Hegel-Logique-tome-1

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12 CHAPITRE II.d'un tout ne saurait discerner clairement ni son objet, nises limites, ni les rapports qui l'unissent aux autres sciences.Et c'est ce qui a lieu dans lalogique. Car cetle science qui,comme on nous l'enseigne, doit nous apprendre à ordonnernos pensées et à former des idées claires et complètes,s'inquiète fort peu soit d'ordonner ses propres matériaux,soit d'en rechercher et d'en définir avec précision le sens etla valeur. Par exemple, à la question de savoir quel est lerapport de la logique avec les autres sciences, on se contentede répondre d'une manière vague et superficielle,que comme la logique est la science du raisonnement, etcomme on a besoin du raisonnement dans toutes les sciences,la logique doit nécessairement avoir des rapports avecelles. Mais quelle est la vraie etintime nature de ces rapports,jusqu'à quel point et de quelle façon la logique estliée aux autres sciences, et quelle est lalimite qui la sépared'elles, c'est ce que les logiciens ne nous disent point. Etlorsque, pour en donner une définition plus exacte, ilsajoutent que c'est la science de la forme ou de la méthodeà l'aide de laquelle nous ordonnons nos pensées pour atteindreà la vérité, ici aussi on nous laisse dans l'ignorancesur la nature de cette forme et de cette méthode, et sur leursrapports avec les objets de la pensée, comme, par exemple,s'il y a entre l'objet de la pensée — fini ou infini, physiqueou métaphysique — et la forme une communauté de nature,et, s'il y en a, quelle est la différence entre la logiqueet l'ontologie et la métaphysique ; et s'il n'y en a pas, commentla connaissance est possible ; ou bien, si la formeest éternelle et absolue, ou périssable et relative, et sielleest périssable et relative, comment on peut atteindre par

DÉFINITIONS DE LA LOGIQUE. 13elle à l'absolue vérité, négligeant ainsi ou laissant sansréponse les questions les plus importantes, et dont la solutionconstitue la base d'une conception vraiment rationnellede la logique.

12 CHAPITRE II.

d'un tout ne saurait discerner clairement ni son objet, ni

ses limites, ni les rapports qui l'unissent aux autres sciences.

Et c'est ce qui a lieu dans la

logique. Car cetle science qui,

comme on nous l'enseigne, doit nous apprendre à ordonner

nos pensées et à former des idées claires et complètes,

s'inquiète fort peu soit d'ordonner ses propres matériaux,

soit d'en rechercher et d'en définir avec précision le sens et

la valeur. Par exemple, à la question de savoir quel est le

rapport de la logique avec les autres sciences, on se contente

de répondre d'une manière vague et superficielle,

que comme la logique est la science du raisonnement, et

comme on a besoin du raisonnement dans toutes les sciences,

la logique doit nécessairement avoir des rapports avec

elles. Mais quelle est la vraie et

intime nature de ces rapports,

jusqu'à quel point et de quelle façon la logique est

liée aux autres sciences, et quelle est la

limite qui la sépare

d'elles, c'est ce que les logiciens ne nous disent point. Et

lorsque, pour en donner une définition plus exacte, ils

ajoutent que c'est la science de la forme ou de la méthode

à l'aide de laquelle nous ordonnons nos pensées pour atteindre

à la vérité, ici aussi on nous laisse dans l'ignorance

sur la nature de cette forme et de cette méthode, et sur leurs

rapports avec les objets de la pensée, comme, par exemple,

s'il y a entre l'objet de la pensée — fini ou infini, physique

ou métaphysique — et la forme une communauté de nature,

et, s'il y en a, quelle est la différence entre la logique

et l'ontologie et la métaphysique ; et s'il n'y en a pas, comment

la connaissance est possible ; ou bien, si la forme

est éternelle et absolue, ou périssable et relative, et si

elle

est périssable et relative, comment on peut atteindre par

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