Hegel-Logique-tome-1
334 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.c'est-à-dire dans un temps à venir où l'idée aussi existera (1),on fera observer qu'une condition sensible telle que letemps maintient plutôt qu'elle ne concilie la contradiction,et que le progrès infini, cette représentationde l'entendementqui lui correspond, n'est rien autre chose que lacontradiction qui se reproduit indéfiniment (2).REMARQUE.On peut faire encore une remarque générale sur le résultatde la philosophie critique touchant la nature de laconnaissance, résultat qui est devenu un des préjugés,c'est-à-dire une des notions préconçues généralementadmises de notre temps.On pourra reconnaître que le vice radical de tout systèmeidéaliste, mais particulièrement de celui deKant, vientde cette inconséquence qu'on y unit ce qu'un instant avanton avait déclaré comme indépendant, et par suite commene pouvant être uni, ou bien, et par contre, qu'après avoirplacé le vrai dans l'union des deux moments, et avoirrefusé de le reconnaître dans les deux moments pris séparément,on admet un instant après que chacun d'eux, pris séparément,contient la vérité et la réalité. Ceux qui procèdentainsi dans leur investigation philosophique ne s'aperçoiventpas que ce balancement en deçà et au delà de la limitemontre lui-même l'insuffisance de chacune de ces déterminationsprises séparément, et que ce défaut (3) vient(1) Ou, suivant l'autre expression, Vidéal de la raison sera réalisé»(2) Der perennirend Gesetzle Wiederspruch selbst : la contradiction mêmeposée comme se reproduisant sans cesse. Voyez sur le progrès infini plusloin, § 104.(3) C'est-à-dire ce balancement : Heruber und Hinubergehen.
SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L OBJET. 335simplement de l'impuissance d'unir deux pensées, car,suivant la forme (1), iln'y en a que deux. C'est, par conséquent,la plus grande inconséquence que d'enseigner,d'un côté, que l'entendement ne connaît que des phénomènes,et, de l'autre, défaire de cette connaissance quelquechose d'absolu, en disant que la connaissance ne sauraits'étendre plus loin, et que c'est là la limite naturelle, absoluede la connaissance humaine. Les choses de la naturesont limitées, et elles ne sont des choses de la nature qu'autantqu'elles ignorent leur limite générale, et que leurdéterminabilité est seulement une limite pour nous, etqu'elle n'est pas pour elles. Toute limite, tout manque n'estconnu, on peut même dire n'est senti, qu'autant qu'on vaen même temps au delà.Les êtres vivants comparés avecles inanimés ont le privilège de la douleur. Même pourles êtres vivants une déterminabilité individuelle devient lesentiment d'une négation, parce que, en tant que vivants, ilscontiennent l'universalité de la vie, qui s'élève au-dessusde l'individuel, qu'ils subsistent dans cette négation d'euxmêmes,et qu'ils sentent cette contradiction comme existanten eux-mêmes. Cette contradiction n'est en eux que parceque les deux contraires, l'universel du sentiment de lavie, et en face de cet universel l'individualité qui le nie,sont dans un seul et même sujet. De même la limite, lemanque de la connaissance n'est déterminé comme limite,comme manque, que par sa connexion avec l'idée de l'universel,d'un tout accompli avec lequel on le compare. Elleest donc une pensée irréfléchie que celle qui ignore qu'en(1) La forme dialectique.
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simplement de l'impuissance d'unir deux pensées, car,
suivant la forme (1), il
n'y en a que deux. C'est, par conséquent,
la plus grande inconséquence que d'enseigner,
d'un côté, que l'entendement ne connaît que des phénomènes,
et, de l'autre, défaire de cette connaissance quelque
chose d'absolu, en disant que la connaissance ne saurait
s'étendre plus loin, et que c'est là la limite naturelle, absolue
de la connaissance humaine. Les choses de la nature
sont limitées, et elles ne sont des choses de la nature qu'autant
qu'elles ignorent leur limite générale, et que leur
déterminabilité est seulement une limite pour nous, et
qu'elle n'est pas pour elles. Toute limite, tout manque n'est
connu, on peut même dire n'est senti, qu'autant qu'on va
en même temps au delà.
Les êtres vivants comparés avec
les inanimés ont le privilège de la douleur. Même pour
les êtres vivants une déterminabilité individuelle devient le
sentiment d'une négation, parce que, en tant que vivants, ils
contiennent l'universalité de la vie, qui s'élève au-dessus
de l'individuel, qu'ils subsistent dans cette négation d'euxmêmes,
et qu'ils sentent cette contradiction comme existant
en eux-mêmes. Cette contradiction n'est en eux que parce
que les deux contraires, l'universel du sentiment de la
vie, et en face de cet universel l'individualité qui le nie,
sont dans un seul et même sujet. De même la limite, le
manque de la connaissance n'est déterminé comme limite,
comme manque, que par sa connexion avec l'idée de l'universel,
d'un tout accompli avec lequel on le compare. Elle
est donc une pensée irréfléchie que celle qui ignore qu'en
(1) La forme dialectique.