Hegel-Logique-tome-1

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264 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.§ XXXÏÏ.Cette métaphysique est un dogmatisme, parce que conformémentà la nature des déterminations finies elle doitposer en principe que de deux déterminations opposées(telles sont les propositions que nous venons d'indiquer),Tune doit être vraie, etl'autre fausse.Znsatz. — Le dogmatisme a d'abord son opposition dansle scepticisme.Les anciens sceptiques appelaient en généraldogmatique toute philosophie qui pose des principesdéterminés. En ce sens la philosophie spéculative proprementdite est, elle aussi, considérée comme un dogmatismepar le scepticisme. Mais, dans le sens strict du mot, ledogmatisme consiste à s'arrêter à l'une des déterminationsexclusives de l'entendement, en écartant l'autre. C'est cequi est exprimé par Yun ou F autre absolu, suivant lequelon dit, par exemple : que le monde est ou fini ou infini,entendant par là qu'il n'est que l'un des deux. Le vrai,l'être spéculatif est précisément ce qui ne contient pasunetelle détermination exclusive et n'est pas épuisé par elle,mais qui contient, comme totalité,dans son unité ces déterminationsque le dogmatisme maintient séparées et qu'ilreconnaît comme vraies dans cet état de séparation.— Il arrive très -souvent, dans une doctrine philosophique,qu'une détermination exclusive se place à côtédu tout avec la prétention de constituer un principe parcellede la philosophie moderne, est en réalité une liberté abstraite, précisémentparce que la vraie liberté ne consiste pas à mettre ainsi de côté età ignorer l'enseignement religieux, mais, au contraire, à en dégager le senset la vérité.

PREMIER RAPPORT DE LA PENSÉE AVEC L'ORJET. 205ticulier qui se suffit à lui-même vis-à-vis du tout. Dansle fait ce principe exclusif ne subsiste pos par lui-même,mais il se trouve contenu et absorbé dans le tout. Le dogmatismede la métaphysique de l'entendement consiste àmaintenir les déterminations exclusives de la pensée dansleur isolement, tandis que l'idéalisme de la philosophie spéculativesaisissant le tout s'élève au-dessus de cette exclusivitédes déterminations de l'entendement. Ainsi cet idéalismedit : l'âme n'est ni simplement finie, ni simplementinfinie, mais elle est essentiellement aussi bien l'un quel'autre, et par suite elle n'est ni l'un ni l'autre, ce qui veut direque ces déterminations n'ont pas de valeur séparément, etqu'elles n'en ont que comme supprimées (1).— L'idéalismese produit déjà dans notre conscience ordinaire. C'est ainsique nous disons des choses sensibles qu'elles sont changeantes,ce qui veut dire que le non-être leur convient toutautant que l'être.— Nous sommes plus obstinés quand ils'agit des déterminations de l'entendement. Ce sont desdéterminations de la pensée que nous nous représentonscomme ayant quelque chose de plus fixe (2), et mêmecomme ayant une fixité absolue. Nous les considéronscomme séparées l'une de l'autre par un abîme, de tellefaçon que ces déterminations, placées Tune en face de(1) Als aufgehoben : c'est-à-dire que dans leur unité leur séparation estsupprimée, et que, par suite, elles ne sont vraies, elles n'ont une valeur quecomme supprimées, absorbées dans leur unité.(2) Gclten fur ein Festeres : valent (ces déterminations) pour quelque chosede plus fixe, de plus rigide : c'est-à-dire que, pendant que nous disons deschoses sensibles qu'elles changent, et qu'ainsi nous reconnaissons en elles lacoexistence des contraires, lorsqu'il s'agit des déterminations de l'entendement,nous les considérons comme des éléments fixes,pas, ne fondent pas l'un dans l'autre.rigides, qui ne passent

264 LOGIQUE. — PREMIÈRE PARTIE.

§ XXXÏÏ.

Cette métaphysique est un dogmatisme, parce que conformément

à la nature des déterminations finies elle doit

poser en principe que de deux déterminations opposées

(telles sont les propositions que nous venons d'indiquer),

Tune doit être vraie, et

l'autre fausse.

Znsatz. — Le dogmatisme a d'abord son opposition dans

le scepticisme.

Les anciens sceptiques appelaient en général

dogmatique toute philosophie qui pose des principes

déterminés. En ce sens la philosophie spéculative proprement

dite est, elle aussi, considérée comme un dogmatisme

par le scepticisme. Mais, dans le sens strict du mot, le

dogmatisme consiste à s'arrêter à l'une des déterminations

exclusives de l'entendement, en écartant l'autre. C'est ce

qui est exprimé par Yun ou F autre absolu, suivant lequel

on dit, par exemple : que le monde est ou fini ou infini,

entendant par là qu'il n'est que l'un des deux. Le vrai,

l'être spéculatif est précisément ce qui ne contient pas

une

telle détermination exclusive et n'est pas épuisé par elle,

mais qui contient, comme totalité,

dans son unité ces déterminations

que le dogmatisme maintient séparées et qu'il

reconnaît comme vraies dans cet état de séparation.

— Il arrive très -souvent, dans une doctrine philosophique,

qu'une détermination exclusive se place à côté

du tout avec la prétention de constituer un principe parcelle

de la philosophie moderne, est en réalité une liberté abstraite, précisément

parce que la vraie liberté ne consiste pas à mettre ainsi de côté et

à ignorer l'enseignement religieux, mais, au contraire, à en dégager le sens

et la vérité.

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