Hegel-Logique-tome-1
470 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.minabilité se trouvent réunis, la quantité est dans sa véritéla mesure (1).Zusatz. La quantité, par le mouvement dialectique àtravers les moments qu'on a jusqu'ici considérés, a faitretour à la qualité. Nous avons eu d'abord la quantitécomme notion où la qualité se trouve supprimée, c'est-àdirecomme notion qui n'est plus identique avec l'être,mais qui est une déterminabilité indifférente et extérieure.C'est aussi cette notion qui, comme nous l'avons remarquéprécédemment, est au fond de la définition que les mathématiquesdonnent généralement de la grandeur, savoir, quela grandeur est ce qui peut être augmenté et diminué.Maintenant, en admettant même d'après cette définitionqu'on pût d'abord considérer la grandeur comme l'être quichange en général (car augmenter et diminuer signifientprécisément déterminer différemment la grandeur), etque, par suite, conformément à sa notion, on ne dût pasla distinguer teYexistence variable (le second degré delason rapport avec une autre quantité. C'est là ce qui amène le rapport quantitatif.—Icivient se placer dans la Grande Logique, livre I, 2 e partie, pages293-379, une exposition critique du calcul de l'infini, dans laquelle Hegels'est appliqué à rectifier et à fixer les principes philosophiques de ce calcul.La théorie hégélienne a donné lieu à un travail de M. Hermann Schwarz,ayant pour titre : Versuch einer Philosophie der Mathematik verbunden miteiner Krilik der Aufslellungen Hegel's iiber den Zweck und die Natur derhbhern Analysis. Halle, 1853. « Essai d'une philosophie des mathématiques,accompagné d'une critique de la théorie de Hegel touchant le but et la naturede la haute analyse. » L'auteur y examine la théorie hégélienne, qu'il rejetteet à laquelle il en substitue une autre. Ce qu'il y a de curieux, à cet égard,c'est que non-seulement l'auteur ne saisit pas bien toujours la théorie hégélienne,mais qu'il lui empruute les idées fondamentales, et jusqu'au langage.Je me propose de consacrer, un travail spécial à cette partie de laLogique(1) Das Maass.
DOCTRINE DE L'ÊTRE. QUANTITÉ. 471qualité) , il faudrait cependant compléter toujours le contenude cette définition, et dire que dans la quantité nousavons un être variable, mais qui malgré sa variabilitédemeure toujours lemême. Ainsi la notion de la quantité seproduit comme renfermant une contradiction, et c'est cettecontradiction qui fait la dialectique de la quantité. Mais lerésultat de celte dialectique n'est point un simple retourà la qualité, comme si la qualité était le vrai, et la quantitéle faux, mais l'unité et la vérité de toutes deux, c'est-à-direla qualité quantitative, ou la mesure. — On peut aussiremarquer à ce sujet que lorsque nous considérons dans leschoses leurs déterminations quantitatives, c'est en réalitétoujours la mesure que nous avons devant les yeux, et quiest le but de nos recherches. C'est aussi ce qu'indique notrefaçon de nous exprimer, car nous disons que nous mesuronslorsque nous découvrons des déterminations et desrapports quantitatifs. C'est ainsi que nous mesurons la longueurdes cordes que nous faisons vibrer, en partant dupointde vue de la différence qualitative des sons produitspar cette vibration, différence qui correspond à cette différencede longueur. C'est de la même façon que la chimierecherche la quantité des substances combinées : elle la recherchepour connaître la mesure qui est la condition deces combinaisons, c'est-à-dire pourconnaître les quantitésqui sont au fond des qualités déterminées. De même, dansla statistique, les nombres n'ont une importance que parle résultat qualitatif qui s'y rattache. Des combinaisonspurement numériques en dehors du point de vue quenous marquons ici, et qui en est comme le fil conducteurne peuvent satisfaire qu'une, vaine curiosité, et ne
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470 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.
minabilité se trouvent réunis, la quantité est dans sa vérité
la mesure (1).
Zusatz. La quantité, par le mouvement dialectique à
travers les moments qu'on a jusqu'ici considérés, a fait
retour à la qualité. Nous avons eu d'abord la quantité
comme notion où la qualité se trouve supprimée, c'est-àdire
comme notion qui n'est plus identique avec l'être,
mais qui est une déterminabilité indifférente et extérieure.
C'est aussi cette notion qui, comme nous l'avons remarqué
précédemment, est au fond de la définition que les mathématiques
donnent généralement de la grandeur, savoir, que
la grandeur est ce qui peut être augmenté et diminué.
Maintenant, en admettant même d'après cette définition
qu'on pût d'abord considérer la grandeur comme l'être qui
change en général (car augmenter et diminuer signifient
précisément déterminer différemment la grandeur), et
que, par suite, conformément à sa notion, on ne dût pas
la distinguer teYexistence variable (le second degré de
la
son rapport avec une autre quantité. C'est là ce qui amène le rapport quantitatif.—Ici
vient se placer dans la Grande Logique, livre I, 2 e partie, pages
293-379, une exposition critique du calcul de l'infini, dans laquelle Hegel
s'est appliqué à rectifier et à fixer les principes philosophiques de ce calcul.
La théorie hégélienne a donné lieu à un travail de M. Hermann Schwarz,
ayant pour titre : Versuch einer Philosophie der Mathematik verbunden mit
einer Krilik der Aufslellungen Hegel's iiber den Zweck und die Natur der
hbhern Analysis. Halle, 1853. « Essai d'une philosophie des mathématiques,
accompagné d'une critique de la théorie de Hegel touchant le but et la nature
de la haute analyse. » L'auteur y examine la théorie hégélienne, qu'il rejette
et à laquelle il en substitue une autre. Ce qu'il y a de curieux, à cet égard,
c'est que non-seulement l'auteur ne saisit pas bien toujours la théorie hégélienne,
mais qu'il lui empruute les idées fondamentales, et jusqu'au langage.
Je me propose de consacrer, un travail spécial à cette partie de la
Logique
(1) Das Maass.