LE MARCHÉ DE L’art
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dans de grandes villes occidentales : Berlin en<br />
1995, Berkeley, Saint Louis et Miami en 2000, puis<br />
Vancouver et Toronto en 2001. La galerie Michael<br />
Werner s’y intéresse à son tour et organise une première<br />
exposition en 2002. C’est l’une des meilleures<br />
adresses new-yorkaises, capable de propulser un artiste<br />
sur le devant de la scène internationale. Peter<br />
Doig a 43 ans.<br />
En 2005, il est sollicité pour enseigner à<br />
l’Académie de Düsseldorf, une école dans laquelle<br />
ont enseigné Paul Klee, Gerhard Richter et Anselm<br />
Kiefer : il est désormais considéré comme un<br />
maître. Parallèlement, il gagne le soutien de l’une<br />
des plus influentes figures de la scène artistique britannique,<br />
l’ancien magnat de la publicité, devenu<br />
éminent collectionneur, Charles Saatchi. Celui-ci<br />
intègre Peter Doig dans l’exposition The Triumph<br />
of Painting présentée dans sa somptueuse galerie de<br />
Chelsea, aux côtés d’autres étoiles montantes de la<br />
peinture contemporaine, dont Martin Kippenberger<br />
et Daniel Richter.<br />
Pendant que la peinture triomphe à Londres, la<br />
toile Briey, Concrete cabin (1994-96) atteint 632 000 $<br />
à New York (chez Christie’s, le 11 mai 2005). La<br />
performance est d’autant plus remarquable que<br />
l’œuvre avait été acquise en novembre 2000, dans<br />
la même salle, pour 160 000 $. Elle enregistre ainsi<br />
une plus-value de 295 % en moins de cinq ans. Le<br />
prix des œuvres de Peter Doig commence véritablement<br />
à s’envoler.<br />
L’année suivante, une autre de ses toiles passe<br />
le seuil du million de dollars aux enchères ; puis<br />
en 2007, White Canoe (1990-91) est achetée pour<br />
11,2 m$. C’est la consécration. Il devient l’artiste vivant<br />
le plus cher au monde.<br />
En 2008, une rétrospective fait le tour de<br />
l’Europe, présentée successivement à la Tate Britain,<br />
au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris<br />
ainsi qu’au Schirn Kunsthalle de Francfort.<br />
Quelques années plus tard, l’exposition No Foreign<br />
Land, réunissant travaux de jeunesse et archives,<br />
est présentée dans deux villes chères à son cœur :<br />
celle qui l’a vu naître, Édimbourg, et celle qui l’a<br />
accueilli lorsque, jeune peintre, il cherchait encore<br />
son style, Montréal.<br />
Dans l’élan de ce parcours sans faute, Swamped<br />
(1990), l’une de ses œuvres les plus célèbres, affolait<br />
complètement les enchères le 11 mai 2015, atteignant<br />
25,9 m$. Swamped, qui dévoile un canoë blanc<br />
flottant à la surface d’un lac aux couleurs fantastiques,<br />
peut évoquer les Nympheas de Monet. Pourtant<br />
l’œuvre est directement inspirée de la scène<br />
finale du film d’horreur de Sean Cunningham,<br />
Friday the 13th, photographiée par l’artiste à partir<br />
d’un téléviseur. Le canoë, symbole de passage et par<br />
métonymie de mort, se découvre un sujet emblématique<br />
dans l’œuvre de Peter Doig, un thème sans<br />
cesse réinterprété depuis la fin des années 1980 et<br />
l’un des plus appréciés par les collectionneurs.<br />
En 2002 déjà, Swamped signait le record de Peter<br />
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