Hegel-Logique-tome-1
114 CHAPITRE XII.que la nature entière n'est qu'un accident vis-à-vis de l'esprit,composant ainsi la moitié^ des êtres et de l'univers deprivations et d'accidents, et non-seulement s'interdisant parlà toute connaissance vraiment systématique et rationnelle,mais tombant, pour éviter lacontradiction, dans des contradictionsirréfléchies bien plus insolubles. La méthodespéculative, au contraire, pose la contradiction, et ellemontre la coexistence et la nécessité des termes opposés,comment l'un est aussi nécessaire que l'autre, et commentl'un sans l'autre n'est qu'une abstraction. Mais elle ne s'arrêtepas à la contradiction ;car en montrant la nécessité desdeux termes, elle montre qu'ils appartiennent tous les deuxà une seule et même notion, et que, loin que la contradictionsoit la négation absolue, elle est le principe vivifiant del'idée et, partant, des choses, le principe qui, pour ainsidire, stimule l'idée, et la fait passer de l'état abstraità l'état concret, d'un état d'imperfection à un état de plusen plus parfait. Et, en démontrant la coexistence des termeset leur unité, la méthode spéculative ne présupposepas, comme l'ancienne méthode, les termes qu'elle démontre,mais elle les pose, et elle les pose en les démontrant,et les démontre en les posant. Et par cela mêmea recours, pour expliquer la force centrifuge, aune impulsion initiale, impriméeon ue sait comment, ni quand, ni par qui. 11 faut supposer que c'estDieu quia imprimé ce mouvement, et qu'il l'a imprimé à l'origine des choses.Mais quelle que soit la supposition à laquelle on a recours, si le mouvementtangentiel n'est pas déduit de la constitution même de la matière, oudu mouvement, iln'est qu'un mouvement extérieur et accidentel. Voy. surce point Hegel, Logique, § 98 et suiv. , et surtout Grande logique, liv. I er ,l r0 part., ch. III, et III e part., ch. III, Remarques sur la force centripète etcentrifuge; sa Philosophie de la nature; l rc part., notre Introduction à celtephilosophie, ch. VI, et notre Inquiry into spéculative and expérimental science.
LA LOGIQUE A UN CONTENU ABSOLU. 115qu'elle ne présuppose pas les termes, elle constitue uneméthode, sil'on peut ainsi dire, continue, une méthode oùles termes s'enchaînent et s'enveloppent les uns les autressuivant leur nature objective et absolue, et qui ne va pas auhasard de l'être à la cause, ou de la cause au bien, ou dubien à la science; mais qui pose l'être, et qui en posantl'être démontre pourquoi elle le pose, et comment l'êtreétant posé le non-être se trouve aussi posé, etcomment laposition de l'être et du non-être amène le devenir; end'autres termes, elle est cette méthode qui ne va pas d'unedétermination à l'autre en supprimant ou en omettant lesdifférences, les oppositions et les intermédiaires, mais enposant et en démontrant ces différences, ces oppositions etces intermédiaires, qui constituent eux aussi, et chacund'eux successivement un moment de l'idée, de la pensée etdes choses, et sans lesquels le terme qu'on veut connaîtrene saurait ni être, ni être connu.On peut voir par là que la méthode spéculative résumeet, en les résumant, dépasse toutes les autres méthodes,et toutes les formes de la pensée ; car elle contient lemoment de l'identité abstraite, et le moment de la différenceégalement abstraite de l'entendement, ou le momentdialectique, qu'on pourrait aussi appeler le moment sceptiquede la pensée (1), et, enfin, le moment spéculatif pro-(1) Voy. sur ce poiut plus loin, Introduction de Hegel ; et notre Introductionà la Philosophie de Hegel, en. IV, § v. — Le moment de l'identité abstraiteest l'affirmation par laquelle l'entendement pose l'identitésans la diflérence,la cause sans reflet, l'Etre sans le Non-Etre. Le moment de la différenceégalement abstraite est la négation par laquelle l'entendement pose la différencesans l'identité. On a là une affirmation et une négation également abstraites,en ce que ni l'une ni l'autre ne savent concilier les contraires, et
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114 CHAPITRE XII.
que la nature entière n'est qu'un accident vis-à-vis de l'esprit,
composant ainsi la moitié^ des êtres et de l'univers de
privations et d'accidents, et non-seulement s'interdisant par
là toute connaissance vraiment systématique et rationnelle,
mais tombant, pour éviter la
contradiction, dans des contradictions
irréfléchies bien plus insolubles. La méthode
spéculative, au contraire, pose la contradiction, et elle
montre la coexistence et la nécessité des termes opposés,
comment l'un est aussi nécessaire que l'autre, et comment
l'un sans l'autre n'est qu'une abstraction. Mais elle ne s'arrête
pas à la contradiction ;
car en montrant la nécessité des
deux termes, elle montre qu'ils appartiennent tous les deux
à une seule et même notion, et que, loin que la contradiction
soit la négation absolue, elle est le principe vivifiant de
l'idée et, partant, des choses, le principe qui, pour ainsi
dire, stimule l'idée, et la fait passer de l'état abstrait
à l'état concret, d'un état d'imperfection à un état de plus
en plus parfait. Et, en démontrant la coexistence des termes
et leur unité, la méthode spéculative ne présuppose
pas, comme l'ancienne méthode, les termes qu'elle démontre,
mais elle les pose, et elle les pose en les démontrant,
et les démontre en les posant. Et par cela même
a recours, pour expliquer la force centrifuge, aune impulsion initiale, imprimée
on ue sait comment, ni quand, ni par qui. 11 faut supposer que c'est
Dieu quia imprimé ce mouvement, et qu'il l'a imprimé à l'origine des choses.
Mais quelle que soit la supposition à laquelle on a recours, si le mouvement
tangentiel n'est pas déduit de la constitution même de la matière, ou
du mouvement, il
n'est qu'un mouvement extérieur et accidentel. Voy. sur
ce point Hegel, Logique, § 98 et suiv. , et surtout Grande logique, liv. I er ,
l r0 part., ch. III, et III e part., ch. III, Remarques sur la force centripète et
centrifuge; sa Philosophie de la nature; l rc part., notre Introduction à celte
philosophie, ch. VI, et notre Inquiry into spéculative and expérimental science.