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Le pouvoir de police du maire

19-06-2014-Presentation-pouvoir-police-Nantes

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<strong>Le</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>du</strong> <strong>maire</strong><br />

Quels fon<strong>de</strong>ments juridiques ? Comment l’appliquer?<br />

Nathalie FOURNEAU<br />

Département Conseil Juridique et Documentation<br />

Association <strong>de</strong>s Maires <strong>de</strong> France


Intro<strong>du</strong>ction<br />

<br />

<br />

<br />

<strong>Le</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> municipale, qui relève exclusivement <strong>de</strong> la compétence <strong>du</strong> <strong>maire</strong> (domaine réservé au<br />

<strong>maire</strong>), et en cas <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> ce <strong>pouvoir</strong>s dans certains cas, <strong>du</strong> Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI, est défini par les<br />

dispositions <strong>de</strong> l’article L. 2212-1 et suivants <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> Général <strong>de</strong>s Collectivités Territoriales (ci-après CGCT).<br />

Ainsi est-il prévu que: « <strong>Le</strong> <strong>maire</strong> est chargé, sous le contrôle administratif <strong>du</strong> représentant <strong>de</strong> l'Etat dans le<br />

département, <strong>de</strong> la <strong>police</strong> municipale, <strong>de</strong> la <strong>police</strong> rurale et <strong>de</strong> l'exécution <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> l'Etat qui y sont<br />

relatifs » (article L. 2212-1 <strong>du</strong> CGCT, auquel renvoie l’article L.2122-24 <strong>du</strong> CGCT)<br />

À cette compétence générale, s'ajoutent <strong>de</strong> très nombreuses compétences particulières <strong>de</strong> <strong>police</strong> également<br />

confiées au <strong>maire</strong>, qui fon<strong>de</strong>nt ce que l'on appelle <strong>de</strong>s « <strong>police</strong>s spéciales » et qui résultent d'autres articles <strong>du</strong><br />

CGCT (par exemple l’article L. 2213-24 s’agissant <strong>de</strong> la <strong>police</strong> <strong>de</strong>s édifices menaçant ruine) ou d'autres articles<br />

<strong>de</strong> co<strong>de</strong>s distincts (co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la construction et <strong>de</strong> l’habitation, co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’environnement, co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la santé<br />

publique etc.) et <strong>de</strong> nombreux textes spécifiques non codifiés (règlement sanitaire départemental…)<br />

Ce <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> municipale, s’inscrit également plus largement dans le cadre <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong><br />

prévention <strong>de</strong> la délinquance prévue dans le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité intérieure publié en mars 2012 (Cf. articles<br />

L.131-1, et L. L132-1 et suivants, disponible sur le site internet « Légifrance ») récemment renforcée par la loi<br />

<strong>du</strong> 5 mars 2007 relative à la prévention <strong>de</strong> la délinquance qui donne à la lutte contre la délinquance <strong>de</strong>s<br />

mineurs une dimension nouvelle et fait <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong> la délinquance une politique publique à part entière<br />

définie dans la <strong>du</strong>rée tout en plaçant le <strong>maire</strong> au cœur <strong>du</strong> dispositif en lui donnant <strong>de</strong> nouveaux outils pour<br />

assurer sa mission.


Intro<strong>du</strong>ction<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

La <strong>police</strong> municipale renvoie à une <strong>police</strong> <strong>de</strong> nature administrative laquelle se distingue <strong>de</strong> la <strong>police</strong><br />

judiciaire visant à la recherche <strong>de</strong>s auteurs d'une infraction.<br />

Elle a pour objet <strong>de</strong> prendre toutes les mesures nécessaires à la protection <strong>de</strong> l'ordre public. Elle a<br />

également pour objet <strong>de</strong> faire respecter ces mesures dans le cadre d'une mission générale <strong>de</strong><br />

surveillance. Elle est exercée au nom <strong>de</strong> la commune et son contentieux relève <strong>de</strong> la compétence <strong>du</strong><br />

juge administratif .<br />

Il convient <strong>de</strong> distinguer la <strong>police</strong> municipale <strong>de</strong> la <strong>police</strong> judiciaire dont disposent le <strong>maire</strong> et les<br />

adjoints en leur qualité d’OPJ (article 16 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re pénale), cette mission étant exercée par<br />

ces <strong>de</strong>rniers en qualité d’agent <strong>de</strong> l’Etat. La <strong>police</strong> judiciaire est mise en œuvre lorsque l'administration<br />

a exclusivement enten<strong>du</strong> agir à raison d'une infraction pénale déterminée, qu'elle ait été commise, sur<br />

le point d'être commise ou finalement non commise. <strong>Le</strong> juge judiciaire est alors compétent pour<br />

connaître <strong>de</strong> la légalité <strong>de</strong> ces mesures.<br />

De ce fait, la <strong>police</strong> municipale impose certaines limites à la libre action <strong>de</strong>s particuliers, c'est-à-dire à<br />

leurs différentes activités, afin <strong>de</strong> préserver l’ordre public .<br />

<strong>Le</strong>s <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>du</strong> <strong>maire</strong> sont éten<strong>du</strong>s s’agissant <strong>de</strong>s domaines traités, les procé<strong>du</strong>res à mettre<br />

en œuvre pour les édicter et les faire respecter parfois complexes et les administrés souvent attentifs à<br />

leur régularité et à la prévention opérée par les communes.<br />

Enfin, les irrégularités survenues dans la mise en œuvre <strong>de</strong> ces <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> peuvent entraîner la<br />

responsabilité <strong>de</strong> la commune ou, en cas <strong>de</strong> faute grave <strong>du</strong> <strong>maire</strong> détachable <strong>du</strong> service, <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier,<br />

tant au plan civil que pénal (Cf. intervention sur la responsabilité <strong>de</strong>s <strong>maire</strong>s)


Police administrative / Police judiciaire<br />

Police administrative<br />

• Police judiciaire<br />

<br />

Mesures préventives<br />

<br />

Mesures répressives<br />

La <strong>police</strong> administrative est essentiellement une<br />

activité <strong>de</strong> réglementation afin d’empêcher la<br />

survenance <strong>de</strong> désordres<br />

Ces mesures consistent à constater une infraction et<br />

à la faire réprimer par les juridictions <strong>de</strong> l’ordre<br />

judiciaire<br />

<br />

Mesures d’intervention<br />

La <strong>police</strong> administrative peut également consister en<br />

une opération matérielle <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong> l’ordre<br />

(pose <strong>de</strong> barrières <strong>de</strong> sécurité, ou <strong>de</strong> panneaux <strong>de</strong><br />

signalisation par exemple) et d’exécution <strong>de</strong> règles<br />

juridiques contraignantes


La <strong>police</strong> municipale:<br />

une compétence propre <strong>du</strong> <strong>maire</strong><br />

<strong>Le</strong> Maire :<br />

<br />

<br />

<br />

C’est l’autorité par principe compétente pour exercer le <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale dans la commune<br />

dans le respect <strong>de</strong>s lois et règlements existants (art. L 2212-1 CGCT « <strong>Le</strong> <strong>maire</strong> est chargé (…) <strong>de</strong> la <strong>police</strong><br />

municipale, <strong>de</strong> la <strong>police</strong> rurale et <strong>de</strong> l'exécution <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> l'Etat qui y sont relatifs »).<br />

Cette compétence est exclusive <strong>de</strong> celle <strong>du</strong> conseil municipal lequel ne saurait légalement adopter <strong>de</strong>s<br />

mesures <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale (CAA Marseille, 3 juillet 2006, commune Man<strong>de</strong>lieu-la-Napoule). <strong>Le</strong>s<br />

délibérations que prendraient le conseil municipal à la place <strong>du</strong> <strong>maire</strong> seraient considérées comme<br />

illégales (CAA <strong>de</strong> Marseille, 29 mai 2006, ville <strong>de</strong> Toulon, s’agissant <strong>de</strong> la réglementation <strong>de</strong>s emplacements<br />

publics, <strong>de</strong>s halles et <strong>de</strong>s marchés ; CAA <strong>de</strong> Douai, 10 février 2000, commune d’Amiens, s’agissant <strong>de</strong> la<br />

réglementation <strong>du</strong> stationnement payant )<br />

<strong>Le</strong> conseil municipal n’exerce ainsi aucun contrôle sur le <strong>maire</strong> dans le cadre <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong> son <strong>pouvoir</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>police</strong> et le <strong>maire</strong> n’a pas à rendre compte <strong>de</strong> son action en la matière au conseil municipal<br />

<strong>Le</strong> <strong>maire</strong> ne peut pas se <strong>de</strong>ssaisir <strong>de</strong> cette compétence. Toutefois, il dispose <strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> délégation<br />

<strong>du</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> : oui mais seulement à un ou plusieurs <strong>de</strong> ses adjoints, ou en cas d’empêchements<br />

<strong>de</strong>s adjoints ou si les adjoints sont tous titulaires d’une délégation –et seulement dans l’un <strong>de</strong> ces cas!-, à<br />

<strong>de</strong>s membres <strong>du</strong> conseil municipal (art. L.2122-18 CGCT). ! La délégation doit faire l’objet d’une publication<br />

régulière pour entrer en vigueur sinon l’arrêté sera réputé être pris par une autorité incompétente.<br />

Attention ! Pas <strong>de</strong> possibilité non plus <strong>de</strong> délégation à <strong>de</strong>s personnes privées (sociétés <strong>de</strong> surveillance et<br />

gardiennage à qui le <strong>maire</strong> confie la <strong>police</strong> <strong>de</strong> la circulation et <strong>du</strong> stationnement par ex.)


Transfert <strong>du</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>du</strong> <strong>maire</strong><br />

au Prési<strong>de</strong>nt d’un EPCI à fiscalité propre ou d’un groupement<br />

<strong>de</strong> collectivités compétent pour la collecte <strong>de</strong>s déchets<br />

ménagers<br />

<br />

Depuis la loi <strong>du</strong> 16 décembre 2010 <strong>de</strong> réforme <strong>de</strong>s collectivités territoriales , modifiée par les récentes lois<br />

<strong>du</strong> 27 janvier 2014 <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l'action publique territoriale et d'affirmation <strong>de</strong>s métropoles (dite<br />

MAPAM) et <strong>du</strong> 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (dite ALUR) , l’article<br />

L.5211-9-2 <strong>du</strong> CGCT prévoit <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong>s <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> (relatifs aux compétences<br />

transférées) <strong>du</strong> <strong>maire</strong> au Prési<strong>de</strong>nt d’un EPCI à fiscalité propre (métropoles, communautés urbaines,<br />

communautés d'agglomération et communautés <strong>de</strong> communes) ou au Prési<strong>de</strong>nt d’un groupement <strong>de</strong><br />

collectivités compétent en matière <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s déchets ménagers (EPCI à fiscalité propre et syndicats<br />

mixtes ou intercommunaux), l’un pour certaines compétences, à caractère facultatif, l’autre, s’agissant <strong>de</strong><br />

compétences distinctes, à caractère « semi-automatique » ou dit <strong>de</strong> « plein-droit », assorti d’une<br />

possibilité d’opposition <strong>de</strong>s <strong>maire</strong>s et <strong>de</strong> renonciation <strong>de</strong>s Prési<strong>de</strong>nts d’EPCI, dans certaines conditions<br />

limitatives<br />

<br />

Possibilité <strong>de</strong> transfert facultatif selon une certaine procé<strong>du</strong>re (proposition d’1 ou <strong>de</strong> plusieurs <strong>maire</strong>s <strong>de</strong><br />

communes intéressées + arrêté <strong>du</strong> (ou <strong>de</strong>s) préfet(s) après accord <strong>de</strong> tous les <strong>maire</strong>s <strong>de</strong>s communes<br />

membres et <strong>du</strong> Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI. Il y est mis fin dans les mêmes conditions) <strong>de</strong> <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>maire</strong>s au Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI à fiscalité propre (attention ! procé<strong>du</strong>re différente pour les communautés<br />

urbaines) :<br />

• Sécurité <strong>de</strong>s manifestations culturelles et sportives organisées dans <strong>de</strong>s établissements communautaires<br />

(pas précisé si propriété ou simplement mis à disposition <strong>de</strong> l’EPCI), Cf. art.23 <strong>de</strong> la loi n°95-73 <strong>du</strong> 21<br />

janvier 1995 codifié à l’article L.211-11 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité intérieure<br />

• Attributions en matière <strong>de</strong> réglementation <strong>de</strong> la défense extérieure contre l’incendie (en attente d’un<br />

décret d’application !)


Conséquences <strong>de</strong>s transferts<br />

<strong>de</strong> compétence (1)<br />

Lorsque la communauté est compétente en matière <strong>de</strong> :<br />

• Assainissement (<strong>police</strong> réglementaire <strong>de</strong> l’assainissement collectif ou autonome)<br />

• Collecte <strong>de</strong>s déchets (règlements <strong>de</strong> collecte) Pas <strong>de</strong> transfert direct <strong>du</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong><br />

possible <strong>du</strong> Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI au Prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> syndicat !<br />

• Réalisation <strong>de</strong>s aires d’accueil <strong>de</strong>s gens <strong>du</strong> voyage (Cf. article 9 <strong>de</strong> la loi <strong>du</strong> 5 juillet 2000)<br />

• Voirie (<strong>police</strong> <strong>de</strong> la circulation et <strong>du</strong> stationnement sur l’ensemble <strong>de</strong>s voies communales et<br />

intercommunales y compris à l’extérieur <strong>de</strong> l’agglomération cf. loi MAPAM , délivrance <strong>de</strong>s<br />

autorisation <strong>de</strong> stationnement <strong>de</strong>s exploitants <strong>de</strong> taxi)<br />

• Habitat (<strong>police</strong> <strong>de</strong>s immeubles menaçant ruine et <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s ERP à usage d’hébergement<br />

et <strong>de</strong>s immeubles collectifs à usage d’habitation)<br />

• Transfert automatique au Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI sauf opposition d’un ou plusieurs <strong>maire</strong>s dans<br />

les 6 mois suivant l’élection <strong>du</strong> Prési<strong>de</strong>nt (arrêté) / Pouvoir <strong>de</strong> renonciation <strong>du</strong> Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

l’EPCI dans les 6 mois qui suivent la première opposition d’un <strong>maire</strong><br />

• L’opposition <strong>du</strong> <strong>maire</strong> concerne son seul territoire et ne nécessite aucun accord <strong>de</strong>s autres<br />

communes membres. Il est donc mis fin au transfert pour les communes dont le <strong>maire</strong> a<br />

notifié son opposition au Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI<br />

• Attention! <strong>Le</strong>s <strong>maire</strong>s conservent leur <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale


Conséquences <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong><br />

compétence (2)<br />

<br />

On considère que ces <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> transferts confèrent au Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI ou <strong>du</strong> groupement <strong>de</strong><br />

collectivité un <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> spéciale qui entrera en concours avec le <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale <strong>du</strong><br />

<strong>maire</strong>. <strong>Le</strong> <strong>maire</strong> reste toutefois titulaire <strong>de</strong> son <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale qu’il pourra exceptionnellement<br />

mettre en œuvre en cas <strong>de</strong> circonstances locales particulières ou d’urgence (voir ci-<strong>de</strong>ssous sur les<br />

modalités <strong>de</strong> concours entre les <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> spéciale et générale) .<br />

<br />

<br />

<br />

<strong>Le</strong> Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI est compétent, dans ces domaines, pour prendre seul les arrêtés <strong>de</strong> <strong>police</strong><br />

(suppression <strong>de</strong> la co-signature <strong>de</strong>s arrêtés, prévue par la loi <strong>du</strong> 13 août 2004, par le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI et<br />

le ou les <strong>maire</strong>s <strong>de</strong>s communes concernées).<br />

Lorsque le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI prend un arrêté <strong>de</strong> <strong>police</strong> dans ce cadre, il le transmet pour information aux<br />

<strong>maire</strong>s <strong>de</strong>s communes concernées dans les meilleurs délais.<br />

<strong>Le</strong> préfet peut se substituer au Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI en cas <strong>de</strong> carence dans l’exercice <strong>de</strong>s ses attributions<br />

spéciales en matière <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>de</strong> la circulation et <strong>du</strong> stationnement , <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>de</strong>s ERP et <strong>de</strong>s édifices<br />

menaçant ruine. Dans ce cas, les frais afférents aux mesures prises par le représentant <strong>de</strong> l'Etat dans le<br />

département sont à la charge <strong>de</strong> l’EPCI concerné.<br />

<br />

<strong>Le</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>police</strong> municipale recrutés en application <strong>de</strong>s articles L. 511-1 (« les agents <strong>de</strong> <strong>police</strong><br />

municipale exécutent, dans la limite <strong>de</strong> leurs attributions et sous son autorité, les tâches relevant <strong>de</strong> la<br />

compétence <strong>du</strong> <strong>maire</strong> que celui-ci leur confie en matière <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> surveillance <strong>du</strong> bon ordre, <strong>de</strong><br />

la tranquillité, <strong>de</strong> la sécurité et <strong>de</strong> la salubrité publiques ») et L. 512-2 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité intérieure<br />

(mise en commun <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>police</strong> municipale communes/EPCI) et les agents spécialement<br />

assermentés peuvent assurer, sous l'autorité <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EPCI, l'exécution <strong>de</strong>s décisions prises<br />

conformément aux attributions transférées par les <strong>maire</strong>s <strong>de</strong>s communes membres


Autres autorités titulaires <strong>de</strong> <strong>police</strong>s<br />

administratives sur le territoire communal<br />

<strong>Le</strong> Préfet<br />

<strong>Le</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> substitution est en principe reconnu au préfet en cas <strong>de</strong> carence <strong>du</strong> <strong>maire</strong> (art. L. 2215-1 CGCT)<br />

après une mise en <strong>de</strong>meure restée sans effets.<br />

Lorsque le régime <strong>de</strong> la <strong>police</strong> d’Etat a été institué dans une commune en fonction <strong>de</strong> ses besoins en matière<br />

<strong>de</strong> sécurité (prise en compte <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la population permanente et saisonnière, <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> la<br />

commune dans un ensemble urbain, <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> la délinquance), le préfet est seul compétent pour<br />

réprimer les atteintes à la tranquillité publique (rixes et disputes accompagnées d'ameutement dans les rues, le<br />

tumulte excité dans les lieux d'assemblée publique, les attroupements, les bruits, les rassemblements nocturnes<br />

qui troublent le repos <strong>de</strong>s habitants et tous actes <strong>de</strong> nature à compromettre la tranquillité publique) , sauf pour<br />

tout ce qui concerne les bruits <strong>de</strong> voisinage qui relèvent <strong>de</strong> la <strong>police</strong> <strong>du</strong> <strong>maire</strong> (art. L.2214-4 CGCT renvoie au 2°<br />

<strong>de</strong> l’art. L 2212-2 CGCT) ex: compétence <strong>du</strong> préfet pour interdire une manifestation sur la voie publique.<br />

Pouvoirs <strong>de</strong> <strong>police</strong> spéciale qui relèvent <strong>du</strong> préfet (sauf péril grave et imminent et/ ou circonstances locales<br />

particulières qui permettent exceptionnellement au <strong>maire</strong> d’intervenir voir infra): <strong>police</strong> dans les gares et leurs<br />

dépendances, <strong>police</strong> <strong>de</strong>s gares routières, <strong>police</strong>s <strong>de</strong>s aérodromes, <strong>police</strong> <strong>de</strong>s ICPE (installations classées pour la<br />

protection <strong>de</strong> l’environnement), <strong>police</strong> <strong>de</strong> l’habitat insalubre…<br />

<strong>Le</strong> Prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Conseil Général<br />

Il est chargé <strong>de</strong> gérer le domaine départemental. A ce titre, il exerce les <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> afférents à cette<br />

gestion notamment en ce qui concerne la circulation sur ce domaine, sous réserve <strong>de</strong>s attributions dévolues<br />

aux <strong>maire</strong>s par le présent co<strong>de</strong> et au représentant <strong>de</strong> l'Etat dans le département ainsi que <strong>du</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong><br />

substitution <strong>du</strong> représentant <strong>de</strong> l'Etat dans le département (art. L3221-4 <strong>du</strong> CGCT)<br />

<strong>Le</strong>s Ministres<br />

Polices spéciales relevant <strong>de</strong> certains Ministres sur le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> leurs attributions sectorielles : ex: Ministre<br />

chargé <strong>de</strong> l’environnement pour l’autorisation dissémination volontaire d’OGM ( art. L.533-3 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’environnement)<br />

<strong>Le</strong> Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République et le Premier Ministre (ex: Cf. CE, 19 mars 2007, <strong>Le</strong> Gac et autres)<br />

• Mesures <strong>de</strong> <strong>police</strong> applicables à l'ensemble <strong>du</strong> territoire et justifiées par les nécessités <strong>de</strong> l'ordre public


Champ d’application<br />

<strong>du</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>du</strong> <strong>maire</strong><br />

<br />

Champ d’application territorial<br />

• Compétence <strong>du</strong> <strong>maire</strong> sur l’ensemble <strong>du</strong><br />

territoire communal: c’est le principe <strong>de</strong><br />

spécialité territoriale ex: pas d’exercice <strong>du</strong><br />

<strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> d’un <strong>maire</strong> sur le territoire<br />

d’une autre commune (sauf mutualisation <strong>de</strong>s<br />

services et effectifs <strong>de</strong> <strong>police</strong> municipale<br />

autorisée par le préfet à l’occasion <strong>de</strong><br />

manifestations exceptionnelles : art. L.512-3 <strong>du</strong><br />

co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité intérieure) ;<br />

• Compétence <strong>du</strong> <strong>maire</strong> en matière <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>de</strong><br />

la circulation sur les routes départementales,<br />

nationales et les voies <strong>de</strong> communication à<br />

l’intérieur <strong>de</strong>s agglomérations et, sur les voies<br />

<strong>du</strong> domaine public routier communal et<br />

intercommunal à l’extérieur <strong>de</strong>s<br />

agglomérations (sauf routes à gran<strong>de</strong> circulation<br />

dévolues au préfet, art. L.2213-1 CGCT) ;<br />

• Compétence <strong>du</strong> <strong>maire</strong> pour assurer la sûreté et<br />

la commodité <strong>de</strong> passage sur les voies privées<br />

ouvertes, par nature ou par consentement <strong>de</strong><br />

leur propriétaire, à la circulation publique;<br />

• Compétence <strong>du</strong> <strong>maire</strong> pour assurer la <strong>police</strong> <strong>de</strong><br />

la conservation <strong>de</strong>s chemins ruraux (art. L.161-<br />

5 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> rural) ex: le <strong>maire</strong> peut interdire le<br />

stationnement sur un chemin rural ouvert à la<br />

<br />

Champ d’application matériel<br />

• Police municipale générale<br />

• Elle concerne toutes les activités <strong>de</strong>s citoyens et<br />

vise à assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité<br />

et la salubrité publiques (art. L.2212-2 CGCT)<br />

• Polices spéciales<br />

• Elle comprennent les mesures <strong>de</strong> <strong>police</strong> visant à<br />

réglementer une activité spécifique ou une<br />

situation particulière.<br />

• <strong>Le</strong>s différentes <strong>police</strong>s spéciales <strong>de</strong> droit<br />

commun sont visées par les articles L.2213-1 et<br />

suivants (<strong>police</strong> <strong>de</strong> la circulation et <strong>du</strong><br />

stationnement, L.2213-7 et suivants (<strong>police</strong> <strong>de</strong>s<br />

funérailles et lieux <strong>de</strong> sépulture); L.2213-17 et<br />

suivants (<strong>police</strong> <strong>de</strong>s campagnes), L.2213-23 et<br />

suivants <strong>du</strong> CGCT (autres <strong>police</strong>s : baigna<strong>de</strong>s,<br />

édifices menaçant ruines, …)<br />

• Elles n’existent que sur la base <strong>de</strong> textes<br />

spécifiques et concernent <strong>de</strong>s activités<br />

menaçant spécifiquement l’ordre public (ERP,<br />

habitat insalubre…)


Contenu <strong>de</strong> la <strong>police</strong> municipale (1)<br />

• <strong>Le</strong>s objets <strong>de</strong> la <strong>police</strong> municipale (générale) prérogatives exclusives <strong>du</strong> <strong>maire</strong> sont visés par l’article<br />

L.2212-2 <strong>du</strong> CGCT :<br />

• « La <strong>police</strong> municipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques.<br />

Elle comprend notamment :<br />

• 1° Tout ce qui intéresse la sûreté et la commodité <strong>du</strong> passage dans les rues, quais, places et voies<br />

publiques, ce qui comprend le nettoiement, l'éclairage, l'enlèvement <strong>de</strong>s encombrements, la démolition<br />

ou la réparation <strong>de</strong>s édifices et monuments funéraires menaçant ruine, l'interdiction <strong>de</strong> rien exposer aux<br />

fenêtres ou autres parties <strong>de</strong>s édifices qui puisse nuire par sa chute ou celle <strong>de</strong> rien jeter qui puisse<br />

endommager les passants ou causer <strong>de</strong>s exhalaisons nuisibles ainsi que le soin <strong>de</strong> réprimer les dépôts,<br />

déversements, déjections, projections <strong>de</strong> toute matière ou objet <strong>de</strong> nature à nuire, en quelque manière<br />

que ce soit, à la sûreté ou à la commodité <strong>du</strong> passage ou à la propreté <strong>de</strong>s voies susmentionnées ;<br />

<br />

Ex : CE, 24 mars 2014, req n°361510 : Refus d’autoriser la cession d’une licence <strong>de</strong> taxi en raison <strong>du</strong><br />

comportement personnel <strong>de</strong> l’acquéreur<br />

• 2° <strong>Le</strong> soin <strong>de</strong> réprimer les atteintes à la tranquillité publique telles que les rixes et disputes<br />

accompagnées d'ameutement dans les rues, le tumulte excité dans les lieux d'assemblée publique, les<br />

attroupements, les bruits, les troubles <strong>de</strong> voisinage, les rassemblements nocturnes qui troublent le repos<br />

<strong>de</strong>s habitants et tous actes <strong>de</strong> nature à compromettre la tranquillité publique ;<br />

Ex : CAA Marseille 14 mars 2014, n°12MA01150: bruits causés par un paon dans un parc communal<br />

• 3° <strong>Le</strong> maintien <strong>du</strong> bon ordre dans les endroits où il se fait <strong>de</strong> grands rassemblements d'hommes, tels que<br />

les foires, marchés, réjouissances et cérémonies publiques, spectacles, jeux, cafés, églises et autres lieux<br />

publics (…) Ex: CAA <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, 17 février 2014, req n°12BX03019: arrêté régissant la circulation et le<br />

stationnement lors <strong>de</strong> la fête locale; CAA <strong>de</strong> Marseille, 4 octobre 2013, req n° 11MA04617 : arrêté<br />

interdisant une manifestation <strong>de</strong> course camarguaise


Contenu <strong>de</strong> la <strong>police</strong> municipale (2)<br />

• (…) 4° L'inspection sur la fidélité <strong>du</strong> débit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées qui se ven<strong>de</strong>nt au poids ou à la mesure et sur la<br />

salubrité <strong>de</strong>s comestibles exposés en vue <strong>de</strong> la vente ;<br />

• 5° <strong>Le</strong> soin <strong>de</strong> prévenir, par <strong>de</strong>s précautions convenables, et <strong>de</strong> faire cesser, par la distribution <strong>de</strong>s<br />

secours nécessaires, les acci<strong>de</strong>nts et les fléaux calamiteux ainsi que les pollutions <strong>de</strong> toute nature, tels<br />

que les incendies, les inondations, les ruptures <strong>de</strong> digues, les éboulements <strong>de</strong> terre ou <strong>de</strong> rochers, les<br />

avalanches ou autres acci<strong>de</strong>nts naturels, les maladies épidémiques ou contagieuses, les épizooties, <strong>de</strong><br />

pourvoir d'urgence à toutes les mesures d'assistance et <strong>de</strong> secours et, s'il y a lieu, <strong>de</strong> provoquer<br />

l'intervention <strong>de</strong> l'administration supérieure ; Ex: CE, 2 décembre 2009, commune <strong>de</strong> Rachecourt-sur-<br />

Marne, requête n° 309684: arrêté d’interdiction <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> certaines parcelles dans le périmètre <strong>de</strong><br />

protection <strong>du</strong> captage d'eau <strong>de</strong> la commune, CE, 10 octobre 2005, commune <strong>de</strong> Badinières, req. n°<br />

259205, arrêté ordonnant la démolition d'un immeuble à la suite d’un incendie<br />

• 6° <strong>Le</strong> soin <strong>de</strong> prendre provisoirement les mesures nécessaires contre les personnes atteintes <strong>de</strong> troubles<br />

mentaux dont l'état pourrait compromettre la morale publique, la sécurité <strong>de</strong>s personnes ou la<br />

conservation <strong>de</strong>s propriétés ; ex: CAA <strong>de</strong> Marseille, 29 mars 2004, req. n° 00MA01467, sur la légalité d’un<br />

arrêté d’hospitalisation d’office<br />

• 7° <strong>Le</strong> soin d'obvier ou <strong>de</strong> remédier aux événements fâcheux qui pourraient être occasionnés par la<br />

divagation <strong>de</strong>s animaux malfaisants ou féroces ; ex: CAA <strong>de</strong> Marseille, 19 juin 2006, n°05MA00681<br />

• 8° <strong>Le</strong> soin <strong>de</strong> réglementer la fermeture annuelle <strong>de</strong>s boulangeries, lorsque cette fermeture est ren<strong>du</strong>e<br />

nécessaire pour l'application <strong>de</strong> la législation sur les congés payés, après consultation <strong>de</strong>s organisations<br />

patronales et ouvrières, <strong>de</strong> manière à assurer le ravitaillement <strong>de</strong> la population ».<br />

Autres composantes <strong>de</strong> l’ordre public :<br />

La moralité publique: CE, 26 juillet 1985, société Gaumont Distribution, req. n° 43468<br />

<strong>Le</strong> respect <strong>de</strong> la dignité humaine: CE, 25 octobre 1995, commune <strong>de</strong> Morsang sur Orge, req. n°136727


Concours <strong>de</strong> <strong>police</strong>s générale et spéciale<br />

<br />

Concours <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale<br />

• Une autorité <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale « inférieure » (par ex , le <strong>maire</strong>) peut aggraver une mesure <strong>de</strong> <strong>police</strong><br />

générale prise par l'autorité « supérieure » (par ex , le préfet).<br />

• En revanche, sauf exception permise par un texte (par ex celle prévue à l'article R 413-3 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

route), l'autorité inférieure ne peut pas assouplir la mesure prise par l'autorité supérieure<br />

<br />

Concours <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale avec une <strong>police</strong> spéciale<br />

• Lorsqu'une même autorité est susceptible d'utiliser à la fois la <strong>police</strong> générale et la <strong>police</strong> spéciale<br />

pour agir sur un même objet, c'est la <strong>police</strong> administrative spéciale qui doit être appliquée;<br />

• Lorsque les <strong>de</strong>ux compétences sont détenues par <strong>de</strong>s autorités différentes, en principe, l'intervention<br />

<strong>de</strong> l'autorité <strong>de</strong> <strong>police</strong> spéciale n'empêche pas celle <strong>de</strong> l'autorité <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale, dans le sens<br />

d'une aggravation seulement<br />

<br />

Concours <strong>de</strong> <strong>police</strong>s spéciales<br />

• Si exceptionnellement un concours <strong>de</strong> <strong>police</strong>s spéciales se pro<strong>du</strong>it, celle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mesures qui est la<br />

plus rigoureuse doit s'appliquer au détriment <strong>de</strong> l'autre.


Motifs autorisant le concours<br />

entre différentes <strong>police</strong>s<br />

<br />

<strong>Le</strong> fait qu’il existe une <strong>police</strong> spéciale dont la compétence relève <strong>du</strong> préfet, d’un ministre etc. n’empêche<br />

pas le <strong>maire</strong> d ’intervenir au titre <strong>de</strong> ses <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> générale en cas <strong>de</strong> péril grave et imminent<br />

ou en cas <strong>de</strong> considérations <strong>de</strong> circonstances locales, il convient toutefois d’être pru<strong>de</strong>nt !<br />

Motifs tirés d’un péril grave et imminent :<br />

• Ex. : Police <strong>de</strong>s ICPE (sauf mesures d'élimination <strong>de</strong>s déchets où combinsaison <strong>de</strong>s <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>du</strong><br />

préfet et <strong>du</strong> <strong>maire</strong> possibles) : Elle relève <strong>de</strong> la compétence <strong>du</strong> préfet mais le <strong>maire</strong> peut intervenir par <strong>de</strong>s<br />

mesures provisoires en cas <strong>de</strong> péril imminent et d’inaction <strong>du</strong> préfet : CE, 15 janvier 1986, req. n° 47836 :<br />

<strong>Le</strong>s dispositions <strong>de</strong> l’article L2212-2 <strong>du</strong> CGCT n'autorisent pas le <strong>maire</strong>, en l'absence <strong>de</strong> péril imminent, à<br />

s'immiscer dans l'exercice <strong>de</strong> la <strong>police</strong> spéciale <strong>de</strong>s installations classées que la loi <strong>du</strong> 19 juillet 1976<br />

attribue au préfet et au Gouvernement. En l'espèce, la pollution atmosphérique causée par le<br />

fonctionnement défectueux d'une usine d'incinération ne menaçait pas gravement la santé et la salubrité<br />

publiques dans l'agglomération. La vive hostilité <strong>de</strong> la population locale et le risque <strong>de</strong> troubles à l'ordre<br />

public qui en résultait ne constituaient pas davantage un péril imminent. Par suite, le <strong>maire</strong> <strong>de</strong> la commune<br />

n'a pu légalement se substituer au préfet pour interdire provisoirement l'exploitation <strong>de</strong> l'usine litigieuse à<br />

la société requérante. Même solution s’agissant <strong>de</strong> risques présentés par un complexe chimique ne<br />

menaçaient pas d'un péril imminent la commune: CE, 29 septembre 2003, req. n° 218217)<br />

• Police <strong>de</strong>s édifices menaçant ruine : Cf. articles L 511-1 et suivants : CE, 10 octobre 2005, commune <strong>de</strong><br />

Badinières, req. n° 259205, arrêté ordonnant la démolition d'un immeuble à la suite d’un incendie<br />

<br />

Motifs tirés <strong>de</strong> circonstances locales particulières : Cf. arrêts en matière <strong>de</strong> moralité publique,<br />

interdictions <strong>de</strong> films susceptibles d’être préjudiciables à l’ordre public en raison <strong>de</strong> leur caractère immoral


Formes <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> <strong>police</strong><br />

Aucune obligation <strong>de</strong> formalisme s’imposant aux décisions <strong>de</strong> <strong>police</strong> mais il est conseillé d’adopter la<br />

présentation suivante (arrêté <strong>du</strong> <strong>maire</strong>):<br />

• Concrètement, les décisions <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>du</strong> <strong>maire</strong> sont présentées sous forme d’ « arrêtés », qui comportent<br />

trois types <strong>de</strong> mentions :<br />

• - les « visas ». Ils correspon<strong>de</strong>nt à la mention <strong>de</strong>s textes législatifs et réglementaires (articles <strong>de</strong> la loi et/ou<br />

<strong>du</strong> règlement) en application <strong>de</strong>squels le <strong>maire</strong> prend sa décision ;<br />

• - les « considérants », qui exposent les motifs <strong>de</strong> fait <strong>de</strong> la décision, et éventuellement le but poursuivi par<br />

la décision, rédigés en principe sous la forme suivante : « Considérant que… » ;<br />

• - et enfin, le « dispositif », qui consiste en la rédaction d’un ou plusieurs articles expliquant le contenu <strong>de</strong><br />

la décision et i<strong>de</strong>ntifiant les agents chargés <strong>de</strong> son exécution.<br />

Motivation <strong>de</strong>s décisions<br />

• Normalement, la motivation <strong>de</strong>s décisions (c’est à dire la précision <strong>de</strong>s motifs qui justifient la décision)<br />

n’est pas obligatoire.<br />

• Toutefois, la loi <strong>du</strong> 11 juillet 1979 relative à la motivation <strong>de</strong>s actes administratifs et à l’amélioration <strong>de</strong>s<br />

relations avec le public prévoit un certain nombre <strong>de</strong> cas où la motivation est obligatoire. Sont précisément<br />

visées les mesures <strong>de</strong> <strong>police</strong>, sanctions visant <strong>de</strong>s personnes physiques ou morales nommément<br />

désignées…).<br />

• La motivation doit être écrite et indiquer clairement les considérations <strong>de</strong> droit (articles <strong>de</strong> la loi et/ou <strong>du</strong><br />

règlement) et <strong>de</strong> fait (situation existante au cas particulier) qui justifient la décision, ainsi que le<br />

raisonnement qui permet <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> ces considérations à la décision prise, <strong>de</strong> sorte que le <strong>de</strong>stinataire<br />

puisse clairement comprendre les motifs <strong>de</strong> la décision.<br />

Signature <strong>de</strong>s décisions<br />

• Il est essentiel que le <strong>maire</strong> (ou <strong>de</strong> la personne qui a reçue délégation <strong>de</strong> signature) inscrive <strong>de</strong><br />

manière lisible son nom, son prénom et sa signature sur la décision, faute <strong>de</strong> quoi la décision sera<br />

considérée comme illégale.


Entrée en vigueur <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> <strong>police</strong><br />

<br />

<strong>Le</strong>s arrêtés <strong>de</strong> <strong>police</strong> sont exécutoires dès qu’il a été procédé à leur publication/affichage (décisions<br />

réglementaires) ou à leur notification aux intéressés (décisions indivi<strong>du</strong>elles) et à leur transmission au<br />

représentant <strong>de</strong> l’Etat (préfet ou sous-préfet) (art. L 2131-2 <strong>du</strong> CGCT)<br />

<br />

<br />

<br />

Possibilité d’abrogation à tout moment <strong>de</strong>s règlements <strong>de</strong> <strong>police</strong> pour <strong>de</strong>s motifs d’opportunité (nul n’a <strong>de</strong><br />

droit acquis à une réglementation). Obligation d’abrogation (ne vaut que pour l’avenir) s’ils sont illégaux ;<br />

<strong>Le</strong>ur retrait (avec effet rétroactif dans ce cas) n’est possible que dans le délai <strong>de</strong> recours contentieux (art. R<br />

421-1 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> justice administrative: en principe <strong>de</strong>ux mois à compter <strong>de</strong> la publication ou notification <strong>de</strong><br />

la décision attaquée).<br />

<strong>Le</strong>s mesures indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong> <strong>police</strong> explicites créatrices <strong>de</strong> droit ne peuvent être retirées, sil elles sont<br />

illégales, que dans le délai <strong>de</strong> quatre mois suivant la prise <strong>de</strong> décision (arrêt <strong>du</strong> Conseil d’Etat dit<br />

« Ternon » en date <strong>du</strong> 26 octobre 2001)<br />

Cas <strong>de</strong>s autorisations précaires (actes indivi<strong>du</strong>els non créateurs <strong>de</strong> droit): l’abrogation est toujours possible<br />

et ce à toute époque


Contrôle <strong>de</strong> la légalité<br />

<strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> <strong>police</strong><br />

<br />

Contrôle <strong>de</strong> l’exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s faits invoqués: existence réelle d’une menace à l’ordre public<br />

<br />

Contrôle <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s motifs et <strong>de</strong> la proportionnalité entre la menace <strong>de</strong> trouble et la mesure<br />

censée y remédier : vérification que la mesure ne concerne pas un intérêt privé (intérêt <strong>de</strong>s commerçants<br />

<strong>de</strong> la commune privilégié par une mesure interdisant le commerce ambulant par ex), qu’elle n’a pas pour<br />

but la sauvegar<strong>de</strong> d’intérêts étrangers à l’ordre public (financier par ex. interdiction <strong>de</strong> la circulation sur<br />

une voie communale pour ne pas prendre en charge les frais d’entretien <strong>de</strong> cette voie); que le trouble à<br />

l’ordre public est assez grave pour justifier la mesure prise (opportunité <strong>de</strong> la mesure), que le <strong>maire</strong> ne<br />

dispose pas d’autre moyens pour maintenir l’ordre public.<br />

• <strong>Le</strong> <strong>maire</strong> doit adapter la mesure <strong>de</strong> <strong>police</strong> à la situation qu’elle prétend régir.<br />

<br />

Contrôle <strong>du</strong> respect <strong>de</strong>s libertés indivi<strong>du</strong>elles ou publiques : la liberté est la règle et la réglementation <strong>de</strong><br />

<strong>police</strong> l’exception, notamment lorsque ces libertés ont une valeur constitutionnelle (liberté <strong>de</strong> réunion,<br />

d’association, liberté d’aller et venir...)<br />

<br />

Prohibition <strong>de</strong>s interdictions générales et absolues, définitives ou permanentes: le juge apprécie la<br />

légalité <strong>de</strong> telles mesures au cas par cas<br />

<br />

Interdiction en principe <strong>de</strong> soumettre une activité à autorisation ou à déclaration préalables (sauf<br />

occupation privative <strong>du</strong> domaine public)


Responsabilité <strong>de</strong> la commune<br />

dans l’exercice <strong>du</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong><br />

<br />

La responsabilité <strong>de</strong> la commune est engagée en cas <strong>de</strong> faute <strong>de</strong> service, c’est-à-dire en l’absence <strong>de</strong><br />

faute personnelle <strong>du</strong> <strong>maire</strong> (cf. ci-après la responsabilité civile <strong>du</strong> <strong>maire</strong>). La jurispru<strong>de</strong>nce distingue entre<br />

la faute lour<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’administration qui est recherchée pour les activités délicates et la faute simple dans les<br />

autres cas. Il existe également dans certains cas une responsabilité dite « sans faute ».<br />

• La faute: décision illégale (ex: mesures <strong>de</strong> <strong>police</strong> prescrivant une interdiction générale et absolue,<br />

définitive ou permanente, une déclaration ou autorisation préalable sans qu’elles soient prévues par la loi ,<br />

inaction illégale <strong>de</strong> l’autorité <strong>de</strong> <strong>police</strong> en raison <strong>de</strong>s risques d’atteinte au bon ordre, à la sécurité, à la<br />

tranquillité et à la salubrité publiques …).<br />

• La faute lour<strong>de</strong>: Rare, arrêté <strong>de</strong> <strong>police</strong> interdisant la divagation <strong>de</strong>s animaux errants et dangereux qui ne<br />

prévoit pas le lieu <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> ces animaux contrairement à ce qui est exigé par le co<strong>de</strong> rural<br />

• La faute simple: quand l’exercice <strong>du</strong> <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> ne présente pas <strong>de</strong> difficultés spéciales ex:<br />

abstention dans l’exercice <strong>de</strong> la <strong>police</strong> <strong>de</strong>s édifices menaçant ruine dès lors que <strong>de</strong>s dommages ont été<br />

causés à la propriété voisine <strong>de</strong> l’immeuble menaçant ruine et qu’un rapport d’expert avait été établi sur<br />

l’état <strong>de</strong> cet immeuble<br />

<br />

La responsabilité <strong>de</strong> la commune sans faute: exceptionnel, sur le fon<strong>de</strong>ment par ex. <strong>de</strong> la rupture <strong>de</strong><br />

l’égalité <strong>de</strong>vant les charges publiques (ex: en cas <strong>de</strong> détournement <strong>de</strong> la circulation <strong>de</strong> nature à porter<br />

atteinte au chiffre d’affaire perçu par les commerçants, le préjudice étant considéré dans ce cas comme<br />

anormal et spécial: CE, 22 février 1933, commune <strong>de</strong> Gavarnie).


Exécution <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> <strong>police</strong><br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Amen<strong>de</strong>: « La violation <strong>de</strong>s interdictions ou le manquement aux obligations édictées par les décrets et<br />

arrêtés <strong>de</strong> <strong>police</strong> sont punis <strong>de</strong> l'amen<strong>de</strong> prévue pour les contraventions <strong>de</strong> la 1ère classe [38 euros au<br />

plus] » (art. R 610-5 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> pénal); s’agissant <strong>de</strong>s infractions commises dans le cadre <strong>de</strong> <strong>police</strong>s spéciales,<br />

<strong>de</strong>s sanctions plus sévères sont généralement édictées (ex: décharges sauvages – art. R 632-1 <strong>du</strong> co<strong>de</strong><br />

pénal – sont punies par <strong>de</strong>s contraventions <strong>de</strong> 2ème classe (150 euros)<br />

Pouvoirs d’injonction <strong>du</strong> <strong>maire</strong>: le <strong>maire</strong> dans l’exercice <strong>de</strong> ses <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> est en principe tenu <strong>de</strong><br />

faire exécuter par tout moyen ses décisions <strong>de</strong> <strong>police</strong> et celles prises à un niveau plus élevé (arrêtés<br />

préfectoraux ex: règlement sanitaire départemental, arrêtés ministériels…); la mesure la plus concrète<br />

consiste à signaler un danger imprévisible, excédant la normale et qui ne peut être évité par la simple<br />

pru<strong>de</strong>nce; dans certaines hypothèses, le <strong>maire</strong> peut édicter certaines injonctions par arrêté <strong>de</strong> <strong>police</strong> si les<br />

dispositions réglementaires applicables ne comportent pas <strong>de</strong> sanctions propres: exemple: déplacer <strong>de</strong>s<br />

ruchers en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> zones urbaines<br />

Exécution d’office (par la force) <strong>de</strong>s arrêtés: En principe l’administration ne doit pas exécuter d’office ses<br />

propres décisions. Elle doit faire sanctionner cette infraction par le juge pénal. L’exécution forcée porte<br />

souvent atteinte à <strong>de</strong>s droits fondamentaux (droit <strong>de</strong> propriété par ex). Elle est seulement possible,<br />

lorsqu’un texte le prévoit et en l’absence d’autre sanction, en cas d’urgence motivée par un péril<br />

imminent et <strong>de</strong> refus <strong>de</strong> l’auteur d’exécuter la mesure <strong>de</strong> <strong>police</strong> (cas exceptionnels; ex: article L 541-3 co<strong>de</strong><br />

environnement: exécution d’office <strong>de</strong>s travaux d’enlèvement <strong>de</strong> déchets après mise en <strong>de</strong>meure <strong>du</strong><br />

responsable <strong>du</strong> dépôt : CE, 18 nov. 1998 Jaegger). Elle doit se limiter à ce qui est strictement nécessaire<br />

pour rétablir une situation normale<br />

Voie <strong>de</strong> fait : il n'y a voie <strong>de</strong> fait justifiant la compétence <strong>de</strong>s juridictions <strong>de</strong> l'ordre judiciaire que dans la<br />

mesure où l'administration, soit a procédé à l'exécution forcée, dans <strong>de</strong>s conditions irrégulières, d'une<br />

décision, même régulière, portant atteinte grave au droit <strong>de</strong> propriété ou à une liberté fondamentale, soit<br />

a pris une décision ayant l'un ou l'autre <strong>de</strong> ces effets, à la condition toutefois que cette <strong>de</strong>rnière décision<br />

soit elle-même manifestement insusceptible d'être rattachée à un <strong>pouvoir</strong> appartenant à l'autorité<br />

administrative ex: <strong>de</strong>struction immédiate d’un véhicule


Nouveaux outils dont dispose le <strong>maire</strong> en matière <strong>de</strong><br />

prévention <strong>de</strong> la délinquance : le rappel à l’ordre et la<br />

transaction<br />

<br />

Principes généraux relatifs au rôle <strong>du</strong> <strong>maire</strong> en matière <strong>de</strong> <strong>police</strong> <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong> la délinquance (art.<br />

L.132-1 et s. <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité intérieure) :<br />

• <strong>Le</strong> <strong>maire</strong> concourt par son <strong>pouvoir</strong> <strong>de</strong> <strong>police</strong> à l'exercice <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> sécurité publique et <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong><br />

la délinquance, sauf en cas d'acci<strong>de</strong>nt, sinistre ou catastrophe dont les conséquences peuvent dépasser les<br />

limites ou les capacités d'une commune ou d’ampleur nationale (représentant <strong>de</strong> l'Etat ou Ministre mobilisent les<br />

moyens <strong>de</strong> secours relevant <strong>de</strong> l'Etat, <strong>de</strong>s collectivités territoriales et <strong>de</strong>s établissements publics)<br />

• <strong>Le</strong> <strong>maire</strong> est tenu <strong>de</strong> signaler sans délai au procureur <strong>de</strong> la République les crimes ou les délits dont il acquiert<br />

la connaissance dans l'exercice <strong>de</strong> ses fonctions (article 40 CPP)<br />

• <strong>Le</strong> procureur <strong>de</strong> la République peut porter à la connaissance <strong>du</strong> <strong>maire</strong> ou <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> EPCI toutes les<br />

mesures ou décisions <strong>de</strong> justice, civiles ou pénales, dont la communication paraît nécessaire à la mise en<br />

œuvre d'actions <strong>de</strong> prévention, <strong>de</strong> suivi et <strong>de</strong> soutien, engagées ou coordonnées par l'autorité municipale ou<br />

intercommunale. Attention au respect <strong>du</strong> secret professionnel (art. 226-13 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> pénal)!<br />

• <strong>Le</strong>s échanges d’information entre le <strong>maire</strong> et le procureur peuvent faire l’objet <strong>de</strong> conventions prévues aux art.<br />

L132-10 et suivants <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité intérieure.<br />

<br />

<br />

<strong>Le</strong> rappel à l’ordre : art. L.132-7 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sécurité intérieure : Lorsque <strong>de</strong>s faits sont susceptibles <strong>de</strong> porter<br />

atteinte au bon ordre, à la sûreté, à la sécurité ou à la salubrité publiques, le <strong>maire</strong> ou son représentant désigné<br />

dans les conditions prévues à l'article L. 2122-18 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> général <strong>de</strong>s collectivités territoriales peut procé<strong>de</strong>r<br />

verbalement à l'endroit <strong>de</strong> leur auteur au rappel <strong>de</strong>s dispositions qui s'imposent à celui-ci pour se conformer à<br />

l'ordre et à la tranquillité publics, le cas échéant en le convoquant en mairie. <strong>Le</strong> rappel à l'ordre d'un mineur<br />

intervient, sauf impossibilité, en présence <strong>de</strong> ses parents, <strong>de</strong> ses représentants légaux ou, à défaut, d'une<br />

personne exerçant une responsabilité é<strong>du</strong>cative à l'égard <strong>de</strong> ce mineur.<br />

La transaction : articles R.15-33-61 et suivants <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re pénale


Conclusion<br />

<br />

Appréhen<strong>de</strong>r les atteintes à l’ordre public (enten<strong>du</strong> comme lié aux impératifs d’intérêt<br />

général qui à un moment et dans une commune donnés, est considéré comme<br />

suffisamment important pour qu’il soit apporté <strong>de</strong>s restrictions aux droits et libertés),<br />

i<strong>de</strong>ntifier les différents <strong>pouvoir</strong>s <strong>de</strong> <strong>police</strong> en jeu (<strong>maire</strong>, préfet, ministre etc.) et agir en<br />

conséquence <strong>de</strong> manière éclairée, en prenant en compte l’urgence à intervenir et la<br />

proportion <strong>de</strong>s mesures à adopter<br />

Respecter la plus gran<strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce dès la connaissance d’une nuisance ou d’un danger :<br />

mettre en œuvre dans les plus brefs délais, les mesures adaptées <strong>de</strong> nature à prévenir les<br />

atteintes à l’ordre public, verbaliser les contrevenants si nécessaire en cas d’infraction<br />

aux mesures <strong>de</strong> <strong>police</strong> édictées<br />

<br />

<br />

Laisser <strong>de</strong>s traces écrites mêmes informelles qui montrent un plan d’action <strong>de</strong> prévention et<br />

d’exécution <strong>de</strong>s mesures prescrites, proportionnées et respectueuses <strong>de</strong>s libertés<br />

indivi<strong>du</strong>elles et <strong>du</strong> droit <strong>de</strong> propriété<br />

Contracter une <strong>police</strong> d’assurance communale (responsabilité <strong>de</strong> la commune) et personnelle<br />

<strong>du</strong> <strong>maire</strong> (payée dans cette hypothèse sur les <strong>de</strong>niers personnels <strong>du</strong> <strong>maire</strong>) pour couvrir les<br />

éventuels sinistres

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