Hegel-Logique-tome-1
292 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.pensées, au contraire,sont des êtres dépendants, et qui nesubsistent pas par eux-mêmes. Mais, dans le fait, c'est lecontraire qui a lieu, c'est-à-dire que les êtres vraiment indépendantset primitifs sont les pensées, et que le mondede la perception sensible est le monde des êtres dépendantset dérivés. C'est dans ce sens que Kant a appelé objectif cequi estconforme à la pensée, l'universel et le nécessaire, etila eu entièrement raison de l'appeler ainsi. D'un autre côté,ce qui est perçu sensiblement est subjectif, en ce sens qu'iln'a pas^en lui-même son point d'appui, et qu'il est variableetpassager en face de la pensée qui possède la duréeet qui subsiste par sa vertu interne. La différence de l'objectifet du subjectif que Kant a marquée et introduite dansla science, nous la rencontrons aussi aujourd'hui dans lelangage de la haute culture de l'esprit. C'est ainsi, parexemple, qu'on demande à une œuvre d'art qu'ellene soitpas une œuvre subjective,mais objective, entendant par làqu'elle n'ait pas sa source dans un sentiment contingent etparticulier et dans la disposition du moment, mais dansun point de vue général fondé sur l'essence même de l'art.C'est dans le même sens que dans une recherche scientifiqueon peut faire une distinction entre l'intérêt objectifet l'intérêt subjectif.Mais il faut, en outre, remarquer que l'objectivité kantiennede la pensée n'est elle-même qu'une objectivité subjective,en ce sens que, bien que les pensées soient, suivantKant, des déterminations générales et nécessaires, elles nesont cependant que nos pensées, et qu'elles se distinguentpar un abîme infranchissable de la chose en soi. Ce quifait, au contraire, la vraie objectivité delà pensée c'est que
SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L'OBJET. 293les pensées ne sont pas simplement nos pensées, maisqu'elles constituent aussi Yen soi des choses et du mondeobjectif en général. Objectif et subjectif sont des expressionscommodes, dont on se sert fréquemment, et dontl'usagedonne très-facilement lieu à une confusion. Suivant les considérationsqui précèdent l'objectivité s'entend de troisfaçons. D'abord, elle exprime l'être qui existe extérieurement,à la différence de l'être subjectif, produit de l'opinion,de l'imagination, etc. Secondement, elle exprime l'universelet le nécessaire, suivant la signification qu'elle a reçue deKant, à ladifférence des éléments contingents, particulierset subjectifs, qui appartiennent à la sensibilité. Et troisièmement,elle a lasignification que nous venons de rappeleren dernier lieu de Yen soi pensé, de ce qui est là devantnous, à la différence de ce qui n'est que pensé par nous,et qui, par conséquent, se distingue encore de la chosemême ou de la chose en soi.§ XLII.a) La faculté thêorétique, la connaissance comme telle.Cette philosophie pose comme fondement déterminé desnotions de l'entendement l'unité primitive (1) du moi dansla pensée : c'est l'unité transcendantale de la conscience desoi. Les représentations fournies par la sensibilité et l'intuitionsont multiples non-seulement par leur contenu,mais aussi par leur forme, c'est-à-dire par l'extériorité(Aussereinander) de la sensibilité dans ses deux formes,l'espace et le temps, qui, en tant que formes (en tant qu'élé-(1) Urspriingliche : primitive, originaire, dans le sens d'immédiat,d'abstrait. Voyez plus loin, § xlv.
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292 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.
pensées, au contraire,
sont des êtres dépendants, et qui ne
subsistent pas par eux-mêmes. Mais, dans le fait, c'est le
contraire qui a lieu, c'est-à-dire que les êtres vraiment indépendants
et primitifs sont les pensées, et que le monde
de la perception sensible est le monde des êtres dépendants
et dérivés. C'est dans ce sens que Kant a appelé objectif ce
qui est
conforme à la pensée, l'universel et le nécessaire, et
il
a eu entièrement raison de l'appeler ainsi. D'un autre côté,
ce qui est perçu sensiblement est subjectif, en ce sens qu'il
n'a pas^en lui-même son point d'appui, et qu'il est variable
et
passager en face de la pensée qui possède la durée
et qui subsiste par sa vertu interne. La différence de l'objectif
et du subjectif que Kant a marquée et introduite dans
la science, nous la rencontrons aussi aujourd'hui dans le
langage de la haute culture de l'esprit. C'est ainsi, par
exemple, qu'on demande à une œuvre d'art qu'elle
ne soit
pas une œuvre subjective,
mais objective, entendant par là
qu'elle n'ait pas sa source dans un sentiment contingent et
particulier et dans la disposition du moment, mais dans
un point de vue général fondé sur l'essence même de l'art.
C'est dans le même sens que dans une recherche scientifique
on peut faire une distinction entre l'intérêt objectif
et l'intérêt subjectif.
Mais il faut, en outre, remarquer que l'objectivité kantienne
de la pensée n'est elle-même qu'une objectivité subjective,
en ce sens que, bien que les pensées soient, suivant
Kant, des déterminations générales et nécessaires, elles ne
sont cependant que nos pensées, et qu'elles se distinguent
par un abîme infranchissable de la chose en soi. Ce qui
fait, au contraire, la vraie objectivité delà pensée c'est que