Hegel-Logique-tome-1

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394 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.pourra faire considérer ces formes ou d'autres semblablescomme siilelles étaient les premières. Mais dans ces formesy a déjà une médiation, et par conséquent elles ne sontpas véritablement les premières. La médiation consiste àaller d'un premier terme à un second et à sortir de la différence.Si l'on voulait considérer lemoi=moi, ou mêmel'intuition intellectuelle comme constituant vraiment lecommencement, on n'aurait dans cette immédiatité pureque l'être (1). Mais, d'un autre côté, on n'aurait plus l'êtrepur et abstrait, mais l'être, ou la pensée pure, ou l'intuitionpure qui contient une médiation.Si l'on considère l'être comme exprimant un prédicatde l'absolu, on aura la première définition de l'absolu :X absolu est F être. C'est (dans la pensée) (2) la définitionlaplus élémentaire, la plus abstraite et la plus vide. C'est ladéfinition des Eléates ;mais elle est aussi la définitionbien connue, suivant laquelle Dieu serait Y universalité (3)des réalités. Dans cette définition on fait abstraction deslimitations qui sont dans toute réalité, de telle façon queDieu seul serait l'être réel dans toute réalité, ou l'être leplus réel. Comme la réalité contient déjà une réflexion,cette définition exprime ce que Jacobi dit du Dieu de Spinoza,savoir, qu'il est le principe de l'être dans touteexistence (4).(1) C'est-à-dire qu'on n'aurait pas réellement le moi= moi, ou l'intuitionintellectuelle, qui sont des termes plus concrets que l'être et qui supposentl'être, mais on aurait l'être, et que c'est parce qu'on les confondrait avec l'êtrequ'on débuterait par eux.(2) Ou dans la série des pensées.(3) Inbegriff.(4)Et, par conséquent, cette définition n'est pas exactement la même quecelle des Eléates, puisque la catégorie de réalité est une catégorie plus con-

DOCTRINE DE l'ÊTRE. QUALITÉ. 395Zasatz 1 . Audébut de la pensée nous n'avons que lapensée dans sa pure indétermination, car la déterminationcontient déjà l'opposition (1); et, au début, il n'y a pas decontraire. L'indétermination que nous avons ici est l'indéterminationimmédiate; ce n'est pas l'indéterminationmédiate, la suppression de la médiation, mais c'est l'immédiatitéde l'indétermination, c'est l'indétermination quiprécède toute détermination, l'indéterminé comme pointde départ absolu (2). C'est là ce que nous appelons être.De cet être on ne saurait avoir ni une sensation, ni uneintuition, ni une représentation, car c'est la pensée pure,et c'est comme telle qu'il fait le commencement. L'essenceaussi est un moment indéterminé (3) ;mais c'est un momentindéterminé qui a traversé la détermination et quicontient la détermination comme un élément supprimé.Zusatz 2. Les divers degrés de l'idée logique nous lesrencontrons dans l'histoire de la philosophie sous formede systèmes philosophiques qui se succèdent et dont chacuna pour fondement une définition particulière de l'absolu.Ainsi, de même que le développement de l'idée logique seproduit comme un passage de l'abstrait au concret, decrête que celle de l'être. Ce que Hegel veut donc dire c'est que ces définitionsDieu est Vêtre le plus réel (Allerrealste), ou bien : il est le principe de Vêlredans toute existence, sont, elles aussi, des définitions abstraites et qui nediffèrent pas beaucoup de celle-ci : Dieu est Vêlre.(1) Eines und ein anderes : une chose et une autre chose: ceci et cela,c'est-à-dire des termes opposés, des contraires.(2) Allererstes: le premier de toutes choses, de toute détermination ; l'indéterminéequi précède toute détermination.(3) Ein Beslimmungsloses. C'est-à-dire que l'essence à son point de départest, elle aussi, une chose indéterminée ou immédiate, mais d'une immédiatitéqui contient la médiation comme un moment subordonné ou supprimé. Voy.sur ce point notre Introduction à la philosophie de l'Esprit, vol. I.

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pourra faire considérer ces formes ou d'autres semblables

comme si

il

elles étaient les premières. Mais dans ces formes

y a déjà une médiation, et par conséquent elles ne sont

pas véritablement les premières. La médiation consiste à

aller d'un premier terme à un second et à sortir de la différence.

Si l'on voulait considérer le

moi=moi, ou même

l'intuition intellectuelle comme constituant vraiment le

commencement, on n'aurait dans cette immédiatité pure

que l'être (1). Mais, d'un autre côté, on n'aurait plus l'être

pur et abstrait, mais l'être, ou la pensée pure, ou l'intuition

pure qui contient une médiation.

Si l'on considère l'être comme exprimant un prédicat

de l'absolu, on aura la première définition de l'absolu :

X absolu est F être. C'est (dans la pensée) (2) la définition

la

plus élémentaire, la plus abstraite et la plus vide. C'est la

définition des Eléates ;

mais elle est aussi la définition

bien connue, suivant laquelle Dieu serait Y universalité (3)

des réalités. Dans cette définition on fait abstraction des

limitations qui sont dans toute réalité, de telle façon que

Dieu seul serait l'être réel dans toute réalité, ou l'être le

plus réel. Comme la réalité contient déjà une réflexion,

cette définition exprime ce que Jacobi dit du Dieu de Spinoza,

savoir, qu'il est le principe de l'être dans toute

existence (4).

(1) C'est-à-dire qu'on n'aurait pas réellement le moi= moi, ou l'intuition

intellectuelle, qui sont des termes plus concrets que l'être et qui supposent

l'être, mais on aurait l'être, et que c'est parce qu'on les confondrait avec l'être

qu'on débuterait par eux.

(2) Ou dans la série des pensées.

(3) Inbegriff.

(4)

Et, par conséquent, cette définition n'est pas exactement la même que

celle des Eléates, puisque la catégorie de réalité est une catégorie plus con-

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