Hegel-Logique-tome-1
398 LOGIQUE. — - PUEM1ÈRE PARTIE.que par la pensée qu'il se distingue des animaux ; mais1 lui a fallu des milliers d'années pour arriver à saisir lapensée dans sa pureté, et en même temps comme principeabsolument objectif. Les Éléates sont considérés commedes penseurs hardis, et, comme tels, on les admire. Maison ajoute ordinairement à cette admiration indéterminéela remarque que ces philosophes sont allés trop loinlorsqu'ilsn'ont voulu reconnaître pour vrai que l'être, et qu'ilsont refusé toute vérité à tout ce qui à côté de l'être faitl'objet de notre conscience. On a sans doute raison de direqu'il ne faut pas s'arrêter au simple être. Mais il est toutaussi irrationnel de considérer l'autre contenu de notreconscience comme s'ilse trouvait en quelque sorte à côtéou hors de l'être, ou comme quelque chose qui vient s'ajouterà l'être du dehors. Le vrai rapport consiste au contraireen ceci, que l'être comme tel n'est ni un terme fixe, ni leterme dernier, mais qu'il se change en son contraire, lequel,considéré aussi dans son état immédiat, est le nonêtre.Le vrai est donc que l'être est la première penséepure; de telle sorte que si l'on ajoute un autre point de dé-,part, — le moi = moi, ou l'indifférence absolue, ou mêmeDieu, — on aura une représentation, mais on n'aura pasune pensée ; et, considéré dans son contenu spéculatif, cepoint de départ sera précisément l'être (1).(1) C'est-à-dire que dans le contenu spéculatif (Gedatikeninhalt, le contenuen tant que pensée et pensé) on ne trouvera, au point de départ, quel'être, et que si en prenant pour point de départ, par exemple, lemoi=moi,ou Croit avoir autre chose que Pêlre, c'est qu'on se représente le point dedépart, et qu'on ne le pense pas.
DOCTRINE DE L'ÊTRE. — QUALITÉ. 309§ LXXXVII.Cet être pur est l'abstraction pure, et, par conséquent, lanégation absolue (l)qui, prise elle aussi dans son momentimmédiat, est le non-être (2).REMARQUE.1° On tire de là la seconde définttion de l'absolu : l'absoluest le non-être. Au fond c'estce que veulent dire cespropositions : la chose en soi est la chose indéterminée,entièrement dépourvue de forme et de contenu, ou bien :Dieu est la plus haute essence et il n'est que cela, car,en le représentant ainsi, on le représente précisémentcomme constituant cette négativité. Le néant, dont les(1) Das Absolut-négative: l'absolument négatif : c'est-à-dire qu'on n'a pasici une négation concrète et déterminée, mais la négation la plus abstraite, lapremière négation, une négation qui n'est que lanégation.(2) Das Nichts : le néant, le non-être, le rien. Si l'on considère l'êtrecomme tel, le pur être, on verra qu'il n'y a en lui que l'être. 11 semble qu'onpuisse du moins dire de lui qu'ii est. Mais lors même qu'on se borne à dire deêtre qu'if est, on n'a plus le simple être, mais une affirmation qui est autrechose que l'être et qui est introduite dans l'être par une réflexion extérieureà l'être. L'être n'est donc que l'être, et si l'être est une pensée, dans cettepensée il n'y a que l'être. Mais l'être qui n'est que' l'être est l'être absolumentindéterminé, et autant qu'il est permis de faire intervenir ici la possibilitéet la chose, on pourrait dire qu'il est la possibilité absolue de touteschoses, mais qu'il n'est aucune chose, qu'il n'est rien, et que, par suite, il estle rien, le non-être. Dire que l'être n'est rien, et dire qu'il est le rien, paraîtrontdeux choses différentes. Mais ici il s'agit du rien absolument abstrait,ou, si l'on veut, du rien absolu, de sorte que dire l'être n'est rien, revientà dire Vêtre est rien, ou le rien. On pourra aussi considérer le rien, cettenégation première et absolument abstraite comme venant s'ajouter à l'être,du dehors. Mais le rien n'est le rien que de l'être; il est le non-être. C'estl'être qui se nie lui-même. Et c'est pour cette raison que le non-être est lanégation, ou la détermination la plus indéterminée, aussi indéterminée quel'être.
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DOCTRINE DE L'ÊTRE. — QUALITÉ. 309
§ LXXXVII.
Cet être pur est l'abstraction pure, et, par conséquent, la
négation absolue (l)qui, prise elle aussi dans son moment
immédiat, est le non-être (2).
REMARQUE.
1° On tire de là la seconde définttion de l'absolu : l'absolu
est le non-être. Au fond c'est
ce que veulent dire ces
propositions : la chose en soi est la chose indéterminée,
entièrement dépourvue de forme et de contenu, ou bien :
Dieu est la plus haute essence et il n'est que cela, car,
en le représentant ainsi, on le représente précisément
comme constituant cette négativité. Le néant, dont les
(1) Das Absolut-négative: l'absolument négatif : c'est-à-dire qu'on n'a pas
ici une négation concrète et déterminée, mais la négation la plus abstraite, la
première négation, une négation qui n'est que la
négation.
(2) Das Nichts : le néant, le non-être, le rien. Si l'on considère l'être
comme tel, le pur être, on verra qu'il n'y a en lui que l'être. 11 semble qu'on
puisse du moins dire de lui qu'ii est. Mais lors même qu'on se borne à dire de
être qu'if est, on n'a plus le simple être, mais une affirmation qui est autre
chose que l'être et qui est introduite dans l'être par une réflexion extérieure
à l'être. L'être n'est donc que l'être, et si l'être est une pensée, dans cette
pensée il n'y a que l'être. Mais l'être qui n'est que' l'être est l'être absolument
indéterminé, et autant qu'il est permis de faire intervenir ici la possibilité
et la chose, on pourrait dire qu'il est la possibilité absolue de toutes
choses, mais qu'il n'est aucune chose, qu'il n'est rien, et que, par suite, il est
le rien, le non-être. Dire que l'être n'est rien, et dire qu'il est le rien, paraîtront
deux choses différentes. Mais ici il s'agit du rien absolument abstrait,
ou, si l'on veut, du rien absolu, de sorte que dire l'être n'est rien, revient
à dire Vêtre est rien, ou le rien. On pourra aussi considérer le rien, cette
négation première et absolument abstraite comme venant s'ajouter à l'être,
du dehors. Mais le rien n'est le rien que de l'être; il est le non-être. C'est
l'être qui se nie lui-même. Et c'est pour cette raison que le non-être est la
négation, ou la détermination la plus indéterminée, aussi indéterminée que
l'être.