Hegel-Logique-tome-1

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422 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.quelque chose comme si,pris en lui-même, il n'était que lequelque chose, et comme si la détermination de l'autre yétait ajoutée du dehors (!). C'est ainsi, par exemple, quenous nous représentons la lune, qui est autre chose que lesoleil comme pouvant très-bienexister lors même que lesoleil ne serait pas. Mais dans le fait la lune a (en tant quequelque chose) son autre en elle-même, et c'est là ce quifait sa fini té- Platon dit : Dieu a composé le monde de lanature de l'un et de l'autre (xôv izzpôv). En unissant cesdeux natures il en a formé une troisième, qui les contienttoutes deux. — Ici se trouve énoncée la nature du fini. Entant que quelque chose, le fini n'est pas indifférent à l'égardde l'autre, mais il est en soi l'autre de lui-même, et parsuite il change. Dans le changement se manifeste la contradictioninterne qui est inhérente à l'existence, et qui stimulel'existence à aller au delà d'elle-même. L'existenceapparaît d'abord à la représentation comme un termepurement positif et qui demeure immobile au dedans deses limites. On sait bien que tout être fini (et l'existenceest un tel être) est soumis au changement. Seulement cettemutabilité de l'existence apparaît à la représentation commeune simple possibilité dont laréalisation n'a pas son fondementdans l'existence elle-même. Mais en réalité, si l'existencechange, c'est que le changement est contenu dans sanotion, et le changement n'est que la manifestation de cequ'est virtuellement l'existence. L'être vivant meurt, et ilmeurt par la simple raison qu'en tant qu'être vivant il a enlui-même legerme de la mort.(1) Durch ein bloss ausserliche Bclrachlung : par une considération, unevue purement extérieure.

DOCTRINE DE l'ÉTRE. — QUALITÉ. 423§ XCIII.Le quelquechose est quelque chose d'autre, mais celuiciest pareillement quelque chose, et, par conséquent, il estaussi quelque chose d'autre (1), et ainsi de suite à l'infini.§ XCIV.C'est là l'infinité fausse (2)ou négative, en ce qu'elle necontient que la négation du fini, lequel se reproduit sanscesse, et qui, par conséquent, n'est nullement supprimé :ou, ce qui revient au même, cette infinité exprime que lelini doit être supprimé, mais elle ne le supprime point. Leprogrès indéfini (3) se borne à répéter la contradiction quecontient le fini, savoir, que le fini est tout aussi bien lequelque chose que son contraire, et qu'il est l'alternationincessante etréciproque de ces déterminations.Zusatz. Lorsqu'on laisse subsister l'un hors de l'autreles moments de l'existence, le quelque chose et l'autre, ona ceci : le quelque chose devient l'autre, et celui-ci est luiaussi le quelque chose, lequel en tant que quelque chosese change à son tour (4), et ainsi à l'infini. Mais ce progrèsindéfini n'est point le vrai infini, lequel consiste bien plutôtà demeurer en soi-même dans son contraire, ou, si onl'énonce sous forme de processus, à s'atteindresoi-mêmedans son contraire. Il est de la plus haute importance de biensaisir la notion de la vraie infinité, et de ne pas s'arrêter à(1) Qui n'est plus le premier Anderes (le premier quelque chose d'autre),mais le second dans la série des termes qui forment le progè» indéfini.(2) Schlechte : mauvaise, qui n'est pas la vraie.(3) Der Progress ins Unendliche : le progrès à l'infini.r (4) En l'autre.

DOCTRINE DE l'ÉTRE. — QUALITÉ. 423

§ XCIII.

Le quelque

chose est quelque chose d'autre, mais celuici

est pareillement quelque chose, et, par conséquent, il est

aussi quelque chose d'autre (1), et ainsi de suite à l'infini.

§ XCIV.

C'est là l'infinité fausse (2)

ou négative, en ce qu'elle ne

contient que la négation du fini, lequel se reproduit sans

cesse, et qui, par conséquent, n'est nullement supprimé :

ou, ce qui revient au même, cette infinité exprime que le

lini doit être supprimé, mais elle ne le supprime point. Le

progrès indéfini (3) se borne à répéter la contradiction que

contient le fini, savoir, que le fini est tout aussi bien le

quelque chose que son contraire, et qu'il est l'alternation

incessante et

réciproque de ces déterminations.

Zusatz. Lorsqu'on laisse subsister l'un hors de l'autre

les moments de l'existence, le quelque chose et l'autre, on

a ceci : le quelque chose devient l'autre, et celui-ci est lui

aussi le quelque chose, lequel en tant que quelque chose

se change à son tour (4), et ainsi à l'infini. Mais ce progrès

indéfini n'est point le vrai infini, lequel consiste bien plutôt

à demeurer en soi-même dans son contraire, ou, si on

l'énonce sous forme de processus, à s'atteindre

soi-même

dans son contraire. Il est de la plus haute importance de bien

saisir la notion de la vraie infinité, et de ne pas s'arrêter à

(1) Qui n'est plus le premier Anderes (le premier quelque chose d'autre),

mais le second dans la série des termes qui forment le progè» indéfini.

(2) Schlechte : mauvaise, qui n'est pas la vraie.

(3) Der Progress ins Unendliche : le progrès à l'infini.

r (4) En l'autre.

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