Hegel-Logique-tome-1

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272 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.vient du dehors ; comme, par exemple, un corps qui dansla mécanique finie ne se meut que lorsqu'il est poussé parun autre corps, et qui se meut dans la direction que lui imprimele choc. Mais c'est là la nécessité purement extérieure,ce n'est pas la nécessité vraiment intérieure, quiest la liberté. — Ilen est de même de l'opposition du bienet du mal, de cette opposition du monde moderne qui apénétré dans les profondeurs de sa nature. Si l'on considèrelemal comme un principe qui a une nature propre etpour soi, et qui n'est pas le bien, on a raison de le considérerainsi. Mais on a raison de le considérer ainsi seulementen ce sens qu'on reconnaît l'opposition, et qu'on ne prendpas l'apparence {Scheinbarkeit) et la relativité du malcomme si le mal et le bien ne faisaient qu'un dans l'absolu,car en ce cas les choses ne deviendraient mauvaises que parnotre façon de voir, comme quelqu'un l'a dit de nos jours.Mais Terreur commence là où l'on voit dans le mal unprincipe positif, tandis qu'il est l'être négatif (das Négative) yqui ne subsiste aucunement par lui-même {fùrsich), maisqui veut être tel, et en réalité n'est que l'apparence absolue(aôsolute Schein) delà négativité en elle-même (1).§ XXXVI.La quatrième partie, la théologie naturelle ow rationnette,considère la notion de Dieu, ou sa possibilité, lapreuve deson existence et ses attributs.(1) C'est-à-dire, il n'est pas la négativité absolue qui est l'esprit absolu,mais l'apparence absolue de cette négativité. Voyez, sur ce point; Philosophiede l'Esprit.

PREMIER RAPPORT DK LA PENSÉE AVEC L'OBJET.w273REMARQUE.a). Dans cette recherche sur Dieu suivant l'entendement(1), il s'agit surtout de savoir quels sont les prédicatsqui conviennent ou ne conviennent pas à ce que nous nousreprésentons comme Dieu. Ici l'opposition de la réalité etde la négation se produit comme une opposition absolue.Il ne reste, par conséquent, pour la notion, telle que lasaisit l'entendement, que l'abstraction vide de l'essence,de la pure réalité ou positivité, le produit mort de l'explicationmoderne (2). — b). La façon de démontrer de laconnaissance finie ne fait que mettre en évidence un renversementde position, en ce qu'elle exige une raisonobjective de l'être de Dieu, et représente ainsi cet êtrecomme fondé sur un autre principe (3). Et comme ellepour règle l'identité de l'entendement, elle ne sait commenttrouver un passage du fini à l'infini. Ainsi, ou elle nepeut affranchir Dieu de la finité du monde qui garde sonexistence positive, de telle façon que Dieu devrait êtredéterminé comme constituant sa substance immédiate; —c'est le panthéisme; — ou bien, Dieu demeure comme una(1) Verstdndigen. C'est en effet une recherche faite suivant l'entendement,et non suivant la raison spéculative, ainsi que l'explique ce qui suit.(2) C'est-à-dire qu'on a la réalité, mais la simple réalité, ou une réalitéindéterminée, qui est aussi la simple positivité, la positivité sans négation,ou, ce qui revient au même, sans détermination. C'est en ce sens aussi qu'ona ici l'opposition absolue de la réalité et de la négation, comme il est dit dansla phrase précédente. Cette opposition, Vexplication moderne {di§ moderneAufkUirung), qui est une doctrine fondée sur l'entendement, la résout ensupprimant la négation, et en ne laissant aiusi qu'un produit mort, uneabstraction.(3) Le texte dit : als ein durch ein Anderes Vermitleltes : comme unechose médiatisée par une autre.VÉRA. — Logique de Hegel. I. — 18

PREMIER RAPPORT DK LA PENSÉE AVEC L'OBJET.

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REMARQUE.

a). Dans cette recherche sur Dieu suivant l'entendement

(1), il s'agit surtout de savoir quels sont les prédicats

qui conviennent ou ne conviennent pas à ce que nous nous

représentons comme Dieu. Ici l'opposition de la réalité et

de la négation se produit comme une opposition absolue.

Il ne reste, par conséquent, pour la notion, telle que la

saisit l'entendement, que l'abstraction vide de l'essence,

de la pure réalité ou positivité, le produit mort de l'explication

moderne (2). — b). La façon de démontrer de la

connaissance finie ne fait que mettre en évidence un renversement

de position, en ce qu'elle exige une raison

objective de l'être de Dieu, et représente ainsi cet être

comme fondé sur un autre principe (3). Et comme elle

pour règle l'identité de l'entendement, elle ne sait comment

trouver un passage du fini à l'infini. Ainsi, ou elle ne

peut affranchir Dieu de la finité du monde qui garde son

existence positive, de telle façon que Dieu devrait être

déterminé comme constituant sa substance immédiate; —

c'est le panthéisme; — ou bien, Dieu demeure comme un

a

(1) Verstdndigen. C'est en effet une recherche faite suivant l'entendement,

et non suivant la raison spéculative, ainsi que l'explique ce qui suit.

(2) C'est-à-dire qu'on a la réalité, mais la simple réalité, ou une réalité

indéterminée, qui est aussi la simple positivité, la positivité sans négation,

ou, ce qui revient au même, sans détermination. C'est en ce sens aussi qu'on

a ici l'opposition absolue de la réalité et de la négation, comme il est dit dans

la phrase précédente. Cette opposition, Vexplication moderne {di§ moderne

AufkUirung), qui est une doctrine fondée sur l'entendement, la résout en

supprimant la négation, et en ne laissant aiusi qu'un produit mort, une

abstraction.

(3) Le texte dit : als ein durch ein Anderes Vermitleltes : comme une

chose médiatisée par une autre.

VÉRA. — Logique de Hegel. I. — 18

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