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Hegel-Logique-tome-1

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361 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.

tence, de telle sorte que l'existence est contenue dans la

pensée même de Dieu, que celle-ci ne saurait être sans

celle-là, et que par suite l'existence de Dieu est une existence

nécessaire et éternelle (1)

3° De même, pour les choses extérieures, dire qu'on a

une conscience immédiate de leur existence, revient à dire

qu'on en a une conscience sensible. Mais c'est là la plus

infime des connaissances (2). Ce qu'il importe de savoir,

c'est que celte connaissance immédiate de l'être des choses

(1) Descartes, Princ. phil, I, 15 : Magis hoc [Ens summe perfectum)

exislere credet, si attendat, nullius alterius rei ideam apud se inveniri, in qua

eodem modo necessariam exislenliam conlineri animadvertat ;

— intelliget,

illam ideam exhilere veram etimmutabilem naturam, quœque non potest non

exislere, cum necessaria existentiain eo contineatur. — Les développements

qu'il y ajoute, et auxquels il a donné la forme d'une preuve ne changent pas

la valeur de cette proposition fondamentale. — Spinoza pose également en

principe que l'essence, c'est-à-dire la pensée abstraite de Dieu contient l'existence.

Il déGuit d'abord Dieu causa sut, parce qu'il est un être cujus essenlia

involvit cxistenliam ; sive id cujus natura non polest concipi nisi existens.

Définition qui repose sur le principe de l'indivisibilité de la notion et de

l'être. Mais quelle est la notion dont la nature spéciale consiste à ne pas

pouvoir être séparée de l'existence ? Ce n'est pas la notion des choses finies,

car le caractère distinctif des existences finies c'est la contingence. Que chez

Spinoza la 11 e proposition : Dieu existe nécessairement, et la 20 e : L'existence

et Vessence sont en Dieu une seule et même chose, soient accompagnées d'une

preuve, ce n'est là qu'un procédé formel et superflu de celui qui démontre.

Cette démonstration : Dieu est la substance et la seule substance ;

mais la

substance est causa sui, donc Dieu existe nécessairement, équivaut à la proposition:

Dieu eslVètre dont la notion est inséparable de son existence. (Note

de l'auteur.)

(2) On pourrait croire à première vue que, sous ce rapport, la science immédiate

diffère de la doctrine cartésienne qui attaque la connaissance sensible.

Mais le doute cartésien qui s'étend aussi à cette connaissance n'est

qu'un doute provisoire, et au fond la connaissance des choses extérieures

est aussi chez Descartes une connaissance immédiate et empirique, bien

que, comme on sait, il y fasse intervenir la véracité divine, qui, outre

qu'elle n'est ici qu'un élément arbitraire et étranger, n'est prise, elle aussi,

que d'une façon immédiate et empirique.

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