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Hegel-Logique-tome-1

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140 CHAPITRE XIII.

n'a qu'une existence imparfaite, fragmentaire, sans lien

interne ni

unité.

Dans l'homme tout son être suppose la pensée, ou, pour

mieux dire, est la pensée. Enlevez-lui la pensée, et il cessera

d'être ce qu'il est, et retombera au rang des choses

de la nature. Toute son activité jaillit de la pensée, et il n'y

a pas une seule de ses œuvres et de ses manifestations,

depuis les recherches les plus profondes jusqu'à la plus

humble occupation, où la

pensée ne tienne le premier rang,

et ne soit le principe moteur de l'action. La volonté,

l'imagination, la mémoire, la conscience, et la faculté ellemême

qui est, pour ainsi dire, placée sur la limite de la

nature et de l'esprit — la sensibilité — toutes supposent

comme élément essentiel la

pensée, et ne sont que des formes

différentes, ou des instruments de la pensée. Car il y a

pensée dans la sensation, comme dans tout autre état de

l'esprit, et non-seulement c'est par la pensée que la sensation

est intérieurement sentie, mais l'objet extérieur

qui produit la sensation est également perçu par elle. Et

ce n'est pas seulement telle sensation et tel objet, mais ce

sont les idées de la sensation et de l'objet qui sont saisies

par elle.

Mais si la pensée est ce qu'il y a de plus excellent dans

l'homme, elle est aussi ce qu'il y a de plus excellent en

Dieu. Dieu est l'absolue et. éternelle pensée, voilà la plus

haute définition de Dieu. Toute autre définition n'exprime

qu'un attribut, qu'une perfection subordonnée de la

nature

divine. Dieu est le bien, la vérité, l'amour, mais il est

avant tout la pensée. Car le bien n'est pas la pensée, tandis

que la pensée est à la fois la pensée et le bien, comme elle

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