L’étude des sources juridiques montre que les sociétés médiévales, comme la nôtre, ont subi des changements constants en matière religieuse et que la cohabitation, certes pas toujours pacifique, a été la règle plutôt que l’exception dans l’histoire européenne. RELMIN bâtit une base de données de textes légaux, un nouvel outil majeur de la recherche interdisciplinaire sur le statut légal des minorités religieuses au moyen-âge en Europe, et propose une série d’ateliers transdisciplinaires et un colloque international sur la période 2010-2015. Tous ces travaux conduiront à la publication d’ouvrages majeurs à la fois en ligne et dans le cadre d’une nouvelle collection chez Brepols. « Des racines médiévales pour un pluralisme religieux européen ? » La liberté de culte est un droit fondamental inscrit dans les lois de l’Union européenne et de ses États membres. Mais, en pratique, le port d’un turban sikh, une procession catholique lors de la Semaine Sainte, l’appel d’un muezzin du sommet d’un minaret, pour ne citer que quelques exemples, sont autant de manifestations qui questionnent les frontières entre espaces publics et privés, les distinctions entre rites culturels et religieux, les conciliations possibles entre identités communautaires et politiques nationales, voire européennes. Dans nos sociétés, les tendances à une sécularisation accrue ainsi que la réaffirmation concomitante des identités religieuses favorisent les clivages. Reconnus en théorie, les contours de cette liberté religieuse dans la vie quotidienne des Européens et ses variations en fonction des différents États sont sujets à discussions. Ces questions portant sur la diversité religieuse et sa réglementation ne sont pas nouvelles. Elles sont au contraire ancrées dans la pratique qui fut celle des États chrétiens et musulmans de l’Europe médiévale. De nombreux textes de lois définissent la place et le statut de ces minorités religieuses. Premier d’entre eux, le Code théodosien, qui est une compilation juridique promulguée en 438 par l’empereur romain Théodose II, finit par interdire le paganisme (i. e. les cultes traditionnels grécoromains) et imposer le christianisme comme religion d’État, accordant néanmoins aux juifs un statut protégé, bien que socialement inférieur à celui des chrétiens. Ces principes se retrouvent dans le droit canon et la législation royale de l’Europe médiévale. Par la suite, des juristes ecclésiastiques et des princes laïcs attribueront le même statut inférieur mais protégé aux musulmans vivant dans leurs territoires. Dans les sociétés musulmanes, le Coran et les Hadiths définissent le statut de dhimmi, qui protège les minorités juives et chrétiennes ; elles bénéficient ainsi de la liberté de culte et de l’autonomie judiciaire. Sur les plans social et politique, leur statut reste cependant inférieur à celui des musulmans. Parallèlement, des milliers de textes témoignent du rôle de ces deux minorités religieuses et des questions juridiques que soulevaient leurs relations quotidiennes avec la majorité musulmane : fatwas (consultations judiciaires) et manuels de hisba (textes de droit municipal) traitent de toute une série d’affaires comme le degré de fiabilité de témoins juifs ou chrétiens, les restrictions somptuaires... Quant aux juifs, leurs relations avec les fidèles d’autres confessions étaient également fondées sur des textes sacrés (Torah et Talmud). Par ailleurs, plusieurs auteurs juifs, de Cordoue à Cracovie, ont adressé sous des formes diverses (lettres, responsa...) à leurs coreligionnaires des conseils juridiques sur les limites légales à ne pas dépasser dans les relations qu’ils entretenaient avec chrétiens et musulmans. 28
Les connecteurs (ceux qui forment des réseaux) « Les deux choses les plus importantes n’apparaissent pas à l’actif d’une entreprise : sa réputation et ses hommes. » Henry Ford 29
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