UTILISER DE LA RÉFLEXION À L’APPLICATION
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Les<br />
Guides<br />
Syngenta<br />
3<br />
<strong>UTILISER</strong> :<br />
<strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>RÉFLEXION</strong><br />
<strong>À</strong> <strong>L’APPLICATION</strong>
SOMMAIRE<br />
ÉDITO 3<br />
01 – ANTICIPER,<br />
du bureau au matériel 5<br />
• Agir, observer et prévoir avant de traiter 6<br />
• Bien connaitre les produits pour mieux les utiliser 14<br />
• Bien préparer le matériel 27<br />
02 – SÉCURISER,<br />
du choix des EPI au champ 33<br />
• Adapter sa prévention aux risques 34<br />
• Prendre la route dans les règles 43<br />
03 – TRAITER,<br />
réduire l’impact 47<br />
• Les clés d’un traitement efficace 48<br />
• Prendre en compte l’environnement 56<br />
• ZNT et DVP, à quoi sert le dispositif végétalisé permanent (DVP) ? 58<br />
• Prendre en compte le voisinage et le consommateur 63<br />
• Prospectives : tendre vers le zéro impact 66<br />
04 – RENTRER,<br />
du champ à la gestion des déchets 69<br />
• La gestion des effluents phytosanitaires : une nécessité 70<br />
• Séparer espace de travail et espace domestique 78<br />
• Traçabilité des pratiques, essentiel et obligatoire 79<br />
• Mise en hivernage : entretenir son pulvérisateur 81<br />
• La deuxième vie des emballages 82<br />
LEXIQUE 84<br />
NUMÉROS UTILES 85<br />
RÉFÉRENCES 86<br />
MENTIONS LÉGALES DU PRODUIT CITÉ 87<br />
2
ÉDITO<br />
Produire plus pour nourrir une population<br />
mondiale en croissance constante,<br />
produire mieux pour préserver la planète<br />
et ses ressources, concilier compétitivité,<br />
sécurité et attentes sociétales, chez<br />
Syngenta, nous croyons que c’est possible.<br />
Au quotidien, nous nous engageons dans le cadre<br />
de notre plan de croissance responsable, « the<br />
good growth plan* », à mettre à la disposition<br />
de la profession agricole de nouvelles solutions<br />
et des outils pratiques pour contribuer à une<br />
véritable démarche de progrès. C’est l’objet de ce<br />
troisième guide pédagogique.<br />
METTRE EN<br />
ŒUVRE AU<br />
QUOTIDIEN<br />
UNE DÉMARCHE<br />
<strong>DE</strong> PROGRÈS<br />
Il aborde la question du traitement phytosanitaire,<br />
depuis sa réflexion amont jusqu’à l’élimination des<br />
déchets en passant par l’application au champ.<br />
Cette étape ultime de toute démarche raisonnée<br />
se révèle souvent indispensable pour préserver<br />
le rendement et la qualité des productions. A chaque étape de travail,<br />
chacun peut s’appliquer à travers ses gestes quotidiens et l’application<br />
de la réglementation à tendre vers le zéro impact pour plus de sécurité<br />
pour l’homme et l’environnement.<br />
Ce guide, complété par des éléments en ligne sur notre site syngenta.fr,<br />
regroupe des informations concrètes pour vous y aider. Dans ce domaine<br />
aussi, les innovations sont permanentes. De nouveaux outils mis à votre<br />
disposition le prouvent.<br />
Bonne lecture.<br />
<strong>DE</strong>NIS TARDIT<br />
Président Syngenta France<br />
3
ANTICIPATION<br />
ET RAISONNEMENT,<br />
LES PIÈCES<br />
MAÎTRESSES<br />
AVANT TOUTE<br />
UTILISATION.<br />
JULIEN MAILLIU<br />
Responsable des services, Syngenta France<br />
4
ANTICIPER<br />
01<br />
DU BUREAU<br />
AU MATÉRIEL<br />
Le traitement phytosanitaire constitue<br />
l’étape ultime d’un processus où se mêlent<br />
réflexion, observation et préparation.<br />
Avant de sortir le pulvérisateur, la prise<br />
en compte de différents paramètres est<br />
essentielle : seuil de nuisibilité, niveau<br />
d’infestation de la parcelle, conditions<br />
climatiques… Pour aider à une utilisation<br />
raisonnée des produits, nous mettons<br />
à la disposition des techniciens et des<br />
agriculteurs de nombreux outils d’aide à<br />
la décision. Pour assurer l’efficacité du<br />
traitement tout en prenant en compte<br />
la préservation de l’environnement et la<br />
protection de l’utilisateur, l’anticipation est<br />
de mise.<br />
5
AGIR, OBSERVER<br />
ET PRÉVOIR<br />
AVANT <strong>DE</strong> TRAITER<br />
Avant tout traitement, place<br />
au raisonnement, à l’observation,<br />
à la protection intégrée. Comment<br />
s’y retrouver et obtenir des<br />
informations fiables ?<br />
PROTECTION INTÉGRÉE<br />
ET PRODUITS<br />
PHYTOSANITAIRES :<br />
TROUVER L’ÉQUILIBRE<br />
Chercher à éliminer le moindre ravageur,<br />
pathogène ou adventice n’est pas nécessaire.<br />
Il convient de s’assurer que les<br />
populations présentes ne remettent pas<br />
en cause la rentabilité de la culture. Pour<br />
cela des seuils de nuisibilité sont établis<br />
par les instituts techniques par ennemi<br />
des cultures, s’y référer est déterminant.<br />
Certaines DRAAF éditent un recueil des<br />
seuils de nuisibilité pour les cultures de<br />
leur région.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Reconnaitre et identifier<br />
facilement des adventices,<br />
c’est possible sur syngenta.fr<br />
Agro-visio flore est un service<br />
en ligne qui permet d’identifier<br />
les adventices à partir d’une<br />
description visuelle en utilisant<br />
des critères illustrés simples.<br />
La base de données recense<br />
285 adventices, graminées<br />
et dicotylédones vivaces ou<br />
annuelles. Elle prend en compte<br />
plus de 500 critères illustrés<br />
pour décrire votre plante et plus<br />
de 1000 images d’adventices<br />
pour la reconnaître. L’outil est<br />
disponible gratuitement en accès<br />
libre.<br />
Une fois l’adventice identifiée,<br />
à partir de la fiche adventice,<br />
sélectionnez une culture et trouvez<br />
les solutions de désherbage<br />
homologuées.<br />
6
QU’EST-CE QUE <strong>LA</strong><br />
PROTECTION INTÉGRÉE ?<br />
Prévenir en mettant en œuvre les<br />
principes de la protection intégrée<br />
est essentiel. La directive européenne<br />
2009/128/CE définit, dans son article 3,<br />
l’objectif de la protection intégrée :<br />
privilégier les méthodes préventives<br />
(rotation, choix variétal…), observer<br />
les cultures, préserver, voire stimuler<br />
les populations d’insectes auxiliaires<br />
et utiliser les méthodes curatives, si<br />
besoin, en s’appuyant sur des moyens<br />
de surveillance et d’outils d’aide à la<br />
décision. Même si l’objectif est de réduire<br />
l’utilisation des produits phytosanitaires,<br />
pas question de s’en priver quand les<br />
méthodes préventives et alternatives ne<br />
suffisent plus.<br />
7
ZOOM SUR<br />
LES PRINCIPES GÉNÉRAUX<br />
<strong>DE</strong> <strong>LA</strong> PROTECTION<br />
INTÉGRÉE (annexe 3 de la<br />
directive 2009/128/CE) :<br />
• En grande culture et en cultures maraîchères,<br />
allonger la rotation des cultures.<br />
• Opter pour des variétés moins sensibles.<br />
• Optimiser l’utilisation de fertilisants, de<br />
chaux et l’irrigation.<br />
• Nettoyer le matériel et les équipements.<br />
• Multiplier les observations sur le terrain.<br />
• N’intervenir que si les seuils sont atteints,<br />
pour la culture et la région données.<br />
• Préférer les méthodes mécaniques,<br />
biologiques, physiques si elles permettent<br />
un contrôle satisfaisant des<br />
cultures.<br />
• Adapter les produits phytosanitaires à<br />
la cible et veiller à l’absence d’effets<br />
non intentionnels pour l’homme, l’environnement<br />
et les organismes non<br />
cibles.<br />
• Utiliser des doses réduites et limiter<br />
la fréquence d’application si le niveau<br />
de risque est acceptable et que cette<br />
stratégie ne développe pas de résistances<br />
des populations nuisibles.<br />
• Opter pour des produits aux modes<br />
d’action différents si le risque de résistance<br />
est connu.<br />
• Vérifier le taux de réussite des mesures<br />
phytopharmaceutiques appliquées.<br />
8
LES BSV :<br />
<strong>À</strong> CONSULTER SANS<br />
MODÉRATION<br />
Les BSV, les Bulletins de Santé du<br />
Végétal, présentent une synthèse et<br />
une analyse des risques de nuisibilités<br />
liés aux ravageurs, maladies, insectes<br />
ou adventices. Ils sont consultables<br />
gratuitement sur les sites internet des<br />
DRAAF, de nombreuses chambres<br />
d’agriculture et de distributeurs. Ces<br />
bulletins hebdomadaires constituent<br />
l’un des outils du plan Ecophyto mis en<br />
place par le ministère de l’Agriculture<br />
pour renforcer la surveillance biologique<br />
du territoire. Celle-ci vise à la maîtrise<br />
sanitaire des productions végétales<br />
mais également à limiter l'impact<br />
environnemental inhérent à leur<br />
production.<br />
Les BSV ne sont pas des alertes de<br />
déclenchement de traitement, ils rassemblent<br />
les observations sur un territoire<br />
donné et signalent l’activité des<br />
bio agresseurs. De plus, ils incitent à<br />
observer les parcelles dans le cas où<br />
un ravageur ou une maladie est proche<br />
du seuil de traitement dans la plupart<br />
des parcelles témoins du réseau. Ils ne<br />
contiennent pas de préconisations :<br />
ni produits, ni doses. Ils constituent<br />
également des vecteurs d’informations<br />
sur des thèmes plus généraux comme<br />
des rappels réglementaires ou agronomiques.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
La rédaction des bulletins<br />
est assurée par la chambre<br />
régionale d’agriculture sur<br />
la base d’observations<br />
communiquées par un comité.<br />
Fondé, sur le volontariat, il est<br />
constitué de différents acteurs :<br />
chambres d’agriculture, instituts<br />
techniques, organisations<br />
de producteurs, Fredon,<br />
SRAL, distributeurs, sociétés<br />
d'agrofourniture… Chaque acteur<br />
met à la disposition du réseau<br />
des observateurs qui collectent,<br />
chaque semaine, les informations<br />
sur des parcelles de référence.<br />
Un protocole est défini pour<br />
savoir quoi observer, comment,<br />
où et à quelle fréquence. La mise<br />
à disposition du bulletin après<br />
l’observation doit être rapide afin<br />
que les agriculteurs accèdent<br />
quasiment en « temps réel »<br />
à l’information.<br />
9
<strong>LA</strong> MÉTÉO,<br />
<strong>À</strong> CONSULTER<br />
IMPÉRATIVEMENT<br />
Les conditions climatiques pendant et<br />
après le traitement jouent un rôle clé sur<br />
l’efficacité et la sélectivité de l’intervention<br />
mais elles ont aussi un impact sur<br />
l’environnement. Pour éviter la dérive sur<br />
les cultures voisines, vers le voisinage<br />
et minimiser les pollutions vis-à-vis de<br />
l’eau, de l’air et des organismes non ciblés,<br />
il est impératif de tenir compte de<br />
la météo. Chaleur, hygrométrie, vent,<br />
précipitations sont les quatre facteurs<br />
déterminants.<br />
trop élevées, la matière active a plus<br />
de mal à pénétrer. De plus, une forte<br />
chaleur diminue le temps de vie et<br />
la distance parcourue par la goutte<br />
du produit phytosanitaire du fait de<br />
l’évaporation.<br />
> Tenez compte des prévisions de<br />
précipitations. Ne pas traiter si une<br />
pluie est annoncée dans les deux<br />
heures à venir. De fortes pluies après<br />
le traitement peuvent entrainer un<br />
lessivage des produits, préjudiciables<br />
à l’efficacité et source de pollution des<br />
eaux.<br />
En pratique :<br />
> Il est interdit de traiter par un vent de<br />
niveau supérieur à 3 sur l’échelle de<br />
Beaufort ( max 19 km/h).<br />
> Éviter les traitements en périodes<br />
sèches, défavorables à la pénétration<br />
du produit dans la plante. Opter de<br />
préférence pour une pulvérisation<br />
en début ou en fin de journée et une<br />
hygrométrie entre 60 et 95 % au plus.<br />
La pénétration du produit dans les<br />
feuilles des plantes cibles est alors<br />
optimisée.<br />
> En période de butinage, afin de protéger<br />
les abeilles et autres insectes pollinisateurs,<br />
intervenez de préférence,<br />
tard le soir, après la tombée de la nuit.<br />
> Éviter les températures extrêmes<br />
(moins de 5 °C et plus de 25 °C). La<br />
température influence la réceptivité<br />
des plantes. En cas de températures<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Les herbicides systémiques<br />
seront d’autant plus efficaces<br />
qu’ils seront appliqués sur une<br />
végétation dite « poussante »,<br />
c’est-à-dire quand les conditions<br />
climatiques sont favorables à la<br />
croissance des plantes : huit<br />
à dix jours avec des températures<br />
douces.<br />
Conditions à respecter<br />
• Vent ≤ à 3 Beaufort<br />
(19 km/h)<br />
• Hygrométrie entre<br />
60 et 95 %<br />
• Éviter les températures<br />
extrêmes (< 5 °C et > 25 °C )<br />
10
ZOOM SUR<br />
LES RADARS PLUIES<br />
<strong>À</strong> 1 KM 2 EN ACCÈS<br />
GRATUIT !<br />
Disponible avec un compte<br />
Services Pro sur syngenta.fr, ce<br />
service gratuit propose les images<br />
radars des précipitations sur une<br />
carte que vous pouvez agrandir<br />
jusqu’à la parcelle avec une<br />
précision de 1 km 2 . On y repère<br />
le déplacement des masses de<br />
précipitations heure par heure,<br />
le type de précipitations prévues<br />
(pluie, grêle…) et leur intensité.<br />
La prévision est donnée sur les<br />
3 prochaines heures et s’actualise<br />
toutes les 5 minutes, ce qui<br />
permet d’organiser au mieux vos<br />
chantiers.<br />
Cet outil vient compléter le service<br />
AgroMétéoPro qui donne les prévisions<br />
météo à 7 jours heure par<br />
heure avec plages de pulvérisations<br />
possibles ou déconseillées.<br />
11
TRAITEMENT PAR UN TIERS :<br />
<strong>DE</strong>MAN<strong>DE</strong>R LE NUMÉRO<br />
D’AGRÉMENT<br />
L’appel à un prestataire de services pour<br />
des travaux de pulvérisation est possible<br />
mais attention, la première chose à<br />
vérifier est que l’entreprise dispose bien<br />
d’un numéro d’agrément spécifique à<br />
l’application phytosanitaire en prestation<br />
de service. En cas de contrôle, l’absence<br />
d’agrément vous expose à des peines<br />
pouvant aller jusqu’à six mois de prison<br />
et 15 000 € d’amendes, à des pénalités<br />
de 3 % du montant des primes PAC,<br />
voire à la perte de l’ensemble des<br />
aides accordées par le biais des MAE,<br />
les mesures agri environnementales.<br />
La liste des applicateurs agréés est<br />
consultable sur le site du ministère :<br />
http://e-agre.agriculture.gouv.fr<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Dès l’achat, le Certiphyto est<br />
obligatoire !<br />
<strong>À</strong> partir du 26 novembre<br />
2015 pour les agriculteurs et<br />
salariés agricoles, les forestiers,<br />
les agents des collectivités<br />
territoriales, le Certiphyto est<br />
obligatoire.<br />
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> JEAN-MARC LEROUX<br />
Délégué régional à la fédération bretonne des entrepreneurs<br />
des territoires<br />
La fiche chantier, gage de sécurité<br />
« Obligatoire depuis le 1er octobre 2013, le nouvel agrément d’entreprise implique le<br />
respect d’une quarantaine d’exigences parmi lesquelles la traçabilité des chantiers et<br />
des pratiques. Pour décrocher son agrément, l’entreprise doit être certifiée, posséder<br />
une assurance de responsabilité civile et un certificat individuel de décideur. Tous les<br />
opérateurs de l’entreprise doivent désormais posséder leur propre certificat individuel, Certiphyto OPS (Opérateur de<br />
Prestation de Service). Le dirigeant de l’entreprise doit avoir son certificat individuel « DTS » pour décideur en travaux<br />
et services. Respect de la dose, date d’application, rappel de la ZNT, du délai avant récolte et de rentrée… tout est<br />
désormais mentionné sur la « fiche chantier » qui doit être remplie avant le début des travaux. Ce document est un gage<br />
de sécurité pour l’agriculteur, surtout en cas de contrôle Pac ».<br />
12
LES OAD,<br />
UNE AI<strong>DE</strong> INDISPENSABLE<br />
Pour un grand nombre d’ennemis des<br />
cultures, des Outils d’Aide à la Décision<br />
(OAD) sont accessibles directement en<br />
ligne, sur smartphone, sur tablettes ou mis<br />
à disposition par les services techniques<br />
des distributeurs, des instituts techniques<br />
via des applications, des alertes SMS ou<br />
par des courriels. Basés sur des modèles,<br />
des réseaux d’observation référents ou des<br />
démarches collaboratives, ils permettent<br />
de prévenir, d’anticiper, ou d’alerter sur la<br />
présence d’un risque ou du dépassement<br />
d’un seuil d’intervention ou bien encore de<br />
comparer des solutions entre elles du point<br />
de vue technico-économique afin de faire<br />
le choix le plus adapté à la problématique<br />
parcellaire.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Syngenta met à votre disposition<br />
de nombreux OAD. Ils sont<br />
accessibles gratuitement en créant<br />
un compte Service Pro sur le site<br />
syngenta.fr ou via votre distributeur<br />
au travers de leur « extranet »<br />
ou de leurs conseillers. Quelques<br />
exemples d’OAD disponibles :<br />
C'est un outil de préconisation de<br />
stratégie de lutte fongicide pour le<br />
blé tendre qui intègre en saison une<br />
modélisation du risque septoriose. A partir<br />
de données climatiques locales et des<br />
données agronomiques des parcelles<br />
saisies en ligne, il permet de planifier le<br />
déclenchement du premier traitement antiseptoriose<br />
en suivant la contamination des<br />
feuilles par la maladie. Il permet également<br />
d’évaluer la rentabilité de la protection<br />
fongicide calculée à partir du niveau de<br />
risque agronomique de la parcelle pour les<br />
principales maladies du blé tendre.<br />
VigieInsectes est un outil collaboratif qui<br />
permet de rester alerté sur l’évolution<br />
de la présence des ravageurs sur les<br />
parcelles de colza, pois, betterave et<br />
céréales. En se connectant au réseau<br />
agricole VigieInsectes, chaque agriculteur<br />
ou conseiller profite des informations<br />
mises en ligne par les autres membres<br />
de la communauté et partage ses<br />
propres observations. Il obtient ainsi des<br />
informations locales et actualisées sur les<br />
dépassements des seuils d’intervention.<br />
Le service est disponible au printemps<br />
et à l’automne.<br />
13
BIEN CONNAÎTRE<br />
LES PRODUITS<br />
POUR MIEUX<br />
LES <strong>UTILISER</strong><br />
Récolte (DAR), Délai de Rentrée (DRE)<br />
ainsi que le classement toxicologique et<br />
écotoxicologique… Autrement dit, l’utilisation<br />
d’un produit phytosanitaire n’est<br />
licite que dans le respect des conditions<br />
d’utilisation formulées dans le cadre de<br />
son AMM et mentionnées sur l’étiquette.<br />
L’AMM n’est valable que dans l’état<br />
membre où elle a été délivrée.<br />
La connaissance des produits,<br />
composition, usages, doses,<br />
types de formulations est un<br />
préalable pour bien raisonner,<br />
anticiper ses achats, organiser<br />
ses traitements et ses mélanges.<br />
UNE AMM SINON RIEN<br />
L'Autorisation de Mise sur le Marché<br />
(AMM) définit, pour chaque produit phytosanitaire,<br />
les règles d’utilisation : usages<br />
autorisés (cibles et cultures), conditions<br />
d’emploi (doses, modes d’application,<br />
nombres de traitements…), Délai Avant<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Vendre, acheter ou utiliser un<br />
produit non homologué pour<br />
la culture et l’usage ciblés est<br />
interdit et passible de sanctions<br />
pénales (Articles L253-17 et<br />
L253-15 du code rural)<br />
• 6 mois d’emprisonnement<br />
et 30 000 euros d’amende pour<br />
l’agriculteur<br />
• 2 ans d’emprisonnement<br />
et 75 000 euros d’amende pour<br />
le distributeur<br />
En savoir plus<br />
Sur les formulations,<br />
le transport, le stockage<br />
et les mélanges :<br />
Consultez notre guide<br />
« Préparer : du transport<br />
au remplissage »,<br />
téléchargeable sur<br />
syngenta.fr<br />
14
NOUVEAU CATALOGUE<br />
<strong>DE</strong>S USAGES :<br />
SOYEZ VIGI<strong>LA</strong>NT !<br />
Depuis le 1 er avril 2014, date d'entrée<br />
en vigueur de l'arrêté du 26 mars<br />
2014, la France bénéficie d'un nouveau<br />
catalogue national des usages pour<br />
les produits phytopharmaceutiques. Il<br />
ouvre de nouvelles possibilités pour la<br />
protection des cultures dites « mineures »<br />
ou « orphelines ». Le principe : permettre<br />
l’utilisation de produits homologués sur<br />
des espèces dites « de référence » à des<br />
espèces assimilées qui sont dépourvues<br />
de solution, et étendre le champ possible<br />
d'utilisation de parasites de « référence »<br />
à des parasites « assimilés ». Ainsi,<br />
les usages autorisés sur blé le sont<br />
désormais aussi sur triticale et épeautre<br />
et ceux visant la carotte sur céleri rave,<br />
panais, raifort, topinambour, persil à<br />
grosse racine et crosne.<br />
La mise en pratique de ce nouveau catalogue<br />
des usages s’avère complexe<br />
car si en théorie, ces extrapolations<br />
sont autorisées par la réglementation,<br />
elles ne sont pas systématiquement<br />
recommandées par les sociétés phytopharmaceutiques<br />
pour des questions<br />
de sélectivité, d’efficacité ou de manque<br />
de données, notamment vis-à-vis des<br />
limites maximales de résidus (LMR).<br />
Certains nouveaux usages nécessitent<br />
donc la mise en place d’essais, réalisés<br />
par les instituts techniques, la prescription,<br />
en lien ou non avec les sociétés.<br />
Les demandes d'autorisation de mise<br />
sur le marché effectuées depuis le<br />
1 er octobre 2014 sont faites sur la base<br />
du nouveau catalogue.<br />
Pour les anciennes AMM, dans la<br />
mesure où les étiquettes sont mises à<br />
jour progressivement, soyez très vigilant<br />
sur les utilisations recommandées, ou<br />
pas, par le détenteur de l’homologation.<br />
En cas de problème, la responsabilité<br />
revient à l’utilisateur.<br />
COMPRENDRE<br />
LE NOUVEAU CATALOGUE<br />
<strong>DE</strong>S USAGES<br />
Depuis un nouveau est applicable.<br />
Pour protéger toutes les cultures<br />
même mineures.<br />
COMMENT ÇA MARCHE ?<br />
- Un usage = une culture + une cible (parasites, maladies...).<br />
- A une culture de référence sont rattachées plusieurs cultures.<br />
- A une cible de référence sont rattachés plusieurs parasites.<br />
BÉNÉFICE :<br />
Ancien catalogue<br />
MAIS <strong>DE</strong>S RESTRICTIONS SONT PARFOIS<br />
NÉCESSAIRES :<br />
- Si absence de LMR<br />
- Si manque de sélectivité<br />
- Si manque d’efficacité<br />
EN PRATIQUE :<br />
- Les produits déjà étiquetés restent utilisables.<br />
- Consultez votre distributeur ou prescripteur.<br />
Voir la vidéo.<br />
➜<br />
Possibilités “ouvertes” par le nouveau catalogue<br />
➜<br />
Au final, plus de possibilités<br />
15
EN PRATIQUE<br />
Pour les produits Syngenta,<br />
c’est simple. Toutes les<br />
extensions d’usage que nous<br />
préconisons sont disponibles<br />
sur nos fiches « produits »<br />
accessibles sur syngenta.fr.<br />
C’est la seule source de<br />
données fiables pour notre<br />
gamme. Pour vous, c'est<br />
plus de 4000 nouveaux<br />
usages autorisés !<br />
• Substances naturelles d’origine végétale,<br />
animale ou minérale : extraits de<br />
plantes, huiles, soufre…<br />
Ces produits font l’objet d’une liste<br />
publiée et mise à jour par le Ministère de<br />
l’Agriculture (DGAL), ils bénéficient du<br />
NODU vert.<br />
16<br />
PRODUITS <strong>DE</strong> BIOCONTRÔLE :<br />
C’EST QUOI ?<br />
Le biocontrôle regroupe l’ensemble des<br />
méthodes de protection des cultures qui<br />
utilisent des mécanismes naturels. Si l’un<br />
des principaux objectifs de ces stratégies<br />
de lutte est de réduire l’utilisation des<br />
produits phytosanitaires conventionnels,<br />
le but n’est pas de les remplacer mais<br />
bien d’offrir une palette de solutions plus<br />
large et complémentaire.<br />
Les produits de biocontrôle se classent<br />
en quatre familles :<br />
• Macro-organismes : insectes, acariens,<br />
nématodes...<br />
• Micro-organismes : champignons, virus,<br />
bactéries<br />
• Médiateurs chimiques : confusion<br />
sexuelle, attractifs olfactifs. Ils perturbent<br />
les ravageurs, sans les détruire.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Les listes de produits NODU<br />
vert, de biocontrôle et<br />
utilisables en AB ne sont pas<br />
tout à fait identiques.<br />
Ainsi un produit de biocontrôle<br />
n’est pas forcément un produit<br />
utilisable en agriculture<br />
biologique et réciproquement.<br />
Les produits utilisables en<br />
agriculture biologique sont<br />
répertoriés dans une liste<br />
issue du règlement européen<br />
CE2092/911.
IFT, NODU, C’EST QUOI ?<br />
Les indicateurs d’utilisation des produits<br />
phytosanitaires ont été mis en place suite<br />
au Plan Ecophyto. Ils visent à mesurer<br />
année après année l’évolution du recours<br />
aux produits phytopharmaceutiques.<br />
Voici les 3 indicateurs les plus utilisés :<br />
> IFT : Indice de Fréquence de Traitement,<br />
il permet de mesurer l’intensité<br />
de l’utilisation de produits<br />
phytosanitaires par culture, au niveau<br />
d’une parcelle, d’une exploitation ou<br />
d’une culture. Le calcul se base sur<br />
les « doses homologuées » propres<br />
à chaque produit (dose appliquée /<br />
dose homologuée la plus faible x % de<br />
surface traitée).<br />
> NODU : Calculé à partir des données de<br />
vente des produits via les distributeurs, il<br />
correspond à un nombre de traitements<br />
« moyens » appliqués annuellement<br />
sur l’ensemble des cultures, à l’échelle<br />
nationale.<br />
> NODU vert : Applicable uniquement<br />
aux produits reconnus « biocontrôle »,<br />
ces produits ne sont pas intégrés dans<br />
le NODU « classique ».<br />
ZOOM SUR<br />
THIOVIT JET<br />
MICROBILLES,<br />
UN SOUFRE <strong>LA</strong>BELLISÉ<br />
Composé à 80 % de soufre micronisé,<br />
Thiovit Jet microbilles est<br />
un produit d’origine naturelle utilisable<br />
en agriculture biologique.<br />
Produit de biocontrôle, il bénéficie<br />
du NODU vert.<br />
Produit utilisable en Agriculture Biologique conformément aux règlements<br />
CE 834/2007 et 889/2008 et aux règlements NOP. Contrôle ECOCERT SA F - 32600.<br />
17
NE SE MÉ<strong>LA</strong>NGE PAS<br />
QUI VEUT !<br />
En dehors des aspects de compatibilités<br />
physico-chimiques et biologiques entre<br />
spécialités (voir notre Guide N° 1, « PRÉ-<br />
PARER, du transport au remplissage »),<br />
les mélanges de produits de protection<br />
des plantes sont réglementés par l’arrêté<br />
du ministère de l’Agriculture, du<br />
10 avril 2010, modifié le 12 juin 2015,<br />
pour répondre au nouveau classement<br />
« Classification, Labelling and Packaging<br />
» dit CLP.<br />
Ce nouveau classement est entré<br />
en vigueur le 1 er juin 2015 mais les<br />
produits étiquetés selon l'ancien<br />
classement (DPD) bénéficiant d'un délai<br />
d'écoulement jusqu'au 1 er juin 2017, les<br />
deux types de classement vont subsister<br />
un certain temps sur le marché. C'est<br />
pourquoi, le tableau comporte les<br />
mentions de danger issues des deux<br />
classements.<br />
ARRÊTÉ "MÉ<strong>LA</strong>NGES" DU 12 JUIN 2015 (avec mentions de danger H et phrases de risque R)<br />
Spécialité 1<br />
contient une<br />
des mentions H<br />
ou phrases R<br />
ci-contre<br />
H373 H361d,<br />
H361f,<br />
H361fd,<br />
H362<br />
Spécialité 2<br />
contient une<br />
des mentions H<br />
ou phrases R<br />
ci-contre<br />
H300, H301,H310, H311, H330,<br />
H331, H340, H350, H350i, H360F,<br />
H360D, H360FD, H360Fd, H360Df,<br />
H370, H372<br />
T+ ou T (R26, R27, R28, R29/xx,<br />
R23, R24, R25, R48/23, R48/24,<br />
R48/25, R48/23/24, R48/23/25,<br />
R48/24/25, R48/23/24/25, R45,<br />
R49, R46, R60, R61)<br />
H373<br />
R48/20, R48/21, R48/22,<br />
R48/20/21, R48/20/22,<br />
R48/21/22, R48/20/21/22<br />
H361d, H361f, H361fd, H362<br />
R62, R63, R64<br />
H341, H351, H371<br />
R40, R68, R68/xx<br />
Autre ou aucune mention de danger<br />
H300, H301,H310, H311,<br />
H330, H331, H340, H350,<br />
H350i, H360F, H360D,<br />
H360FD, H360Fd, H360Df,<br />
H370, H372<br />
T+ ou T (R26, R27, R28,<br />
R29/xx, R23, R24, R25,<br />
R48/23, R48/24, R48/25,<br />
R48/23/24, R48/23/25,<br />
R48/24/25, R48/23/24/25,<br />
R45, R49, R46, R60, R61)<br />
R48/20,<br />
R48/21, R48/22,<br />
R48/20/21,<br />
R48/20/22,<br />
R48/21/22,<br />
R48/20/21/22<br />
R62,<br />
R63,<br />
R64<br />
H341,<br />
H351,<br />
H371<br />
R40,<br />
R68,<br />
R68/xx<br />
Autre ou<br />
aucune<br />
mention<br />
de<br />
danger<br />
18<br />
NB : des dérogations existent pour les mélanges qui sont inscrits sur une liste publiée par l’ANSES.<br />
Source : UIPP.
LE SAVIEZ-VOUS<br />
D’autres mélanges sont interdits :<br />
• Les mélanges comprenant au moins un produit de classe 4 pour les<br />
risques aquatiques ou terrestres dont la ZNT est de 100 m ou plus.<br />
• Les mélanges utilisés durant la floraison ou au cours des périodes de<br />
production d'exsudats, comportant un produit contenant une substance<br />
active appartenant à la famille chimique des pyréthrinoïdes et d'autre<br />
part, un produit contenant une substances active appartenant aux<br />
familles chimiques des triazoles ou des imidazoles.<br />
• Si des produits de la famille des pyréthrinoïdes et des triazoles ou<br />
imidazoles sont utilisés en programme, laisser 24 h entre le traitement<br />
avec une pyréthrinoïde et celui avec une triazole ou imidazole en<br />
appliquant l'insecticide en premier.<br />
19
N-Dangereux<br />
pour<br />
l’environnement<br />
& DANGER<br />
ZOOM SUR<br />
CLP/DPD, COMMENT S’Y RETROUVER ?<br />
L’étiquetage CLP des produits est obligatoire depuis le 1 er juin 2015. Tous les pays,<br />
pour tous les produits chimiques, respectent ainsi les mêmes règles d’étiquetage.<br />
La date limite pour l’écoulement des stocks des produits étiquetés avec l’ancien<br />
classement a été fixée au 1 er juin 2017. Pour s’y retrouver, Syngenta met à votre<br />
disposition un didacticiel consultable sur le site syngenta.fr et une affichette<br />
téléchargeable.<br />
EN PRATIQUE<br />
Connectez-vous sur www.syngenta.fr pour en apprendre plus<br />
NOUVEAUX<br />
PICTOGRAMMES<br />
AUTRES<br />
MENTIONS<br />
QUIZ FICHES + RISQUES<br />
TABLEAU D’ÉQUIVALENCE CLP/DPD <strong>DE</strong>S PRINCIPAUX ÉTIQUETAGES<br />
DIRECTIVE<br />
PREPARATIONS DANGEREUSES<br />
(DPD)<br />
Mentions<br />
Symboles et<br />
Phrases de<br />
de danger H<br />
Libellés<br />
indications de<br />
risque R<br />
danger<br />
H301<br />
R25<br />
Toxique en cas d’ingestion<br />
H311 Toxique par contact cutané R24<br />
H331 Toxique par inhalation R23<br />
T-Toxique Toxique<br />
C<strong>LA</strong>SSIFICATION <strong>LA</strong>BELLING AND PACKAGING (CLP)<br />
Pictogrammes<br />
de danger<br />
Mentions<br />
d’avertissement<br />
Danger<br />
H302<br />
R22<br />
Nocif en cas d’ingestion<br />
H312 Nocif par contact cutané R21<br />
Attention<br />
H332 Nocif par inhalation R20<br />
Danger H304 Peut être mortel en cas d’ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires R65<br />
H341<br />
C<br />
R68<br />
C<br />
Susceptible d’induire des anomalies génétiques<br />
H351 M Susceptible de provoquer le cancer R40<br />
Xn-Nocif<br />
H361d R Susceptible de nuire au fœtus R63<br />
2<br />
H361f Susceptible de nuire à la fertilité R62<br />
M<br />
R3<br />
Attention<br />
H373<br />
R48/22<br />
Risque présumé d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions<br />
répétées ou d’une exposition prolongée<br />
R41<br />
Danger H318 Provoque des lésions oculaires graves<br />
Attention<br />
H315 Provoque une irritation cutanée R38<br />
H317 Peut provoquer une allergie cutanée R43<br />
H319 Provoque une sévère irritation des yeux R36<br />
Xi-Irritant<br />
H335 Peut irriter les voies respiratoires R37<br />
H336 Peut provoquer somnolence ou vertiges Pas de symbole R67<br />
RAPPEL<br />
Les produits classés toxiques ou C.M.R (Cancérogènes,<br />
Mutagènes, Reprotoxiques) doivent être séparés des<br />
autres produits.<br />
Didacticiel écrit et dit pour vous par Robert Mucchielli, expert toxicologie et Isabelle Delpuech, responsable sécurité applicateurs.<br />
DÉCRYPTEZ LES INFORMATIONS UTILES POUR VOTRE PRÉVENTION !<br />
ÉTIQUETAGE CLP <strong>DE</strong>S PRODUITS PHYTOSANITAIRES<br />
COMMENT LES RECONNAÎTRE ?<br />
(valable jusqu’en<br />
Classement CLP<br />
2015)<br />
APPRENEZ <strong>À</strong> DÉCO<strong>DE</strong>R LES INFORMATIONS INSCRITES SUR LES ÉTIQUETTES GRÂCE AU DIDACTICIEL<br />
Toxique<br />
CMR<br />
(exemples)<br />
T-Toxique<br />
CMR 3<br />
R 40<br />
R 62<br />
R 63<br />
Xn-Nocif<br />
R 68<br />
CMR 2<br />
H 351<br />
H 361f<br />
H 361d<br />
H 341<br />
5 RÈGLES D’OR<br />
POUR <strong>LA</strong> MANIPU<strong>LA</strong>TION<br />
<strong>DE</strong>S PRODUITS PHYTOSANITAIRES<br />
1 Lire l’étiquette<br />
2 Être vigilant, séparer les zones professionnelles<br />
de l’espace familial<br />
sur www.syngenta.fr/ rubrique réglementation.<br />
CLP/DPD :<br />
COMMENT S’Y RETROUVER ?<br />
Une affiche à coller dans votre local de stockage<br />
Pas de<br />
pictogramme<br />
Attention<br />
Pas de<br />
mention<br />
Pas de<br />
mention<br />
H400<br />
H410<br />
H411<br />
H412<br />
Très toxique pour les organismes aquatiques<br />
Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes<br />
à long terme<br />
Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à<br />
long terme<br />
Nocif pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long<br />
terme<br />
Dangereux pour<br />
l’environnement<br />
R50<br />
R50/53<br />
R51/53<br />
Pas de symbole R52/53<br />
Syngenta France SAS - 12, Chemin de l’Hobit 31790 Saint-Sauveur France.<br />
3 Avoir de quoi se laver à tout moment<br />
4 Maintenir pulvérisateur et cabine en bon état<br />
5 Porter un vêtement de travail réservé aux produits<br />
phytosanitaires à compléter avec des équipements<br />
de protection individuelle adaptés (EPI)<br />
Affiche_ STW classificationCLP_ MKG Trans_ 04/14<br />
REGLEMENT CLP,<br />
QU’EST-CE QUE C’EST ?<br />
Le règlement CLP (Classification, Labelling and Packaging en<br />
anglais) vise à aligner l’Europe avec le système international<br />
SGH (Système Général Harmonisé). Tous les pays auront<br />
désormais les mêmes règles de classification et d’étiquetage<br />
pour tous les produits chimiques.<br />
REGLEMENT CLP,<br />
QUAND PRENDRA-T-IL EFFET ?<br />
L’étiquetage CLP des produits pourra se faire progressivement<br />
mais sera obligatoire à partir du 1er juin 2015. La date limite<br />
pour l’écoulement des stocks des produits étiquetés avec<br />
l’ancien classement a été fixée au 1 er juin 2017.<br />
SAS au Capital de 111 447 427 Euros. RCS – RSAC Toulouse 443 716 832.<br />
Numéro de TVA intra-communautaire : FR 11 443 716 832.<br />
N° d’agrément MP02249 : distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels<br />
Téléchargez votre<br />
affichette.<br />
20
INTERVENIR AU BON STA<strong>DE</strong><br />
Sur les étiquettes des produits de<br />
protection des plantes figurent les stades<br />
d’application autorisés ou préconisés,<br />
décrits via l’échelle universelle BBCH.<br />
Ce code, divisé en 10 stades numérotés<br />
de 0 à 9, décrit les principaux stades<br />
phénologiques des plantes cultivées.<br />
Le chiffre des dizaines est complété<br />
par un second chiffre, correspondant<br />
au stade secondaire de la plante. Un<br />
peu complexe à première vue, il devient<br />
très simple d’utilisation une fois connus<br />
les principes de lecture. Cette échelle<br />
va donc du stade 00 qui correspond<br />
à la semence sèche au stade 99,<br />
correspondant au produit après récolte.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Sur le site syngenta.fr, dans<br />
la rubrique Réglementation,<br />
approche pratique, vous<br />
trouverez les stades BBCH<br />
décodés de 21 espèces<br />
ou groupe d’espèces des<br />
céréales aux cultures<br />
légumières en passant par<br />
la vigne et l’arboriculture.<br />
LES PRINCIPAUX STA<strong>DE</strong>S DU DÉVELOPPEMENT SELON L'ÉCHELLE BBCH<br />
STA<strong>DE</strong><br />
<strong>DE</strong>SCRIPTION<br />
00 à 09 Germination / levée / développement des bourgeons<br />
10 à 19 Développement des feuilles (tige principale)<br />
20 à 29 Formation des pousses secondaires / tallage<br />
30 à 39 Élongation de la tige / formation de la rosette / développement des pousses (tige principale)<br />
40 à 49<br />
Développement des parties végétatives de récolte ou des organes de multiplication végétative<br />
/ développement des organes de reproduction sexuée, gonflement de l’épi ou de la panicule<br />
(tige principale)<br />
50 à 59 Apparition de l’inflorescence (tige principale) /épiaison<br />
60 à 69 Floraison (tige principale)<br />
70 à 79 Développement des fruits<br />
80 à 89 Maturation des fruits ou des graines<br />
90 à 99 Sénescence et mort ou début de la période de dormance<br />
21
ÉTIQUETTES ET FDS :<br />
<strong>DE</strong>UX SOURCES D’INFORMA-<br />
TIONS COMPLÉMENTAIRES<br />
Les étiquettes sont indispensables pour<br />
identifier, reconnaitre, stocker les produits<br />
phytosanitaires. Elles fournissent<br />
toutes les informations réglementaires<br />
et les données nécessaires pour optimiser<br />
l’efficacité du traitement et assurer la<br />
sécurité de l’utilisateur et de l’environnement.<br />
Les Zones Non Traitées (ZNT),<br />
Délai de Rentrée (DRE) et Délai Avant<br />
Récolte (DAR) y figurent également.<br />
Ils doivent être pris en compte lors du<br />
calcul des volumes de produit à préparer<br />
et pour anticiper toute intervention sur<br />
la culture. Depuis 2014, des mentions<br />
plus détaillées sur les équipements de<br />
protection individuelle (EPI) à porter en<br />
fonction des phases de travail apparaissent<br />
sur l’étiquette.<br />
Les FDS, Fiches de Données de<br />
Sécurité, complètent les informations<br />
présentes sur l’étiquette.<br />
Émises par la société détentrice<br />
du produit, elles<br />
regroupent les principales<br />
propriétés, les précautions<br />
d’emploi, les conditions de<br />
stockage, de manipulation<br />
ainsi que les mesures à<br />
prendre en cas d’accident.<br />
L’idéal est de les conserver<br />
dans un classeur dédié,<br />
stocké au bureau, à proximité<br />
du local phytosanitaire,<br />
et accessible rapidement<br />
en cas de problème.<br />
Les FDS de tous les produits<br />
sont disponibles sur<br />
www.quickfds.com<br />
NOM<br />
COMMERCIAL<br />
COMPOSITION<br />
AUTORISATION<br />
<strong>DE</strong> VENTE<br />
CULTURE, CIBLES<br />
DOSES, DAR, DRE<br />
C<strong>LA</strong>SSEMENT<br />
TOXICITE<br />
ECOTOXICITE<br />
NOM ADRESSE<br />
FABRICANT<br />
En savoir plus<br />
• Pour les mesures de sécurité<br />
liées au transport et à la<br />
préparation des bouillies,<br />
reportez-vous au guide N° 1 :<br />
PRÉPARER, du transport<br />
au remplissage (p 10-13,<br />
15-25, 33-39, 51-55),<br />
• Pour les mesures<br />
spécifiques à observer au<br />
moment du semis, consultez<br />
le guide N° 2, SEMER, de la<br />
variété au semis (p 53- 55<br />
et 67-71),<br />
• Pour celles concernant<br />
le traitement reportez-vous<br />
au chapitre 2 de ce guide,<br />
page 36.<br />
PRODUIT X ®<br />
AMM N°…<br />
Composition<br />
Usages<br />
Délai avant récolte<br />
Firme S<br />
Adresse Téléphone<br />
N° Appel en cas d’urgence<br />
Réseau Phytattitude<br />
Mention H : mention de danger<br />
ex: H312 -Nocif par contact cutané<br />
Mention S : conseils de prudence<br />
Ex: P280 – Porter des gants de protection<br />
Pour protéger les organismes aquatiques,<br />
respecter une zone non traitée de 5 m<br />
NUMEROS<br />
URGENCE<br />
MENTIONS<br />
<strong>DE</strong> DANGER<br />
CONSEILS <strong>DE</strong><br />
PRU<strong>DE</strong>NCE<br />
ZNT<br />
ADIVALOR<br />
RECUPERATION<br />
EVPP PPNU<br />
22
CONNAÎTRE LES PHRASES<br />
<strong>DE</strong> RISQUE<br />
Un préalable à la préservation de l’eau<br />
et des organismes non cibles<br />
Qu’il s’agisse des organismes aquatiques,<br />
des arthropodes ou des organismes non<br />
cibles, l’objectif est le même : évaluer le<br />
risque pour limiter le contact avec le produit<br />
phytosanitaire. Le risque résulte du<br />
croisement de deux facteurs : le danger<br />
et l’exposition.<br />
Pour chaque produit, la gestion du<br />
risque est symbolisée par une phrase<br />
type, définie via le règlement 547/2011.<br />
Elles figurent sur les étiquettes.<br />
• SPe1 : protection des eaux souterraines<br />
et/ou des organismes du sol (fréquence<br />
d’application)<br />
• SPe2 : protection des eaux souterraines<br />
et/ou des organismes aquatiques<br />
(restriction sur type de sol, drainage ou<br />
situation à préciser)<br />
• SPe3 : protection des organismes<br />
aquatiques, des plantes non cibles,<br />
des arthropodes non cibles et des<br />
insectes non cibles<br />
• SPe4 : protection des organismes<br />
aquatiques et plantes non cibles<br />
(restriction sur surfaces imperméables<br />
et autres situations où le risque de<br />
ruissellement est important)<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Il existe cinq types de zone<br />
non traitée (ZNT). Elles sont<br />
définies pour chaque produit<br />
et figurent sur les étiquettes.<br />
Suivant les cas, elles peuvent<br />
aller de 5 mètres à 100<br />
mètres et plus :<br />
• ZNT zone adjacente en<br />
fleurs, pour protéger les<br />
pollinisateurs<br />
• ZNT zone non cultivée<br />
adjacente, pour la protection<br />
des arthropodes non cibles<br />
• ZNT zone non cultivée<br />
adjacente, protection<br />
des plantes non cibles<br />
• DVP ruissellement, imposant<br />
un dispositif végétalisé<br />
permanent (ou DV) pour la<br />
protection des organismes<br />
aquatiques contre le<br />
ruissellement<br />
• ZNT dérive, protection<br />
des organismes aquatiques<br />
contre la dérive de<br />
pulvérisation<br />
• Spe5, Spe6 et Spe7 : protection des<br />
oiseaux et mammifères sauvages. Elles<br />
concernent plutôt les micro granulés<br />
incorporés dans le sol<br />
• SPe8 : protection des abeilles<br />
23
PROTÉGER LES<br />
POLLINISATEURS<br />
Tous les insecticides et les acaricides<br />
sont potentiellement dangereux pour<br />
les pollinisateurs en général et pour<br />
les abeilles en particulier. La phrase de<br />
précaution spécifique, SPe8, vise à les<br />
protéger. Elle est attribuée par défaut à<br />
tous les insecticides et les acaricides, et<br />
est accompagnée d’un ou de plusieurs<br />
libellés, selon l’usage, sauf si le produit<br />
dispose d’une « mention abeilles ».<br />
La présence de la « mention abeilles »<br />
autorise l’utilisation du produit pendant<br />
la période de floraison ou pendant la<br />
production d’exsudat à condition toutefois<br />
qu’aucune abeille ne soit présente dans<br />
la parcelle. Il est donc recommandé de<br />
traiter tôt le matin ou mieux tard le soir.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Pour une parcelle agricole,<br />
la floraison couvre toute la<br />
période allant de l’ouverture<br />
des premières fleurs à la<br />
chute des dernières fleurs.<br />
La production d’exsudats<br />
correspond aux périodes de<br />
sécrétion de miellat par les<br />
insectes (pucerons, cochenilles,<br />
cicadelles) sur les<br />
plantes.<br />
24
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> ANDRÉ FOUGEROUX<br />
Responsable National Agriculture Durable<br />
biodiversité, Syngenta France<br />
« Dans le cas de l’utilisation de spécialités portant la mention<br />
abeilles, depuis longtemps, nous recommandons de traiter<br />
tard le soir. En effet, l’absence d’abeilles le matin est aléatoire.<br />
Les mentions sont accordées pour un couple usage-culture.<br />
Un produit autorisé pendant la floraison du colza ne le sera<br />
pas forcément pendant la floraison du pommier. D’où l’importance de toujours bien lire l’étiquette.<br />
Attention également à certains mélanges. L’arrêté mélange interdit en effet l’application de mélanges<br />
pyréthrinoïdes/triazoles ou pyréthrinoïdes/imidazoles durant la floraison ou au cours des périodes de<br />
production d’exsudats, ces mélanges étant reconnus comme toxiques pour les abeilles.<br />
Si l’agriculteur doit impérativement utiliser ces deux familles de produits, un délai d’au moins<br />
24 heures est à respecter entre les deux applications. La première est à réaliser avec l’insecticide,<br />
portant bien évidemment la mention abeilles et la seconde avec le fongicide. Utiliser les produits<br />
phytosanitaires tout en respectant la santé des abeilles, c’est avant tout une affaire de bon sens.<br />
Avant le traitement prévenir l’apiculteur. Ne pas traiter si des ruches sont implantées dans ou en<br />
bordure de la parcelle et lorsque la vitesse du vent dépasse 19 km/h, limiter la dérive et éviter<br />
d'intervenir avant une pluie. »<br />
25
ZOOM SUR<br />
LE CAS <strong>DE</strong>S VIGNES<br />
ET VERGERS<br />
L’enherbement des inter-rangs de<br />
vignes et de vergers est parfois<br />
riche de plantes attractives pour<br />
les abeilles. Si une intervention insecticide<br />
ou acaricide sur la vigne<br />
ou sur les arbres fruitiers est prévue<br />
avec un produit ne possédant<br />
pas la « mention abeilles », il est<br />
impératif de broyer les mauvaises<br />
herbes, avant le traitement phytosanitaire.<br />
Une technique parfois<br />
controversée car le broyage peut<br />
aussi tuer les pollinisateurs et<br />
nuire à la biodiversité. Pour éviter<br />
cette déconvenue, optez si possible<br />
pour un enherbement à base<br />
de graminées peu attractives pour<br />
les pollinisateurs.<br />
26
BIEN PRÉPARER<br />
LE MATÉRIEL<br />
Utiliser un matériel en bon état<br />
de marche permet de limiter la<br />
dérive, d’optimiser l’efficacité<br />
des produits tout en préservant<br />
à la fois l’environnement et<br />
l’utilisateur.<br />
LE CONTRÔLE<br />
DU PULVÉRISATEUR,<br />
OBLIGATOIRE<br />
TOUS LES 5 ANS<br />
Depuis le 1 er janvier 2009, le contrôle<br />
des pulvérisateurs en service est obligatoire<br />
et doit être renouvelé tous les<br />
5 ans. Ceci s’inscrit dans le cadre de<br />
la loi sur l’eau et les milieux aquatiques<br />
de décembre 2006. L’amende pour absence<br />
de contrôle peut atteindre 750 €<br />
et les contrats commerciaux vers la filière<br />
pourraient ne pas être honorés. Le<br />
contrôle est divisé en 10 chapitres : les<br />
inspections préliminaires, l’état général,<br />
la pompe, la cuve, les organes de commande<br />
et de régulation, les conduits,<br />
les filtres, la rampe et les équipements<br />
de distribution, les buses et les jets de<br />
pulvérisation, et enfin la soufflerie.<br />
EN PRATIQUE<br />
• La liste des organismes<br />
de contrôle agréés est<br />
disponible sur<br />
www.gippulves.fr<br />
• 110 organismes<br />
d’inspection sont agréés<br />
27
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> VINCENT POLVÊCHE<br />
Directeur du GIP Pulvés (1)<br />
« Pour l’heure, ne sont concernés que les pulvérisateurs à rampe de<br />
plus de trois mètres et les pulvérisateurs pour arbres et arbustes mais un<br />
arrêté devrait prochainement étendre ce contrôle à tous les appareils de<br />
pulvérisation et ce, sans notion de largeur. Le premier contrôle du matériel<br />
doit intervenir au plus tard cinq ans après sa mise sur le marché.<br />
Pour les engins plus anciens, différentes vagues ont été organisées<br />
depuis 2009, en fonction des deux derniers numéros Siren ou Siret des propriétaires. Depuis fin<br />
2013, tous les appareils ont donc dû, au moins une fois, passer cette étape, valable cinq ans si elle<br />
est franchie avec succès. Plus de 150 points sont observés. Ils permettent de vérifier l’état général<br />
du matériel, la capacité à appliquer la quantité de produit souhaitée et la capacité à appliquer<br />
correctement les produits. Si le résultat est négatif, le propriétaire a quatre mois pour faire réparer<br />
le matériel et le soumettre à un nouveau contrôle. Le prix est à la charge du propriétaire. Selon la<br />
taille du matériel, il varie de 135 à 280 €.»<br />
(1) Créé en 2009 par les ministères de l’Agriculture et de l’Écologie pour mettre en place, gérer, animer et<br />
faire évoluer si besoin le dispositif de contrôle.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
3,83, c’est le nombre moyen de défauts relevés par contrôle.<br />
Le top 10 des défauts :<br />
- Imprécision du manomètre<br />
- Fuites<br />
- Lisibilité de la jauge<br />
- Déformation verticale de la rampe<br />
- Absence ou mauvais réglage des retours compensatoires<br />
- Déformation horizontale de la rampe<br />
- Adaptation du manomètre<br />
- Antigouttes absents ou non fonctionnels<br />
- Usure des buses<br />
- Pulsations au niveau de la pompe<br />
28
Voir la vidéo :<br />
Réglage du pulvérisateur en<br />
vigne, faire son autodiagnostic.<br />
BIEN RÉGLER<br />
SON PULVÉRISATEUR<br />
Le réglage du pulvérisateur est déterminant<br />
dans la réussite du traitement.<br />
Il influence directement la qualité de la<br />
couverture de la culture et l’impact sur<br />
l’environnement. Choix de la buse, débit,<br />
pression, vitesse d’avancement…<br />
rien ne doit être laissé au hasard.<br />
Voir la vidéo :<br />
Optimisez la qualité de la pulvérisation<br />
en grandes cultures.<br />
29
ZOOM SUR<br />
QUALI’DROP, POUR<br />
VÉRIFIER LE RÉG<strong>LA</strong>GE<br />
<strong>DE</strong> SON PULVÉRISATEUR<br />
EN VIGNE ET EN<br />
ARBORICULTURE<br />
Quali’Drop est un outil simple,<br />
pratique, fiable et léger qui permet<br />
d’évaluer, soi-même, la répartition<br />
verticale de la pulvérisation. Ce<br />
dispositif développé par Syngenta<br />
se compose d’un kit comportant<br />
des plaques verticales noires<br />
à monter sur un support. On<br />
introduit de l’argile blanche dans<br />
le pulvérisateur contenant de l’eau<br />
et on pulvérise sur les plaques.<br />
Les impacts des gouttelettes de<br />
pulvérisation sont visibles ce qui<br />
permet de détecter les défauts<br />
(pulvérisation trop haute, trop<br />
basse et homogénéité sur la zone<br />
à traiter). Plus rapide à utiliser<br />
que les papiers hydro sensibles,<br />
ce dispositif est réutilisable.<br />
Une notice d’accompagnement<br />
permet d’interpréter facilement<br />
les résultats obtenus pour optimiser<br />
le réglage.<br />
30
Voir la vidéo :<br />
découvrir Quali'Drop.<br />
ASTUCE<br />
• Réglable en hauteur pour une<br />
utilisation sur cultures hautes<br />
• Basculable à l’horizontale pour<br />
un lavage facilité<br />
31
PRIORITÉ <strong>À</strong> UNE<br />
CABINE PROPRE.<br />
CE<strong>LA</strong> PASSE D’ABORD<br />
PAR <strong>LA</strong> PROPRETÉ<br />
<strong>DE</strong>S MAINS !<br />
ISABELLE <strong>DE</strong>LPUECH<br />
Responsable Agriculture durable, Sécurité,<br />
Syngenta France<br />
32
SÉCURISER<br />
02<br />
DU CHOIX <strong>DE</strong>S EPI<br />
AU CHAMP<br />
La sécurité de l’utilisateur et le respect<br />
de son environnement s’inscrivent<br />
dans un raisonnement global, fondé sur<br />
l’analyse des risques à chaque étape<br />
de travail. La lecture de l’étiquette des<br />
produits phytopharmaceutiques demeure<br />
un préalable indispensable à toute<br />
intervention. L’entretien du matériel, la<br />
préservation de la propreté de la cabine et<br />
l’hygiène des mains constituent les points<br />
forts d’une démarche sécurisée qui doit<br />
se poursuivre aussi sur la route.<br />
33
ADAPTER<br />
SA PRÉVENTION<br />
AUX RISQUES<br />
Les produits phytopharmaceutiques<br />
présentent des risques<br />
potentiels, liés d’une part aux<br />
substances actives elles-mêmes<br />
et d’autre part à la façon de les<br />
utiliser : matériel, comportement<br />
durant les différentes phases<br />
d’utilisation.<br />
A chacune de ces étapes doit<br />
correspondre une attitude<br />
raisonnée en fonction d’une<br />
évaluation anticipée du risque.<br />
Quelques mesures simples et de<br />
bon sens à mettre en œuvre.<br />
DIFFÉRENCIER DANGER<br />
ET RISQUE !<br />
RISQUE = DANGER x EXPOSITION<br />
Danger et risque sont deux notions bien<br />
distinctes.<br />
Le danger est une caractéristique intrinsèque<br />
du produit.<br />
Le risque dépend de l’exposition au produit.<br />
Les bonnes pratiques d’utilisation du<br />
produit déterminent la diminution de<br />
l’exposition et donc la diminution du risque.<br />
Pour remettre cette équation en perspective<br />
avec les traitements phytosanitaires,<br />
le danger intrinsèque vient des produits<br />
phytosanitaires, tandis que l'exposition<br />
découle des pratiques agricoles.<br />
Le risque est la résultante de ces deux<br />
éléments. Le risque est en fait l'impact<br />
indésirable des traitements vis-à-vis de<br />
l'homme ou de l'environnement.<br />
POUR UN MÊME DANGER : DIMINUER LE RISQUE EN GÉRANT L'EXPOSITION<br />
TRÈS HAUTE TRÈS HAUTE<br />
PROTECTION PROTECTION<br />
SO<strong>LA</strong>IRE SO<strong>LA</strong>IRE<br />
34
8<br />
LES CINQ RÈGLES D’OR D’UNE DÉMARCHE SÉCURISÉE<br />
3<br />
3<br />
4<br />
5<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
Je m’informe<br />
Je lis l’étiquette sur laquelle figurent les mentions<br />
spécifiques aux différentes étapes du traitement.<br />
J’adapte mon comportement<br />
Je sépare du mieux possible l’espace de travail et<br />
l’espace domestique. J’évite de passer de l’un à l’autre<br />
pendant la préparation ou le traitement.<br />
H 2 O<br />
Je veille à l’hygiène<br />
Je me lave les mains systématiquement, je mets des<br />
gants pour toute manipulation, je les rince en fin d’usage.<br />
Je dispose d’une réserve d’eau claire sur mon<br />
pulvérisateur.<br />
J’entretiens mes machines<br />
Je fais en sorte que ma cabine soit propre, organisée,<br />
filtrée. Je nettoie régulièrement mon pulvérisateur pour<br />
limiter les incidents en cours de traitement.<br />
J’adapte mes équipements<br />
de protection individuelle<br />
Je porte un vêtement de travail dédié aux<br />
activités phytosanitaires et je me change<br />
avant de rentrer à la maison. J’adapte mes<br />
Equipements de Protection Individuelle (EPI)<br />
aux risques lors des différentes phases de<br />
travail.<br />
35
EN PRATIQUE<br />
Recommandations pour une application par pulvérisation<br />
portée ou traînée en fonction de la phase de travail<br />
Porter un vêtement de travail dédié aux produits phytosanitaires et compléter<br />
au besoin avec les EPIs adaptés aux différentes situations.<br />
LORS <strong>DE</strong> <strong>L’APPLICATION</strong><br />
SITUATION 1 :<br />
• Avec cabine fermée<br />
• Sans cabine et pulvérisation vers le bas<br />
• Avec lance sur cultures basses, sans<br />
contact intense avec la végétation<br />
SITUATION 2 :<br />
Vêtement de travail<br />
35%/65% coton/<br />
polyester<br />
230 g/m 2 minimum<br />
• Sans cabine et pulvérisation vers le haut<br />
• Avec lance sur cultures hautes (> 50 cm),<br />
sans contact intense avec la végétation<br />
• Avec pulvérisateur à dos, pulvérisation Combinaison<br />
vers le bas, sans contact intense avec de protection,<br />
la végétation<br />
catégorie III, type 4<br />
SITUATION 3 :<br />
• Avec lance ou pulvérisateur à dos,<br />
sur cultures hautes et basses, avec<br />
contact intense avec la végétation<br />
Combinaison<br />
de protection,<br />
catégorie III, type 3<br />
Pour les applications avec lance :<br />
Gants<br />
bottes<br />
en nitrile, EN 13 832-3<br />
certifiés EN 374<br />
Gants en nitrile,<br />
certifiés<br />
EN 374<br />
Gants en nitrile,<br />
certifiés<br />
EN 374<br />
EN CAS D’INTERVENTION SUR LE MATÉRIEL D’APPLICATION<br />
Pour les applications<br />
avec lance ou<br />
pulvérisateur à dos :<br />
bottes EN 13 832-3<br />
Pour les applications<br />
avec lance ou<br />
pulvérisateur à dos :<br />
bottes EN 13 832-3<br />
• Dans tous les cas, porter des gants de protection.<br />
Les gants souillés sont conservés à l’extérieur de la cabine.<br />
Des recommandations spécifiques au produit peuvent<br />
exister : consultez l'étiquette !<br />
Gants en nitrile,<br />
certifiés<br />
EN 374<br />
36
ZOOM SUR<br />
CABINE CATÉGORIE 4, <strong>LA</strong> C<strong>LA</strong>SSE !<br />
Quatre classes de cabines sont définies par la norme européenne EN 15695 (janvier<br />
2010) pour les travaux de pulvérisation ou d’épandage en fonction de leurs qualités<br />
protectrices. Le niveau 2 protège contre les poussières, le niveau 4 contre les<br />
poussières, les aérosols et les<br />
gaz. Les solutions phytosanitaires<br />
liquides pouvant pré-<br />
C<strong>LA</strong>SSE CABINES PROTÈGE CONTRE<br />
Poussières Aérosols Vapeurs<br />
senter une phase gazeuse, le<br />
niveau 4 est celui qui convient Catégorie 4<br />
le mieux.<br />
Catégorie 3<br />
Catégorie 2<br />
Catégorie 1<br />
En savoir plus<br />
La préparation et le remplissage<br />
du pulvérisateur est une phase<br />
de travail délicate.<br />
Référez-vous à notre guide N° 1<br />
« PRÉPARER, du transport au<br />
remplissage » pour consulter<br />
les informations relatives à cette<br />
étape.<br />
© AGCO<br />
37
UNE CABINE PROPRE<br />
ET BIEN ORGANISÉE<br />
Il convient d’éviter de monter et<br />
descendre de nombreuses fois. Quelques<br />
précautions simples permettent de<br />
préserver un espace sain.<br />
EN PRATIQUE<br />
Quels EPI dans et hors de la cabine ?<br />
DANS <strong>LA</strong> CABINE<br />
• Un jeu de gants jetables fins en<br />
nitrile utilisables en cas d’incident.<br />
• Un compartiment fermé pour<br />
mettre en-cas alimentaire<br />
et téléphone portable.<br />
• Un kit d’intervention comprenant<br />
une bombe à air comprimé, une<br />
brosse à buses, des buses et<br />
tuyaux de rechange.<br />
HORS <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CABINE<br />
• Les EPI souillés restent à l’extérieur, soit sur l’aire de remplissage,<br />
soit dans un compartiment spécial, si le pulvérisateur est rempli sur la<br />
parcelle.<br />
Attention : les sacs de semences et les produits phytosanitaires,<br />
ouverts ou non, n’ont pas droit de séjour dans la cabine.<br />
38
EN CAS D’INCI<strong>DE</strong>NTS,<br />
LES PRÉCAUTIONS UTILES<br />
Un problème peut survenir en cours de<br />
traitement. Bien connaitre la marche à<br />
suivre permet de limiter le risque de suraccidents.<br />
Intervention sur la rampe ou les buses :<br />
• couper les rampes et avancer pour<br />
éviter de descendre dans la zone<br />
traitée,<br />
• se placer dos au vent,<br />
• mettre des gants pour déboucher la<br />
buse ou pour la changer,<br />
• rincer les gants puis se laver les mains<br />
avant de remonter dans la cabine,<br />
• le matériel souillé (buses, gants) reste à<br />
l’extérieur.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
ASTUCE<br />
S’il faut modifier l’écartement<br />
des rangs d’une parcelle à<br />
l’autre, en vigne par exemple,<br />
un tablier de protection et des<br />
gants seront nécessaires. L’idéal<br />
est de privilégier un retour sur<br />
l’exploitation pour effectuer le<br />
réglage... et d’opter si possible<br />
lors du renouvellement du<br />
matériel, pour un système<br />
automatique.<br />
Un réservoir d’eau claire de<br />
15 litres est obligatoire sur<br />
les pulvérisateurs neufs et<br />
est exigé en cas de revente<br />
d’un matériel ancien. Il reste<br />
judicieux d’en installer un sur<br />
les autres matériels comme le<br />
semoir et le tracteur.<br />
39
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> JEAN-CHARLES <strong>DE</strong>SFORGES<br />
Responsable Développement pour les cultures tropicales (DOM),<br />
Syngenta France<br />
« Depuis septembre 2014, l’épandage aérien est interdit en métropole et dans les DOM. Aux<br />
Antilles, cette pratique était très répandue sur les plantations de bananes car efficace, pratique<br />
et rapide. Le bananier est une herbe géante dont la feuille la plus jeune croît de 30 cm par<br />
jour en saison humide… conditions idéales pour l’installation des maladies, parmi lesquelles<br />
la cercosporiose est la plus dommageable. Pour la contrôler, il est capital de porter une grande<br />
attention à la qualité de la pulvérisation. Différents équipements terrestres sont désormais utilisés<br />
dont les atomiseurs à dos modifiés afin d’orienter la pulvérisation vers l’arrière de l’applicateur.<br />
Il est ainsi préservé des retombées des produits. L’exposition de l’applicateur est divisée par<br />
quatre. L'atomiseur est un équipement très prisé dans les parcelles en pente, là où les engins<br />
motorisés peuvent difficilement accéder. »<br />
40
ZOOM SUR<br />
2 ÉQUIPEMENTS POUR<br />
GAGNER EN CONFORT<br />
ET SÉCURITÉ<br />
Conçus par Syngenta, MobiPhyt<br />
Préparer et MobiPhyt Confort permettent<br />
de sécuriser le transport<br />
des produits phytosanitaires et le<br />
remplissage du pulvérisateur sur<br />
l'exploitation. MobiPhyt Confort est<br />
conçu pour faciliter l’accès au trou<br />
d’incorporation du pulvérisateur.<br />
Stable et équipé d’un garde-corps,<br />
il limite les risques de chute et évite<br />
le contact direct de l’utilisateur avec<br />
la cuve souillée. Il facilite l’accès<br />
aux produits placés sur la tablette<br />
de préparation ou dans le Mobiphyt<br />
Préparer.<br />
Voir la vidéo.<br />
41
QUE FAIRE EN CAS<br />
D’INTOXICATION ?<br />
Malgré toutes les précautions mises<br />
en place, des incidents ou accidents<br />
peuvent survenir. Quelques règles à respecter<br />
:<br />
• En cas de contact avec les yeux : laver<br />
immédiatement et abondamment à<br />
l’eau, consulter un ophtalmologiste au<br />
moindre doute.<br />
• Après contact avec la peau : enlever<br />
tout vêtement souillé ou éclaboussé,<br />
se laver abondamment avec de l’eau.<br />
• Lors d’une ingestion accidentelle ou de<br />
toute autre intoxication aiguë : prévenir<br />
les secours (urgences : 112, Samu :<br />
15, Pompiers : 18) ou votre médecin<br />
ou le centre anti-poison. Garder les<br />
emballages et étiquette du produit, ne<br />
pas boire, ne pas faire vomir.<br />
• Après la gestion de l’urgence, pensez<br />
à signaler vos symptômes au service<br />
d’épidémio-surveillance de la MSA,<br />
Phy’Attitude (0 800 887 887).<br />
<strong>À</strong> VOS MARQUES, PRÊT ?<br />
STOPPEZ !<br />
Les conditions climatiques sont optimales,<br />
la cuve du pulvérisateur est<br />
pleine… vous êtes prêt au départ... Mais<br />
voilà, un visiteur de dernière minute, un<br />
orage se profile : que faire ?<br />
Sauf cas particulier, la préparation peut<br />
rester jusqu’à 24 heures dans la cuve<br />
sans se dégrader. Avant de reprendre le<br />
chantier, il conviendra d’agiter régulièrement<br />
la bouillie.<br />
Si vous travaillez à dose réduite et que<br />
vous craignez une dégradation de la<br />
substance active, une fois que vous<br />
redémarrez le chantier, vous pouvez la<br />
compléter jusqu’à la dose homologuée.<br />
URGENCES : 112<br />
SAMU : 15<br />
POMPIERS : 18<br />
42
PRENDRE <strong>LA</strong> ROUTE,<br />
DANS LES RÈGLES<br />
Le transport par un agriculteur ou<br />
son employé âgé de plus de 18 ans,<br />
par tracteur ou véhicule autotracté,<br />
pour les besoins de son exploitation<br />
est exempté des règles de transport<br />
de matières dangereuses (arrêté du<br />
29 mai 2009 relatif aux transports<br />
de marchandises dangereuses par<br />
voies terrestres, dit « arrêté TMD »).<br />
Quelques règles à connaître.<br />
CAS DU TRANSPORT<br />
<strong>DE</strong> PRODUITS<br />
DANS UN ENGIN AGRICOLE<br />
Le transport est possible pour les produits<br />
conditionnés dans leur emballage d'origine :<br />
> Jusqu’à 1 tonne par chargement<br />
pour les produits conditionnés en<br />
emballage d’une contenance égale<br />
ou inférieure à 20 litres.<br />
EN PRATIQUE<br />
Les obligations minimum<br />
pour le transport de produits<br />
conditionnés :<br />
• Classification, marquage<br />
et étiquetage des colis<br />
doivent être parfaitement<br />
lisibles,<br />
• Présence d’un extincteur<br />
incendie de 2 kg,<br />
• Interdiction d’appareillage<br />
électrique à bord,<br />
• Interdiction de fumer,<br />
• Possession du document<br />
de transport,<br />
• Surveillance du véhicule,<br />
• Formation des employés<br />
et de l’agriculteur.<br />
> Maximum 50 litres ou kilos pour les<br />
emballages supérieurs à 20 litres<br />
conditionnés pour la vente au détail.<br />
Attention : les produits de catégorie<br />
1 (produits T +) et 2 (produits<br />
toxiques ou comburants) bénéficient<br />
d’une exemption partielle.<br />
Ils sont limités respectivement à<br />
20 litres ou kilos ou 333 litres ou<br />
kilos par chargement.<br />
43
CAS DU TRANSPORT<br />
<strong>DE</strong> <strong>LA</strong> BOUILLIE<br />
DANS <strong>LA</strong> CUVE<br />
DU PULVÉRISATEUR<br />
Compte tenu de la dilution, le transport<br />
de bouillie dans la cuve du pulvérisateur<br />
de volume inférieur à 3000 litres<br />
est exempté des règles du transport de<br />
matières dangereuses et ce, même si la<br />
matière active contenue dans la cuve est<br />
classée « matières dangereuses pour<br />
l’environnement ».<br />
Conduire avec prudence<br />
Pour un conducteur de pulvérisateur,<br />
l’essentiel des contraintes est donc lié à<br />
la conduite d’engins agricoles classiques<br />
(article R. 311-1 du code de la route) :<br />
• Age minimum 18 ans<br />
• Mention du type de produit transporté<br />
sur le pulvérisateur (sur les appareils<br />
neufs vendus depuis janvier 2012)<br />
La signalisation des ponts et tunnels<br />
n’étant pas systématique en dessous de<br />
4,3 m, la vigilance s’impose dès que la<br />
hauteur du véhicule dépasse 4 m. Avant<br />
de prendre le volant, il est donc conseillé<br />
d’étudier le parcours pour vérifier que<br />
l’engin passe partout.<br />
Les règles à connaitre<br />
• La masse totale du convoi ne doit pas<br />
dépasser le Poids Total Roulant Autorisé<br />
(PTRA) indiqué sur la carte grise du<br />
véhicule tracteur.<br />
• La masse supportée par un essieu ne<br />
doit jamais être supérieure à 13 tonnes.<br />
• Suivant la longueur et largeur du véhicule<br />
( arrêté du 4 mai 2006), 2 groupes<br />
de contraintes s’appliquent :<br />
CARACTÉRISTIQUES<br />
<strong>LA</strong>RGEUR<br />
en mètres (l)<br />
LONGUEUR<br />
en mètres (L)<br />
GROUPES<br />
A B<br />
2,55 < l ≤ 3,5 3,5 < l ≤ 4,5<br />
Limites code de la<br />
route < L ≤ 22<br />
22 < L ≤ 25<br />
• Pour les véhicules du groupe A :<br />
- Renforcement de la signalisation :<br />
feux de croisement allumés, panneaux<br />
ou bandes adhésives rouge et<br />
blanc, catadioptres<br />
- Vitesse limitée à 40 km/h ou 25 km/h<br />
selon la réception des véhicules<br />
- Limitation de la circulation au département<br />
d’activité et aux départements<br />
limitrophes<br />
• Pour les véhicules du groupe B :<br />
- Mêmes contraintes que les véhicules A<br />
- Véhicule d’accompagnement<br />
+<br />
- Renforcement de la signalisation par 2<br />
panneaux « Convoi agricole »<br />
- Vitesse réduite à 25 km/h<br />
- Interdiction de circuler du samedi ou<br />
veille de fête à partir de midi jusqu’au<br />
lundi ou lendemain de fête à six<br />
heures, sauf en période de semis et<br />
de récolte.<br />
44
EN PRATIQUE<br />
En cas d’accident de<br />
transport :<br />
• Dès qu’il y a risque de<br />
déversement, appeler les<br />
pompiers :<br />
18 ou 112<br />
• Pour les produits Syngenta,<br />
un numéro utile :<br />
06 11 07 32 81<br />
En savoir plus<br />
sur le transport<br />
Reportez-vous au guide<br />
« PRÉPARER, du transport au<br />
remplissage » (page 6 à 11).<br />
45
CONCILIER<br />
EFFICACITÉ ET<br />
PRÉSERVATION <strong>DE</strong><br />
L’ENVIRONNEMENT,<br />
C’EST POSSIBLE.<br />
FABIEN MASSOT,<br />
Expert Technique National<br />
désherbage, Syngenta France<br />
46
TRAITER<br />
03 RÉDUIRE<br />
L'IMPACT<br />
Choisir le bon produit, connaitre<br />
sa cible, traiter au bon moment,<br />
utiliser un matériel bien réglé,<br />
maîtriser les conditions d’application<br />
du produit… sont des clés de réussite<br />
des traitements.<br />
Optimiser l'efficacité d'un traitement,<br />
permet non seulement de sécuriser le<br />
rendement mais aussi de réaliser des<br />
économies de produits, de temps et de<br />
diminuer l'impact des traitements sur<br />
l'utilisateur et l'environnement.<br />
47
LES CLÉS<br />
D’UN TRAITEMENT<br />
EFFICACE<br />
La qualité du matériel et des<br />
produits ne suffisent pas à réussir<br />
un traitement. Choix des buses,<br />
vitesse d’avancement, volume<br />
de bouillie, pression influencent<br />
directement l’efficacité du<br />
traitement et l'impact sur<br />
l’environnement.<br />
CHOISIR SES BUSES ET<br />
ADAPTER LES CONDITIONS<br />
D’UTILISATION<br />
La buse est directement responsable<br />
de la qualité du jet. De sa forme, de la<br />
répartition sur la cible, de la taille et de la<br />
quantité des gouttes produites dépendra<br />
la couverture de la cible et donc<br />
l'efficacité. Chaque buse possède une<br />
plage de pression optimale, mentionnée<br />
par le fabricant. La forme générale du<br />
jet dépend non seulement du type de<br />
buse et de la pression mais également<br />
de la forme de l’orifice. Trop grosses,<br />
les gouttes risquent de ruisseler, trop<br />
fines, elles seront plus sensibles au vent<br />
entraînant de la dérive.<br />
3 bars, les gouttes sont trop fines et très<br />
sensibles à la dérive.<br />
Buses à fente basse pression :<br />
Pression entre 1,5 et 3 bars. En dessous<br />
les gouttes formées sont plus grosses et<br />
moins sensibles à la dérive.<br />
Buses à pastille de calibrage :<br />
Pression entre 2 et 3 bars. Une chambre<br />
de décompression permet de faire<br />
baisser la pression et de former des<br />
grosses gouttes ce qui limite la dérive.<br />
Elles sont aussi appelées buses<br />
« à limitation de dérive ».<br />
Buses à injection d’air :<br />
Le principe, par effet Venturi*, la bouillie<br />
se charge en air augmentant ainsi la<br />
taille des gouttes. Ce sont les buses les<br />
plus efficaces pour limiter la dérive. Elles<br />
peuvent la réduire de 75 %.<br />
Deux types existent :<br />
• <strong>À</strong> haute pression : entre 3 et 6 bars<br />
• <strong>À</strong> basse pression : entre 2 et 5 bars<br />
Plusieurs types de buses existent :<br />
les connaître pour mieux les utiliser<br />
Buses à fente classiques :<br />
Pression entre 2 et 3 bars. Au dessus de<br />
* formation d'une dépression dans une zone où les<br />
particules de fluides sont accélérées.<br />
48
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Qu’est ce que la dérive ?<br />
Définition (norme ISO 22866:2005)<br />
C’est la quantité de produit<br />
phytopharmaceutique emportée<br />
hors de la zone soumise<br />
à la pulvérisation (traitée) sous<br />
l’action des courants d’air lors<br />
du processus d’application.<br />
HAUTE PRESSION,<br />
MAUVAISE IMPRESSION<br />
Les pressions élevées favorisent la<br />
formation de très fines gouttes très<br />
sensibles à la dérive.<br />
Le réglage de la pression doit être<br />
conforme aux recommandations d’usage<br />
de la buse choisie selon la vitesse d’avancement<br />
et le volume de bouillie par hectare<br />
appliqué.<br />
49
HAUTEUR <strong>DE</strong> RAMPE<br />
Sur cultures basses, il est fortement<br />
conseillé de privilégier les buses à 110°<br />
afin de ne pas dépasser une hauteur de<br />
rampe de 50 cm.<br />
50 cm<br />
hauteur<br />
110°<br />
cible<br />
LIMITER <strong>LA</strong> DÉRIVE :<br />
BUSE C<strong>LA</strong>SSIQUE<br />
OU BUSE <strong>À</strong> INJECTION D’AIR ?<br />
Limiter la formation de dérive en<br />
augmentant la taille des gouttes, tel<br />
est l’objectif des buses à injection d’air.<br />
L'utilisation de celles qui sont mentionnées<br />
dans la liste officielle du ministère de<br />
l’agriculture permet de réduire la largeur<br />
des ZNT de 50 ou 20 mètres en bordure<br />
des cours d’eau à 5 mètres (voir page 56).<br />
Attention, augmenter la taille des gouttes<br />
contribue aussi à limiter la surface de<br />
couverture. En effet, à volume/ha équivalent,<br />
plus les gouttes sont grosses,<br />
plus la surface de couverture est faible.<br />
Ainsi, les buses à injection d’air donnent<br />
des résultats similaires à celles à fente<br />
classique si elles sont utilisées à la pression<br />
recommandée par le fabricant, avec<br />
un volume de bouillie ajusté.<br />
INFLUENCE DU CHOIX <strong>DE</strong>S BUSES SUR <strong>LA</strong> DÉRIVE (EN % <strong>DE</strong> QUANTITÉ APPLIQUÉE)<br />
5 m<br />
3 m<br />
1 m<br />
2,1% 2,6%<br />
6,6%<br />
9,1%<br />
4,2%<br />
18,5%<br />
Vent 14 km/h<br />
Buse à fente classique : 2 bars<br />
Buse à injection d'air : 3 bars<br />
Source : Rautmann et al. 2001.<br />
50
TYPE <strong>DE</strong> BUSES<br />
EN PRATIQUE<br />
Les buses et la dérive<br />
PRESSION<br />
RECOMMANDÉE<br />
(BAR)<br />
PRÉCISIONS<br />
SENSIBILITÉ<br />
<strong>À</strong> <strong>LA</strong> DÉRIVE<br />
Buse<br />
à fente<br />
classique<br />
2 à 3<br />
Recommandée 2<br />
Dérive importante<br />
si pression > à<br />
2,5 bar<br />
Buse<br />
basse<br />
pression<br />
1,5 à 3<br />
Dérive limitée<br />
si utilisation<br />
à 1,5 bar<br />
Buse<br />
à pastille<br />
de calibrage<br />
2 à 3<br />
Buse à réduction<br />
de dérive<br />
Pénétration difficile<br />
Buse à<br />
aspiration<br />
d'air basse<br />
pression<br />
1,5 à 3<br />
"Buse<br />
anti-dérive"<br />
Buse à<br />
aspiration<br />
d'air forte<br />
pression<br />
3 à 5<br />
"Buse<br />
anti-dérive"<br />
51
ZOOM SUR<br />
DÉRIVE : QUELLES<br />
CONSÉQUENCES ?<br />
• Phytotoxicité sur les cultures<br />
proches<br />
• Contamination des cultures<br />
avoisinantes (résidus)<br />
• Pertes de produit et donc<br />
d'efficacité (la totalité de la dose<br />
n’atteint pas sa cible)<br />
• Contamination potentielle<br />
de l’applicateur<br />
• Contamination potentielle<br />
des eaux<br />
• Impact sur les plantes non cibles,<br />
les auxiliaires et les pollinisateurs<br />
• Nuisances pour le voisinage<br />
Voir la vidéo : limitez la dérive<br />
en grandes cultures.<br />
Voir la vidéo : optimisez la qualité<br />
de la pulvérisation en vigne,<br />
les réglages à la parcelle.<br />
52
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> PHILIPPE GEFFROY<br />
Agriculteur à Ploërmel (56), 120 ha,<br />
Productions : blé, orge, maïs, légumes de plein champ (haricots,<br />
pois, épinards), productions de semences et pommes de terre.<br />
Des buses anti-dérive, sur toutes mes cultures<br />
« Depuis plus de quinze ans, j’utilise, pour tous mes traitements, des buses<br />
à injection d’air pour limiter la dérive des produits phytosanitaires. Cela limite<br />
l’impact sur l’environnement mais pas seulement. Je souhaite préserver mon capital le plus important :<br />
ma santé ! Je remplis toujours le pulvérisateur en apnée afin de ne pas respirer de vapeur. Je ne traite<br />
jamais si la vitesse du vent dépasse 17 ou 18 km/h. Mais, même en cas de léger vent, ces buses me<br />
permettent de sortir le pulvérisateur : opération plus délicate avec les buses classiques. Pour augmenter<br />
la qualité de la pulvérisation, je ne traite que si l’hygrométrie dépasse les 60 %. C’est-à-dire soit tôt le<br />
matin pour profiter de la rosée, soit en fin de journée.<br />
Je travaille à une vitesse de 10 à 12 km/h avec une pression au niveau des buses de 4 bars. Quant<br />
au volume de bouillie, cela dépend de la culture. Sur céréales, maïs, haricot et épinard, le volume est<br />
de 100 l/ha. Sur pomme de terre, il est supérieur, proche des 150 l/ha. Les buses sont changées en<br />
moyenne tous les 2 ans, après avoir traité entre 700 et 800 hectares. »<br />
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> XAVIER CRÉTÉ<br />
Responsable de programme d’expérimentation du CEHM<br />
(station expérimentale fruits et légumes du Languedoc<br />
Roussillon)<br />
En arboriculture, le risque de dérive est accru<br />
« Une des spécificités du matériel utilisé en arboriculture est que 80 à 90 % sont<br />
à ventilation axiale. Le flux est radial alors que le produit doit être appliqué sur<br />
une haie verticale, ce qui peut se traduire par des couvertures très hétérogènes entre le haut et le bas de<br />
la végétation. Sur le haut, le risque de dérive est accru car il faut générer beaucoup d’air. L’idéal est d’opter<br />
pour un flux tangentiel. Mais ce type de matériel ne représente que 5 % du parc utilisé en arboriculture.<br />
Pourquoi ? Plus cher, il est aussi plus compliqué à mettre en place quand le verger est couvert d’un filet<br />
paragrêle. Avec le matériel existant, il est quand même possible de progresser grâce à la gestion du flux<br />
d’air. Il est faux de penser que plus il y a d’air, mieux c’est. Pour calculer le bon volume d’air à produire, il<br />
faut tenir compte des vitesses d’avancement du pulvérisateur, de la turbine et du vent. Quand le flux d’air<br />
dépasse la hauteur du rang, il doit être réduit. Autre critère à prendre en compte : la pression diffusée au<br />
travers des buses. Aujourd’hui, la plupart des buses sont adaptées pour une pression comprise entre 8 et<br />
15 bars. Plus la pression est élevée, plus les gouttelettes sont fines, plus le risque de dérive est important.<br />
Il ne faut pas hésiter à demander conseil au constructeur. Quant au choix des buses, pour faire simple – car<br />
le sujet reste complexe et les références parfois peu nombreuses – nous conseillons de positionner des<br />
buses anti-dérive pour le haut de la végétation et des classiques pour le bas ».<br />
53
ADAPTER LE VOLUME<br />
<strong>DE</strong> BOUILLIE<br />
En grandes cultures, par exemple, des<br />
essais de désherbage, conduits par<br />
Arvalis-Institut du végétal, ont montré<br />
l’existence d’une interaction forte entre<br />
le volume de bouillie, le type de buse<br />
employé, le stade des adventices et<br />
l’efficacité du traitement. Le résultat<br />
de ces essais a permis de définir, pour<br />
chaque situation, un volume minimal de<br />
bouillie à appliquer.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
La présence d’une fine<br />
rosée sur les feuilles accroît<br />
l’efficacité des traitements.<br />
La cuticule étant dilatée, ceci<br />
facilite l’entrée des substances<br />
actives dans la plante.<br />
VOLUME <strong>DE</strong> BOUILLIE MINIMUM EN FONCTION DU TYPE <strong>DE</strong> BUSE ET <strong>DE</strong> PRODUIT<br />
PRODUIT SYSTÉMIQUE<br />
PRODUIT <strong>DE</strong> CONTACT<br />
Cible étroite Cible large Cible étroite Cible largele<br />
Fente<br />
classique<br />
Injection<br />
d'air<br />
Fente<br />
classique<br />
Injection<br />
d'air<br />
Fente<br />
classique<br />
Injection<br />
d'air<br />
Fente<br />
classique<br />
Injection<br />
d'air<br />
50 l/ha<br />
80 l/ha<br />
50 l/ha<br />
Cible étroite : adventices jeunes (stade cotylédons)<br />
Cible large : adventices relativement développées.<br />
50 l/ha<br />
80 l/ha<br />
150 l/ha 50 l/ha 80 l/ha<br />
Source : ARVALIS Institut du végétal.<br />
54
TÉMOIGNAGE : YANN COGNÉ<br />
Viticulteur à St Christophe-la-Couperie (49), 45 ha de vigne<br />
Un volume de bouillie de 40 à 120 l/ha<br />
« Je suis équipé d’un pulvérisateur pneumatique. Ma situation géographique à 70 km de la mer<br />
peut perturber mes plannings de traitement. La rosée du matin est parfois trop importante pour<br />
intervenir avant 9 h 30 ou 10 h. Épandre des produits phytosanitaires sur une vigne trop humide<br />
n’est pas pertinent car les gouttes entraînent alors directement le produit sur le sol. Le volume<br />
de bouillie utilisé dépend de la densité de végétation. En début de campagne, quand la vigne est<br />
encore peu développée, j’utilise un volume de 40 l/ha. Celui-ci peut, en fin de saison, atteindre<br />
120 l/ha. J’ai opté depuis quelques années déjà pour la technique du face par face. Elle permet<br />
d’ajuster au mieux les traitements et les doses. Le réglage du pulvérisateur se fait une fois par<br />
an, avant le premier passage. Ensuite, tout est question de réglage en cabine : pression, vitesse<br />
d’avancement, pas plus de 6 km/h. »<br />
55
PRENDRE<br />
EN COMPTE<br />
L’ENVIRONNEMENT<br />
L’arrêté du 12 septembre 2006<br />
précise les conditions générales<br />
d’utilisation des produits<br />
phytosanitaires afin de protéger<br />
l’utilisateur, le consommateur<br />
et l’environnement. Il porte<br />
notamment sur des mesures de<br />
prévention des risques vis-à-vis<br />
de l’eau : pollutions diffuses liées<br />
aux embruns de pulvérisation et<br />
pollutions ponctuelles.<br />
Ces dernières peuvent résulter<br />
d’accidents, de la préparation<br />
de la bouillie, de l’épandage ou de<br />
la vidange des fonds de cuve,<br />
du rinçage du pulvérisateur<br />
jusqu’au traitement des effluents.<br />
PROTÉGER L'EAU,<br />
<strong>À</strong> CHAQUE PRODUIT, UNE ZNT<br />
La ZNT ou zone non traitée, détermine<br />
la distance à respecter entre la zone<br />
touchée par la pulvérisation et un point<br />
d’eau. Toute nouvelle autorisation de<br />
spécialité phytosanitaire se voit attribuer<br />
une ZNT. Il existe 4 largeurs de ZNT :<br />
5, 20, 50 et 100 mètres et plus.<br />
Sont considérés comme « points d’eau »,<br />
les cours d’eau, plans d’eau, fossés et<br />
points d’eau permanents ou intermittents<br />
figurant en points, traits continus ou<br />
discontinus sur les cartes au 1/25000 de<br />
l’IGN. Les points d’eau réglementaires<br />
peuvent également être fixés par arrêté<br />
préfectoral. Cette distance est calculée<br />
en fonction du risque du produit visà-vis<br />
des écosystèmes aquatiques. Si<br />
aucune ZNT ne figure sur l’étiquette du<br />
produit, une largeur minimale d’au moins<br />
5 mètres doit être respectée.<br />
Attention !<br />
Le bon repère<br />
n’est pas la<br />
dernière buse<br />
Limite de l’application directe<br />
ZNT<br />
Limite du lit mineur<br />
point d’eau<br />
Source : DRAF-SRPV Lorraine. A. Joulin, 2007.<br />
56
LE SAVIEZ-VOUS<br />
L'utilisation de moyens<br />
permettant de diminuer le<br />
risque de dérive (ex : buses<br />
homologuées (liste disponible<br />
sur info.agriculture.gouv.fr<br />
(B.O. 20/03/15)) permet de<br />
réduire les ZNT de 20 et 50<br />
mètres à 5 mètres à condition<br />
qu’une bande enherbée<br />
permanente d’au moins 5 m<br />
de large, équipée d'une haie<br />
pour les cultures hautes,<br />
soit installée le long des<br />
points d’eau et que toutes<br />
les pratiques agricoles soient<br />
enregistrées.<br />
LES DIFFÉRENTES ZNT<br />
PROTÉGER <strong>LA</strong> FAUNE<br />
ET LES CULTURES<br />
ADJACENTES,<br />
UN AUTRE TYPE <strong>DE</strong> ZNT<br />
Pour certains produits, des ZNT sont<br />
fixées afin de prévenir les risques vis<br />
à vis de la biodiversité ou des cultures<br />
voisines.<br />
• ZNT zone adjacente en fleurs, pour<br />
protéger les pollinisateurs<br />
• ZNT zone non cultivée adjacente, pour<br />
la protection des arthropodes non cibles<br />
• ZNT zone non cultivée adjacente,<br />
protection des plantes non cibles<br />
ZNT<br />
Zone Non Cultivée<br />
Adjacente<br />
Protection des plantes<br />
non-cibles<br />
DVP Ruissellement<br />
“dispositif végétalisé<br />
permanent”<br />
Protection des<br />
organismes aquatiques<br />
contre le ruissellement<br />
ZNT<br />
Zone Adjacente<br />
en Fleurs<br />
Protection<br />
des pollinisateurs<br />
ZNT Dérive<br />
Protection des<br />
organismes aquatiques<br />
contre la dérive<br />
de pulvérisation<br />
ZNT<br />
Zone Non Cultivée<br />
Adjacente<br />
Protection des<br />
arthropodes non-cibles<br />
57
ZNT ET DVP<br />
<strong>À</strong> QUOI SERT LE<br />
DISPOSITIF VÉGÉTALISÉ<br />
PERMANENT (DVP) ?<br />
Le dispositif végétalisé permanent<br />
sert à protéger les eaux de<br />
surface de la contamination par<br />
ruissellement.<br />
QU'EST-CE QU'UN<br />
DISPOSITIF VÉGÉTALISÉ<br />
PERMANENT (DVP)<br />
Le dispositif végétalisé permanent<br />
est une zone, de largeur définie,<br />
complètement recouverte de façon<br />
permanente de plantes herbacées, ou<br />
pouvant comporter, sur au moins une<br />
partie de sa largeur, une haie arbustive<br />
continue par rapport au point d'eau.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
• Si une parcelle traitée n'est<br />
pas au bord d'un point<br />
d'eau, elle n'est pas concernée<br />
par un DVP.<br />
• Il n’y a pas de différence<br />
entre « dispositif végétalisé<br />
» (DV) indiqué dans<br />
certaines décisions d’homologation<br />
et figurant sur<br />
les étiquettes et dispositif<br />
végétalisé permanent (DVP).<br />
• La largeur du DVP ne se<br />
réduit pas.<br />
58
Quali’H2O<br />
M2blé2<br />
M2mais<br />
ZOOM SUR<br />
M6<br />
Légende<br />
●<br />
Siège de l'exploitation<br />
fossé courant<br />
retenue collinaire<br />
Etat des cours d'eau<br />
fictif<br />
intermittent<br />
permanent<br />
Potentiel de transfert<br />
faible<br />
moyen<br />
élevé<br />
identifiant parcelle<br />
M2blé<br />
●<br />
RECONQUÉRIR <strong>LA</strong><br />
QUALITÉ <strong>DE</strong> L'EAU,<br />
UNE PRIORITÉ POUR<br />
SYNGENTA<br />
●<br />
Reconquérir ou préserver la qualité<br />
des eaux se joue à l’échelle<br />
d’un<br />
M1<br />
bassin versant, de façon<br />
collective. Pour aider les agriculteurs<br />
dans cet objectif, Syngenta<br />
met à disposition des distributeurs<br />
un outil d’aide à la préconisation,<br />
nommé Quali’H 2<br />
M2mais2<br />
O. Il s’agit<br />
d’une grille de conseils basée sur<br />
des critères simples. Elle permet<br />
d’identifier sur un bassin versant<br />
les parcelles qui présentent un<br />
risque élevé de transferts phytosanitaires<br />
vers les eaux et, de ce<br />
fait, de prioriser les actions. Les<br />
risques de ruissellement, de drainage<br />
sont estimés en fonction de<br />
la typologie de la parcelle. A partir<br />
de là, et sur la base<br />
M5mais M5blé<br />
d’une large<br />
concertation avec tous les acteurs<br />
(agriculteurs, distributeurs<br />
et conseillers agricoles, les syndicats<br />
d’eau potable, les représentants<br />
des collectivités locales,<br />
de l’agence de l’eau, des instituts<br />
techniques...), une réflexion<br />
peut s’engager pour<br />
M4adapter les<br />
préconisations en fonction du<br />
contexte local du bassin versant<br />
et des caractéristiques de chaque<br />
parcelle.<br />
●<br />
●<br />
59
TÉMOIGNAGE : PHILIPPE PÉAN<br />
Responsable du service agronomie du groupe coopératif<br />
Maïsadour (40)<br />
S’approprier l’outil et créer<br />
une dynamique<br />
de groupe<br />
Quali’H2O<br />
« En 2015, Quali’H 2<br />
O a été utilisé chez près de 30 agriculteurs sur plus<br />
de 70 parcelles au sein du bassin versant d’Orist traversé par le ruisseau le Lespontes.<br />
Cet outil s’intègre parfaitement dans la démarche développée par le groupe Maïsadour depuis plus<br />
de cinq ans en vue d’une reconquête de la qualité des eaux et de la sécurisation des captages<br />
d’eau potable présents sur la zone. Dans notre secteur, le maïs domine les rotations. Les dates de<br />
semis sont regroupées, les traitements également. Les pratiques de désherbage « classiques »<br />
entraînaient des pics de concentration de matière active dans les eaux de surface après les<br />
applications. Depuis, nous avons mis en place une approche différente du désherbage, moins<br />
systématique, basée sur la composition de programmes, avec de la pré et de la post-levée qui mixe<br />
des matières actives différentes : les pics ont fortement diminué. Ces nouvelles préconisations, qui<br />
peuvent inclure des techniques alternatives (désherbage sur le rang, désherbage mixte chimique/<br />
mécanique, …), sont validées techniquement par l’utilisation de Vigie Flore, ceci afin d’évaluer que<br />
l’efficacité des nouveaux programmes donnera un résultat technique et économique identique à<br />
l’agriculteur. Quali’H 2<br />
O intègre également la réflexion autour de l’optimisation des aménagements<br />
parcellaires en bordure des points d’eau ; des aires de remplissage, de rinçage et de lavage ont<br />
été installées avec l’aide des CUMA locales, la gestion des effluents phytosanitaires a donc été<br />
optimisée. Avec Quali’H 2<br />
O, nous poursuivons la dynamique de progrès, engagée auprès de nos<br />
agriculteurs. Il est capital de leur expliquer l’enjeu d’une telle démarche car elle reste basée sur<br />
le volontariat. Les agriculteurs doivent s’approprier l’outil pour comprendre quand et comment<br />
l’utiliser ».<br />
60
ZOOM SUR<br />
LE DÉSHERBAGE DU MAÏS :<br />
DÉSHERBER SUR LE RANG<br />
Sur les parcelles de maïs, en alternance<br />
aux herbicides foliaires<br />
(groupe HRAC B), pour venir à bout<br />
des adventices comme les graminées<br />
estivales, les véroniques ou les<br />
linaires, les herbicides de la famille<br />
des chloroacétamides restent les plus<br />
efficaces. Utilisés majoritairement<br />
sur sols nus, ils sont potentiellement<br />
sensibles au transfert dans l'eau.<br />
Dans les zones prioritaires tels que<br />
les captages Grenelle, le désherbage<br />
sur le rang, au moment du semis,<br />
dans les parcelles présentant un fort<br />
risque de transfert est intéressant.<br />
Seule une bande de 30 à 40 cm est<br />
désherbée, là où la concurrence des<br />
adventices sera la plus préjudiciable.<br />
Cela fonctionne d’autant mieux<br />
quand l’application est suivie d’une<br />
pluie dans les 15 jours : les produits<br />
racinaires ont en effet besoin d’être<br />
en solution pour être pleinement efficaces.<br />
Si ce désherbage sur le rang<br />
est suivi d’un rattrapage chimique<br />
bien positionné, le coût et le résultat<br />
technique sont similaires à celui des<br />
stratégies de prélevée « classiques ».<br />
En revanche, si la deuxième intervention<br />
est un binage, le temps de travail<br />
sera plus important mais l’IFT (indice<br />
de fréquence de traitement) est diminué.<br />
Cette dernière technique doit<br />
encore être travaillée, notamment au<br />
niveau du matériel utilisé.<br />
61
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> PHILIPPE BOSSARD<br />
Inspecteur de l’environnement au sein de l’Onema (1)<br />
Le non-respect d’une ZNT peut conduire à un<br />
procès-verbal<br />
« L'Onema assure une expertise technique auprès des services de<br />
l’État sur des dossiers liés à l'eau mais n'a pas vocation à délivrer<br />
des conseils ou préconisations individuels vis-à-vis de l'utilisation<br />
des produits phytosanitaires. Nous sommes dotés d’une fonction de police judiciaire pour les<br />
contrôles phytosanitaires : rappel réglementaire ou procès-verbal. Les missions qui nous sont<br />
confiées portent sur la surveillance des milieux aquatiques, le contrôle de leurs usages, la mise<br />
en place d’opérations d'expertise, de prévention, de restauration et de préservation des milieux<br />
aquatiques et de la biodiversité. En 2006, année de parution de l'arrêté interministériel sur les<br />
Zones Non Traitées, les agents de l'Onema ont procédé aux premiers contrôles sur les produits<br />
phytosanitaires. Ils ont été formés afin de disposer d’un socle de base technique, scientifique<br />
et réglementaire sur ce sujet. Je participe d’ailleurs à l’élaboration de guides, destinés aux<br />
inspecteurs de l’environnement, pour les accompagner dans leurs missions de contrôle sur le<br />
terrain. Une partie de l’activité des 600 agents de contrôle qui sillonnent la France en 2015 est<br />
consacrée aux contrôles des produits phytosanitaires, essentiellement le respect des ZNT et la<br />
gestion des effluents phytosanitaires (remplissage, vidange et lavage du pulvérisateur).<br />
(1) Office national de l’eau et des milieux aquatiques<br />
62
PRENDRE EN COMPTE<br />
LE VOISINAGE ET LE<br />
CONSOMMATEUR<br />
Pour des raisons de sécurité et de<br />
bonnes relations, il est impératif<br />
de prendre en compte le voisinage<br />
(autres exploitations, habitats,<br />
écoles...).<br />
• Informez les travailleurs qui interviennent<br />
sur l’exploitation et coordonnez si possible<br />
vos interventions avec celles des<br />
exploitations voisines.<br />
• Adaptez les jours, horaires et conditions<br />
de traitements et prenez en compte<br />
les conditions météorologiques (vent,<br />
températures et hygrométrie).<br />
• Quand c'est possible, installer une haie<br />
à proximité des habitations.<br />
Conditions à respecter<br />
• Vent ≤ à 3 Beaufort<br />
(19 km/h)<br />
• Hygrométrie entre<br />
60 et 95 %<br />
• Éviter les températures<br />
extrêmes (< 5 °C et > 25 °C )<br />
QUAND PEUT-ON REENTRER<br />
SUR <strong>LA</strong> PARCELLE ?<br />
CONNAITRE LE DÉ<strong>LA</strong>I<br />
<strong>DE</strong> RENTRÉE (DRE)<br />
L’arrêté du 12 septembre 2006 stipule<br />
qu’il est interdit à toute personne de<br />
pénétrer sur ou dans une parcelle où<br />
un produit a été appliqué pendant au<br />
minimum 6 heures après le traitement<br />
(8 heures en milieu fermé). Ce délai de<br />
rentrée (DRE) est fixé par produit. Il peut<br />
être porté à 24 ou 48 h selon le classement<br />
du produit. Il figure sur l’étiquette.<br />
Ce délai vise à protéger les travailleurs<br />
d’effets potentiellement indésirables. Il<br />
s’applique à tous les utilisateurs de produits<br />
phytosanitaires : agriculteurs, salariés,<br />
stagiaires, collectivités, gestionnaires<br />
d’espaces verts et de la voirie...<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
• Dans le cas d’une serre ou<br />
d’un espace clos, il est recommandé<br />
de ventiler après<br />
avoir respecté le DRE pendant<br />
au moins deux heures<br />
afin d’éliminer les produits<br />
en suspension.<br />
• Si le traitement nécessite<br />
des interventions particulières<br />
comme l’incorporation<br />
du produit dans le sol après<br />
application, le délai de rentrée<br />
débute à partir de la fin<br />
des interventions.<br />
• En cas de mélange, c’est le<br />
délai de rentrée le plus long<br />
qui doit être pris en compte.<br />
63
EN PRATIQUE<br />
APPLICATION<br />
En extérieur*<br />
En milieu fermé, sous abri<br />
Produit comportant les phrases H315, H318, H319 selon le classement CLP<br />
ou R36 (irritant pour les yeux), R38 (irritant pour la peau), R41 (risques de<br />
lésions oculaires graves) selon l’ancien classement DPD.<br />
Produit comportant les phrases H317, H334 selon le nouveau classement CLP<br />
ou R42 (peut entrainer une sensibilisation par inhalation), R43 (peut entrainer<br />
une sensibilisation par contact avec la peau) selon le classement DPD<br />
DRE<br />
6 h<br />
8 h<br />
24 h<br />
48 h<br />
*en Gironde : délai de rentrée de 12 heures minimum.<br />
GÉRER LE RISQUE<br />
<strong>DE</strong> RÉSIDUS<br />
En général, l’utilisation des produits phytosanitaires<br />
est interdite au moins dans<br />
les trois jours précédant la récolte. L’autorisation<br />
de mise sur le marché (AMM)<br />
précise des Délais Avant Récolte (DAR)<br />
calculés de manière à pouvoir respecter<br />
les Limites Maximales de Résidus (LMR)<br />
dans les denrées végétales. Le dépassement<br />
de ces LMR peut écarter la denrée<br />
du circuit de commercialisation. Ces<br />
DAR figurent sur l’étiquette.<br />
64
ZOOM SUR<br />
SOUS SERRE, BIOLINE,<br />
UNE ALTERNATIVE<br />
AUX TRAITEMENTS<br />
Sous serre et tunnel, depuis plus de<br />
25 ans, Syngenta propose sa gamme<br />
Bioline. Il s’agit essentiellement de<br />
macroorganismes qui permettent<br />
de lutter contre certains ravageurs.<br />
Aujourd’hui, 98 % de ces produits<br />
sont utilisés sous serre : tomates,<br />
concombres, fraises…<br />
La gamme Bioline propose aussi des<br />
outils d’aide à la décision pour piéger<br />
et quantifier les populations de<br />
ravageurs et ajuster les périodes de<br />
poses et de traitements phytosanitaires<br />
complémentaires.<br />
65
PROSPECTIVES<br />
TENDRE VERS<br />
LE ZÉRO IMPACT<br />
De nouvelles contraintes<br />
réglementaires, regroupées dans<br />
deux directives européennes,<br />
la directive « machines »<br />
et la directive « tracteurs »,<br />
définissent les règles que les<br />
constructeurs doivent intégrer<br />
pour prendre en compte les enjeux<br />
environnementaux et de sécurité<br />
de leur matériel. Via un certificat,<br />
ils s’engagent auprès de leurs<br />
clients à respecter les normes en<br />
vigueur. Ils s'attachent également<br />
à explorer de nouvelles voies de<br />
recherche.<br />
de produits phytosanitaires pour ne<br />
traiter que là où c’est nécessaire.<br />
PANNEAUX RÉCUPÉRATEURS<br />
Pour limiter la dérive et les fuites<br />
de produits vers le sol, plusieurs<br />
constructeurs développent, en vigne,<br />
des panneaux récupérateurs. L’objectif<br />
est de traiter plus efficacement, tout<br />
en préservant l'environnement. Ces<br />
panneaux récupèrent le produit qui<br />
n’a pas atteint sa cible et le réinjectent<br />
dans le circuit. En moyenne, sur une<br />
campagne, l’économie de produit serait<br />
de 30 %. Cependant, l’investissement<br />
reste élevé et la maniabilité, pas toujours<br />
facile.<br />
AGRICULTURE <strong>DE</strong> PRÉCISION<br />
ET GUIDAGE PAR GPS<br />
Pour faciliter l’application des produits<br />
phytosanitaires, limiter les manques et les<br />
recouvrements, les coupures de tronçon<br />
assistées par GPS sont présentées<br />
comme une réelle innovation installée<br />
aujourd’hui sur de nombreuses gammes<br />
de pulvérisateurs. L’installation de<br />
coupures, buse par buse, est également<br />
testée mais reste pour l’heure, peu<br />
développée. La détection d’adventices<br />
par caméra ou réflectance, l’utilisation de<br />
drones pour cartographier précisément<br />
la parcelle… permettent dès à présent<br />
d’ajuster encore un peu plus les apports<br />
© Clemens<br />
66
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> JEAN-CHRISTOPHE ROUSSEAU<br />
Responsable Marketing Vigne et Arbres, Berthoud<br />
En vigne, l’avenir est au face par face<br />
« En vigne, le top de la qualité de pulvérisation est, à mon sens, le face<br />
par face. La rampe, équipée de diffuseurs, descend dans le rang et<br />
permet, en vignes larges, de traiter jusqu’à 3 rangs en même temps<br />
et en vignes étroites, jusqu’à 9 rangs. La répartition est homogène,<br />
le traitement localisé et la dérive, limitée. Il est ainsi possible d’ajuster<br />
les quantités épandues à la densité du feuillage de la vigne à traiter. Des essais ont montré<br />
qu’avec le face par face, il était possible de réduire jusqu’à 30 % les quantités épandues et<br />
ce, sans perte d’efficacité du traitement. Seul bémol pour ces outils, ils sont moins maniables<br />
que les engins qui passent au-dessus de la vigne. L’idéal serait de faire évoluer le conseil de<br />
préconisation en fonction du volume foliaire à traiter et non de la dose par hectare comme c’est<br />
le cas actuellement. Mais cela ne peut fonctionner que si l’agriculteur maitrise parfaitement la<br />
répartition du produit et donc, est équipé d’un pulvérisateur qui permet de tels ajustements ».<br />
ZOOM SUR<br />
<strong>LA</strong> MODU<strong>LA</strong>TION INTRA-PARCEL<strong>LA</strong>IRE… PAS SIMPLE<br />
Des résultats d’essais, réalisés par Arvalis Institut du végétal montrent que la<br />
modulation intra-parcellaire de produits phytosanitaires n’est pas si simple<br />
à mettre en œuvre, même avec un système d’injection directe. Moduler la dose<br />
depuis le boitier électronique du pulvérisateur, en faisant varier le volume de<br />
la bouillie épandue, reste en effet délicat car limité par les plages de pression<br />
des buses. Actuellement en développement, les buses à débit variable ou les<br />
porte-buses à sélection automatique s’affichent comme l’une des solutions<br />
envisagées pour apporter la juste dose au bon endroit.<br />
67
NETTOYER,<br />
RECYCLER,<br />
ENREGISTRER,<br />
3 ÉTAPES CLÉS<br />
D'UNE DÉMARCHE<br />
<strong>DE</strong> PROGRÈS.<br />
BRUNO CAGNAC,<br />
Ingénieur Conseil Agriculture Durable,<br />
Syngenta France, région Sud<br />
68
RENTRER<br />
04<br />
DU CHAMP<br />
<strong>À</strong> <strong>LA</strong> GESTION <strong>DE</strong>S DÉCHETS<br />
Nettoyer le pulvérisateur et son<br />
système de distribution, gérer les<br />
effluents, éliminer les emballages<br />
selon les règles en vigueur et assurer<br />
la traçabilité de ses pratiques, c’est<br />
garantir plus de sécurité pour l’utilisateur<br />
et l’environnement tout en bénéficiant<br />
d'un redémarrage dans les meilleures<br />
conditions. C'est aussi se donner les<br />
moyens d'une véritable démarche de<br />
progrès.<br />
69
<strong>LA</strong> GESTION<br />
<strong>DE</strong>S EFFLUENTS<br />
PHYTOSANITAIRES :<br />
UNE NÉCESSITÉ<br />
En fin de pulvérisation, il reste<br />
toujours un fond de cuve qui<br />
correspond au reliquat dans le<br />
pulvérisateur après désamorçage<br />
de la pompe. Cette quantité très<br />
faible d’effluents peut avoir des<br />
conséquences très fortes si elle<br />
est remise dans l’environnement<br />
sans précaution car son pouvoir<br />
contaminant est très élevé.<br />
Pour gérer ce fond de cuve, la<br />
réglementation prévoit deux<br />
possibilités d’intervention : au<br />
champ ou sur l’exploitation.<br />
AU CHAMP, <strong>LA</strong> DILUTION<br />
EST <strong>LA</strong> SOLUTION<br />
Seule cette dernière peut être vidangée<br />
au champ. Attention toutefois de veiller<br />
à ne pas épandre ce volume toujours au<br />
même endroit.<br />
Les pulvérisateurs sont désormais<br />
équipés d‘une cuve d’eau claire dont le<br />
volume correspond à 10 % du volume<br />
de la cuve principale. Un volume<br />
généralement suffisant pour obtenir<br />
cette dilution au 1/100 ème . Cependant,<br />
après certains produits, en particulier<br />
un herbicide qui pourrait avoir des effets<br />
phytotoxiques sur d’autres cultures, ne<br />
pas hésiter à effectuer un rinçage plus<br />
efficace. Dans ce cas, il est souvent<br />
nécessaire de procéder à un lavage sur<br />
le site de l’exploitation ou sur une aire<br />
dédiée où l’on dispose des quantités<br />
d’eau nécessaires.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Pour diluer un fond de cuve de 15 l,<br />
mieux vaut 3 rinçages que 2.<br />
En effet pour arriver à une dilution<br />
au 1 /100, il faut un total de<br />
167 litres d’eau avec 3 rinçages et<br />
310 litres d’eau avec 2 rinçages.<br />
Au champ, le fond de cuve doit être dilué<br />
au 1/6 ème puis pulvérisé sur la culture qui<br />
vient d’être traitée à condition bien sûr<br />
que la dose homologuée sur la culture<br />
n’ait pas été dépassée. Réaliser ensuite<br />
une dilution séquentielle jusqu’à obtention<br />
d’une solution au 1/100 ème .<br />
70
EN PRATIQUE<br />
Commandez votre Dilu’100.<br />
Ce petit disque très pratique<br />
vous permettra de calculer<br />
le nombre de rinçages et le<br />
volume d’eau nécessaire en<br />
fonction du volume du fond<br />
de cuve.<br />
Pour bien utiliser<br />
Dilu'100, voir la vidéo.<br />
Pour le demander,<br />
rubrique "Contacts"<br />
sur syngenta.fr<br />
71
SUR L’EXPLOITATION,<br />
UNE AIRE BIEN ORGANISÉE<br />
L’aire, dite de lavage, est également<br />
l’aire de préparation. C’est un espace où<br />
l’intervention peut être réalisée de manière<br />
sécurisée en cas de renversement de<br />
produit ou de débordement de cuve.<br />
Il est possible d’y laver le pulvérisateur, de<br />
collecter les eaux de lavage et de les traiter<br />
avec l’un des systèmes de traitement<br />
reconnu par le ministère de l’Écologie.<br />
Le lavage extérieur du pulvérisateur<br />
demande un matériel particulier avec un<br />
système haute pression.<br />
Nettoyer le pulvérisateur sur une aire,<br />
c’est aussi pouvoir laver minutieusement<br />
le matériel (filtres, tronçons de rampes)<br />
en ayant sous la main le matériel de<br />
protection et les outils nécessaires.<br />
Les pulvérisateurs en grandes cultures<br />
sont équipés de rampes aux extrémités<br />
desquelles un dépôt se forme. Il peut être<br />
cause de dommage pour les interventions<br />
suivantes. Pour démonter les bouchons<br />
des extrémités et déboucher les tronçons<br />
les uns après les autres en utilisant la<br />
pression de l’eau dans le circuit, il faut<br />
disposer d’outils adaptés et de volumes<br />
d’eau conséquents.<br />
72
AIRE COLLECTIVE,<br />
UN PLUS ÉCONOMIQUE<br />
Les aires de préparation et de lavage<br />
peuvent également être collectives.<br />
Cela permet de sécuriser un lieu et<br />
de mutualiser les coûts. Ces aires se<br />
développent principalement dans les<br />
zones viticoles où, pour des raisons de<br />
configuration d’exploitation, une aire<br />
individuelle n’est pas possible (dans un<br />
village par exemple). Les effluents sont<br />
collectés et stockés. Ils peuvent être<br />
traités sur place soit par un système<br />
installé en permanence soit par<br />
l’intervention d’un prestataire.<br />
EN PRATIQUE<br />
Économiser l’eau<br />
En vigne et en arboriculture<br />
l’extérieur du matériel est plus<br />
souillé qu’en grandes cultures.<br />
Il est donc judicieux de disposer<br />
d’un point d’eau pour le laver<br />
avec un système haute pression.<br />
L’intérêt : générer moins d’eau,<br />
donc moins d’effluents à traiter.<br />
ÉLIMINER LES EFFLUENTS,<br />
LES SYSTÈMES AUTORISÉS<br />
Les effluents phytosanitaires sont<br />
considérés comme des Déchets<br />
Industriels Dangereux, ce qui suppose<br />
en principe une destruction dans un<br />
centre agréé. Cependant, le législateur a<br />
permis que les effluents phytosanitaires<br />
ne soient pas soumis à cette obligation<br />
et qu’ils puissent être gérés par des<br />
systèmes autonomes autorisés. Ils<br />
doivent comprendre :<br />
• une plate-forme étanche de récupération<br />
des effluents.<br />
• un procédé de gestion des effluents qui<br />
permet de les gérer sur l'exploitation.<br />
Cela peut également être effectué par<br />
un prestataire.<br />
• une cuve de stockage complémentaire<br />
dans la majorité des cas.<br />
Les déchets issus des procédés sont<br />
eux-aussi des Déchets Industriels<br />
Dangereux. Ils doivent être éliminés en<br />
centre spécialisé ou par ADIVALOR.<br />
73
MESURES PARTICULIÈRES,<br />
UNE CUVE <strong>DE</strong> STOCKAGE<br />
INTERMÉDIAIRE<br />
Pour les sytèmes de gestion des effluents<br />
par dégradation biologique ou<br />
physico-chimique, une cuve de stockage<br />
intermédiaire est nécessaire. Cela<br />
implique le respect de quelques règles :<br />
• Installer la cuve à 10 m des limites de<br />
propriété ou 5 m en cas de stockage<br />
en local fermé.<br />
• Si l’on ne dispose pas d’une capacité<br />
de rétention d’un volume équivalent à<br />
celui de la cuve, celle-ci sera placée à<br />
50 m des points d’eau et de collecte<br />
d’eaux pluviales.<br />
© Jade<br />
Procédé Emeraude ® basé sur l’ultrafiltration aux charbons<br />
actifs après coagulation et floculation.<br />
• Prévoir un brassage efficace des<br />
effluents qui auraient pu se sédimenter<br />
au fond de la cuve, au moment de<br />
l’apport vers le système.<br />
En savoir plus<br />
Les procédés de traitements des effluents autorisés<br />
L’avis du 8 avril 2011 dresse la liste des procédés de traitement des<br />
effluents phytosanitaires, reconnus comme efficaces par le Ministère<br />
de l’Écologie – http://www.bulletin-officiel.developpement-durable.<br />
gouv.fr/fiches/BO20119/met_20110009_0100_0019.pdf.<br />
Ils répondent à trois grands principes de fonctionnement :<br />
• par déshydratation naturelle (exemple de l’Heliosec ® )<br />
• par dégradation biologique<br />
• par procédé physico-chimique<br />
74
LE SAVIEZ-VOUS<br />
Héliosec existe en deux tailles :<br />
4 m 2 ou 6 m 2 , permettant de<br />
déshydrater de 2500 à 4500 litres<br />
d’effluents par an selon le modèle<br />
utilisé. Jusqu’à huit Héliosec<br />
peuvent être installés sur un<br />
même site.<br />
ZOOM SUR<br />
HÉLIOSEC ®<br />
Héliosec est un dispositif de<br />
traitement des effluents reconnu<br />
par le Ministère de l’Écologie.<br />
Conçu par Syngenta, il est basé<br />
sur le principe de déshydratation<br />
par le vent et le soleil.<br />
Le dispositif Héliosec est<br />
constitué d’un bac en polyéthylène<br />
double paroi, contenant une<br />
bâche, entouré d’un châssis<br />
galvanisé, surmonté d’un toit<br />
en polycarbonate résistant aux<br />
intempéries et aux vents forts.<br />
Sous l’effet du vent et du soleil,<br />
les effluents se déshydratent<br />
rapidement. Quand les résidus<br />
sont secs, la bâche est pliée et<br />
mise dans un sac plastique pour<br />
être détruite. Cette bâche collectée<br />
par ADIVALOR est détruite dans le<br />
cadre des collectes PPNU.<br />
Avant toute installation, un<br />
diagnostic préalable est réalisé<br />
par un expert. Il permet d’évaluer<br />
les quantités d’effluents à traiter<br />
en tenant compte des conditions<br />
liées au climat et ainsi d’établir la<br />
capacité de l’installation.<br />
Héliosec est un dispositif simple<br />
et économique, facile d’utilisation,<br />
qui permet de gérer tous les types<br />
de produits, y compris le cuivre<br />
largement utilisé en agriculture<br />
biologique.<br />
75
SCHÉMA D'INSTAL<strong>LA</strong>TION D'UN HÉLIOSEC : EXEMPLE <strong>DE</strong> COLLECTE <strong>DE</strong>S EFFLUENTS PAR GRAVITÉ<br />
Aire de lavage<br />
Héliosec<br />
1<br />
Volucompteur<br />
2<br />
Regard<br />
dégrilleur<br />
3<br />
Combi-vanne<br />
4<br />
Déshuileur<br />
1 Volucompteur : permet de définir le volume d’eau à introduire dans la cuve<br />
2 Regard dégrilleur : permet de collecter les effluents et les particules grossières<br />
3 Combi-vanne : permet d’orienter les effluents vers Héliosec et les eaux de pluie<br />
vers le déshuileur<br />
4 Déshuileur : permet de recueillir l’huile conformément aux exigences<br />
Voir la vidéo :<br />
Monter son Héliosec en 3 h.<br />
Voir la vidéo :<br />
Utiliser Héliosec.<br />
76
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> MARIE-PASCALE COURONNE<br />
Conseillère agro-environnementale,<br />
Chambre d’Agriculture de la Drôme<br />
Jeu collectif en pays Diois<br />
« Avec les vignobles de Clairette de Die, nous disposons<br />
de nombreuses exploitations en bio et, de ce fait, de forts<br />
volumes d’effluents de bouillie bordelaise et de soufre. Le projet d’une approche collective<br />
se justifiait donc parfaitement autour de Saint Roman, avec 16 exploitations dans un rayon<br />
de 3 à 4 kilomètres.<br />
Nous avons réalisé l’étude préalable des volumes. Elle a conduit à la mise en place de sept<br />
Héliosec, plus un espace possible pour un huitième, soit au total une capacité de traitement<br />
de 32 m 3 . Ce dimensionnement prend en compte les pointes d’activité y compris sur l’aire<br />
attenante utilisée pour le remplissage et le lavage des pulvérisateurs. Il intègre aussi les<br />
éventuels rinçages aux champs.<br />
La coopérative Terre Dioise a assuré la mise en place des traitements des effluents.<br />
La commune de Saint Roman a, pour sa part, géré la maîtrise d’ouvrage. Le financement a été<br />
réalisé par l’Agence de l’eau. Au total, près de trois années ont été nécessaires pour construire<br />
le dossier. »<br />
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> JÉRÔME GRANGET<br />
Viticulteur dans le Vaucluse<br />
Héliosec en individuel, sans le moindre souci<br />
« J’utilise le système Héliosec sur mon exploitation depuis 2009. Je traite environ 2 500 litres<br />
d’effluents phytosanitaires par an et cela fonctionne parfaitement.<br />
L’installation ne m’a pris que 2 à 3 heures, avec l’aide<br />
de mon père. Et depuis, rien n’a bougé malgré les<br />
fortes rafales de vent fréquentes dans la région.<br />
Le changement de bâche en fin de saison se réalise<br />
en une heure, tout au plus. Le déchet est récupéré par<br />
mon distributeur : une solution simple et pratique.<br />
Enfin, le fait de disposer d’une aire de lavage me<br />
permet de bien entretenir mon pulvérisateur et de le<br />
maintenir ainsi en bon état. »<br />
77
SÉPARER<br />
ESPACE <strong>DE</strong> TRAVAIL<br />
ET ESPACE<br />
DOMESTIQUE<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
S-protec ® est, à ce jour, le seul<br />
tablier de protection dont l’élimination<br />
se fait via le système de<br />
collecte ADIVALOR.<br />
Une analyse des risques propre<br />
à chaque exploitation doit être<br />
réalisée pour évaluer avec bon<br />
sens et sans dramatisation la<br />
meilleure démarche de sécurité<br />
à adopter.<br />
NETTOYER<br />
EN TOUTE SÉCURITÉ<br />
Le nettoyage d'un pulvérisateur n'implique<br />
pas les mêmes précautions selon<br />
que la rampe est haute ou basse. A minima,<br />
des gants et un tablier doivent être<br />
portés pour se protéger.<br />
Une fois le matériel nettoyé, dans une<br />
logique de séparation entre l’espace<br />
professionnel et l’espace domestique, il<br />
convient de :<br />
• ôter le vêtement de travail.<br />
• se laver visage et main (rincer les gants<br />
d’abord, puis les mains).<br />
• prendre une douche.<br />
• conserver le masque avec filtre à charbon<br />
dans une boîte ou un sac hermétique<br />
pour éviter sa saturation à l'air.<br />
• jeter les masques anti-poussière<br />
jetables.<br />
78
TRAÇABILITÉ<br />
<strong>DE</strong>S PRATIQUES,<br />
ESSENTIELLE<br />
ET OBLIGATOIRE<br />
La tenue d'un registre<br />
phytosanitaire est obligatoire<br />
depuis 2006. Il répond à la<br />
nécessité de traçabilité des<br />
denrées alimentaires imposée<br />
à toutes les étapes de la<br />
production, de la transformation<br />
et de la distribution. La forme de<br />
ce registre n'est pas imposée<br />
mais il est obligatoire d'y trouver<br />
un minimum d'informations.<br />
Le registre phytosanitaire permet d’enregistrer<br />
et de conserver les informations<br />
essentielles relatives aux produits<br />
phytosanitaires et biocides utilisés. Il est<br />
obligatoire pour toutes les cultures et<br />
doit être conservé au minimum 5 années<br />
à compter de la dernière information enregistrée.<br />
Les informations peuvent y<br />
être consignées sous format informatique<br />
ou papier. Indispensable au titre<br />
des contrôles pour la conditionnalité des<br />
aides, il constitue avant tout un excellent<br />
outil pour optimiser la gestion des traitements<br />
et archiver ses observations.<br />
A noter, les chambres d’agriculture proposent<br />
des modèles types.<br />
Il comprend à minima :<br />
• l’identité de la parcelle,<br />
• la culture implantée (variété),<br />
• la date de traitement,<br />
• le nom commercial complet du ou des<br />
produits utilisés et le type de produit<br />
(fongicide, herbicide, insecticide..),<br />
• la dose hectare,<br />
• la date de réalisation,<br />
• la date de récolte.<br />
Ce registre n’exclut pas des enregistrements<br />
beaucoup plus détaillés liés à des<br />
démarches volontaires répondant à des<br />
cahiers des charges, à des normes de<br />
production ou à des aides particulières.<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
La tenue de registres relatifs<br />
au plan d’épandage, au plan<br />
prévisionnel de fumure et aux<br />
pratiques d’épandage ainsi<br />
qu'aux traitements des effluents<br />
phytosanitaires est, elle aussi,<br />
obligatoire.<br />
79
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> A<strong>LA</strong>IN MARCHAL<br />
Agriculteur à Hénaménil (54)<br />
Un historique vraiment appréciable<br />
« Je note mes pratiques en deux temps : d’une<br />
manière succincte sur un calepin dans le tracteur<br />
à mesure des traitements puis au retour, dans les<br />
48 heures, sur le logiciel de gestion de parcelles Agrimap. Je détaille par parcelle, la dose,<br />
le produit utilisé, la cible, la famille chimique, la surface traitée si toute la parcelle n’est pas<br />
concernée, le stade de la culture... Toutes les informations sur la parcelle sont déjà en mémoire.<br />
Je peux également apporter des commentaires pour les situations qui sortent de l’ordinaire. Par<br />
exemple les attaques de rouille jaune de l’an dernier. Si la situation se représente, je saurai quel<br />
était le climat, les parcelles et les variétés concernées. Je précise aussi certaines optimisations<br />
de doses en herbicides ou encore les mélanges.<br />
Disposer d’un historique des années précédentes est vraiment appréciable. Ce n’est finalement<br />
pas le côté réglementaire qui me parait essentiel, mais bien l’aspect aide-mémoire. »<br />
80
MISE EN HIVERNAGE<br />
ENTRETENIR SON<br />
PULVÉRISATEUR<br />
Une fois les derniers traitements<br />
de l’automne réalisés et le<br />
pulvérisateur bien rincé, l’heure<br />
de l’hivernage est arrivée. Cette<br />
étape consiste à nettoyer,<br />
réparer et mettre hors gel l’engin<br />
pour qu’il soit opérationnel dès<br />
l’arrivée des beaux jours, en<br />
sortie d’hiver.<br />
La première étape consiste donc à bien<br />
laver le pulvérisateur (à l’intérieur et à l’extérieur)<br />
sur une parcelle apte à recevoir les<br />
éventuels résidus de produits phytosanitaires<br />
: aire de lavage ou bande enherbée,<br />
à moins de 50 m d’un point d’eau. Vidange<br />
du fond de la cuve et des rampes, nettoyage<br />
des filtres… doivent être réalisés<br />
avec soin. Ne pas hésiter à recommencer<br />
l’opération plusieurs fois. Le dernier<br />
rinçage de l’appareil peut être l’occasion<br />
de contrôler le débit des buses, de vérifier<br />
l’état des divers raccords et des antigouttes<br />
pour repérer d’éventuelles fuites.<br />
La structure de la rampe ne doit pas comporter<br />
de fissures. L’apparition de taches<br />
de rouille, au niveau des soudures est un<br />
signe à ne pas négliger.<br />
Une fois ceci réalisé, l’ensemble des circuits<br />
d’eau doit être mis hors gel pour<br />
éviter d'endommager les tuyaux ou les<br />
vannes. Un antigel spécifique pourra ensuite<br />
être incorporé dans la cuve, puis<br />
distribué dans l'ensemble du circuit en<br />
manœuvrant tour à tour les différentes<br />
vannes : le taux de dilution doit être adapté<br />
au besoin de protection, en fonction du<br />
lieu où le matériel sera stocké.<br />
Cette étape est aussi l’occasion de vérifier<br />
l’état général du pulvérisateur et le<br />
fonctionnement de différentes pièces, à<br />
commencer par le manomètre. Celui-ci<br />
peut être démonté pour être étalonné.<br />
Enlever ensuite les boîtiers électroniques<br />
pour les stocker dans un local tempéré. Il<br />
est également conseillé de dégonfler les<br />
cloches à air, présentes sur certains modèles<br />
de pompe.<br />
Parmi les autres points à surveiller : les<br />
tuyaux pour repérer d’éventuelles crevasses<br />
dans les coudes, les flexibles<br />
hydrauliques, les câbles de treuils ou de<br />
repliage, les équipements de signalisation<br />
(feux, gyrophare, plaques…), sans oublier<br />
les pneus.<br />
81
<strong>LA</strong> <strong>DE</strong>UXIÈME VIE<br />
<strong>DE</strong>S EMBAL<strong>LA</strong>GES<br />
Une fois les bidons vidés, rincés,<br />
égouttés, les boîtes et les sacs<br />
pliés... La deuxième vie des<br />
emballages peut commencer.<br />
laver et à les extruder, avant qu’elles ne<br />
soient transformées en tubes plastiques<br />
pour l’industrie par exemple.<br />
Ce travail est réalisé grâce à l’implication<br />
de tous, agriculteurs, distributeurs<br />
et industriels au sein de l’éco-organisme<br />
ADIVALOR, Agriculteurs, Distributeurs,<br />
Industriels pour la VALORisation des déchets<br />
agricoles.<br />
Des gestes simples assurent le recyclage<br />
des emballages :<br />
• Collecter les bidons sans leur bouchon<br />
dans un sac de collecte spécifique.<br />
• Boîtes et sacs ainsi que les bouchons<br />
doivent être collectés dans un autre sac.<br />
• Ecrire de manière lisible votre nom et la<br />
commune.<br />
• Direction le centre de collecte de<br />
proximité, le plus souvent la coopérative<br />
ou le négociant qui vous livre.<br />
• Un contrôle visuel sera effectué afin<br />
de s’assurer que seuls les emballages<br />
conformes et propres sont retournés.<br />
• Une attestation confirmant la récupération<br />
et des emballages vous est<br />
délivrée.<br />
DU BIDON AU TUBE<br />
Le distributeur prend le relais, en stockant<br />
ces sacs dans l’attente de leur enlèvement<br />
vers une plate-forme locale.<br />
Compressées, les saches de bidons sont<br />
mises en balles et stockées avant d’être<br />
recyclées. Reste en effet à les broyer, les<br />
LE SAVIEZ-VOUS<br />
2 bidons sur 3 sont recyclés<br />
5 bidons de 10 litres = 1 mètre<br />
de tube industriel<br />
82
<strong>LA</strong> PAROLE <strong>À</strong> PIERRE <strong>DE</strong> LEPINEAU<br />
Directeur général d’ADIVALOR<br />
La valeur d’une responsabilité<br />
partagée<br />
« Ce qui caractérise notre filière ? Sans conteste le<br />
fait que nous soyons engagés dans une démarche<br />
volontaire, de responsabilité partagée entre les<br />
fabricants, utilisateurs et distributeurs. Nous sommes également la filière la plus avancée au<br />
monde par la diversité des produits récupérés et recyclés. Un point fort que nous devons à la<br />
capacité des acteurs de l’agriculture à s’organiser. Créée en 2001 à l’initiative des industriels<br />
de la protection des plantes, ADIVALOR traite désormais des emballages de semences et<br />
plants, d’engrais, des films plastiques, filets et ficelles en élevage et, tous derniers venus, des<br />
filets paragrêles en arboriculture. Le bon fonctionnement de ce dispositif repose sur le respect<br />
des engagements de chacun. En assurant un rinçage de qualité, les agriculteurs ont un rôle<br />
prépondérant dans la préparation des produits (hors produits phytosanitaires non utilisés) qui<br />
permet de valoriser ces emballages comme des déchets non dangereux. Ils garantissent aussi<br />
la sécurité des opérateurs tout au long de la chaîne de collecte et de transformation. Une voie<br />
également moins coûteuse. »<br />
© ADIVALOR<br />
Granulés de plastique recyclé issu de bidons.<br />
83
LEXIQUE<br />
AB : agriculture biologique<br />
ADR : accord européen relatif au transport de marchandises dangereuses par route<br />
AMM : autorisation de mise sur le marché<br />
ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail<br />
BBCH : échelle décimale qui permet de codifier les stades phénologiques des plantes cultivées<br />
BSV : bulletin de santé du végétal<br />
CEHM : centre expérimental horticole de Marsillargues<br />
CLP : classification, labelling and packaging of substances and mixtures (ce règlement aligne l’Europe<br />
avec le système de classement général harmonisé au niveau international (SGH)). Il est valable pour tous<br />
les produits chimiques.<br />
CUMA : coopérative d’utilisation de matériel agricole<br />
DAR : délai avant récolte<br />
DGAL : direction générale de l'alimentation<br />
DPD : directive préparations dangereuses (ancien classement des produits)<br />
DV ou DVP : dispositifs végétalisés permanents<br />
DRAAF : direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt<br />
DRE : délai de rentrée<br />
DTS : décideur en travaux et services<br />
EPI : équipement de protection individuelle<br />
FDS : fiche de données de sécurité<br />
Fredon : fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles<br />
GIP : groupement d’intérêt public<br />
IFT : indice de fréquence de traitement<br />
IFV : institut français de la vigne et du vin<br />
LMR : limite maximale de résidus<br />
MAE : mesures agro-environnementales<br />
MSA : mutualité sociale agricole<br />
Nodu : nombre de doses unités<br />
OAD : outil d’aide à la décision<br />
OTS : opérateur en travaux et services<br />
PAC : politique agricole commune<br />
PPNU : produits phytosanitaires non utilisables<br />
PTRA : poids total roulant autorisé<br />
Sral : service régional de l’alimentation<br />
TMD : transport matières dangereuses, arrêté national TMD relatif aux transports de marchandises<br />
dangereuses par voies terrestres<br />
ZNT : zone non traitée<br />
84
NUMÉROS UTILES<br />
Conseils et renseignements :<br />
par téléphone ou www.syngenta.fr (rubrique « Contacts »)<br />
Du lundi au vendredi, de 8h à 18h, des conseillers répondent à vos questions<br />
sur l’ensemble des produits de notre gamme et sur la bonne utilisation des<br />
produits de protection des plantes.<br />
Des prévisions agricoles gratuites à cinq jours, accompagnées des plages de<br />
pulvérisation conseillées, rubrique « services », et à 7 jours, avec accès aux<br />
radars pluie, sur inscription à l’« Espace Pro »<br />
En cas d’accident de marchandises concernant des produits Syngenta :<br />
• Contacter SGS transport : 06 11 07 32 81<br />
En cas d’urgence<br />
• Urgences : 112<br />
• Pompiers : 18<br />
• Samu : 15<br />
• Numéro d'urgence Syngenta :<br />
• Réseau de toxico vigilance de la MSA<br />
• Centre anti-poison régional 24 h sur 24, 7 jours sur 7<br />
Angers : 02 41 48 21 21<br />
Nancy : 03 83 32 36 36<br />
Bordeaux : 05 56 96 40 80 Paris : 01 40 05 48 48<br />
Lille : 08 00 59 59 59<br />
Rennes : 02 99 59 22 22<br />
Lyon : 04 72 11 69 11<br />
Strasbourg : 03 88 37 37 37<br />
Marseille : 04 91 75 25 25<br />
Toulouse : 05 61 77 74 47<br />
85
RÉFÉRENCES<br />
Sites internet :<br />
www.adivalor.fr : collecte des produits non utilisables ou des emballages vides<br />
www.afpp.fr : association française de protection des plantes<br />
www.agriculture.gouv.fr : Alimagri, site du ministère de l’Agriculture de l’agroalimentaire et de la forêt<br />
www.agriculture.gouv.fr/traitement-phytosanitaire-zones-non-traitees-znt-et-dispositifsvegetalises-permanents-dvp<br />
: informations relatives aux ZNT et DVP<br />
www.agriculture.gouv.fr/ecophyto : cadre d'EcoPhyto et principes de la protection intégrée<br />
www.arvalis-info.fr : site d’Arvalis Institut du végétal<br />
www.boitagri.com : portail d’échanges sur les pratiques agricoles performantes et durables, FARRE<br />
www.develeppement-durable.gouv.fr : site du ministère du développement durable<br />
www.draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr : direction régionale de l’alimentation de l’agriculture<br />
et de la forêt. Ici, exemple des Pays de la Loire<br />
www.ecophytopic.fr : portail d'informations sur la protection intégrée et d'accès à l'outil intéractif<br />
CONCEPT, coordonné par l'ACTA<br />
www.e-agre.agriculture.gouv.fr : liste des applicateurs agréés<br />
www.gippulves.fr : liste des organismes agréés pour réaliser le contrôle des pulvérisateurs<br />
www.quickfds.com : accès aux fiches de données de sécurité (FDS)<br />
www.uipp.org : union interprofessionnelle des produits de protection des plantes<br />
www.vignevin.com : institut français de la vigne et du vin<br />
Plus d’informations,<br />
des vidéos et des outils et services sur syngenta.fr<br />
86
Ouvrages ou brochures :<br />
Bonnes pratiques, avril 2015, Phytoma<br />
Bonnes pratiques phytosanitaires en viticulture, sécurité des opérateurs, UIPP, 2013.<br />
Guide Préparer : du transport au remplissage, Syngenta France, 2014.<br />
Disponible gratuitement sur demande sur www.syngenta.fr<br />
Guide Semer : de la variété au semis, Syngenta France, 2015.<br />
Disponible gratuitement sur demande sur www.syngenta.fr<br />
Guide 2015, Les bonnes pratiques, Supplément février 2015, <strong>LA</strong> VIGNE.<br />
Index Phytosanitaire ACTA 2016.<br />
Protection des cultures, bonnes pratiques. La gestion des risques liés à l’utilisation des produits<br />
phytopharmaceutiques en agriculture, UIPP, 2014-2015.<br />
Produire plus et mieux, 56 solutions concrètes pour réduire l’impact des produits phytosanitaires,<br />
Arvalis, 2013.<br />
Viticulture compétitive et responsable, Syngenta France, 2013.<br />
Pulvérisation en grandes cultures, les clés de la réussite, Arvalis, 2013.<br />
MENTIONS LÉGALES DU PRODUIT CITÉ<br />
THIOVIT® JET MICROBILLES - AMM N° 2000018 - Composition : 80 % soufre micronisé EUH401 - Respectez les instructions d’utilisation pour éviter<br />
les risques pour la santé humaine et l’environnement. P102 Tenir hors de portée des enfants. P280 Porter des gants de protection/des vêtements de<br />
protection (se reporter au livret de l'étiquette pour le détail des protections aux différentes phases). SP1 Ne pas polluer l'eau avec le produit ou son<br />
emballage. Spe3 Pour protéger les arthropodes non cibles, respecter une zone non traitée de 5 mètres pour les usages sur vigne, houblon, pépinières<br />
et papayer et de 20 mètres pour les usages sur vergers et manguier par rapport à la zone non cultivée adjacente. Spe3 Pour protéger les organismes<br />
aquatiques, respecter une zone non traitée de 5 mètres par rapport aux points d'eau.<br />
® Marque enregistrée d'une société du groupe Syngenta<br />
Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives<br />
et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux<br />
principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto.<br />
Pour les conditions d’emploi et les usages, doses et conditions préconisées* : se référer à l’étiquette du produit ou www.syngenta.fr<br />
(*nouveau catalogue des usages).<br />
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Prix France TTC : 25 €<br />
Guide_Utiliser_MKG Trans_11/15 - Crédits photos : Agco, Clemens, Coorstek, Watier - Illustrations : P. Brasebin<br />
Il appartient à l’utilisateur de s’assurer qu’il dispose bien des dernières informations réglementaires produits en consultant les fiches techniques sur notre site internet www.syngenta.fr © 2015.<br />
Syngenta France SAS - 12, Chemin de l’Hobit 31790 Saint-Sauveur France. SAS au capital de 111 447 427 Euros.<br />
RCS – RSAC Toulouse 443 716 832. Numéro de TVA intra-communautaire : FR 11 443 716 832<br />
N° d’agrément MP02249 : distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels<br />
Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes<br />
alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement,<br />
conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto.