Hegel-Logique-tome-1

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Ù60 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.§ civ.Dans le degré se trouve réalisée la notion de la quantitédéterminée. Le degré est la grandeur en tant que grandeurqui est en elle-même dans un état d'indifférence et de simplicité(1),mais qui y est de cette façon que la déterminabilitéqu'elle possède en tant que quantité déterminée, elleTa tout à fait hors d'elle-même, et dans une autre grandeur.Dans cette contradiction qui consiste en ce que la limiteindifférenle qui est pour soi est absolument hors d'ellemême(2), se trouve posé le progrès indéfini quantitatif;— C'est un moment immédiat qui passe immédiatementdans son contraire, la médiation (qui va au delà du quantumainsi posé) (3) et réciproquement (4).REMARQUE.Le nombre est une pensée, mais il est la pensée en tantqu'être qui est complètement extérieur à lui-même. Gommepensée il ne rentre pas dans l'ordredes choses qui tombentsous l'intuition; mais c'est la pensée qui a pour détermi-(1) Er ist die Grosse als gleichgiiltig fur sich und einfach : il (le degré) estla grandeur en tant qu'indifférente pour soi et simple.(2) Die fursichseyende gleichgi'/ltige Grenze die absolute Aeusserlichkcil ist :la limite indifférente (elle est indifférente ea ce sens qu'elle n'est pas unelimite fixe, mais la limite de toute quantité (qui est pour soi (elle est poursoi, par là que la grandeur y fait un retour sur elle-même, et par ce retourse pose comme grandeur absolue) est l'absolue extériorité (elle est l'absolueextériorité, par là même qu'elle n'est pas une limite fixe, mais une limitequi se déplace, qui devient, qui fluil, suivant l'expression newtonienne.(3) C'est-à-dire qui est posé de la façon dont il est ici posé.(4) C'est-à-dire qui de la médiation passe de nouveau au moment immédiat,ou à l'immédialité, suivant l'expression du texte.

DOCTRINE DE L'ÊTRE. QUANTITÉ. /|61nation la forme extérieure de l'intuition (1). — Par conséquent,le quantum non-seulement peut être augmenté oudiminué à l'infini, mais il doit d'après sa notion aller indéfinimentau delà de lui-même. Le progrès indéfini quantitatifest précisément le retour irrationnel (2) d'une seule etmême contradiction qui est le quantum en général, et quiposée suivant sa déterminabilité est le degré. Relativementà ce qu'il y a de superflu à exprimer cette contradictionsous forme de progrès indéfini, Zenon dit avec raison dansAristote « qu'il n'y a pas de différence entre dire une choseune seule fois et la répéter toujours ».Zusatz. Lors même qu'on admettrait, comme on doitl'admettre, la justesse de l'intuition qui est au fond de ladéfinition que les mathématiques donnent ordinairement dela grandeur, et que nous avons rappelée plus haut (§ 99),savoir, que la grandeur est ce qui peut être augmenté et diminué,restera toujours la question :comment parvenons-(1) Hegel veut dire que le nombre tel qu'il existe daus la pensée spéculative,et qu'il est saisi par cette pensée, est, comme tout autre pensée, unepensée pure. Mais précisément parce que le propre du nombre c'est d'êtreindifférent à toute détermination, et d'être extérieur à lui-même, le nombreprend la forme de l'intuition sensible. Cette propriété qu'a le nombre detenir à la fois au monde sensible et au monde suprasensible de l'idéeproduitl'illusion qui fait considérer le nombre (la méthode mathématique ou géométrique)comme l'expression la plus parfaite de l'idée et de la vérité, tandisqu'en réalité le nombre, étant par sa notion même ce qu'il y a de plusindéterminé et de plus extérieur à lui-même, est aussi ce qu'il y a de moinspropre à exprimer la vraie nature de l'idée, et partant des choses. Voyez surce point : Grande Logique, liv. I ; II e part., remarque u, page 245, où l'ontrouve des considérations historiques et dogmatiques sur la différence del'idée et du nombre, sur l'illusion produite par le nombre lorsqu'il est priscomme symbole de l'idée, et sur l'éducation philosophique et mathématiqueen général.(2) Gedankenlose.

DOCTRINE DE L'ÊTRE. QUANTITÉ. /|61

nation la forme extérieure de l'intuition (1). — Par conséquent,

le quantum non-seulement peut être augmenté ou

diminué à l'infini, mais il doit d'après sa notion aller indéfiniment

au delà de lui-même. Le progrès indéfini quantitatif

est précisément le retour irrationnel (2) d'une seule et

même contradiction qui est le quantum en général, et qui

posée suivant sa déterminabilité est le degré. Relativement

à ce qu'il y a de superflu à exprimer cette contradiction

sous forme de progrès indéfini, Zenon dit avec raison dans

Aristote « qu'il n'y a pas de différence entre dire une chose

une seule fois et la répéter toujours ».

Zusatz. Lors même qu'on admettrait, comme on doit

l'admettre, la justesse de l'intuition qui est au fond de la

définition que les mathématiques donnent ordinairement de

la grandeur, et que nous avons rappelée plus haut (§ 99),

savoir, que la grandeur est ce qui peut être augmenté et diminué,

restera toujours la question :

comment parvenons-

(1) Hegel veut dire que le nombre tel qu'il existe daus la pensée spéculative,

et qu'il est saisi par cette pensée, est, comme tout autre pensée, une

pensée pure. Mais précisément parce que le propre du nombre c'est d'être

indifférent à toute détermination, et d'être extérieur à lui-même, le nombre

prend la forme de l'intuition sensible. Cette propriété qu'a le nombre de

tenir à la fois au monde sensible et au monde suprasensible de l'idée

produit

l'illusion qui fait considérer le nombre (la méthode mathématique ou géométrique)

comme l'expression la plus parfaite de l'idée et de la vérité, tandis

qu'en réalité le nombre, étant par sa notion même ce qu'il y a de plus

indéterminé et de plus extérieur à lui-même, est aussi ce qu'il y a de moins

propre à exprimer la vraie nature de l'idée, et partant des choses. Voyez sur

ce point : Grande Logique, liv. I ; II e part., remarque u, page 245, où l'on

trouve des considérations historiques et dogmatiques sur la différence de

l'idée et du nombre, sur l'illusion produite par le nombre lorsqu'il est pris

comme symbole de l'idée, et sur l'éducation philosophique et mathématique

en général.

(2) Gedankenlose.

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