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[ Dossier ]
PEL, dans le secret d'un laboratoire
Le Projet éducatif local (PEL) de la commune va bientôt s'engager dans un deuxième
cycle de vie, de 2010 à 2016. Seconde traversée qui s'appuiera, pour les améliorer
encore, sur les piliers qui font du projet seyssinois une expérimentation singulière.
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[ [info]Seyssins - mai 2009 - n°145 ]
Depuis une dizaine d'années, les PEL ont le vent en
poupe, en France et dans le monde, même si on est
loin d'un raz-de-marée, les disparités entre les
différentes communes de la Métro en témoignent.
C'est qu'il faut pour s'engager dans la démarche
un vrai credo, partagé par l'ensemble de la communauté
éducative : les parents, les enseignants,
les élus et les techniciens de la ville. Premier atout
incontestable du projet seyssinois, avoir inclus
fortement dans ce premier ensemble naturel ce
partenaire « évident » et pourtant souvent passé
sous silence : le monde associatif. En allant chercher
les talents et les passions, en priorité dans ce
que la ville compte de clubs, collectifs, etc., le PEL
crée un lien fort entre les enfants et leur environnement
créatif. Un contrat « gagnant gagnant »
lie ainsi la ville et les associations qui ont choisi
de jouer le jeu en mettant à disposition leurs formateurs
pour les actions périscolaires et extrascolaires.
La recherche obstinée de cohérence, jusque dans
les détails les plus concrets, conduit à un dispositif
périscolaire expérimental salué par tous. Pierre
Bosquet, directeur de l'école primaire Montrigaud,
souligne le fait qu'on s'adresse « au même enfant,
mais dans des temps différents et avec des objectifs
qui ne sont pas les mêmes, en respectant
chaque moment dans ce qu'il a de singulier et de
riche ». Le dispositif fonctionne bien et le temps
de départ échelonné, récemment amélioré, permet
aujourd'hui plus de convivialité avec les
familles. « Celles-ci goûtent dans les E2C la réponse
à l'attente de réussite scolaire, avec l'atelier leçon,
et en même temps la possibilité pour les enfants
d'essayer une foule d'activités pour un prix quasi
symbolique... ». Reste à poser des exigences pour
que ce « mode de garde intelligent » donne pleinement
ses fruits. « J'ai une exigence, c'est que
l'enfant aille au bout d'une activité, qu'il ne
tombe pas dans le zapping... ».
Si chacun, à l'instar de Pierre Bosquet, reconnaît
l'existence d'un vrai travail collectif « où personne
ne cherche à grignoter le territoire de l'autre »,
ce respect du partenaire commence par le premier
intéressé : l'enfant ou le jeune. S'il est un verbe
conjugué à l'envi dans tous les discours et vérifié
dans les projets, c'est bien « accompagner » -
proposer des outils, montrer le chemin, faciliter
les découvertes - , et en aucun cas « porter ».
Nombre d'instances, d'opérations ou de dispositifs
- conseil municipal des jeunes, fêtes, scènes
musicales ouvertes, ateliers graph, chantiers jeunes,
projets humanitaires, booms solidaires... -,
illustrent aujourd'hui cette voie plus étroite mais
plus fructueuse, qui fait de celui qu'on éduque,
non un « réceptacle » d'apprentissages mais un
protagoniste, capable d'une authentique participation.
Ce n'est pas le moindre mérite du PEL de
Seyssins que d'activer la citoyenneté des enfants
grâce à un éventail de moments partagés et d'actions
concrètes.