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Hegel-Logique-tome-1

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358 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.

viction, conviction qu'on rencontre même chez les esprits

les moins cultivés, que la conscience de l'individuel n'a

qu'une valeur limitée et contingente. Si l'on ne recherche

pas la nature de cette conscience, c'est-à-dire, si l'on n'y

distingue pas ce qu'il y a en elle d'absolu et d'universel, ce

qui ne peut être que l'œuvre de la réflexion, le consentement

universel sera une opinion dont il faudra tenir compte,

puisqu'il constitue un élément de la conscience 7

mais qui

ne pourra satisfaire complètement la pensée qui, outre l'universalité,

veut connaître la nécessité des choses. D'ailleurs,

en admettant même que l'universalité d'un fait puisse fournir

une preuve suffisante, le fait qu'il y a des individus et

des peuples chez lesquels on ne trouve pas cette croyance en

Dieu a fait abandonner cette preuve (1). Mais il n'y a rien

de plus expéditif et de plus commode que d'avoir à faire

cette simple déclaration, savoir, que je trouve dans ma

conscience un contenu accompagné de la certitude

vérité, et que, par conséquent, cette certitude n'est

de sa

pas la

(1) Pour bien déterminer dans l'expérience les limites de l'athéisme et de

la croyance en Dieu, il importe de savoir s'il suffit de posséder la notion de

Dieu en général, ou bien si une connaissance plus exacte de Dieu est nécessaire.

Dans les sociétés chrétiennes on n'admet pas que les dieux de l'Inde,

delà Chine, ni même les dieux de la Grèce, et moins encore les fétiches de

l'Afrique soient le vrai Dieu. Par conséquent, celui qui croit en ces dieux, ne

croit pas en Dieu. Mais si l'on considère la croyance en Dieu comme se trouvant

comprise dans la croyance en plusieurs dieux, de la même façon dont

le genre existe dans les individus, le culte qui s'adresse à plusieurs dieux

s'adressera aussi à Dieu. Les Athéniens, au contraire, regardaient les

poètes et les philosophes comme des athées, parce que, aux yeux de ces derniers,

Jupiter et les autres dieux n'existaient que dans l'opinion du peuple,

et qu'ils ne reconnaissaient probablement qu'un seul Dieu.

Ce qu'il importe ici de savoir ce n'est pas ce qui se trouve contenu dans

un objet, mais la manière dont cet objet existe dans la conscience; autrement

toutes les déterminations de la Divinité seraient confondues et auraient une

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