LA PORCELAINE DE HEREND HEREND PORCELAIN

La période de Moritz Fischer:
L'émergence d'une grande manufacture
The Moritz Fischer period:
Emergence of a great porcelain maker
Lorsque Moritz Fischer fit l’acquisition de l’entreprise de
Vince Stingl en 1840, la fabrication de porcelaine n’y
était encore qu’à ses tout premiers balbutiements. En
très peu de temps, le nouveau propriétaire mit sur pied
une production digne de ce nom, tout en réorganisant
l’établissement pour lui donner progressivement les
structures d’une manufacture efficiente. Dès 1842,
Fischer participa à la première Exposition industrielle
hongroise tenue à Budapest, où ses produits recueilleront
déjà un beau succès.
Esthétiquement, les produits de Herend se situaient
dans la mouvance des styles dominants de l’époque:
le Biedermeier (N° 4) ou le néo-rocaille international
(N° 1), comme on les rencontrait abondamment dans
les répertoires des concurrents directs de Herend, la
manufacture de Vienne ou les fabriques de Bohême,
comme Schlaggenwald ou Elbogen.
L’histoire de la manufacture veut qu’en 1844, l’épouse
du comte Charles Esterházy de Galánta s’adressât à
Fischer pour réassortir l’un de ses services en porcelaine
de Meissen. Ce dernier relèvera le défi, pressentant tout
le bénéfice qu’il pourrait tirer de ce genre d’opération en
termes d’image de marque auprès de la haute aristocratie
hongroise. Et il est de fait que de nombreuses autres
requêtes de ce type viendront grossir les carnets de
commande dans les années qui suivirent. L’exercice
consistant à imiter le plus fidèlement possible les
modèles saxons, puis ceux de Vienne ou de Sèvres, allait
permettre à la jeune manufacture de se mesurer aux
standards les plus élevés de la porcelaine européenne.
Pour y réussir, Fischer ne ménagera pas ses efforts, améliorant
sans cesse la qualité de sa pâte, de ses émaux
et de ses ors. Avec son décor de «fleurs allemandes»
et sa forme inspirée de Meissen (bien qu’elle soit un
peu trapue), la soupière N° 2 témoigne des avancées
technologiques et artistiques réalisées en l’espace de
quelques années seulement.
La légende veut que cette école du mimétisme – extrêmement
formatrice pour ses collaborateurs – ait aussi
amené Fischer à réorienter complètement sa ligne de
production. Tout en imitant les chefs-d’œuvre de la
porcelaine européenne du XVIII e siècle, il trouvera dans
ces modèles illustres une inspiration sans limites pour le
renouvellement de son propre répertoire formel et
ornemental. Souvent même il reproduira, presque sans
les modifier, des modèles repérés dans les répertoires
When Moritz Fischer acquired Vince Stingl‘s factory in
1840, porcelain manufacture in the company was still in
its infancy. Very quickly, the new owner established a
production line worthy of the name, at the same time
reorganising the business in order to turn it gradually
into an efficient manufacturing structure. As early as
1842, Fischer took part in the first Hungarian Industrial
Exhibition in Budapest, where his products had great
early success.
From an aesthetic point of view, Herend products were
influenced by the dominant styles of the period: Biedermeier
(No. 4) or international neo-rococo (No. 1), such
as were to be found in abundance in the repertoires of
Herend’s direct competitors, Vienna or the Bohemian
factories, such as Schlaggenwald or Elbogen.
Factory history says that in 1844, the wife of Count
Charles Esterházy of Galánta turned to Herend in order
to get some replacement pieces for one of her Meissen
services. Fischer rose to the challenge, foreseeing all the
advantages he stood to gain from this type of transaction
in terms of the image his manufactory would acquire
among the Hungarian nobility. And indeed many other
requests of this kind were to swell the order books over
the next years. The practice of imitating the Saxon
models, and then those of Vienna or Sèvres, as faithfully
as possible, enabled the young manufacturing company
to calibrate its production on the highest standards
of European porcelain. In order to do this successfully,
Fischer spared no effort, constantly improving the
quality of his paste, his enamels and his gilding. With its
“German flowers” pattern and Meissen-inspired (albeit
somewhat squat) shape, the soup tureen (No. 2) illustrates
the technological and artistic advances made in
the space of just a few years.
According to legend, this learning by copying – an
extremely formative experience for his assistants – also
caused Fischer to refocus his production line completely.
By imitating 18th-century European porcelain master-
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1
Vase, après 1847
Portrait de Moritz Fischer
haut. 25,2 cm
Marques estampées: FM, HEREND, 847
HPMA, inv. 63.66.1
Vase, after 1847
Portrait of Moritz Fischer
Height 25,2 cm
Impressed marks: FM, HEREND, 847
HPMA, inv. 63.66.1
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Détail du revers du N° 1:
Vue de la manufacture de Herend
Detail on the reverse side of N° 1:
View of the Herend manufactory