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Hegel-Logique-tome-1

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S 00 CHAP1TKE XII.

la sphère n'est pas plus un assemblage de cercles, que

la ligne n'est un assemblage de points. Par conséquent,

lorsqu'on ramène la sphère au cercle, et le centre de la

sphère au centre du cercle, on supprime l'élément différentiel

et constitutif de la sphère, ainsi que de son centre.

Mais les difficultés deviennent plus grandes encore, lorsque

nous venons à considérer le centre dans la nature.

Et, en effet, qu'est-ce que le centre dans la nature? Où

faut-il le placer ? Et y a-t-il un seul centre, ou bien y en a-

qui la constituent une nouvelle combinaison, et une forme nouvelle. On détruit,

par conséquent, cette forme, et avec la forme la ûgure elle-même, en

voulant ramener une figure à une autre ûgure, ou en n'établissant, et en ne

laissant entre elles que des rapports de quantité et de grandeur. Que ces procédés

soient utiles, et même nécessaires au mathématicien et au géomètre,

c'est ce qu'on peut admettre, sans qu'il s'ensuive qu'ils sont parfaitement

rationnels. Les mathématiques sont des sciences imparfaites, et elles sont

imparfaites parce que leur objet ainsi que leur méthode sont imparfaits.

Cette méthode peut bien répondre à l'objet limité que se propose le mathématicien

;

mais, par cela même qu'elle n'est pas la méthode absolue, c'est

une méthode qui ne donne qu'une vue imparfaite de son propre objet, et à

plus forte raison des rapports que cet objet soutient avec les autres parties de

la connaissance. Et lorsqu'on juge de la valeur de la méthode mathématique

par les résultats, ou par l'application, on adopte un critérium qui ne nous

en fournit nullement la véritable mesure. Dans l'application la formule

mathématique n'est plus la formule mathématique, mais une formule

à laquelle sont venus s'ajouter des éléments, des notions et des forces

qui sont puisés à une autre source, et qui lui donnent un sens et une valeur

qu'elle ne possède pas en elle-même. Et en appliquant sa formule, le mathématicien

ne plie pas l'objet à la formule, mais celle-ci à l'objet. Car il présuppose

l'objet avec toutes ses propriétés et ses rapports, et tel

qu'il lui est donné

par l'observation, ou par l'indudion, ou par des notions primitives et absolues,

dont il se sert le plus souvent à son insu. Et, après avoir présupposé

l'objet, il lui applique sa formule, et si l'objet ne cadre pas avec elle il la corrige;

de sorte que ce n'est pas la formule qui explique et justifie l'objet, mais

c'est l'objet qui explique et justifie la formule. Conf. Logique, l' e part., § 99

et suiv., et III e part., § 218 et suiv.; Grande logique, liv. I re n e part.,

,

p. 283-379, et nos lntrod. à la Philosophie de Hegel, ch. IV, § v, et à la

Philosophie de la Nalure, vol.

I

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