Hegel-Logique-tome-1

14.02.2021 Views

XIIAVANT-PROPOS.dage logique se serait écroulé. Mais comme lavérité estplus forte que l'habileté, il a bien fallu avoir recours àl'élément négatif, élément qui dans sa plus haute abstractionest précisément le non-être. Trendelenburg fait doncintervenir le non-être. Mais, au lieu de l'appeler nonêtre,il l'appelle négation ; au lieu de le placer là où ilfaut le placer, c'est-à-dire comme le contraire de l'être, ille fait venir, on ne sait pourquoi, à la suite d'une série decatégories, qui le présupposent et qui ne sauraient êtresans son concours. Que signifie après cela ce travail silencieuxet passif queTrendelenburg attribue à la négationet qui commencerait à la suite du mouvement, par laraison, dit-il, que le mouvement a besoin de points d'arrêt,c'est-à-dire de se déterminer? Car, d'abord, il n'estpoint exact que la négation intervienne, silencieusementou à haute voix, à la suite du mouvement. Le mouvementn'est lui-même le mouvement que parce qu'iln'estni l'être ni la pensée (les deux autres termes de la triadeTrendelenburgienne), ce qui veut dire qu'il présupposele non-être. Et non-seulement le mouvement, mais lapensée elle-même présuppose le non-être, puisqu'ellen'est la pensée qu'en n'étant pas ce qu'est l'être. Etmaintenant comment peut-on dire que ce non-être,sans lequel le mouvement et la pensée ne seraient pas, età l'aide duquel ilsse déterminent, est un élément passif,et qu'il n'est pas un élément originaire? Sans doute, le

AVANT-PROPOS.XIIInon-être est un élément passif et dérivé relativementà des déterminations plus hautes, comme la matière, entant que matière, est passive relativement aux sphèresplus concrètes de la nature. C'est là un point élémentaire.Mais le non-être ou, si l'on veut, la négation n'est pointpassive et dérivée dans le sens où il faudrait l'entendresuivant Trendelenburg, c'est-à-dire dans le sens que lenon-être serait moins actif, moins essentiel et moinsoriginaire que l'être.L'être et le non-être sont tout aussiactifs et tout aussi passifs l'un que l'autre. Ils sont toutaussi passifs, en ce que l'être abstrait et indéterminé,ou l'être en tant que être, ne vaut pas plus que le nonêtreégalement abstrait et indéterminé, ou le non-être entant que non-être. Ils sont tout aussi actifs, en ce qu'ilsentrent tous les deux et au même titre dans la constitutionet le développement des termes plus concrets, telsque le mouvement ou la pensée. Le mouvement n'est pasle mouvement seulement par l'être, et parce qu'il contientl'être, mais aussi par le non-être, et parce que lenon-être nie l'être, et en niant l'être rend possible lemouvement. En d'autres termes, le mouvement est, et estle mouvement tout aussi bien par le non-être que parl'être, et parce qu'il les contient tous les deux, et qu'enles contenant tous les deux il fait leur unité.Ainsi cette passivité et ce travail silencieux et subordonnéde la négation n'ont pas de sens. Ils n'ont pas plus

XII

AVANT-PROPOS.

dage logique se serait écroulé. Mais comme la

vérité est

plus forte que l'habileté, il a bien fallu avoir recours à

l'élément négatif, élément qui dans sa plus haute abstraction

est précisément le non-être. Trendelenburg fait donc

intervenir le non-être. Mais, au lieu de l'appeler nonêtre,

il l'appelle négation ; au lieu de le placer là où il

faut le placer, c'est-à-dire comme le contraire de l'être, il

le fait venir, on ne sait pourquoi, à la suite d'une série de

catégories, qui le présupposent et qui ne sauraient être

sans son concours. Que signifie après cela ce travail silencieux

et passif queTrendelenburg attribue à la négation

et qui commencerait à la suite du mouvement, par la

raison, dit-il, que le mouvement a besoin de points d'arrêt,

c'est-à-dire de se déterminer? Car, d'abord, il n'est

point exact que la négation intervienne, silencieusement

ou à haute voix, à la suite du mouvement. Le mouvement

n'est lui-même le mouvement que parce qu'il

n'est

ni l'être ni la pensée (les deux autres termes de la triade

Trendelenburgienne), ce qui veut dire qu'il présuppose

le non-être. Et non-seulement le mouvement, mais la

pensée elle-même présuppose le non-être, puisqu'elle

n'est la pensée qu'en n'étant pas ce qu'est l'être. Et

maintenant comment peut-on dire que ce non-être,

sans lequel le mouvement et la pensée ne seraient pas, et

à l'aide duquel ils

se déterminent, est un élément passif,

et qu'il n'est pas un élément originaire? Sans doute, le

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!