Hegel-Logique-tome-1
120 CHAPITRE XII.et absolue. Mais, s'il les contient, il fait cesser leur différenceet leur opposition, et il constitue leur vraie et réelleconclusion (1). C'est là, en effet, la vraie nature du moyen,c'est la sa fonction éternelle et absolue. Te moyen n'estmoyen que parce qu'il enveloppe les extrêmes, et qu'il lesenveloppe, non comme deux termes qui luisont étrangers,ou qui ne sont qu'accidentellement unis avec lui, maiscomme deux termes qui sont faits pour lui, et pour lesquelsil est fait à son tour. La conclusion monlre ce rapportabsolu du moyen et des extrêmes. Car elle montre queles termes opposés, qui ont été présupposés au moyen,sont incomplets, etqu'ils ne se complètent que dans et par(1) Le moyen simple, par exemple, ne peut démontrer l'immortalité del'Ame, parce que âme et immortalité ne se trouvent pas réunis dans la simplicitécomme Vètre cl le non-élre se trouvent réunis dans le devenir, commela qualité et la quantité se trouvent réunies dans la mesure, ou comme lemouvement langentid et le mouvement vertical se trouvent réunis dans lemouvement circulaire ; ce qui veut dire que la simplicité ne coutient pasâme et immortalité, et que, par là même qu'elle ne les contient pas, nepeut pas faire disparaître les différences et les oppositions qui existent entrel'âme et l'immortalité. La simplicité n'est, par conséquent, relativementà ces deux extrêmes, qu'un moyen terme subjectif, résultat de la réflexionextérieure, ou de ce qu'on appelle analyse psychologique, qui prend etemploie les termes d'une façon accidentelle, sans s'attacher à leur natureobjective et à leurs rapports absolus, et qui, par cela même qu'elle emploieainsi les termes, est amenée ù affirmer le même terme indifféremment dechoses différentes, de Iàme, de la pensée, des principes, de l'unité. Car onpeut dire que toutes ces choses sont simples. Mais si elles sont simples, onpourra dire aussi de chacune d'elles qu'elle est immortelle. On aura ainsi lesyllogisme :« Tout ce qui est simple est immortel, les principes sont simples,donc, etc. » Et si l'on démontre que la matière est, elle aussi, simple dansson principe, on pourra construire avec le même moyen un syllogisme quidémontrera que la matière est aussi immortelle que l'âme, ce qui annuleral'argument à l'aideduquel on veut établir l'immortalité de cette dernière, etce sera le même moyen qui l'annulera. — Conf. sur ce point plus haut,ch. IX, p. 64; et mou Introduction à la Philosophie de Hegel, ch. V, § u,et appendice u.
LA LOGIQUE A UN CONTENU ABSOLU. 121leur union avec le moyen, lequel, àson tour, n'est ce qu'ilest que parce qu'il unit les extrêmes, et qu'il les contient (1).Et le terme que l'on présuppose n'est pas ici une supposition,11 n'est pas la supposition d'un extrême par rapportà l'autre extrême, ou lasupposilion des deux extrêmespar rapport au moyen, parce qu'en présupposant les termeson montre pourquoi on les présuppose, c'est-à-direon montre pourquoi et comment la présupposition d'unterme est sa position, et la position de son contraire, commentla présupposition des deux contraires est leur positionet la position du moyen, et comment dans la positiondu moyen se trouvent enveloppées la présupposition et laposition des extrêmes (2).(1) Coaf. plus haut, en. XI.(2) Autre chose est prendre une proposition, et puis chercher un moyenterme pour la démontrer, autre chose est poser un terme et montrer pourquoion le pose, et comment, en le posant, on pose nécessairement un autreterme, et enfin, comment les deux premiers étant posés un troisième se trouveaussi posé. Dans le premier cas, tout est présupposé et supposé, les extrêmescomme les moyens, tout est uni d'une façon extérieure et accidentelle,et rien n'est démontré. — Soit la proposition : « le devoir est la loisuprême de nos actions, » qu'on se propose de démontrer. D'abord onsuppose que le devoir existe, et qu'on sait ce qu'il est. Ou suppose aussiqu'il y a une règle suprême de nos actions, et qu'on sait en quoi elle consiste.On suppose tout cela comme connu ; mais, en réalité, on l'ignore, etl'on verra tout à l'heure ce qui prouve qu'on l'ignore. Et cependant on nedevrait pas l'ignorer; car on ne peut pas même poser la question qui donne lieuau syllogisme, sans connaître la valeur et la nature des termes que l'on veutdémontrer. — Maintenant, on nous dit que pour résoudre la question ilfaut chercher par l'analyse un terme moyen qui convient également aux extrêmes,et qu'il faut le chercher dans, et entre les deux extrêmes eux-mêmes.— Mais, d'abord, de ce qu'il y a un terme qui onvient à la fois aux deux extrêmes,à devoir et loi suprême, par exemple, il ne suit nullement que les deuxextrêmes se conviennent nécessairement, — que le devoir soit la loi suprêmede nos actions. Car ce même moyen peut convenir à d'autres termes, etmême au contraire de l'extrême dont on veut démontrer l'autre extrême.Ainsi, si l'on fait ce raisonnement, « Tout ce qui est conforme à notre nature
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LA LOGIQUE A UN CONTENU ABSOLU. 121
leur union avec le moyen, lequel, à
son tour, n'est ce qu'il
est que parce qu'il unit les extrêmes, et qu'il les contient (1).
Et le terme que l'on présuppose n'est pas ici une supposition,
11 n'est pas la supposition d'un extrême par rapport
à l'autre extrême, ou lasupposilion des deux extrêmes
par rapport au moyen, parce qu'en présupposant les termes
on montre pourquoi on les présuppose, c'est-à-dire
on montre pourquoi et comment la présupposition d'un
terme est sa position, et la position de son contraire, comment
la présupposition des deux contraires est leur position
et la position du moyen, et comment dans la position
du moyen se trouvent enveloppées la présupposition et la
position des extrêmes (2).
(1) Coaf. plus haut, en. XI.
(2) Autre chose est prendre une proposition, et puis chercher un moyen
terme pour la démontrer, autre chose est poser un terme et montrer pourquoi
on le pose, et comment, en le posant, on pose nécessairement un autre
terme, et enfin, comment les deux premiers étant posés un troisième se trouve
aussi posé. Dans le premier cas, tout est présupposé et supposé, les extrêmes
comme les moyens, tout est uni d'une façon extérieure et accidentelle,
et rien n'est démontré. — Soit la proposition : « le devoir est la loi
suprême de nos actions, » qu'on se propose de démontrer. D'abord on
suppose que le devoir existe, et qu'on sait ce qu'il est. Ou suppose aussi
qu'il y a une règle suprême de nos actions, et qu'on sait en quoi elle consiste.
On suppose tout cela comme connu ; mais, en réalité, on l'ignore, et
l'on verra tout à l'heure ce qui prouve qu'on l'ignore. Et cependant on ne
devrait pas l'ignorer; car on ne peut pas même poser la question qui donne lieu
au syllogisme, sans connaître la valeur et la nature des termes que l'on veut
démontrer. — Maintenant, on nous dit que pour résoudre la question il
faut chercher par l'analyse un terme moyen qui convient également aux extrêmes,
et qu'il faut le chercher dans, et entre les deux extrêmes eux-mêmes.
— Mais, d'abord, de ce qu'il y a un terme qui onvient à la fois aux deux extrêmes,
à devoir et loi suprême, par exemple, il ne suit nullement que les deux
extrêmes se conviennent nécessairement, — que le devoir soit la loi suprême
de nos actions. Car ce même moyen peut convenir à d'autres termes, et
même au contraire de l'extrême dont on veut démontrer l'autre extrême.
Ainsi, si l'on fait ce raisonnement, « Tout ce qui est conforme à notre nature