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P
POÉSIE et THÉÂTRE
16 • LES LIBRAIRES • DÉCEMBRE 2015 - JANVIER 2016
Seul celui qui a conscience de cette hiérarchie
voit toujours une lumière devant lui et il reçoit un élan pour avancer
sur le chemin de l'évolution. »
Pensées
quotidiennes
Vol. 26
Agenda 2016
Pensées et Réflexions
EN UN CLIN D’ŒIL
QUOI : Le roman La remontée, de Maude Nepveu-
Villeneuve aux Éditions de Ta Mère
DE LA MÊME AUTEURE : Le roman Partir de
rien, des nouvelles dans les collectifs Le livre noir
de Ta Mère, Maison des jeunes (tous aux Éditions
de Ta Mère) et Ponts (Éditions de l’Aire).
DE QUOI ÇA PARLE : Clarisse, artiste peintre de
Montréal, se rend à Sainte-Catherine-sur-Mer pour
éclaircir ses doutes sur la disparition de son ex, également père de sa fille.
Résidant dans la pension où il habite, elle fera la connaissance des autres
logeurs, étranges. Ce sera l’occasion pour elle de faire une introspection, de
sombrer dans ses plus intimes retranchements et de poser une réflexion sur
la beauté et les revers de la maternité, sur les drames qu’on doit affronter.
Au fond de cette histoire de quête intérieure gît doucement la douleur
de la perte. C’est en remontant le cours d’une existence blessée que le
lecteur découvrira un roman fort, à la narration efficace et dans lequel
aucun apitoiement ne fait son nid.
CITATION : « Et aujourd’hui, si Clarisse descendait le fleuve vers lui pour
raccommoder les liens brisés, ce n’était ni grâce à elle ni grâce à lui, c’était à
cause du hasard, ce même hasard qui les avait poussés l’un vers l’autre il y
avait bientôt trois ans. Elle espérait que, même après tout ce temps, il n’était
pas trop tard pour réparer le mal qui avait été fait, pour sauver leurs vies,
mais elle ne savait pas encore ce qu’elle trouverait là-bas, dans ce village
isolé du Bas-du-Fleuve, et elle avait appris à ne plus faire aveuglément
confiance à ce que l’avenir lui réservait. »
À LIRE SI VOUS AVEZ AIMÉ : Iphigénie en Haute-Ville de François
Blais, Nous étions le sel de la mer de Roxanne Bouchard ou La logeuse
d’Eric Dupont.
Nouvelles Parutions
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Conférence vidéo
Hiérarchie cosmique
et loi de l’évolution
« L'univers est un tout vivant,
organisé, et surtout hiérarchisé.
Depuis les régions les plus denses et les plus
obscures de la matière jusqu'au monde divin,
qui est pure lumière, l'univers est une hiérarchie.
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LES CHOIX DE LA RÉDACTION
LE COURS NORMAL DES CHOSES
Sara Dignard, Du Passage, 56 p., 19,95$
Lors d’un hiver aux Îles-de-la-Madeleine, la poète s’imprègne
du quotidien alors que l’horizon, la mer, le silence et le vent
contribuent au recueillement, au havre de paix, à la douceur :
« Des pas s’attardent à l’étage/sérigraphies derrière les
paupières/à main levée/je retrace les frontières/toujours cette
ligne/brisée par l’absence/compte tes temps de passage/relie
les médianes ».
LES HAUT-PARLEURS
Sébastien David, Leméac, 88 p., 12,95$
Après son arrivée dans une nouvelle ville, Fils, âgé de 16 ans,
rencontre Greta, une adolescente exubérante. Ils tentent
de se désennuyer pendant cet été chaud qui traîne en
longueur. Fils se lie également d’amitié avec son voisin d’une
soixantaine d’années, un être solitaire et ostracisé par Greta,
qui l’accompagnera dans sa quête identitaire.
NOUS LES VIVANTS
Stéphanie Filion, Le lézard amoureux, 74 p., 15,95$
L’amour, la solitude, la mort du père : tous les détails sont
contemplés par un regard tendre, sensible et touchant.
Malgré les douleurs qui surviennent, il y a un ravissement à
se sentir vivant, à savourer chaque moment, chaque parcelle
de vie.
TABLOÏD
Mathieu K. Blais, Le Quartanier, 114 p., 18,95$
« Chaque matin prend une éternité/à s’écrire/comme du
monde. » Le quotidien s’incruste, l’ennui se propage, la vie
tangue et s’élance parfois en vain tandis que le poète tente de
figer l’instant et d’attraper quelques vestiges de ce monde qui
poursuit sa course folle. Une poésie cynique à souhait, mais ô
combien libératrice.
JE SUIS LA FILLE DU BAOBAB BRÛLÉ
Rodney Saint-Éloi, Mémoire d’encrier, 94 p., 17$
Amateurs de poésie, accrochez-vous : Baudelaire semble
ressusciter grâce à Rodney Saint-Éloi. Je suis la fille du baobab
brûlé baigne dans cette île qu’est Haïti, où les mots jaillissent
comme de l’eau de source, où chaque page se déclame comme
un Chateaubriand au XIX e siècle : « J’ai bu le thé du safran de
la toundra, ils m’ont agenouillée sur la douceur des marées… »
Au-delà des vers, un véritable envoûtement littéraire, une
dévotion quasi culinaire à se délecter des ondulations au fil
de chaque strophe. Découvrir Rodney Saint-Éloi, c’est se dire
que la poésie traversera encore pour longtemps des siècles de
lumière. Du grand art, de la passion ciselée, un livre à mettre
entre toutes les mains.
Anne Kichenapanaïdou De Verdun (Montréal)