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DANS CETTE PUBLICATION<br />
Interview avec Noémie Kopp-Tanaka………….……….5<br />
Critique littéraire par Phillip Michalak…..…………….15<br />
Le firmament ………………………………………….20<br />
R. Joseph Capet<br />
Comment sont faits les rêves………………………..........22<br />
Sierra July<br />
Mes mots………………………...…………………….24<br />
Mara Kinney<br />
La promesse ………..…………………………………26<br />
Sierra July<br />
La logoferme ……….………………………………....28<br />
Harriet Plouffe<br />
Entrevue avec Harriet Plouffe…………………………30<br />
Bergeronnette ………………………………..........…..35<br />
Manal Hamed<br />
Comment la Terre se fit décrire une orbite autour de<br />
la Lune……………………………………………………… 38<br />
R. Joseph Capet<br />
Ablutions……..………………………………………..41<br />
Julianne Kincaid<br />
Geai Bleu…….…….……….……………………........44<br />
Manal Hamed<br />
Ce que je dirai à mon premier fils….….….….……..….47<br />
Beatrice Ludver
Colibri…………………………………………………50<br />
Manal Hamed<br />
Dis-moi dix mots……………….…………………...…54<br />
Sophie Everhard<br />
L’écriture…………………………………….………..58<br />
Manal Hamed<br />
Voyager………..……………………………………....62<br />
Manal Hamed<br />
On Bus, Little Boy Dreams of Clean Windows<br />
and Mango…………………………………………….70<br />
Dan Jeff<br />
On était perdu…………………………………………74<br />
Mariah Phillips<br />
Entrevue avec Mariah Phillips ………………………...86<br />
Souviens……………………………………………….90<br />
Sophie Everhard<br />
La cage dans la cage………….………...………..…....93<br />
Amy Tao<br />
Crépitement ……………………………..……….……98<br />
Giuseppe Zeldner<br />
Visualisation littéraire…………………………..……101<br />
Ryan Tanner
Note de l’éditeur<br />
Ce magazine littéraire est le résultat cumulatif de<br />
génie crée par plusieurs cerveaux. Personnellement,<br />
j'ai toujours maintenu un amour profond pour la<br />
langue française, un amour que je désirais<br />
communiquer d'une façon ou d'une autre. En lisant<br />
les entrées, j’étais étonné et stupéfait par le nombre<br />
d'individus qui faisaient également preuve d’une<br />
admiration pour la langue et la littérature. Chaque<br />
auteur a une voix et un style différent. Notre but en<br />
tant qu'éditeurs a été de rassembler les œuvres les<br />
plus magnifiques, et d'encourager ces auteurs à<br />
chanter un peu plus fort. Dans cette première<br />
édition de Dumas de Demain, nous espérons que<br />
vous aimerez cette chanson polyphonique.<br />
──Phillip Michalak<br />
3
4
Interview avec un auteur :<br />
Noémie Kopp-Tanaka<br />
Auteur, activiste écologique
Interview avec un auteur<br />
Lorsque vous avez écrit Les Matriochkas de<br />
Natacha, est-ce que vous avez appliqué un<br />
style d’écriture en particulier? Allez-vous<br />
continuer à écrire dans ce style?<br />
Alors j’ai clairement écrit en pensant des<br />
contes, donc certainement « il était une fois »<br />
et puis le style de descriptions des paysages<br />
et des personnages est certainement très<br />
proche de celui des contes, mais je me suis<br />
laissé aller à certains libertés. Enfin, je ne me<br />
suis pas fixé un style précis, mais<br />
l’inspiration, c’est vraiment le conte<br />
traditionnelle, le conte populaire si on veut.<br />
Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre<br />
personnage principal Natacha? Qu’est-ce qui<br />
fait d’elle un personnage intéressant?<br />
Natacha est une petite fille. Au départ, on voit<br />
qu’elle habite avec ces grands-parents.<br />
Ensuite c’est comme une histoire dans une<br />
histoire, on apprend pourquoi elle est avec<br />
ces grands-parents et pas avec ces parents,<br />
donc c’est un personnage relativement<br />
6
Noémie Kopp-Tanaka<br />
typique de certains contes. C’est une enfant<br />
unique qui est l’objet de désir de parents qui<br />
ne peuvent pas avoir d’enfants, et donc elle<br />
nait comme une sorte de cadeau, de don,<br />
offerte par une petite fée, la fée du printemps.<br />
Donc cette petite fille est née le premier jour<br />
du printemps, et elle est vraiment l’objet d’un<br />
grand bonheur pour les parents parce qu’ils<br />
n’avaient pas d’enfants.<br />
Est-ce que les situations figurées dans Les<br />
Matriochkas sont basées sur la vie d’un de<br />
vos amis ou même d’événements dans votre<br />
propre vie?<br />
Je pense que le point de départ est vraiment<br />
inspiré d’une anecdote que j’ai vécu moimême,<br />
parce que mes grands-parents<br />
voyageaient beaucoup et ils m’ont ramené<br />
plusieurs fois des petites poupées russes,<br />
mais surtout une fois ils m’ont ramené une<br />
grande poupée russe, d’une style appelée<br />
matriochka, et je jouais beaucoup avec cette<br />
poupée. J’ai perdu la toute petite, et donc<br />
c’est cela qui a fait que j’ai écrit un petit livre<br />
quand j’avais environ 19 ou 20 ans, basé sur<br />
7
Interview avec un auteur<br />
cette histoire de la toute petite poupée d’une<br />
quinzième de poupées. Elle a roulé quelque<br />
part et je ne l’ai jamais retrouvé; je pense que<br />
cette perte a tout commencé. Quelques<br />
années plus tard, j’ai eu beaucoup plus<br />
d’idées autour de cette première idée qui a<br />
fait que j’ai écrit ce conte.<br />
Quelles sont les origines des idées qui<br />
apparaissent dans vos écritures?<br />
Je lisais beaucoup de contes pour m’inspirer.<br />
De plus, j’étais extrêmement fascinée par la<br />
culture russe donc aussi la littérature ainsi<br />
que la musique, et donc je pense que tout ce<br />
paysage que je décris et que j’ai illustré--<br />
parce que ce livre n’est pas seulement écrit<br />
mais je l’ai aussi illustré--c’est extrêmement<br />
influencé par cette passion du moment qui<br />
était la culture russe.<br />
Alexandre Dumas utilisait des couleurs dans<br />
ses écritures. Par exemple pour des différents<br />
8
Noémie Kopp-Tanaka<br />
genres il utilisait des différents couleurs pour<br />
les couvertures. … Est-ce que les couleurs<br />
ont aussi une influence dans le choix du<br />
couleur des couvertures dans vos livres?<br />
Je ne pense pas que j’ai vraiment eu des<br />
réflexions aussi symboliques avec les<br />
couleurs. Par exemple, ce livre a pour thème<br />
la couleur rouge parce que Natacha est une<br />
poupée rouge et c’est une couleur forte—par<br />
cela, on veut dire qu’elle est un petit<br />
personnage avec beaucoup de personnalité.<br />
En plus, beaucoup de ces poupées russes<br />
avaient un rouge très fort et je pense que ça<br />
donne un petit peu la qualité de russe.<br />
Quel genre littéraire vous attire le plus?<br />
Pourquoi?<br />
Je n’ai pas vraiment de préférence. J’ai<br />
toujours eu, comme on peut dire, des gouts<br />
très, très éclectiques. Parfois c’est un tout<br />
petit peu au hasard selon les intérêts du<br />
moment, dont justement là j’avais vraiment.<br />
À l’époque, j’étais extrêmement attiré par la<br />
9
Interview avec un auteur<br />
littérature russe. Le théâtre, des<br />
romans…donc c’était plutôt la culture qui<br />
m’intéressait. J’ai une autre époque quand<br />
j’étais absolument passionnée de sciencefiction,<br />
mais c’est une science-fiction qui<br />
avait énormément de contenu philosophique<br />
à mon avis. J’adore Ray Bradbury. C’est un<br />
auteur américain que je trouve toujours<br />
exceptionnel. Mais enfin, je n’ai pas vraiment<br />
de préférence; justement, il y a une question<br />
que tu me poses vers la fin ou te me demandes<br />
ce que je lis en ce moment, et je ne lis pas de<br />
fiction. En fait, ça fait assez long temps que<br />
je n’ai pas lu de fiction. Donc je n’ai pas de<br />
préférence particulière.<br />
Quels sont les défis rencontrés lors du<br />
processus d’écriture?<br />
Alors dans le cas des matriochkas, je le<br />
mentionne d’ailleurs, je n’ai pas souffert--<br />
c’est venu très spontanément. Bien sûr,<br />
ensuite, j’ai travaillé une texte, j’ai<br />
reconstruit certains choses, et j’ai affiné si on<br />
veut, mais les idées sont venues toutes seules<br />
10
Noémie Kopp-Tanaka<br />
et certainement j’ai dû retravailler l’écriture<br />
et le langage et beaucoup de détails; je n’ai<br />
pas l’impression d’avoir souffert, par contre.<br />
Je pense que dans certains cas parfois, je<br />
voudrais m’exprimer par écrit, et c’est<br />
comme trop d’idées qui viennent se coincer à<br />
la porte au même moment. C’est parfois très<br />
difficile de mettre de l’ordre dans des idées et<br />
de l’exprimer d’une façon où on sent que sa<br />
pourrait toucher aussi le lecteur.<br />
Premièrement, il faut que a me plaît à moi,<br />
mais il faut aussi quand même prendre de<br />
temps en temps de recul et de dire, “est-ce<br />
que c’est clair? Est-ce que c’est fluide?” Moi,<br />
j’aime l’écriture assez simple. Je pense qu’un<br />
des défis, c’est la simplicité et c’est la fluidité.<br />
Parmi les connaissances que vous avez<br />
aujourd’hui, qu’est-ce que vous auriez bien<br />
aimé savoir quand vous étiez plus jeune?<br />
Des choses qui en fait n’ont rien avoir avec<br />
l’écriture et les livres, en effet. En ce moment,<br />
je suis en train de travailler sur la nourriture<br />
et l’impact des activités humaines sur<br />
11
Interview avec un auteur<br />
l’environnement, et je réalise qui le monde<br />
est fait de chimie, de réactions chimiques que<br />
je trouve absolument fascinantes. Je me dis<br />
parfois que si, quand j’étais une élève, un<br />
professeur qui m’aurait fait comprendre que<br />
la chimie est partout, comme c’est fascinant<br />
et comme en parlant de n’importe quoi, on<br />
parle un peu de la chimie, cela aurait pu<br />
orienter ma vie complètement. Je n’ai aucun<br />
regret, mais je pense que j’aurais bien aimé<br />
avoir beaucoup plus de connaissances de<br />
chimie que je n’ai toujours pas, mais j’ai<br />
compris l’importance et la fascination de la<br />
chimie. Il y a d’autres choses qui n’ont rien<br />
avoir non plus, comme la musique. Je suis<br />
absolument fascinée par la musique et le<br />
rythme et je pense que j’ai fait pas mal de<br />
progrès ces derniers temps, donc si j’avais eu<br />
le niveau que j’ai maintenant en étant jeune,<br />
je pense que je serai beaucoup plus loin.<br />
Alexandre Dumas est d’origines<br />
culturellement diverses, comme vous aussi<br />
d’ailleurs. Est-ce que cette diversité<br />
culturelle a une influence dans vos travaux<br />
écrits?<br />
12
Noémie Kopp-Tanaka<br />
Je ne pense pas que cela ait vraiment<br />
influencé mon écriture, mais a certainement<br />
influencé ma personnalité. Le fait d’avoir<br />
deux cultures fait déjà qu’on est un peu plus<br />
ouvert--peut être d’esprit. Je suis très<br />
curieuse de connaître d’autres cultures.<br />
Beaucoup de gens se diraient, pourquoi,<br />
étant brésilienne et française, ai-je écrit un<br />
conte russe? Du côté de ma mère il y a des<br />
influences, des origines russes, en tout cas de<br />
l’Europe de l’est, donc je ne pense que cela a<br />
eu une petite influence sur ce livre en<br />
particulier. Récemment, j’ai traduit plusieurs<br />
livres du portugais au français donc là, je<br />
pense, il y a effectivement une très, très<br />
grande influence dans ma vie.<br />
Merci beaucoup, Mme. Kopp-Tanaka. C’est<br />
un très grand plaisir.<br />
Merci à vous !<br />
~<br />
13
Interview avec un auteur<br />
14
Critique littéraire:<br />
Les Matriochkas de<br />
Natacha
Critique littéraire<br />
Les Matriochkas de Natacha a été écrit<br />
par Noémie Kopp-Tanaka. Madame Kopp-<br />
Tanaka est une écrivaine française,<br />
brésilienne, et japonaise. Ses loisirs<br />
principaux sont voyager, jouer de la musique<br />
avec beaucoup d’instruments d’origines<br />
culturelles, et la gastronomie. Madame<br />
Kopp-Tanaka s’intéresse aussi à écrire des<br />
contes et des fables. Dans son œuvre Les<br />
Matriochkas de Natacha, nous observons un<br />
assemblage de toutes ses qualités diverses et<br />
extravagantes.<br />
Nous commençons avec la petite fille<br />
russe Natacha qui joue avec ses cinq poupées<br />
russes dans la maison de ses grands-parents<br />
au milieu d’une immense forêt en Russie.<br />
Quand la plus petite des ses poupées, aussi<br />
appelée Natacha, est pris par un corbeau de<br />
nuit, Natacha se met en quête pour trouver sa<br />
poupée. Après une longue poursuite du<br />
corbeau, Natacha se trouve dans un jardin<br />
16
Les Matriochkas de Natacha<br />
enchanté avec un palais mystérieux. Natacha<br />
continue à poursuivre le corbeau, jusqu’à ce<br />
qu’elle trouve enfin le corbeau au milieu du<br />
palais labyrinthique. Elle trouve aussi une<br />
chambre pleine de matriochkas avec un<br />
homme qui les construit. Mais pourtant,<br />
Natacha ne peut plus continuer. Le lendemain<br />
matin, Natacha se retrouve dans son lit près<br />
de ses grands-parents et avec toutes ses<br />
poupées. Ainsi, elle découvre l’histoire de sa<br />
naissance et celui de ses parents. Après que<br />
ses grands-parents lui racontent cette histoire,<br />
un homme et une femme sont à la porte. Elle<br />
découvre que ses parents étaient ceux qui<br />
prirent les matriochkas seulement pour les<br />
copier pour repayer une dette d’une sorcière.<br />
Natacha continua à vivre avec ses parents.<br />
Cet œuvre nous embarque sur un<br />
voyage de fantaisie dont on pourrait<br />
seulement en rêver. Ce livre est un plaisir à<br />
lire. Même les parents auront envie à<br />
17
Critique littéraire<br />
rejoindre leurs enfants en lecture. En effet,<br />
l’auteur réussit bien à faire des connexions<br />
nécessaires et belles entre Natacha et ses<br />
parents perdues.<br />
18
POÉSIE
Le firmament<br />
Par R. Joseph Capet
Ces étoiles brillantes seront très épuisées<br />
quand les crayons d'un mille de mains<br />
[trouvent reste.<br />
Elles trembleront en se levant d'un bain<br />
comme l'Ophélie de John Everett Millais.<br />
Quand les chevalets avant la scène agreste<br />
se plient sur jambes de bois si fatiguées,<br />
ces étoiles, en train de faire le baisemain,<br />
fermeront les pages de notre Almageste.<br />
Les feux d'airain du ciel s'éteindront certes<br />
[enfin<br />
quand les artistes de Terre auront dessiné<br />
aux villes et aux champs leur modèles<br />
[célestes<br />
qui seront devenu eux-mêmes les fusains.<br />
21
Comment sont faits les<br />
rêves<br />
Par Sierra July
Dans les arbres, la lumière du soleil<br />
Jaune et bleu comme les étoiles<br />
A travers le monde, ils tombent<br />
Et chantent quand ils le font.<br />
Ils sont contents, heureux et<br />
Ils font en sorte que les autres ressentent de<br />
[même.<br />
Ils sont nos rêves.<br />
23
Mes mots<br />
Par Mara Kinney
Où est mon fils<br />
Et où sont les nuages?<br />
Où as-tu mis<br />
Le temps passé?<br />
Il n’y aura pas de remède<br />
Pour les arbres blanchis de cendre,<br />
Mais plonges ta tête dans la mer<br />
Si leur chanson te concerne.<br />
25
La promesse<br />
Par Sierra July
Les oiseaux chantent d’une promesse,<br />
Celui qu’ils ont caché. Les yeux sont ouverts<br />
Et veulent voir. Les oiseaux enterrent la<br />
[promesse.<br />
Là où elle ne mourra pas, c’est dans les<br />
[cœurs des jeunes.<br />
27
La logoferme<br />
Par Harriet Plouffe
Une conversation<br />
Sans terminaison,<br />
Dont jamais doit-on<br />
Se rappeler les termes.<br />
Nos deux langues communes—<br />
Reliées en une—<br />
Se jouissent en lacunes<br />
(De tout ce qui est à dire.)<br />
Paroles comme des chevaux<br />
Descendant d’en haut.<br />
Au galop, des rondeaux—<br />
Notre amour : une logoferme.<br />
29
Entrevue avec Harriet<br />
Plouffe<br />
(en anglais)
Harriet Plouffe<br />
1. Why is poetry important?<br />
Hmmm—let’s go with: because<br />
making rhythm out of language is a<br />
way of being honest about our<br />
relationship to language—that it’s as<br />
mystical as it is rational, and as<br />
sensory it is referential.<br />
2. Do you recall how your interest in<br />
writing poetry originated?<br />
No, but I remember one of my first<br />
poems, which my mother found while<br />
snooping through my room, and<br />
which my entire family has made fun<br />
of me for ever since. I wrote it after<br />
getting in big trouble for something or<br />
other. I was about nine. It went<br />
something like this:<br />
“Why does my mother hate me? Don’t<br />
know, don’t know.<br />
Why is my mother so cruel to me?<br />
Don’t know, don’t know.<br />
Why doesn’t my mother love me?<br />
Don’t know, don’t know.”<br />
It went on like that for about twenty<br />
verses.<br />
31
Entrevue<br />
In terms of how this masterpiece<br />
relates to what I write now, I’m going<br />
to call on Stendhal and hope that it<br />
doesn’t:<br />
« Je n’ai aucune foi dans l’esprit des<br />
enfants annonçant un homme<br />
supérieur. Dans un genre moins sujet<br />
à illusions, car enfin les monuments<br />
restent, tous les mauvais peintres que<br />
j’ai connus ont fait des choses<br />
étonnantes vers huit à dix ans et<br />
annonçant le génie. Hélas ! rien<br />
n’annonce le génie, peut-être<br />
l’opioniâtreté serait un signe. » (Vie<br />
de Henry Brulard)<br />
3. Has your idea of what poetry is<br />
changed since you began writing poems?<br />
One thing that’s remained<br />
unwavering is my total disdain for<br />
Bukowski. What a fraud.<br />
4. Is there anything you find particularly<br />
challenging when writing poetry?<br />
Not stopping in the middle with the<br />
intention of “coming back to it later.”<br />
32
Harriet Plouffe<br />
That never works for me with poems,<br />
like it does with prose. If I stop in the<br />
middle of a poem, the rest will never<br />
get written.<br />
5. How does a poem begin for you—<br />
with an idea, a form, an image or something<br />
else?<br />
Usually it begins with some snippet of<br />
interior monologue that catches my<br />
ear and becomes a kind of refrain in<br />
my mind until I figure out what to do<br />
with it.<br />
6. What conditions help you with your<br />
writing process?<br />
Obsessive time management, mostly.<br />
7. What is the relationship between your<br />
speaking voice and your written voice?<br />
Lots more “ums” in my speaking<br />
voice, malheureusement.<br />
33
Entrevue<br />
8. Alexandre Dumas once said: “All<br />
human wisdom is summed up in two<br />
words—wait and hope.” How does this<br />
statement apply to the wisdom of poetry?<br />
Sounds like it was a clever way for<br />
Dumas to immobilize his literary<br />
rivals while keeping his own prolific<br />
pace.<br />
34
Bergeronnette<br />
Par Manal Hamed
Bergeronnette<br />
Bergeronnette<br />
près du<br />
Métro …<br />
N’ait pas peur …<br />
la queue<br />
en haut<br />
puis<br />
vers le bas<br />
Mon froncement de sourcils<br />
Transforma<br />
en<br />
Un sourire …<br />
comme<br />
ta chanson belle et flottante …<br />
Trop …<br />
charmant<br />
oiseau<br />
36
Manal Hamed<br />
qui connaît<br />
Ma solitude.<br />
Les mouvements rythmés<br />
M’éloignent de<br />
ma tristesse<br />
Joie éphémère<br />
37
Comment la Terre se fit<br />
décrire une orbite autour<br />
de la Lune<br />
Par R. Joseph Capet
Comment la Terre se fit décrire une orbite autour de la<br />
Lune<br />
La robe lunaire tomba en grands rouleaux;<br />
la princesse sans royaume, avec son<br />
[patrimoine<br />
en flammes d'orange et d'or hermétique,<br />
se tint debout, nue dans sa peau d'antimoine.<br />
Avec ses yeux gris sombrement aquatique<br />
comme une déesse de marbre de Macédoine,<br />
elle est épandue par dessus les eaux.<br />
L'œil de l'homme Terre, concupiscent et bleu<br />
regarda la fille, l'argent de ses cheveux.<br />
Il prit sa jeunesse dans un capteur de rêves—<br />
le péché original d'Adam contre Ève.<br />
Là fut elle allongée, tombée comme une<br />
[étoile,<br />
saignée à blanc par peur, et ne vacillant plus.<br />
39
R. Joseph Capet<br />
Tendre comme un amant, furtif comme un<br />
[voleur,<br />
il prit un cheveu fin dans doigts fort résolus.<br />
Il fit un nœud, baissa la tête, à sa hauteur<br />
se pendit à la fin de la mèche étendue.<br />
Il se balance encore, démêlant sa voile.<br />
40
Ablutions<br />
Par Julianne Kincaid
Ablutions<br />
Un Natatoire. Un grand Stadium—<br />
ou plutôt un parc en plein air—<br />
ça ne change<br />
peu.<br />
Profond. Olympique<br />
un bleu cristallin, une fenêtre<br />
ouverte<br />
au monde benthique<br />
des "I"s noirs, rampants, peints,<br />
l'uniforme d'un prisonnier<br />
sur la toile blanche de son<br />
fond.<br />
Une eau froide. Elle agite les<br />
sens--<br />
42
Julianne Kincaid<br />
Les voies emprisonnent<br />
les nageurs et les "I"s<br />
dans l'eau.<br />
De la pierre. Une masse de saphir contenue<br />
[par de la pierre,<br />
apathique<br />
elle crée l'indifférence,<br />
de la pierre assez glissante pour<br />
perdre<br />
l'équilibre<br />
et tomber.<br />
43
Geai Bleu<br />
Par Manal Hamed
Manal Hamed<br />
Geai bleu<br />
Pour te dessinais avec<br />
mes crayons bleues..<br />
Pour te donnes un chose a<br />
manger ..<br />
Ou a boir..<br />
Tu connais l'amour<br />
comme<br />
Peut etre tout les oiseaux?<br />
geai bleu<br />
Chante moi un chanson..<br />
Qui me fait oublier…<br />
Le chagrin..<br />
Et un jour ..<br />
Je tecrairais dans mon cahier..<br />
Ou..te coller..<br />
Comme je fais avec mes mémiores..<br />
45
Geai Bleu<br />
Parmi les fleurs des souvenirs..<br />
Les iris n'attirent plus..mon amant..<br />
Ni la poésie.<br />
Peut être les oiseux va le faire!<br />
46
Ce qui je dirai à mon<br />
premier fils<br />
Par Béa Ludver
Ce qui je dirai à mon premier fils<br />
Tiens-toi bien droit<br />
quand tu es sûr de toi<br />
et quand tu ne l’es pas.<br />
ne marche pas dans les herbes<br />
qui sont trop hautes<br />
ou trop courtes,<br />
n’embête jamais tes voisins,<br />
qui ont des mémoires de fer<br />
et qui pourront bâtir des clôtures de fer.<br />
il ne faut jamais parler avec une bouche<br />
pleine,<br />
soit de pain et de fromage,<br />
soit de mots durs et affligés.<br />
quand tu es avec une fille que tu aimes<br />
remarque les étoiles<br />
remarque la tendresse de sa main.<br />
48
Béa Ludver<br />
quand tu te sentiras petit,<br />
fais confiance en la force<br />
de tes mains<br />
et sache, mon enfant<br />
que quand tu croiras même que tes mains ne<br />
[suffisent pas<br />
que ta mère t’a déjà vu porter le monde.<br />
49
Colibri<br />
Par Manal Hamed
Manal Hamed<br />
Dans un livre<br />
en train de se échapper<br />
Les ailes flottent, Les yeux<br />
Se ferment… Si petit<br />
Libéré<br />
Inquiet<br />
Près d'une fleur<br />
Sirotant le nectar.<br />
Heureusement; Je lui demande<br />
Comment il vole comme ca<br />
La beauté est dans tous les coins<br />
Colibri dans<br />
Les peintures de Frida<br />
Ainsi<br />
Une joie de Cœur<br />
51
Colibri<br />
Est arrivé<br />
Avec le colibri!<br />
Fauve...<br />
Fauve...<br />
Certes…<br />
Vers loin…<br />
Vers bâtiments verts comme<br />
Toi et comme l’inspiration...<br />
Cette mer bleue<br />
Vagues qui touchent d’autre vagues..<br />
Doucement...<br />
Emmenez-moi à mes rêves<br />
D’avant<br />
à la beauté crue<br />
à tes mots qui<br />
Donnent<br />
52
Manal Hamed<br />
La consolation<br />
Le soulagement<br />
Ce pont<br />
Ces bateaux ou chaussures<br />
Pas important<br />
L’essentiel est<br />
Le sentiment<br />
L’expression de mes pensées<br />
Fauves...sauvages...une vague<br />
Verte s’approche.<br />
Que tu lis...que tu vois les dessins<br />
Sur mon lit<br />
Une nature morte.<br />
Mais je le nomme vivante<br />
Puisque tes regards la voient<br />
Une fleur de joie<br />
Quand tu le donne l’eau !<br />
53
Dis-moi dix mots<br />
Par Sophie Everhard
Sophie Everhard<br />
Un coup de foudre frappe mes yeux, frappe<br />
mon cœur, frappe mon corps.<br />
Un coup de foudre trop vite, trop bref, trop<br />
fort.<br />
C’est un coup qui me laisse toute seule<br />
quand tu passes devant moi dans la rue, sans<br />
t’arrêter, sans me voir.<br />
Dans ces cachets, je me promène vers notre<br />
passé. Un passé rempli d’espoir, de joie, de<br />
sourires. Un passé qu’on croyait unique,<br />
infini, être l’avenir.<br />
Ta tête comme un bouquet de fleurs fraiches<br />
la première fois qu’on s’est rencontrés.<br />
55
Dis-moi dix mots<br />
Chaque fleur me fascinait. Chaque fleur<br />
floraison avec son savoir-faire. Le bouquet<br />
vibre, les couleurs de pétales jouent, vert<br />
contre rouge contre blanc. Tu avais de la<br />
puissance.<br />
Vis-à-vis, tu m’as dit, « Tes fleurs, elles sont<br />
faibles, elles sont petites, elles sont jeunes. »<br />
Vis-à-vis, tu m’as dit, « Tes fleurs<br />
mademoiselle, je pourrais les renforcer, je<br />
pourrais les agrandir, je pourrais les<br />
protéger. »<br />
Je ne savais pas que ma tête était un bouquet<br />
56
Sophie Everhard<br />
de fleurs aussi.<br />
On formait une équipe de deux, nous étions<br />
fleuristes chez le fleuriste, artistes dans<br />
l’atelier, les couleurs dans nos têtes<br />
devenaient complémentaires et équilibres.<br />
Monet, il a eu ses coquelicots, on a eu<br />
l’autre.<br />
Voilà, aujourd’hui, le coup de foudre me<br />
trouve, et je le suis, et je me souviens<br />
d’arroser mes fleurs.<br />
57
L’écriture…<br />
Par Manal Hamed
Manal Hamed<br />
Le poète se consomme<br />
À cause d'amour frustré<br />
Une fois son Cœur dansait comme<br />
Les ailes de papillons<br />
Ou…ses moments sont mêlé<br />
De joie…enfin j'ai trouvé les mots<br />
Pour les donner a<br />
Ce qui j'aime vraiment<br />
La peine devient des poèmes<br />
Qui brillent sur les pages tenders<br />
Les nuits d'insomnie sont fidèles<br />
Car c'est le temps de pensée<br />
De parler…avec la lune<br />
De capter les premiers rayons<br />
De crépuscule<br />
Et toutes les histoires d'amour<br />
S'éclipsent<br />
59
L’écriture<br />
Tous les évènements<br />
Deviennent banales<br />
Les conflits les guerres<br />
L'argent<br />
Rien n’a une signification<br />
Sauf la voix de rossignol qui chante<br />
Pour attirer son amant<br />
La nature même<br />
Devient plus belle<br />
Comme si un peintre a touché le tableau<br />
Avec les pinceaux de miel<br />
Et l'audace devient arme<br />
Contre...les batailles de tous les jours<br />
La peur est gardée pour ce qu'on aime<br />
Et la vie devient un nuage…les larmes<br />
Le parfum de mémoire…<br />
Et comme une chandelle…<br />
60
Manal Hamed<br />
Le feu…brille en mangeant l'âme de<br />
poète…<br />
Et la poésie le témoin<br />
De ses moments de la tendresse<br />
En pensant aux étoiles<br />
Qui murmurent entre eux<br />
Les vagues de la mer lui rappelle...d'amour<br />
Tellement fou...et tellement sage<br />
La plume<br />
Est dans l'encrier magique<br />
Qui ne finira pas<br />
Ne finira jamais<br />
L'ami fidèle avant les papiers<br />
Et les gouttes d'eau prennent<br />
Les messages aux colombines qui<br />
Sont les premiers à avouer<br />
Un consentement mélodieux!<br />
61
Voyager<br />
Par Manal Hamed
Manal Hamed<br />
Wanderer<br />
Voyager<br />
la mer n’est pas suffisante..<br />
le vin ne calme pas les souffles des<br />
[aventures<br />
voyager<br />
Tes cheveux comme un poète<br />
Romantique.<br />
Le charme de la lune<br />
fait écho à ton charme.<br />
“Reisende”<br />
They say writing a<br />
Poem in<br />
Several languages<br />
Is difficult..<br />
63
Voyager<br />
Comment alors<br />
Les musiciens sentent-ils<br />
toute la musique du monde..<br />
Comment est-ce que je t’écrit<br />
Mon âme..alors..?<br />
Comme un fleuve<br />
qui passe par tout<br />
Les continents<br />
They say…<br />
Une seule langue suffit..<br />
pour comprendre le monde..<br />
Comment alors les chansons<br />
des oiseaux sont-elles si différentes<br />
et variées?<br />
Ich liebe dich, weil (je t’aime, parce que<br />
ich habe gelernt, ( j’ai appris<br />
für deine honigen Augen . ( pour tes yeux de<br />
[miel<br />
64
Manal Hamed<br />
Je traduit seulement la langue de mon coeur<br />
le migrateur<br />
They say…<br />
poets are foolish..<br />
la folie…peut…trouver un moyen<br />
car je t'aime<br />
j'appris<br />
pour tes yeux de miel<br />
you know that I love you.<br />
So…..<br />
love is a great teacher…!<br />
You know!<br />
Pourquoi…est la mélancolie<br />
Si belle.<br />
65
Voyager<br />
Si attirante.<br />
Hamlet plus attirant que…<br />
Les pièces de théâtre comiques…<br />
Pourquoi les pleurs et<br />
les larmes…<br />
66
Manal Hamed<br />
Même salées sont plus sucrées…<br />
Que…<br />
Les cerises en<br />
rouge…<br />
Comment cette sourire entre<br />
nous peut transformer<br />
Au rides de tristesse?<br />
Chevalier…brun?<br />
67
68
PROSE
On Bus, Little Boy<br />
Dreams of Clean<br />
Windows and Mango<br />
Par Dan Jeff
Dan Jeff<br />
Il y a de la poudre noire comme la mort<br />
qui vole autour de mes chevilles. Comme moi,<br />
elle est poussée par le vent, la seule<br />
différence entre nous étant que je suis ... plus<br />
lourde—mais pas beaucoup plus. Je fais des<br />
tâches sur mes feuilles mais je devrais faire<br />
du boulot pour le journal, écrire l’article qui<br />
est à rendre ce soir, mais je n’y arrive pas.<br />
Aucun mot ne m'arrive, seules des tâches<br />
d'encre y parviennent. Je gratte les<br />
gouttelettes aqueuses jusqu'à ce qu'elles<br />
deviennent trop foncées pour la page, qui ne<br />
peut plus les supporter, et se laisse être<br />
déchirée en de petits accrocs trempés.<br />
Je vois les enfants arriver de loin, et je<br />
m'apprête à me lever du banc. Mon frère est<br />
le plus petit parmi eux, avec son cartable<br />
rouge comme des bisous. Ses camarades<br />
ramassent des objets et tracent des lignes<br />
71
On Bus, Little Boy Dreams of Clean Windows and<br />
Mango<br />
dans la terre, et on aurait pu dire que de la<br />
fumée montait de leurs pieds à chaque pas<br />
dans de beaux nuages secs.<br />
Quand il est plus près de moi, il me dit,<br />
j’ai faim et j’ai soif au même temps. Je lui dis<br />
alors que, pour cela, il n’y a qu’un remède:<br />
“Il te faut de la mangue”. Nous quittons ses<br />
amis qui ont de très sales mains. Au fait, mon<br />
frère a aussi de très sales mains mais ... il<br />
pourra toujours les essuyer sur ma chemise.<br />
Ce n’est que de la poussière—vraiment.<br />
Le propriétaire du magasin M. Zouli ...<br />
a des cheveux comme de la craie. Dans son<br />
magasin je décide d'acheter une<br />
grosse mangue pour mon frère. Le vieil<br />
homme en arrache une du panier, ses mains<br />
sèches tremblantes et drapées de peau me<br />
rappelant l'océan, des vagues inexorables ...<br />
s'écrasant contre elles-mêmes. La peau<br />
72
Dan Jeff<br />
épluchée de la mangue tombe par terre,<br />
révélant la chair orange, juteuse ... comme le<br />
soleil. Mon frère n'a ni soif, ni faim.<br />
Nous attendons le bus près du parc et<br />
je lui demande s'il a passé une bonne journée.<br />
“Oui,” me dit-il. “J’ai eu un contrôle en maths<br />
aujourd’hui mais j’ai bien étudié alors il n’y<br />
a pas de problème.” De loin, on entend de<br />
doux craquements. ... Mon frère s’approche<br />
de moi. Dans l’espace entre nous je ressens<br />
sa peur, la petite froideur qui envahi ses yeux,<br />
ses lèvres. Le bus arrive, et mon frère a fini<br />
sa mangue. Il suce ses doigts.<br />
73
On était perdu<br />
Par Mariah Phillips
Mariah Phillips<br />
On était perdu. Toi, avec tes cartes et<br />
mécanismes, tu nous avais dit que le chemin<br />
se trouverait un peu plus loin, si on était<br />
patient. Nous étions patients. Nous étions<br />
plus perdus qu’avant.<br />
Le premier qu’on a perdu était René. Il<br />
s’était arrêté pour pisser sur un arbre. Il se<br />
tenait aux deux mains comme on tient un<br />
chapelet. Lorsqu’on est arrivé à côté de lui, il<br />
avait déjà perdu la foi. L’arbre est tombé, trop<br />
grand pour être supporté. On l’a laissé là-bas<br />
dans le crépuscule dégoutant. René qui riait<br />
comme des éclats de verre est mort dans le<br />
silence. Si un arbre tombe au milieu d’un<br />
fôret et personne s’y trouve pour l’entendre,<br />
fait-il un bruit?<br />
Moi, de ma part, je n’aimais point<br />
René. Il était trop bavard, trop égoïste.<br />
Personne n’aurait pu deviner qu’il<br />
75
On était perdu<br />
deviendrait le symbole de notre<br />
dépravation—mais voilà.<br />
Mais on était perdu, alors on continuait.<br />
Tu as dit qu’il fallait trouver un refuge avant<br />
la tombée de la nuit. C’était Cécile qui a<br />
trouvé du bois à brûler. Elle était scoute, elle<br />
m’a dit. Elle s’est brossée les cheveux avec<br />
une pomme de pincueillie du sol près de nos<br />
pieds. Elle connaissait René depuis la<br />
maternelle. Elle ne pleurait pas.<br />
«Tu sais, dit-elle, je ne savais pas. Tu<br />
sais que les pommes de pin font un très beau<br />
feu. Peut-être qu’on se serait trouvés comme<br />
ça alors. En tout cas, ça fera une très belle<br />
soirée.»<br />
Quand elle sortira du lycée, peut-être<br />
qu’elle ne sera plus aussi belle. Peut-être<br />
quand elle en sortira, elle trouvera que la vie<br />
est difficile quand la classe est trop grande<br />
pour être la plus belle et, d’ailleurs, il y aura<br />
76
Mariah Phillips<br />
toujours quelqu’un plus charmante, plus<br />
souriante, plus magnifique, plus mystérieuse,<br />
plus intelligente. Mais jusqu’à présent, elle<br />
était notre reine. Cécile regardait mon visage<br />
et ria. Elle m’a dit qu’il fallait rejoindre les<br />
autres. Je la suivi sans mots et sans émotions.<br />
La nuit était totalement noire. Je ne<br />
pouvais même pas voir ma propre main dans<br />
l’obscurité et j’imaginais que Janus<br />
m’approchait encore une fois. Toute la nuit, j<br />
e l'ai battu.<br />
Nous avons recommencé dès que le<br />
soleil se présentait. Cécile, alors qu’elle était<br />
scoute, ne nous conseillait pas comment<br />
trouver de l’eau douce.<br />
«J’oublie, se pardonnât elle. Nico,<br />
Janus, et Gammo n’ont rien dit de nourriture.<br />
Et toi, même toi, tu t’es fermé la gueule. À ce<br />
point, l’alcool était déjà sorti de nos veines,<br />
laissant à sa place une vilaine gueule de bois<br />
77
On était perdu<br />
et un besoin renouvelé de l’eau. J’avais des<br />
bleus partout et je savais que la journée allait<br />
être longue. »<br />
Pendant des heures, on a marché en<br />
cercle, j’en suis sûr. Chaque pas était plus<br />
difficile que le précédent, et nos têtes<br />
n’étaient plus à nous. Les talons de Cécile et<br />
Nico étaient dans leurs mains et leurs pieds<br />
s’étaient cheminés soigneusement dans la<br />
terre. Il ne restait que cinq cigarettes à Cécile.<br />
La robe de Nico avait perdu toutes ses<br />
paillettes. Gammo avait perdu une dent, au<br />
moins quasiment, quand il est tombé; David<br />
avait perdu ses lunettes. Janus avait cassé<br />
deux doigts à la main gauche et chez moi, un<br />
œil enflé. Toi, tout allait bien chez toi.<br />
Comme d’habitude.<br />
Ma montre m’a dit qu’il était 14h36.<br />
Puis je l’ai perdue.<br />
Nico, Janus, et Gammo ont fait un<br />
78
Mariah Phillips<br />
repas. David a grimpé jusqu’à la branche la<br />
plus haute pour voir notre situation. Il nous a<br />
informé qu’on était absolument perdu, sans<br />
espoir. C’était lui, le prochain. Ses pieds<br />
n’étaient jamais sûrs. Il est tombé dans le feu<br />
et avec l’odeur de peau brûlante, on savait<br />
qu’il avait raison; nous étions tous<br />
condamnés.<br />
Évidemment, le repas était pourri.<br />
Personne ne voulait manger à côté du cadavre<br />
de David. On l’a laissé là, le feu déjà éteinté.<br />
Nous ne pûmes pas dormir.<br />
Un grand hurlement a interrompu le sommeil<br />
agité. «C’est David», a intimé Janus. Il<br />
voulait dire que les bêtes sauvages étaient<br />
attirées par sa peau. Nous avons monté les<br />
arbres maudits mais nous eûmes du mal à<br />
arrêter de regarder la scène sanglante sous<br />
nos branches. Le soleil s’est levé. Le soleil<br />
s’est levé.<br />
79
On était perdu<br />
Le soleil s’est levé et on est descendu<br />
à la terre trempée de sang. Les filles avec<br />
leurs pieds nus n’avaient point de choix à y<br />
marcher dessus. J’ai offert mes chaussettes à<br />
Cécile, mais elle ne me dit rien. Enfin, c’était<br />
Nico qui les a prises. Cécile nous a trouvé des<br />
framboises qui ne pouvaient pas nous<br />
satisfaire mais notre faim n’était pareille qu’à<br />
notre soif.<br />
Vers midi, on a passé René à nouveau.<br />
Et encore une fois deux heures plus tard.<br />
Gammo pleurait chaque fois. Chaque fois,<br />
Janus lui a menacé. «Tais-toi, idiot!» Il<br />
n’était jamais très sensible. Janus était le plus<br />
petit, mais ça ne l’empêchait de se battre à<br />
n’importe quel moment. Au lycée, plusieurs<br />
avaient dit qu’il était un peu bellâtre, mais<br />
jamais à sa propre gueule, même s'il était le<br />
plus coiffé. Ils avaient peur de lui et ses coups<br />
de pied mortels. Pourtant, les filles l’aimaient<br />
80
Mariah Phillips<br />
trop, idem pour les lectrices, un fait qui lui a<br />
aidé plus souvent que pas.<br />
J’étais presque mort la troisième fois.<br />
La nuit était déjà tombée, et Nico avait<br />
peur de passer une autre nuit dans la forêt.<br />
Notre feu brulait notre peau, mais on s’en<br />
fichait. L’espoir nous avait fuis.<br />
Janus avait disparu; on ne s’était rendu<br />
compte qu’au moment de son retour. Il était<br />
couvert de sang, puis il a jeté un morceau de<br />
viande dans le feu. L’odeur était similaire au<br />
porc, mais plus fauve. On mangeait sans mot,<br />
sans poser des questions. On savait bien ce<br />
qu’on bouffait. Silencieusement, on regardait<br />
Janus avec un mélange de peur et de<br />
remerciement. Il a fait ce qu’on ne pouvait<br />
pas.<br />
C’est là, je crois, le moment où tu<br />
arrêtas à dire qu’on trouverait le chemin.<br />
81
On était perdu<br />
L’aube nous a apporté une nouvelle<br />
puissance. Même Gammo ne pleurait plus.<br />
Cécile a partagé sa dernière cigarette avec<br />
moi, la fumée est entrée dans ses poumons<br />
comme un démon possédant son âme. Ses<br />
pieds ne ressemblaient plus humains, et ses<br />
yeux bleus clairs étaient vides.<br />
Ce soir-là, autour du feu, on riait pour<br />
la première fois depuis le début de notre<br />
aventure. On mangeait avec gusto. On ne<br />
parlait plus de la vie hors de la forêt; chacun<br />
de nous avait le sentiment que ce que nous<br />
étions en train de faire nous amènerait à<br />
l’Enfer.<br />
Mais nous étions au Paradis.<br />
Le lendemain, Nico s’est cassée la<br />
jambe. « C’est le moins cruel», a dit Gammo,<br />
une pierre déjà bercée dans sa main. « Elle ne<br />
peut plus marcher. » On lui a convaincu que<br />
nous n’avions pas encore approché ce point-<br />
82
Mariah Phillips<br />
là. Nico a pris l’épaule de Cécile et Janus a<br />
repositionné la jambe à sa propre place. Sa<br />
cravate marchait bien pour la tenir. Gammo<br />
et Cécile la regardaient fixement avec des<br />
yeux affamés.<br />
Cet après-midi, on a fini René. Face à<br />
une faim inoubliable, j’ai conspiré contre<br />
Nico avec les autres. Je prends la<br />
responsabilité pour ce qui suivait. Bref, ce<br />
soir-là, il n’y avait que moi, Janus, et Cécile.<br />
J’ai fait les maths au plus vite. Janus<br />
était amoureux de Cécile depuis toujours. Il<br />
me détestait, alors entre elle et moi, le choix<br />
serait toujours elle. Que choisirais-je? Les<br />
deux étaient plus forts que moi. Cécile ferait<br />
ce qu’il faudrait au moment donné j’en étais<br />
sûr. Franchement, pendant un petit moment,<br />
j’ai pensé à te demander des conseils. Puis je<br />
me suis souvenu.<br />
Pendant trois jours, on n’a pensé à rien.<br />
83
On était perdu<br />
Au moins, moi non.<br />
On a regagné une semblance de vie.<br />
Cécile, qui était scoute, a trouvé de l’eau<br />
douce et a fabriqué des huttes pour que Janus<br />
ne sût pas qu’on couchait ensemble chaque<br />
nuit. Il y avait suffisamment de nourriture<br />
pour nous trois, et on a passé les jours sans<br />
problème.<br />
Le quatrième jour, il pleuvait. Nous<br />
dansions et se sommes lavé du sang. De<br />
nouveau, tout était possible. Même le Paradis.<br />
Le mensonge s’est cassé au dîner. Le<br />
bois était tout mouillé, rendant un feu<br />
impossible. On ne savait quoi faire. Janus<br />
nous a regardés pendant un bon moment.<br />
Dans sa main, il tenait le poignet de Gammo.<br />
Cassant l’os, il suçait la moelle. Cécile s’est<br />
mise à côté de lui et il lui a donné l’os.<br />
Elle l’a pris.<br />
84
Mariah Phillips<br />
À ce moment-là, je savais qu’elle<br />
n’était pas à moi. Elle ne l’était jamais. Entre<br />
moi et Janus, elle ne me choisirait jamais. Ce<br />
n’était pas une question d’une soirée entre<br />
amis, mais de la vie et de la mort. J’étais<br />
faible. Janus et elle étaient forts. Leurs<br />
bouches tachetées de sang souriaient.<br />
J’ai voulu être comme eux, mais je ne<br />
pouvais pas.<br />
Cette nuit, je dormais seul. Quand je<br />
me suis levé, ils étaient partis. Je me suis<br />
préparé avec un rocher et j’attendais, mais la<br />
nuit est tombée sans incident.<br />
La lune ne m’a pas montré son visage<br />
et les nuages couvraient les étoiles. Je ne<br />
pouvais que croire que tout était fini, et que<br />
je resterai seul, seul avec toi qui n’existais<br />
que dans mes rêves.<br />
85
Entrevue avec<br />
Mariah Phillips
Mariah Phillips<br />
1. Pourquoi est la poésie importante?<br />
On voit souvent que la littérature est une<br />
façon de faire comprendre l'histoire.<br />
Mondiale, nationale, communautaire,<br />
personnelle. Cela rend nos expériences plus<br />
publiques mais aussi plus privées dans un<br />
certain sens.<br />
2. Vous rappelez-vous comment votre intérêt<br />
à écrire de la poésie est née?<br />
J'ai commencé à lire très tôt. Raconter, c'est<br />
une grande partie de ma vie familiale. Je ne<br />
me souviens plus du moment que les deux se<br />
sont mélangés parce que c'était naturel.<br />
3. Est-ce votre idée de ce que c'est la poésie<br />
est changée depuis que vous avez commencé<br />
à écrire des poèmes?<br />
Pas particulièrement, non. Mais par contre je<br />
suis très "un café noir en plein soleil, c'est ça<br />
la poésie! C'est ça, la vraie littérature !" qui<br />
devient ennuyant pour les proches.<br />
87
Entrevue<br />
4. Y a-t-il quelque chose que vous trouvez<br />
particulièrement difficile lors de l'écriture de<br />
la poésie?<br />
C'est toujours difficile de commencer à écrire.<br />
Cela me tente d'attendre l'idée complète ou le<br />
moment où tous les concepts deviennent<br />
clairs et présents, mais il ne faut pas toujours<br />
attendre.<br />
5. Comment une poème commence pour<br />
vous--avec une idée, une forme, une image<br />
ou autre chose?<br />
Pour moi, les contes commencent toujours<br />
avec un dialogue. Déjà, j'ai une sensibilité<br />
très cinématique, donc soit c'est un dialogue<br />
soit c'est une image isolée que je dois mettre<br />
en scène.<br />
6. Quelles sont les conditions que vous aident<br />
dans votre processus d'écriture ?<br />
Cela dépend vraiment l'histoire que je tente<br />
an raconter. Par exemple, j'ai écrit mon<br />
premier scénario, fermée dans un hôtel<br />
berlinois, mais j'ai écrit cette histoire<br />
pendant le temps d'arrêt à mon stage.<br />
88
Mariah Phillips<br />
Certaines histoires ont besoin d'un peu de<br />
musique, autres une silence parfaite.<br />
7. Quelle est la relation entre votre voix et<br />
votre voix écrite?<br />
Ma voix écrite est plus sûre que la mienne,<br />
même que j'écris souvent en première.<br />
8. Alexandre Dumas a dit une fois: "toute la<br />
sagesse humaine se résume en deux mots--<br />
attendre et d'espérer." Comment appliquer<br />
cette déclaration à la sagesse de la poésie?<br />
La littérature se fait de toutes les vies que l'on<br />
n'aurait jamais et ne pourrait jamais vivre.<br />
La littérature, c'est nous à notre mieux, et oui,<br />
notre pire. C'est notre naissance, notre mort.<br />
La littérature est nos craints et nos espoirs<br />
librés afin d'être témoignés à la page.<br />
89
Souviens<br />
Par Sophie Everhard
Sophie Everhard<br />
Je me souviens des papillons au ventre<br />
quand mon vol a décollé, laissant ma vieille<br />
vie au-dessous de moi, derrière moi. Je me<br />
souviens d’avoir fermé les yeux avant de<br />
sauter de la jetée. Je me souviens d’avoir eu<br />
peur moins d’une seconde. Je me souviens<br />
d’avoir inhale de l’air salé. Je sentais le<br />
poisson de la mer et la pizza sur la promenade.<br />
Je me souviens d’avoir entendu de grandes<br />
collisions, j’ai pensé que si je sautais, les<br />
vagues m’avaleraient. Je me souviens d’être<br />
tombée en plein air, pas vraiment, tombée,<br />
d’avoir dérivée ou flotté du ciel à la mer. Je<br />
me souviens du claquement produit par mon<br />
corps entrant dans l’eau. Ma tête brièvement<br />
sous la surface. Je me souviens de mon<br />
premier souffle quand j’ai quitté le monde de<br />
la mer. Halètement, mon corps a trouvé<br />
quelque chose qu’il a cherché—la<br />
91
Souviens<br />
satisfaction, l’allégresse. Je me souviens de<br />
tout ce qui s’est passe cette nuit-là, mais je ne<br />
me souviens pas d’un autre jour où j’ai été<br />
aussi libre que ce jour du saut.<br />
92
La cage dans la cage<br />
Par Amy Tao
La cage dans la cage<br />
Il s’est retrouvé dans une massive cage<br />
de maillage fin. Curieusement, il n’a pas pu<br />
se souvenir exactement comment il y était<br />
arrivé. En fait, il ne savait rien à part qu’il<br />
était dans une cage qui s’appelait “école” (et<br />
Dieu sait ce que cela signifiait), et qu’il<br />
devrait y rester treize années jusqu’à ce qu’il<br />
doive partir et que pendant cette période, il<br />
devrait obéir aux règles et faire tout ce qu’on<br />
lui disait. Au moins, c’était ce que ses<br />
geôliers lui avaient dit. Ils lui ont aussi dit que<br />
l’extérieur de la cage était très agréable. Alors,<br />
avec les jours qui passaient, il a commencé,<br />
petit-à-petit, à croire ce qu’on lui disait.<br />
Chaque jour, il faisait les même choses:<br />
il se réveillait tôt chaque matin en entendant<br />
le sifflement perçant de ses geôliers, puis il<br />
travaillait sans arrêt jusqu’à ce qu’il ait été<br />
94
Amy Tao<br />
épuisé physiquement ainsi que mentalement.<br />
Il n’osait défier personne parce qu’il craignait<br />
les conséquences, dont les geôliers en avaient<br />
brèvement parlés. Il se doutait quelquefois de<br />
ce qu’ils avaient dit mais il n’a pas voulu<br />
essayer de rompre les règles lui-même. De<br />
temps en temps, on lui donnait un repos<br />
bref—mais ces moments n’apportaient rien<br />
de plus que son temps de travail.<br />
Finalement, treize ans plus tard, le jour<br />
de son départ est arrivé. Rempli de joie et<br />
d’anticipation, il regarda ses geôliers qui<br />
ouvraient une énorme porte. Mais, à sa<br />
surprise, le paysage au dehors de la cage était<br />
le même qu’à l’intérieur—des murs blancs<br />
quelconques avec des lignes grises.<br />
Cependant, son esprit enfiévré lui a fourni<br />
des images majestueuses pour embellir la vue<br />
qu’il a désirévoir depuis si longtemps. La<br />
95
La cage dans la cage<br />
porte a fait un bruit métallique en s’ouvrant.<br />
Poussé par une joie immense instinctive, il<br />
s’était donc mis à courir. Tout était un mélimélo<br />
de couleurs de couleurs alors qu’il<br />
courait à grande vitesse. À chaque pas il se<br />
réjouissait de sa nouvelle liberté.<br />
Et puis, au dernier moment, il avait<br />
couru la tête première dans quelque chose de<br />
ferme et métallique. Le monde autour de lui<br />
s’est soudainement tourné au moment où il<br />
est tombé par terre. Il s’est relevé, la tête<br />
pleine de sang, pour essayer de comprendre<br />
ce qui avait bloqué son chemin vers la liberté.<br />
Mais il a réalisé qu’il était encore dans une<br />
autre cage. Le désespoir et l’impuissance se<br />
sont installés quand il a levé la tête—sur un<br />
panneau était écrit le mot “université”. Il a<br />
plissé les yeux pour voir les mots sur les<br />
cages au loin: “emploi,” “vie de famille”...<br />
96
Amy Tao<br />
Il se perdait dans le noir, mais il entendait une<br />
faible voix: “tu pourras sortir dans treize<br />
années…”<br />
97
Crépitement<br />
Par Giuseppe Zeldne
Giuseppe Zeldner<br />
La maison se trouvait là, piquant le ciel.<br />
Quelques fenêtres étaient cassées. Le vent<br />
portait de petits éclats de verre dans l'air,<br />
donnant vie à ces objets rigides, leur<br />
accordant une âme. Comme je voulais Une<br />
Âme. On entendait des feux d'artifice tout<br />
près de la maison—une fête. Notre hôte nous<br />
a mené dans la maison. Je tapota mon portemonnaie:<br />
l'objet y était toujours. Nous avons<br />
échangé des salutations et l'hôte nous a invité<br />
à dîner. Nous nous sommes assis à une<br />
longue table rectangulaire. J'ai posé le portemonnaie<br />
sur ma chaise, l'odeur de vernis à<br />
ongles le contaminait. Quelques bougies<br />
illuminaient la nourriture: un vin exquis et<br />
des steaks et du pain et de la beurre et des<br />
fromages. J'étais bourré. Notre hôte nous a<br />
montré nos chambres puis a pris sa retraite<br />
dans la sienne. J'étais la première à prendre<br />
ma douche. L'eau chaude purifiait mon corps.<br />
99
Crépitement<br />
La vapeur chaude remplissait mes poumons.<br />
Avec chaque goutte d'eau qui tombait sur<br />
mon corps, je sentais une goutte de rectitude<br />
la remplacer. J'entendis des voix. Ils venaient<br />
de la chambre de Jack. Une voix était celle<br />
d'Agathe. Je le savais, pensais-je. Je<br />
commençai avec colère vers la salle, traçant<br />
malicieusement ce que je ferais à mon mari<br />
tricheur et à Agathe. Ensuite, j'entendis des<br />
cris. Je m'arrêtai. Il est difficile de raconter<br />
l'événement qui suit avec des mots. Je<br />
m'approchai de sa chambre plus rapidement.<br />
Avant que je ne puisse ouvrir la porte,<br />
j'entendis l'explosion d'un feu d'artifice<br />
devant la maison. Je fus surpris. Je luttai pour<br />
ouvrir la porte. Faites-le! Une porte ouverte.<br />
La fumée provenant de la buse du pistolet<br />
atteignit le plafond. L'homme qui tenait le<br />
pistolet tenait un verre dans l'autre main. Un<br />
liquide vermeil le remplissait. Jack se trouva<br />
dans une mare de sang. Un trou divisa Jack et<br />
100
Giuseppe Zeldner<br />
le mur derrière lui en deux. Notre hôte me<br />
regarda. "Ne vous inquiétez pas," commençat-il,<br />
buvant le sang. "Nous allons faire notre<br />
propre fête". Les feux d'artifice<br />
commencèrent à mourir. Il pointa l'arme vers<br />
mon cœur. Je fermai mes yeux. Puis je lâchai<br />
l'arme. Les yeux ouverts. Les feux d'artifice<br />
étaient morts.<br />
101
102
V<strong>IS</strong>UALIZATION<br />
LITTÉRAIRE<br />
Par Ryan Tanner
Ryan Tanner<br />
Tes yeux, tes lèvres<br />
104
Visualization littéraire<br />
16 :34 dans un parc<br />
105
Ryan Tanner<br />
Rêverie<br />
106
Visualization littéraire<br />
Si j’étais roi<br />
Etude numéro 1 : tendresse<br />
107
Ryan Tanner<br />
Une pensée<br />
Etude numero 2 : solitude<br />
108
Visualization littéraire<br />
Je ne me souviens plus du temps avant la pluie<br />
Il était une fois<br />
109
Ryan Tanner<br />
Portrait d’un matin<br />
110
Visualization littéraire<br />
La cuisinière<br />
Incandescent<br />
111
Ryan Tanner<br />
L’homme voit la mer<br />
Le mal de l’oubli<br />
112
Visualization littéraire<br />
La lune ne se cache jamais<br />
113