Hegel-Logique-tome-1

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330 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.suivant son contenu (1). Mais dans cette haute sphère del'idée la paresse de la pensée, c'est ainsi qu'on peut l'appeler,trouve une issue trop facile pour quelle ne s'en servepas pour maintenir contre la réalisation de la finalité dumonde la séparation de la notion et de la réalité (2). Parcontre, la réalité présente (3) des êtres vivants et de l'œuvred'art montre même au sens et à l'intuition la réalité del'idéal. De toute façon, les considérations de Kant sur cesujet sont spécialement faites pour élever la conscienceà la conception et à la pensée de la nature concrète del'idée.§ LVI.Ici Ton a la penséed'un rapport de l'universel de l'entendementavec le particulier de l'intuition autre queceluiqui fait le fondement de la doctrine de la raison théorétiqueet de la raison pratique. Mais on n'y trouve pas la vue, quece rapport est le rapport véritable,ou, pour mieux dire, lavérité même. Bien plutôt cette unité y est prise telle qu'elleexiste dans la phénoménalité finie, et telle qu'on la rencontredans l'expérience. Cette expérience constate dans lesujet (4),soit le génie, la faculté de produire des idées(1) Le texte a: Kant pose l'idée embrassant (les choses) suivant le contenu.En effet, dans cette finalité du monde, et dans cette finalité pensée commeréalisée, Kant s'est élevé à l'unité du sujet et de l'objet, de la notion et de laréalité, de la forme et du contenu.(2) C'est ce qui est arrivé à Kant qui, après s'être élevé à cette haute conception,retombe dans son point de son subjectif, et ne voit dans la finalité,qu'un postulat de la raison subjective, une fin qui doitou devrait se réaliser(einSolleri), mais qui ne se réalise point, de telle sorte que la finalité est unesimple notion subjectivesans contenu objectif.(3) Gegenwart : le présent, la réalité présente, qui tombe sous l'intuition.(4) Im Subjecte : Terme qui indique le point de vue subjectif.

SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L'OBJET. 331esthétiques, c'est-à-dire des représentations de la libre imaginationqui servent à la production d'une idée, et quiinvitent à la réflexion (1) sans que leur contenu soit, oupuisse être exprimé par une notion, soit le goût (2), quiconsiste dans le sentiment de l'accord des libres intuitionset des libres représentations avec les lois de l'entendement.§ LVII.Le principe du jugement réfléchissant (3) est ensuitedéterminé par les produits vivants de la nature commefin, comme notion active, comme universel déterminant etdéterminé en lui-même. En même temps on éloignedece principe toute représentation de finalité extérieure oufinie, où la fin n'est à l'égard des moyens etdes matériauxoù elle se réalise qu'une forme extérieure. Par contre,dans l'être vivant la fin constitue une détermination et uneactivité qui sont immanentes à la matière, et tous les membressont les uns à l'égard des autres fin et moyen tout àla fois (4).§ LVIII.Maintenant si dans cette idée de finalité Ton enlève lerapport de l'entendement, c'est-à-dire le rapport de finet(1) lu denken geben : qui invitent à penser, c'est-à-dire â penser l'idée.(2) Geschmacks Urtheit : jugement du goût : la critique de l'art où l'entendementintervient avec ses catégories.(3) Kant distingue le jugement réfléchissant du jugement déterminant. Lafaculté de juger est, suivant lui, la faculté de penser le particulier sous oudans le général. Lorsque le général est donné, le jugement qui y rattache(subsumirt) le particulier est déterminant ; lorsqu'au contraire c'est le particulierqui est donné, et qu'il faut trouver le général, le jugement est réflé'chissant. Voyez sur cette distinction : Grande logique, liv. II,I re partie, p. 21.(4) Voy. sur ce point : Philosophie de la nature, § 336 et suivants.

SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L'OBJET. 331

esthétiques, c'est-à-dire des représentations de la libre imagination

qui servent à la production d'une idée, et qui

invitent à la réflexion (1) sans que leur contenu soit, ou

puisse être exprimé par une notion, soit le goût (2), qui

consiste dans le sentiment de l'accord des libres intuitions

et des libres représentations avec les lois de l'entendement.

§ LVII.

Le principe du jugement réfléchissant (3) est ensuite

déterminé par les produits vivants de la nature comme

fin, comme notion active, comme universel déterminant et

déterminé en lui-même. En même temps on éloigne

de

ce principe toute représentation de finalité extérieure ou

finie, où la fin n'est à l'égard des moyens et

des matériaux

où elle se réalise qu'une forme extérieure. Par contre,

dans l'être vivant la fin constitue une détermination et une

activité qui sont immanentes à la matière, et tous les membres

sont les uns à l'égard des autres fin et moyen tout à

la fois (4).

§ LVIII.

Maintenant si dans cette idée de finalité Ton enlève le

rapport de l'entendement, c'est-à-dire le rapport de fin

et

(1) lu denken geben : qui invitent à penser, c'est-à-dire â penser l'idée.

(2) Geschmacks Urtheit : jugement du goût : la critique de l'art où l'entendement

intervient avec ses catégories.

(3) Kant distingue le jugement réfléchissant du jugement déterminant. La

faculté de juger est, suivant lui, la faculté de penser le particulier sous ou

dans le général. Lorsque le général est donné, le jugement qui y rattache

(subsumirt) le particulier est déterminant ; lorsqu'au contraire c'est le particulier

qui est donné, et qu'il faut trouver le général, le jugement est réflé'

chissant. Voyez sur cette distinction : Grande logique, liv. II,I re partie, p. 21.

(4) Voy. sur ce point : Philosophie de la nature, § 336 et suivants.

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