Hegel-Logique-tome-1
338 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.de la perception et de l'entendement qui réfléchit sur lui.On déclare, il est vrai, que ce monde est le monde desphénomènes (1). Mais ce n'est làqu'une simple étiquette,qu'une détermination purement formelle ; caries sources,le contenu et les procédés de la connaissance sont lesmêmes que dans l'empirisme. L'autre côté est, au contraire,l'indépendance de la pensée qui se saisit elle-même,le principe de la liberté, principe que la philosophie deKanta commun avec la métaphysique antérieure, la métaphysiqueordinaire, mais auquel il a enlevé tout contenusans pouvoir lui en substituer un autre. En d'autres termes,cette pensée qu'on appelle ici raison a été dépouillée detoute détermination et de toute autorité. Le résultat principalde la philosophie de Kant c'est d'avoir éveillé la consciencede cette énergie interne absolue (2); et bien qu'àcause de la façon abstraite dont ce principe a été saisi onn'en puisse tirer aucun développement, aucune détermination,ni connaissances, ni lois morales, il a cependantcette importance qu'il ferme l'accès à toute autorité età tout élément extérieur. Depuis Kant, l'indépendance absoluede la raison doit êtreconsidérée comme un principeessentiel de la philosophie, et comme une des croyances denotre temps.Zusatz I. A la philosophie critique revient le grandmérite, mérite négatif, il est vrai, d'avoir engendré cetteconviction que les déterminations de l'entendement sontdes déterminations finies, et que la connaissance qui se(1) En faisaut croire par là qu'on admet un autre monde que le mon dephénoménal.(2) Absolut Innerlichkeit*
SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L'OBJET. 339meut dans leur cercle ne saurait atteindre à la vérité. Maisle côlé exclusif de la façon dont cette philosophie envisageces déterminations consiste en ce que celles-ci ne seraientfinies que parce qu'elles appartiennent à notre penséesubjective pour laquelle la chose en soi est un monde inaccessible.Dans le fait, la Unité des déterminations de l'entendementne leur vient pas de leur subjectivité, maisbien de ce qu'elles sont finies en elles-mêmes, et c'esteettefinité qu'il faut démontrer en elles. Suivant Kant, au contraire,ce que nous pensons est faux parce c'est nous qui lepensons. — Un autre défaut de cette philosophie c'est ausside ne faire qu'une description historique de lapensée, etqu'une simple énuméralion des moments de la conscience.Dans ses points essentiels cette énumération est sans douteexacte, mais il n'y est nullement question de la nécessitédes moments empiriquement énumérés. On y énoncecomme résultat des considérations sur les divers degrés dela conscience que le contenu de notre connaissance n'estque le phénomène. Ce résultat, il faut l'admettre en ce sensque la pensée finie ne se meut que dans le cercle des phénomènes.Mais le monde des phénomènes n'est pas le tout;et il y a une plus haute région qui n'est cependant pour laphilosophie kantienne qu'une région inaccessible.Zusatz II. Si la philosophie kantienne n'a posé d'abordque d'une façon formelle le principe que la pensée se détermineelle-même, sans démontrer ni comment ni jusqu'àquel point cette détermination propre de la pensée alieu, Fichte, au contraire, qui aperçut cette lacune et quiénonça le principe qu'il fallait déduire les catégories, fitaussi la tentative de le réaliser. C'est le moi qui dans la
- Page 311 and 312: SECOND RAPPORT DE LA PENSEE AVEC L
- Page 313 and 314: SECOND RAPPORT DE LA PKNSÉE AVEC l
- Page 315 and 316: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 317 and 318: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 319 and 320: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 321 and 322: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 323 and 324: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 325 and 326: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 327 and 328: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 329 and 330: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC l
- Page 331 and 332: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC i
- Page 333 and 334: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC l
- Page 335 and 336: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 337 and 338: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 339 and 340: SECOND RAPPORT DE LA. PENSÉE AVEC
- Page 341 and 342: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 343 and 344: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 345 and 346: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 347 and 348: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 349 and 350: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC l
- Page 351 and 352: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 353 and 354: SECOND RAPPORT DK LA PENSÉE AVEC L
- Page 355 and 356: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 357 and 358: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 359 and 360: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 361: SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L
- Page 365 and 366: LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE, 341C
- Page 367 and 368: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 369 and 370: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 371 and 372: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 373 and 374: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 375 and 376: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 377 and 378: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 379 and 380: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 381 and 382: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 383 and 384: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 385 and 386: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 387 and 388: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 389 and 390: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 391 and 392: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 393 and 394: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 395 and 396: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 397 and 398: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 399 and 400: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 401 and 402: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 403 and 404: TROlSlÈiME RAPPORT DE LA PENSÉE A
- Page 405 and 406: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 407 and 408: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 409 and 410: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
- Page 411 and 412: TROISIÈME RAPPORT DE LA PENSÉE AV
SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L'OBJET. 339
meut dans leur cercle ne saurait atteindre à la vérité. Mais
le côlé exclusif de la façon dont cette philosophie envisage
ces déterminations consiste en ce que celles-ci ne seraient
finies que parce qu'elles appartiennent à notre pensée
subjective pour laquelle la chose en soi est un monde inaccessible.
Dans le fait, la Unité des déterminations de l'entendement
ne leur vient pas de leur subjectivité, mais
bien de ce qu'elles sont finies en elles-mêmes, et c'esteette
finité qu'il faut démontrer en elles. Suivant Kant, au contraire,
ce que nous pensons est faux parce c'est nous qui le
pensons. — Un autre défaut de cette philosophie c'est aussi
de ne faire qu'une description historique de la
pensée, et
qu'une simple énuméralion des moments de la conscience.
Dans ses points essentiels cette énumération est sans doute
exacte, mais il n'y est nullement question de la nécessité
des moments empiriquement énumérés. On y énonce
comme résultat des considérations sur les divers degrés de
la conscience que le contenu de notre connaissance n'est
que le phénomène. Ce résultat, il faut l'admettre en ce sens
que la pensée finie ne se meut que dans le cercle des phénomènes.
Mais le monde des phénomènes n'est pas le tout;
et il y a une plus haute région qui n'est cependant pour la
philosophie kantienne qu'une région inaccessible.
Zusatz II. Si la philosophie kantienne n'a posé d'abord
que d'une façon formelle le principe que la pensée se détermine
elle-même, sans démontrer ni comment ni jusqu'à
quel point cette détermination propre de la pensée a
lieu, Fichte, au contraire, qui aperçut cette lacune et qui
énonça le principe qu'il fallait déduire les catégories, fit
aussi la tentative de le réaliser. C'est le moi qui dans la