Hegel-Logique-tome-1

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308 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.tionnel, c'est la pensée qui est en défaut, et son insuffisancevient de ce qu'elle n'est pas adéquate à la perception et àla conscience qui se renferme dans les limites de la perception,et que, par suite, elle ne se retrouve pas dans unetelle conscience. Quant au contenu de la pensée en ellemême,il n'en est nullement question.Zusatz. Les paralogismes sont des syllogismes défectueuxet dont le défaut consiste à prendre dans les deux prémissesun seul et même terme en deux sens différents.C'est sur de tels paralogismes que s'appuie, suivant Kant, lapsychologie rationnelle de l'ancienne métaphysiques, en cequ'on y prend des déterminations empiriques de l'âmecomme si elles lui appartenaient d'une façon absolue. —On a, du reste, raison de dire qu'il ne faut pas affirmer del'âme des prédicats tels que la simplicité, l'invariabilité, etc.,mais cela non par l'argument de Kant, que la raison dépasseraitpar là ses limites, mais parce que de semblables déterminationsabstraitesde l'entendement sont insuffisantespour l'âme, qui est aussi autre chose que l'être purementsimple, invariable, etc.Par exemple, à l'âme convient bienl'identité simple avec soi, mais une identité active, et quise différencie elle-même en elle-même , tandis que l'êtrepurement simple, c'est-à-dire abstrait, est aussi, et par celamême, un être sans vie. Que Kant par sa critique del'anciennemétaphysique ait éliminé de l'âme et de l'espritcesprédicats,c'est là ce qu'on doit considérer comme un résultatimportant. Mais le pourquoi de cette élimination,voilà ce qu'on cherche en vain chez lui.

SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC l'oRJET. 309§ XLV1I1.La raison, en voulant connaître l'inconditionnel du secondobjet (§ 35) , du monde, s'engage dans des antinomies,c'est-à-dire dans l'affirmationde deux propositions opposéesconcernant le même objet, et cela de telle façon quel'affirmation des deux propositions est marquée d'une égalenécessité. Il suit de là que le contenu du monde dont lesdéterminations tombent dans cette contradiction, ne peutêtre le contenu en soi, mais seulement le phénomène. Lasolution de l'antinomie consiste en ce que la contradictionn'est pas dans l'objet en et pour soi, mais dans la raisonqui s'applique à le connaître.REMARQUE.C'est ici qu'on enseigne que c'est le contenu lui-même,c'est-à-dire les catégories en elles-mêmes, qui engendrentla contradiction. Cette pensée que la contradiction, que lesdéterminations de l'entendement introduisent dans la raison,est essentielle, et nécessaire, marque un des progrès les plusimportants et les plus profonds de la philosophie des dernierstemps. Mais, autant ce point de vue est profond, autant estsuperficielle la solution qu'on propose de la contradiction.Cette solution est une tendresse pour les choses temporelles(1).La contradiction est une tache qui ne doit pointsouiller l'essence du monde, mais qui doitêtre exclusivementréservée pour la raison pensante, pour l'essence de(1) Weltlichen Dirige : les choses mondaines ou du monde. Le monde,(cosmos, d'où les antinomies cosmologiques) est ici l'objet de la raison quiveut le connaître.

308 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.

tionnel, c'est la pensée qui est en défaut, et son insuffisance

vient de ce qu'elle n'est pas adéquate à la perception et à

la conscience qui se renferme dans les limites de la perception,

et que, par suite, elle ne se retrouve pas dans une

telle conscience. Quant au contenu de la pensée en ellemême,

il n'en est nullement question.

Zusatz. Les paralogismes sont des syllogismes défectueux

et dont le défaut consiste à prendre dans les deux prémisses

un seul et même terme en deux sens différents.

C'est sur de tels paralogismes que s'appuie, suivant Kant, la

psychologie rationnelle de l'ancienne métaphysiques, en ce

qu'on y prend des déterminations empiriques de l'âme

comme si elles lui appartenaient d'une façon absolue. —

On a, du reste, raison de dire qu'il ne faut pas affirmer de

l'âme des prédicats tels que la simplicité, l'invariabilité, etc.,

mais cela non par l'argument de Kant, que la raison dépasserait

par là ses limites, mais parce que de semblables déterminations

abstraites

de l'entendement sont insuffisantes

pour l'âme, qui est aussi autre chose que l'être purement

simple, invariable, etc.

Par exemple, à l'âme convient bien

l'identité simple avec soi, mais une identité active, et qui

se différencie elle-même en elle-même , tandis que l'être

purement simple, c'est-à-dire abstrait, est aussi, et par cela

même, un être sans vie. Que Kant par sa critique de

l'ancienne

métaphysique ait éliminé de l'âme et de l'esprit

ces

prédicats,

c'est là ce qu'on doit considérer comme un résultat

important. Mais le pourquoi de cette élimination,

voilà ce qu'on cherche en vain chez lui.

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