Hegel-Logique-tome-1
214 LOGIQUE.d'être de mise, et à sa place on a vu paraître la vanité et laprésomption de croire qu'on est d'une façon immédiate dansla vérité.— On a persuadé à la jeunesse qu'elle n'a qu'à setenir debout et marcher pour posséder la vérité, — la véritéreligieuse et politique. Et on lui a surtout fait comprendreà ce sujet que lesplus âgés ne sont qu'une masse durcie,pétrifiée et plongée dans l'ignorance et l'erreur. La jeunesseest l'aurore de la vie, le vieux, monde est la nuit et les ténèbres.Si on lui conseille de s'occuper des sciences particulières,c'est seulement pour y trouver des moyens pourles fins extérieures de la vie. Ainsi, cette humilité qui éloignede la connaissance et de la recherche de la vérité, est iciremplacée par la conviction que la vérité on la possède déjàcomplètement. Sans doute, la jeunesse est l'espoir de lavieillesse, car c'est elle qui doit faire avancer le mondeet la science. Mais cet espoir on ne le place en elle qu'à lacondition qu'elle ne demeure pas ce qu'elle est, et qu'elleentreprenne et accomplisse le rude travail de l'esprit.Il y a aussi une autre façon d'être modeste à l'égard dela vérité. C'est cet air dédaigneux qu'on prend vis-à-visd'elle, cet air que prit Pilate vis-à-vis du Christ. Qu'est-ceque la vérité? dit Pilate, entendant parla qu'il savait à quois'en tenir sur toutes choses, et qu'il n'y a rien qui mérited'être pris au sérieux ;ce qu'exprimait aussi Salomon lorsqu'ildisait que tout est vanité. — Ce qui reste, en effet,icic'est seulement l'inanité subjective.11 ya aussi une sorte de poltronnerie qui vient s'opposerà la connaissance de la vérité. L'esprit indolent est naturellementconduit à penser que la philosophie ne doit pasêtre prise au sérieux. On continue bien à apprendre la lo-
PRÉLIM1NAIKES. 215gique, mais celle-ci doit nous laisser tels que nous sommes.On imagine que lorsqu'on s'élève au-dessus du cercledes représentations ordinaires. Ton s'engage dans unerégion dangereuse, qu'on se confie à un océan où l'onest ballotté en tous sens par les vagues de la pensée,et qu'après tout on revient aux rivages sablonneux deschoses de ce monde qu'on a abandonnés pour rien, absolumentpour rien. Le monde nous apprend ce que produitcette façon de voir. On peut devenir habile, acquérir ungrand nombre de connaissances et la routine d'une profession,et se donner une éducation pour atteindre ses finsparticulières. Mais c'est tout autre chose que de façonnerson esprit pour sa tin la plus haute et de travailler pour laréaliser. Espérons que la jeunesse de notre temps est animéedu désir de quelque chose de meilleur, et qu'elle ne serapoint satisfaite d'un savoir superficiel, de l'ombre du vraisavoir.Zusatz 2. Que la pensée soit l'objet de la logique, c'estce qu'on admet généralement. Mais on peut avoir de lapensée une opinion fort mince, comme on peut en avoirune très-haute. L'on dit, d'un côté : ce n'est là qu'une pensée; entendant par là que la pensée n'est qu'un élémentsubjectif, arbitraire et contingent, et qu'elle n'est pas lachose même, le vrai, le réel. Mais l'on peut, d'un autrecôté, s'en faire une haute opinion, et l'entendre de cettefaçon qu'elle seule peut saisir ce qu'il y a de plus élevé,la nature divine, etque les sens ne peuvent rien nous faireconnaître de cette nature. On dit : Dieu est esprit, et c'esten esprit et en vérité qu'il veut qu'on l'adore. Mais l'êtresensible, on l'accorde, n'est pas l'être spirituel; et ce qu'il
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gique, mais celle-ci doit nous laisser tels que nous sommes.
On imagine que lorsqu'on s'élève au-dessus du cercle
des représentations ordinaires. Ton s'engage dans une
région dangereuse, qu'on se confie à un océan où l'on
est ballotté en tous sens par les vagues de la pensée,
et qu'après tout on revient aux rivages sablonneux des
choses de ce monde qu'on a abandonnés pour rien, absolument
pour rien. Le monde nous apprend ce que produit
cette façon de voir. On peut devenir habile, acquérir un
grand nombre de connaissances et la routine d'une profession,
et se donner une éducation pour atteindre ses fins
particulières. Mais c'est tout autre chose que de façonner
son esprit pour sa tin la plus haute et de travailler pour la
réaliser. Espérons que la jeunesse de notre temps est animée
du désir de quelque chose de meilleur, et qu'elle ne sera
point satisfaite d'un savoir superficiel, de l'ombre du vrai
savoir.
Zusatz 2. Que la pensée soit l'objet de la logique, c'est
ce qu'on admet généralement. Mais on peut avoir de la
pensée une opinion fort mince, comme on peut en avoir
une très-haute. L'on dit, d'un côté : ce n'est là qu'une pensée
; entendant par là que la pensée n'est qu'un élément
subjectif, arbitraire et contingent, et qu'elle n'est pas la
chose même, le vrai, le réel. Mais l'on peut, d'un autre
côté, s'en faire une haute opinion, et l'entendre de cette
façon qu'elle seule peut saisir ce qu'il y a de plus élevé,
la nature divine, et
que les sens ne peuvent rien nous faire
connaître de cette nature. On dit : Dieu est esprit, et c'est
en esprit et en vérité qu'il veut qu'on l'adore. Mais l'être
sensible, on l'accorde, n'est pas l'être spirituel; et ce qu'il