Hegel-Logique-tome-1
160 PRÉFACL DK HEGEL.de ses principes, conséquences que, d'ailleurs, elle connaîtparfaitement.Pour montrer ce qu'il y a de superficiel dans la manièrede comprendre ainsi celte philosophie, plutôt que pour lajustifier, je veux examiner ici brièvement ces prétenduesconséquences, suivant lesquelles, à ce qu'on prétend, ladifférence du bien et du mal ne serait qu'une apparence. Jeconsidérerai le spinozisme, cette doctrine où Dieu est déterminécomme substance, et non comme sujet et esprit.Celte différence concerne la détermination de l'unité. C'estune différence essentielle, qui, bien qu'elle soit un fait,échappe pourtant à ceux qui ont l'habitude d'appeler laphilosophie spéculative le système de l'identilé, et qui disentque, suivant elle,tout est une seule et même chose, et quele bien et le mal ne font qu'un, expressions par lesquellesl'unité est défigurée, dont la philosophie spéculative nefait point usage, et qu'une pensée grossière peut seule employerpour exprimer les idées. — Pour ce qui concerne laproposition que, dons la philosophie de Spinoza, iln'y a pasde différence propre entre le bien et le mal, on demanderad'abord ce que l'on entend par propre? Rapporte-t-on cemot à la nature de Dieu? Mais ce n'est pas en Dieu que Spinozaentend placer le mal. Dieu, qui est l'unité de la substance,est le bien. Le mal n'est que la dualité, et, par conséquent,loin que dans celte unité le bien et le mal ne fassentqu'un, le mal en est exclu. D'où il suit que la différence dubien et du mal n'est pas en Dieu, mais dans ladualité en laquelleréside le mal. Une autre différence qu'on rencontredans le spinozisme est celle qui concerne l'homme, en tantqu'il se distingue de Dieu. Sous le rapport théorique, on
PRÉFACE DE IIÉCEL. J61pourra trouver ce système peu satisfaisant sur ce point ; carl'homme et le fini, en général, lors même qu'on en ferait desmodes, n'y sontprésentés que comme des éléments purementjuxtaposés à lasubstance (1). Quoi qu'il en soit, c'est ici quese produit la différence du bien et du mal, et qu'elle est unedifférence propre, parce qu'elle est une détermination essentiellede l'homme. Ainsi, si dans le spinozisme on considèrela substance, on n'y trouvera pas la différence dubien et du mal, et cela parce qu'ici le mal, ainsi que le finiet le monde en général, ne sont pas (voyez §l). Mais si l'ony considère l'homme et les rapports de l'homme avec lasubstance, c'est-à-dire la sphère où le mal a sa place danssa différence avec le bien, il faut, pour se rendre comptedes conséquences morales de ce système, s'adresser à cettepartie de VÉthique où Spinoza traite des affections, de laservitude et de la liberté de l'homme. Et l'on pourra d'autantplus se convaincre de la pureté de cette morale, dontle principe est le pur amour de Dieu, qu'une telle puretéest une conséquence du système. Lessing disait de sontemps : « les gens traitent Spinosa comme un chien galeux. »On peut dire qu'on n'en use pas mieux de notre temps enverslui et envers la philosophie spéculative en général,puisqu'on voit que ceux quien parlent et en jugent ne sedonnent pas même la peine de bien vérifier les faits, et de lesciter et les exposer exactement. C'est là cependant le minimumde justice qu'on a en tout état de cause le droitd'exiger.(1) C*esl-à-dire qu'ils ne sont pas déduits rationnellement et conformémentà l'idée. Voy., sur la méthode de Spinoza, comparée à la méthodespéculative : Introduction à la Philosophie de Hegel, ch. IV, § 5.VÉRA. — Logique de Hegel. I. — 11
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de ses principes, conséquences que, d'ailleurs, elle connaît
parfaitement.
Pour montrer ce qu'il y a de superficiel dans la manière
de comprendre ainsi celte philosophie, plutôt que pour la
justifier, je veux examiner ici brièvement ces prétendues
conséquences, suivant lesquelles, à ce qu'on prétend, la
différence du bien et du mal ne serait qu'une apparence. Je
considérerai le spinozisme, cette doctrine où Dieu est déterminé
comme substance, et non comme sujet et esprit.
Celte différence concerne la détermination de l'unité. C'est
une différence essentielle, qui, bien qu'elle soit un fait,
échappe pourtant à ceux qui ont l'habitude d'appeler la
philosophie spéculative le système de l'identilé, et qui disent
que, suivant elle,
tout est une seule et même chose, et que
le bien et le mal ne font qu'un, expressions par lesquelles
l'unité est défigurée, dont la philosophie spéculative ne
fait point usage, et qu'une pensée grossière peut seule employer
pour exprimer les idées. — Pour ce qui concerne la
proposition que, dons la philosophie de Spinoza, iln'y a pas
de différence propre entre le bien et le mal, on demandera
d'abord ce que l'on entend par propre? Rapporte-t-on ce
mot à la nature de Dieu? Mais ce n'est pas en Dieu que Spinoza
entend placer le mal. Dieu, qui est l'unité de la substance,
est le bien. Le mal n'est que la dualité, et, par conséquent,
loin que dans celte unité le bien et le mal ne fassent
qu'un, le mal en est exclu. D'où il suit que la différence du
bien et du mal n'est pas en Dieu, mais dans la
dualité en laquelle
réside le mal. Une autre différence qu'on rencontre
dans le spinozisme est celle qui concerne l'homme, en tant
qu'il se distingue de Dieu. Sous le rapport théorique, on