Hegel-Logique-tome-1

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Û26 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.ne sont pas allées au delà du point de vue de ce qui doitêtre. S'approcher indéfiniment des lois de la raison, c'est làla limite extrême à laquelle on est arrivé sur cette voie. Ona aussi fondé sur ce postulat l'immortalité de l'âme.§ XCY.y. Ce qui se trouve en réalité dans ce rapport c'est quele quelque chose devient autre chose, et que l'autre chosedevient autre chose (1).Quelque chose est en rapport avecun contraire, qui est déjà un contraire à l'égard de luimême;de telle sorte que le terme où l'on passe est tout àfait le même que le terme qui passe, les deux termesn'ayant qu'une seule et même détermination, et n'en ayant(J)Das Etwas zu Anderem und das Andere uberhaupt zu Anderem tvird.Il faut remarquer que Hegel dit ici, d'abord, que quelque chose devientautre chose, et qu'au lieu de dire ensuite, comme il semble qu'il aurait dûdire, qu'autre chose devient, à son tour, quelque chose, il dit ; autre chosedevient autre chose. C'est précisément qu'ici on n'a plus le passage alternédu quelque chose à autre chose, et d'autre chose au quelque chose, qui estle mouvement de la fausse infinité, mais on a un passage du même au même,ou, ce qui revient au même, de l'autre à l'autre, c'est-à-dire qu'on n'a plus lepassage d'un contraire à l'autre contraire qui est et demeure extérieur aupremier, mais qu'on a un contraire (et il faut noter que ce contraire n'est pasVEtwas, le quelque chose, mais YAnderes, Vautre chose, par cela même quele quelque chose est déjà dans Vautre chose), qui est à lui-même son proprecontraire, ou, si l'on veut, qui est le contraire de lui-même au dedans delui-même; de sorte que l'on n'a plus deux termes qui, tout en passant l'undans l'autre, gardent chacun un élément immédiat et sa différence, — sonen-soi, — mais on a un seul et même terme, une unité où l'autre est à lafois l'autre de lui-même et l'autre de l'autre ; et par suite on n'a plus Vétreensoi, c'est-à-dire on n'a plus la première opposition ou la première négation,mais on a l'être qui a posé cette négation, qui l'a posée eu luimêmeet pour lui-même, et qui par cela même les nie, et par cettenégation, qui est la négation de la négation, est pour soi, on a, en un mot,Yêtre-pour-soi.

DOCTRINE DE L'ÊTRE. QUALITÉ. 427pas d'autre, savoir, celle d'être autre chose (1), détellefaçon que le quelque chose en passant dans son contrairene fait que passer en lui-même. Et c'est ce rapport qui consisteà passer dans son contraire, et, en passant dans soncontraire, à ne passer qu'en soi-même, qui constitue la vraieinfinité. Ou bien, en considérant ce rapport négativement,on peut dire que ce qui change c'est l'autre, qui devientl'autre de l'autre (2). Parla se trouve ramené l'être, maisFêtre comme négation de la négation, c'est-à-dire Yêtrepour-soi(3)REMARQUE.Le dualisme qui rend insurmontable l'opposition dufini et de l'infini ne fait pas cette simple remarque qued'après cela l'infini ne sera que l'un des deux côtés, qu'ilne sera qu'un terme particulier, et que le fini sera l'autreterme particulier. Mais un infini qui n'est qu'un être particulier,qui n'est qu'à côté du fini, et qui par cela même adans le fini sa limite, n'est pas ce qu'il doit être, il n'est pasl'infini, mais simplement le fini. — Dans un rapport oùl'on place le fini d'un côté et l'infini de l'autre, où le(1) Ein Anderes zu syen : c'est-à-dire d'être autres qu'eux-mêmes, etd'êlra autres qu'eux-mêmes eu étant chacun en lui-même son contraire..(2) C'est-à-dire que si l'on considère ce mouvement, ce devenir par soncôté négatif, par le côté de l'autre (et on peut le considérer ainsi par laraison que l'autre contient VEtwas), ce qui changera ce sera l'autre ; maisdans ce changement l'autre devient l'autre de l'autre (Das Ânderp desAnderen), ce qui revient à dire que l'autre ne devient pas l'autre d'un autreque lui-même, mais l'autrede lui-même.(3) Ici on peut se rendre compte de l'expression hégélienne en et pour soi.Elle exprime Punité concrète, ou l'idée proprement dite. Car l'idée contientYen soi, ou le moment de l'opposition et de la fiait é comme un moment né-

Û26 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.

ne sont pas allées au delà du point de vue de ce qui doit

être. S'approcher indéfiniment des lois de la raison, c'est là

la limite extrême à laquelle on est arrivé sur cette voie. On

a aussi fondé sur ce postulat l'immortalité de l'âme.

§ XCY.

y. Ce qui se trouve en réalité dans ce rapport c'est que

le quelque chose devient autre chose, et que l'autre chose

devient autre chose (1).

Quelque chose est en rapport avec

un contraire, qui est déjà un contraire à l'égard de luimême;

de telle sorte que le terme où l'on passe est tout à

fait le même que le terme qui passe, les deux termes

n'ayant qu'une seule et même détermination, et n'en ayant

(J)

Das Etwas zu Anderem und das Andere uberhaupt zu Anderem tvird.

Il faut remarquer que Hegel dit ici, d'abord, que quelque chose devient

autre chose, et qu'au lieu de dire ensuite, comme il semble qu'il aurait dû

dire, qu'autre chose devient, à son tour, quelque chose, il dit ; autre chose

devient autre chose. C'est précisément qu'ici on n'a plus le passage alterné

du quelque chose à autre chose, et d'autre chose au quelque chose, qui est

le mouvement de la fausse infinité, mais on a un passage du même au même,

ou, ce qui revient au même, de l'autre à l'autre, c'est-à-dire qu'on n'a plus le

passage d'un contraire à l'autre contraire qui est et demeure extérieur au

premier, mais qu'on a un contraire (et il faut noter que ce contraire n'est pas

VEtwas, le quelque chose, mais YAnderes, Vautre chose, par cela même que

le quelque chose est déjà dans Vautre chose), qui est à lui-même son propre

contraire, ou, si l'on veut, qui est le contraire de lui-même au dedans de

lui-même; de sorte que l'on n'a plus deux termes qui, tout en passant l'un

dans l'autre, gardent chacun un élément immédiat et sa différence, — son

en-soi, — mais on a un seul et même terme, une unité où l'autre est à la

fois l'autre de lui-même et l'autre de l'autre ; et par suite on n'a plus Vétreen

soi, c'est-à-dire on n'a plus la première opposition ou la première négation,

mais on a l'être qui a posé cette négation, qui l'a posée eu luimême

et pour lui-même, et qui par cela même les nie, et par cette

négation, qui est la négation de la négation, est pour soi, on a, en un mot,

Yêtre-pour-soi.

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