l'être que comme notre réflexion; dansl'essence, au contraire, le rapport est sa déterminationpropre. Lorsque dans la sphère de l'être le quelque chosepasse dans l'autre, le quelque chose disparaît (3). Il n'enest pas de même dans l'essence. Ici nous n'avons pas(Vautre véritable, mais seulement la différence, le rapportde l'un avec son autre (4). Par conséquent, le passagede l'essence n'est point un passage; car dans le passagedes différences de l'une dans l'autre, les différences nedisparaissent point, mais elles subsistent dans leur rapport.Dans Yêtre et le non-être, par exemple, nous avons(1) Ucbergehen.(2) Beziehung.(3) Ce qui s'applique également à Vautre, car l'autre aussi disparaît enpassant dans le quelque chose. Cela veut dire que les deux termes, par celamême qu'ils sont encore des termes immédiats, des termes dont l'un n'estpas médiatisé par l'autre, en passant l'un dans l'autre, ne se retrouvent pasl'un dans l'autre; ou, comme il est dit ci-dessous, chacun est pour soi,c'est-à-dire, chacun existe d'une façon immédiate et indépendante.(4) Des Einen auf sein Anderes : de l'un des deux termes avec son autreterme, c'est à-dir<? pvec un terme qui est une partie de lui-même.

DOCTRINE DE l'ÉTRE. MESURE. 483l'être qui est pour soi (1), et le non-être qui est tout aussibien pour soi. Il en est tout autrement du positif et du négatif.Ces catégories contiennent bien les déterminations del'être et du non-être. Mais le positif n'a, pris en lui-même,aucun sens, et il est essentiellement en rapport avec lenégatif. 11 en est de même du négatif. Dans la sphère del'être, le rapport (2) n'est qu'en soi; dans la sphère de l'essence,au contraire, il est posé. C'est là en général ce quidistingue les formes de l'essence de celles de l'être. Dansl'être tout est à l'état immédiat, dans l'essence tout est relatif(3).(1) Fur sich : pour soi: c'est-à-dire, indépendamment du négatif.(2) Bezogenheit : la relativité.(3) La mesure est une des catégories à la fois les plus importantes et lesplus difficiles. Elle est des plus importantes, parce qu'elle contient les déterminationsgénérales des rapports de la quantité et de la qualité, et, parconséquent, le fondement d'une théorie mathématique de la nature. Lesmouvements des corps célestes sont réglés par la mesure, de même que les différentesespèces de plantes et d'animaux ont une mesure déterminée. Chaquemembre de l'animal et de la plante a une mesure déterminée, c'est-à-dire,une quantité et une qualité par lesquelles il est eu rapport avec tous lesautres, et chaque espèce est également déterminée par sa mesure. Lorsqueuous mesurons, et qu'en mesurant nous ne croyons que compter, nousmesurons en réalité pour déterminer, et nous déterminons en même temps laqualité. C'est ainsi, par exemple, qu'en mesurant la longueur des cordes, oula longueur et le nombre des vibrations de l'éther, nous avons en vue ladifférence qualitative des sons ou des couleurs, et nous déterminons cettedifférence, ou bien•nous combinons les substances chimiques dans une certaine proportion, pour connaître la mesure déterminée de ces combinaisons,c'est-à dire, des quantités qui contiennent des qualités déterminées. Quantà la difficulté, elle Yient de ce que dans cette combinaison de la quantité etde la qualité l'une cache, pour ainsi dire, l'autre, et que par là on est amenéà omettre l'une d'elles, ou à les confondre.— Voici maintenant quelles sontles principales déterminations de la mesure. Il faut d'abord se rappelerque dans la mesure la quantité n'est plus une quantité indéterminée etindifférente à toute limite, mais une quantité qui a une limite déterminée,limite qui fait la qualité de l'être même où elle se trouve. Tout être a une

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nié dans ses déterminations, l'être supprimé, lequel est

l'essence. Dans la mesure l'essence est déjà en soi, et le

processus de la mesure ne consiste qu'à poser ce qu'elle est

en soi. — La conscience ordinaire conçoit les choses sous

la raison de l'être, et les considère suivant la qualité, la

quantité et la mesure. Cependant ces déterminations immédiates

ne se produisent pas comme des déterminations

rigides,

mais comme des déterminations qui fondent

l'une dans l'autre, et l'essence est le résultat de leur

dialectique. Dans l'essence on n'a plus un passage (1),

mais seulement un rapport (2). La forme du rapport n'est

d'abord dans l'être que comme notre réflexion; dans

l'essence, au contraire, le rapport est sa détermination

propre. Lorsque dans la sphère de l'être le quelque chose

passe dans l'autre, le quelque chose disparaît (3). Il n'en

est pas de même dans l'essence. Ici nous n'avons pas

(Vautre véritable, mais seulement la différence, le rapport

de l'un avec son autre (4). Par conséquent, le passage

de l'essence n'est point un passage; car dans le passage

des différences de l'une dans l'autre, les différences ne

disparaissent point, mais elles subsistent dans leur rapport.

Dans Yêtre et le non-être, par exemple, nous avons

(1) Ucbergehen.

(2) Beziehung.

(3) Ce qui s'applique également à Vautre, car l'autre aussi disparaît en

passant dans le quelque chose. Cela veut dire que les deux termes, par cela

même qu'ils sont encore des termes immédiats, des termes dont l'un n'est

pas médiatisé par l'autre, en passant l'un dans l'autre, ne se retrouvent pas

l'un dans l'autre; ou, comme il est dit ci-dessous, chacun est pour soi,

c'est-à-dire, chacun existe d'une façon immédiate et indépendante.

(4) Des Einen auf sein Anderes : de l'un des deux termes avec son autre

terme, c'est à-dir<? pvec un terme qui est une partie de lui-même.

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