Hegel-Logique-tome-1

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278 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.général de cette métaphysique, nous verrons qu'il consisteà saisir l'objet de la raison sous la forme des déterminationsabstraites et finies de l'entendement, et à ériger en principel'identité abstraite. Mais cette infinité de l'entendement,l'essence pure, est elle-même une infinité finie, carie particulierqui s'en trouve exclu la limite et la nie. Au lieu d'atteindreà l'identité concrète, elle se renferme dans l'identitéabstraite. Et cependant sa sphère était la conscience, parcequ'en effet c'est la pensée qui seule constitue l'essence deschoses. Ce sont les philosophies qui l'ont précédée, et surtoutla scolastique qui ont fourni la matière à cette métaphysique.Pour la philosophie spéculative l'entendementest bien un moment, mais un moment auquel elle ne s'arrêtepoint. Platon n'est nullement un métaphysicien suivantl'entendement, et Aristote l'est bien moins, quoiqu'onpense généralement le contraire.B.SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L'OBJET.I. Empirisme.§ XXXVII.Le besoin de trouver d'abord un contenu concret vis-àvisdes théories abstraites de l'entendement, qui ne saitpasser de ses généralités indéterminées à la déterminationet au particulier, et ensuite un point d'appui solidevis-à-vis de la possibilité,pour pouvoir démontrer touteschoses sur le terrain et suivant la méthode des déterminationsfinies,ce besoin, disons-nous, a conduit d'abord àl'empirisme, qui, au lieu de chercher le vrai dans la pensée

SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L'OBJET. 279elle-mêraet le clierche dans l'expérience, dans la phénoménalité(1) externe et interne.Zusatz. L'empirisme doit son origine au besoin quenous venons d'indiquer d'un contenu concret, et d'unpoint d'appui solide, besoin que la métaphysique abstraitede l'entendement ne saurait satisfaire. Pour ce qui concernelanature concrète du contenu, ce qu'il fautdire à cet égardc'est que les objets de la conscience doivent être penséscomme déterminés en eux-mêmes, etcomme unité de déterminationsdifférentes. Et c'est ce qui n'a pas lieu, ainsique nous venons de le voir, dans la métaphysique del'entendement, qui procède suivant le principe de cedernier. La pensée qui pense suivant l'entendement s'arrêteà la forme de l'universel abstrait, et ne saurait allerau delà, jusqu'à la parlicularisation de l'universel. Parexemple, un des problèmes que s'est posés la vieillemétaphysiqueestcelui de l'essence, ou de la détermination fondamentalede l'âme, et le résultat auquel elle est arrivéec'est que l'âme est simple. La simplicité qu'on attribue icià l'âme est la simplicité abstraite, la simplicité qui exclutla différence, et la différence on la réserve, comme composition,au corps et à la matière en général, et l'on en fait leurprincipe fondamental. Mais la simplicité abstraite estimedétermination fort mince, par laquelle on ne saurait nullementembrasser larichesse de la nature de l'âme, et bienmoins encore celle de l'esprit. C'est par suite de l'insuffisancede cette pensée métaphysique abstraite que l'on s'est(1) Gegenwarl : le présent, le présent sensible, qui tombe sous l'expérienceexterne et interne.

278 LOGIQUE. PREMIÈRE PARTIE.

général de cette métaphysique, nous verrons qu'il consiste

à saisir l'objet de la raison sous la forme des déterminations

abstraites et finies de l'entendement, et à ériger en principe

l'identité abstraite. Mais cette infinité de l'entendement,

l'essence pure, est elle-même une infinité finie, carie particulier

qui s'en trouve exclu la limite et la nie. Au lieu d'atteindre

à l'identité concrète, elle se renferme dans l'identité

abstraite. Et cependant sa sphère était la conscience, parce

qu'en effet c'est la pensée qui seule constitue l'essence des

choses. Ce sont les philosophies qui l'ont précédée, et surtout

la scolastique qui ont fourni la matière à cette métaphysique.

Pour la philosophie spéculative l'entendement

est bien un moment, mais un moment auquel elle ne s'arrête

point. Platon n'est nullement un métaphysicien suivant

l'entendement, et Aristote l'est bien moins, quoiqu'on

pense généralement le contraire.

B.

SECOND RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L'OBJET.

I. Empirisme.

§ XXXVII.

Le besoin de trouver d'abord un contenu concret vis-àvis

des théories abstraites de l'entendement, qui ne sait

passer de ses généralités indéterminées à la détermination

et au particulier, et ensuite un point d'appui solide

vis-à-vis de la possibilité,

pour pouvoir démontrer toutes

choses sur le terrain et suivant la méthode des déterminations

finies,

ce besoin, disons-nous, a conduit d'abord à

l'empirisme, qui, au lieu de chercher le vrai dans la pensée

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