Hegel-Logique-tome-1

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250 LOGIQUE.extérieur. Mais ce point de vue de la scission, qui est inhérentà la notion de l'esprit, n'est pas non plus le point devue auquel l'homme doit s'arrêter. C'est dans cepoint devue de la scission que vient se concentrer la finité de lapensée et de la volonté. L'homme s'y crée des lins, et y tirede lui-même la matière de ses actions. Lorsqu'il fait de cesfins le point culminant de son activité, et qu'il ne croit etne veut que lui-même et ses intérêts particuliers, à l'exclusionde l'universel, il est mauvais, et ce mal c'est sasubjectivité (1). Au premier coup d'œil, ilsemble que nousavons ici un double mal (2). Mais dans le fait il n'y a qu'unseul et même mal. L'homme, en tant qu'esprit, n'est pas unêtre de la nature; mais, en tant qu'il se comporte commetel (3), et qu'il suit les fins de ses passions, il veut la nature.Le mal naturel de l'homme n'est donc pas l'être naturelde l'animal. Vue de plus près, la naturalité est ici constituéede telle façon que l'homme naturel s'y renfermedans l'individualité comme telle, car l'individualisation (4)est comme le lien qui emprisonne la nature en général. Etainsi, autant l'homme veut sa naturalité, autant il veut sonindividualité. Contre cette activité de l'individualité naturelle,activité qui a sa source dans les désirs et les penchants,s'élève bien la loi, ou l'universel. Et cette loi peut êtreune puissance extérieure, ou revêtir la forme de l'autoritédivine. Mais l'homme est sous le joug de la loi aussi longtempsqu'il se renferme dans le cercle de savie naturelle.(1) Voy. sur ce point Philosophie de l'esprit, § 504-513.(2) C'est-à-dire le mal qui paraît avoir son origine dans la nature, et lemal qui a son origine dans l'esprit.(3) Comme être de la nature, Naturwesen.(4) Vereinzelung : individualisation, isolement, dispersion.

PRÉLIMINAIRES. 251Dans ses inclinaisons et ses sentiments, il y a, il est vrai,des inclinations, des sympathies, des affections bienveillantes,sociales, par lesquelles l'homme s'élève au-dessus deson individualité égoïste. Mais autant que ces inclinationssont des inclinations immédiates, leur contenu général esttoujours marqué d'un caractère subjectif,et l'égoïsme et lacontingence y jouent toujours un rôle.§ XXV.L'expression, pensées objectives, indique cette vérité,que Y objet absolu ne doit pas être le but exclusif de la philosophie.Mais elle montre en même temps qu'il y a uneopposition, et une opposition autour de laquelle tournentl'intérêt et l'importance de la philosophie de notre temps, etleproblème delà vérité et de la connaissance. Si les déterminationsdelà pensée ne peuvent pas s'affranchir de l'opposition,c'est-à-dire si elles sont finies, elles sont inadéquatesà la vérité absolue, et la vérité demeure étrangèreà la pensée. La pensée qui n'engendre que des déterminationsfinies, et qui se meut dans leurs limites est l'entendement,dans le sens strictdu mot. Les déterminations dela pensée sont finies de deux manières. Elles sont finieslorsqu'elles ne sont que des déterminations subjectives, etqu'elles sont dans une opposition permanente avec l'objet;elles sont aussi finies lorsqu'elles ont un contenu limité, parsuite soit de leur opposition réciproque, soit de leur oppositionavec l'absolu. — Nous devons maintenant examinerles diverses positions que prend la pensée vis-à-vis de

PRÉLIMINAIRES. 251

Dans ses inclinaisons et ses sentiments, il y a, il est vrai,

des inclinations, des sympathies, des affections bienveillantes,

sociales, par lesquelles l'homme s'élève au-dessus de

son individualité égoïste. Mais autant que ces inclinations

sont des inclinations immédiates, leur contenu général est

toujours marqué d'un caractère subjectif,

et l'égoïsme et la

contingence y jouent toujours un rôle.

§ XXV.

L'expression, pensées objectives, indique cette vérité,

que Y objet absolu ne doit pas être le but exclusif de la philosophie.

Mais elle montre en même temps qu'il y a une

opposition, et une opposition autour de laquelle tournent

l'intérêt et l'importance de la philosophie de notre temps, et

le

problème delà vérité et de la connaissance. Si les déterminations

delà pensée ne peuvent pas s'affranchir de l'opposition,

c'est-à-dire si elles sont finies, elles sont inadéquates

à la vérité absolue, et la vérité demeure étrangère

à la pensée. La pensée qui n'engendre que des déterminations

finies, et qui se meut dans leurs limites est l'entendement,

dans le sens strict

du mot. Les déterminations de

la pensée sont finies de deux manières. Elles sont finies

lorsqu'elles ne sont que des déterminations subjectives, et

qu'elles sont dans une opposition permanente avec l'objet;

elles sont aussi finies lorsqu'elles ont un contenu limité, par

suite soit de leur opposition réciproque, soit de leur opposition

avec l'absolu. — Nous devons maintenant examiner

les diverses positions que prend la pensée vis-à-vis de

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