Hegel-Logique-tome-1

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410 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.une entière confiance de notre temps, sans se douter qu'elleest le fondement du panthéisme, et sans savoir que lesanciens en ont définitivement déterminé le sens et la valeur.Zusatz. Le devenir est la première pensée concrète, etpartant la première notion, tandis que l'être et le néant sontdes abstractions vides. Lorsqu'on parle de la notion del'être, on veut dire que cette notion consiste dans le devenir,car en tant que être il est le non-être vide, de mêmeque le non-être en tant que non-être est l'être vide (1).Ainsi nous avons dans l'être le non-être, et dans le nonêtrel'être. Or cet être qui demeure en lui-même dans lenon-être est le devenir. On ne doit pas éliminer la différencedans l'unité du devenir, car sans la différence onreviendrait à l'être abstrait. Le devenir est la position de cequ'est l'être dans sa vérité (2).On entend souvent affirmer que l'être est opposé à lapensée. A cet égard, il faudrait d'abord demander : qu'estcequ'on entend par être ? Si nous prenons l'être tel que ledétermine laréflexion, tout ce que nous pouvons dire de luic'est qu'il est l'élément absolument identique et affirmatif(3). Si nous considérons maintenant la pensée, nous verronsqu'elle aussi est tout au moins absolumentidentiqueavec elle-même. Ainsi la même détermination appartientà l'être et à la pensée. Il ne faut pas cependant considérercette identité de l'être et delà pensée comme uneidentitéconcrète, et par suite il ne faut pas dire : la pierre, en tant(1) Et, par conséquent, l'être et le non-être pris séparément ne constituentpas la notion, mais des moments, des abstractions de la notion.(2) Puisque l'être ainsi que le non-être sont faux hors de devenir.(3) Das schlechtin Identische und Affirmative.

DOCTRINE DE L'ÊTRE. — QUALITÉ. fillqu'elle est, est identique avec l'homme doué de pensée.Un moment concret est quelque chose qui diffère tout àfait de la détermination abstraite comme telle. Mais enparlant de l'être il ne saurait être question de rien deconcret, car l'être est l'abstraction absolue.D'où l'on voitaussi comment la question touchant l'être de Dieu,qui estce qu'il y a de plus concret, ne saurait offrir qu'un bienmince intérêt.Par là que le devenir est le premier moment concret,il est aussija première détermiuation vraie de la pensée.Dans l'histoire de la philosophie c'est le système d'Heraclitequi correspond à ce degré de l'idée logique. Endisant que tout s'écoule (navra, pu) Heraclite posa commedétermination fondamentale de tout ce qui existe le devenir,tandis que les Eléates, comme nous l'avons remarqué plushaut, avaient conçu l'être, l'être fixe et sans processus,comme constituant seul le vrai. Relativement au principedes Éléates, Heraclite ajoute que l'être n'est pas plus quele non-être (oi«5èv pàXkov rô ov xôv p? ovtoç sert), propositionoù Ton énonce la négation de l'être abstrait et sonidentité dans le devenir avec le non-être qui ne saurait nonplus demeurer dans son état d'abstraction. — Nousavonslà aussi un exemple de la vraie réfutation d'un systèmephilosophique par un autre système, réfutation qui consisteprécisément à montrer comment le principe du systèmeréfuté se trouve enveloppé dans sa dialectique, etcomment on le fait,pour ainsi dire, descendre au rôle d'unmoment idéal d'une forme plus haute et plus concrète del'idée. — Mais il faut aussi dire que le devenir en et poursoi est lui-même une détermination très-pauvre, et qui doit

DOCTRINE DE L'ÊTRE. — QUALITÉ. fill

qu'elle est, est identique avec l'homme doué de pensée.

Un moment concret est quelque chose qui diffère tout à

fait de la détermination abstraite comme telle. Mais en

parlant de l'être il ne saurait être question de rien de

concret, car l'être est l'abstraction absolue.

D'où l'on voit

aussi comment la question touchant l'être de Dieu,

qui est

ce qu'il y a de plus concret, ne saurait offrir qu'un bien

mince intérêt.

Par là que le devenir est le premier moment concret,

il est aussija première détermiuation vraie de la pensée.

Dans l'histoire de la philosophie c'est le système d'Heraclite

qui correspond à ce degré de l'idée logique. En

disant que tout s'écoule (navra, pu) Heraclite posa comme

détermination fondamentale de tout ce qui existe le devenir,

tandis que les Eléates, comme nous l'avons remarqué plus

haut, avaient conçu l'être, l'être fixe et sans processus,

comme constituant seul le vrai. Relativement au principe

des Éléates, Heraclite ajoute que l'être n'est pas plus que

le non-être (oi«5èv pàXkov rô ov xôv p? ovtoç sert), proposition

où Ton énonce la négation de l'être abstrait et son

identité dans le devenir avec le non-être qui ne saurait non

plus demeurer dans son état d'abstraction. — Nous

avons

là aussi un exemple de la vraie réfutation d'un système

philosophique par un autre système, réfutation qui consiste

précisément à montrer comment le principe du système

réfuté se trouve enveloppé dans sa dialectique, et

comment on le fait,

pour ainsi dire, descendre au rôle d'un

moment idéal d'une forme plus haute et plus concrète de

l'idée. — Mais il faut aussi dire que le devenir en et pour

soi est lui-même une détermination très-pauvre, et qui doit

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