Bonjour de Corée

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15.09.2015 Views

frottant les bâtonnets sur la pierre. Tout l'art du butgeulssi est de parvenir à tracer des signes parfaits, bien disposés les uns par rapport aux autres, dans un ensemble harmonieux. Les caractères sont dessinés à main levée et sans possibilité de retouche. Il existe plusieurs styles de calligraphie, plusieurs écoles, chacune ayant sa tradition et ses règles esthétiques établies jadis par d'éminents calligraphes. Cet art a fortement influencé la vie sociale et culturelle du peuple coréen. En effet, sous la dynastie Goryeo, les rois coréens adoptèrent le système chinois de recrutement des fonctionnaires. Au cours de l'examen (gwageo), les candidats étaient entre autres évalués sur leur connaissance des classiques chinois et la qualité de leur calligraphie. Pendant des siècles, l'ascension de l'échelle sociale en Corée a donc largement dépendu de l'écriture des individus. Dans certains cas, coucher des lettres ou des signes sur le papier n'est donc pas chose aisée. La plupart des professionnels de la calligraphie doivent aujourd'hui suivre une formation longue et rigoureuse qui ne mène pas forcément au succès. Même les amateurs étudient pendant dix, vingt, voire trente ans. C'est un des arts les plus exigeants et les plus respectés de Corée : il demande à la fois beaucoup de discipline, de la créativité et une certaine grandeur d'âme. Les calligraphes accomplis étaient souvent peintres, à l'image de Kim Jeong-hui. Avec leur pinceau ils pouvaient aussi bien dessiner une orchidée ou une pousse de bambou qu'exprimer en un court poème les émotions procurées par la peinture. Malgré cela, la peinture coréenne possède une riche tradition. 45 _ La culture La peinture Les Coréens peignent depuis la nuit des temps. Les plus anciennes fresques murales ont été découvertes dans des tombes de l'époque de Goguryeo, datant du IV e siècle. Les peintures de cette période démontrent l'influence du bouddhisme et utilisent déjà la technique de l'ombres. Une Académie de peinture fut créée au tout début de la dynastie

46 _ Bonjour de Corrée Peintures de Kim Hong-do : Jeune danseur et musiciens (à g.) ; Lutteurs (à dr.) Kim Hong-do (1745-1806) La peinture coréenne a connu de nombreux talents parmi lesquels Kim Hong-do. Ses paysages sont considérés comme les meilleurs du courant dit réaliste et ses portraits sont admirés comme nul autre pareil. C'est – avec Sin Yun-bok – le pionnier incontestable de la peinture de genre grâce à laquelle nous savons quelle était la vie des Coréens durant les dernières années de Joseon. Aux côtés de Jang Seung-eop et An Kyeon, Kim Hong-do est un des trois maîtres de la dynastie Joseon. On dit qu'étant jeune il était non seulement talentueux mais qu'il avait également beaucoup de charisme : il était paraît-il plein de charme, très ouvert et plaisait beaucoup à ses contemporains, en particulier au roi. À l'âge de 29 ans, il fit un portrait du prince héritier et une quinzaine d'années plus tard il se mit à parcourir le pays pour fixer à jamais le quotidien de ses contemporains. Plus tard, il s'intéressa davantage aux paysages de montagnes, à la nature en général, ce dans un style et suivant une technique uniques. Kim Hong-do peignait par à-coups, créant des lignes cursives et épaisses qu'ils remplissaient ensuite de couleurs douces. Il parvenait ainsi à exprimer parfaitement le tempérament coréen tout en accordant de l'importance au mouvement et à l'espace. À la fin de sa vie, Kim Hong-do se consacra entièrement à la peinture de genre et décrivit mieux que quiconque la vie des gens ordinaires. Son art et sa technique firent école. Ses tableaux étaient une réaction, parfois une critique, des yangban (les aristocrates), de leurs goûts artistiques conservateurs et de l'académisme ambiant. Son œuvre a marqué à jamais l'histoire de l'art coréen et a influencé de nombreux peintres. Elle constitue par ailleurs un témoignage précieux de la vie des Coréens durant cette période. Les peintures de Kim Hong-do sont aujourd'hui classées trésors nationaux et exposées dans les principaux musées du pays. Comme beaucoup de génies, Kim Hong-do mourut oublié de tous, affaibli par la maladie et la pauvreté.

46 _ <strong>Bonjour</strong> <strong>de</strong> Corrée<br />

Peintures <strong>de</strong> Kim Hong-do : Jeune danseur et musiciens (à g.) ; Lutteurs (à dr.)<br />

Kim Hong-do<br />

(1745-1806)<br />

La peinture coréenne a connu <strong>de</strong> nombreux<br />

talents parmi lesquels Kim Hong-do.<br />

Ses paysages sont considérés comme les<br />

meilleurs du courant dit réaliste et ses portraits<br />

sont admirés comme nul autre pareil.<br />

C'est – avec Sin Yun-bok – le pionnier incontestable<br />

<strong>de</strong> la peinture <strong>de</strong> genre grâce à<br />

laquelle nous savons quelle était la vie <strong>de</strong>s<br />

<strong>Corée</strong>ns durant les <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong><br />

Joseon. Aux côtés <strong>de</strong> Jang Seung-eop et An<br />

Kyeon, Kim Hong-do est un <strong>de</strong>s trois maîtres<br />

<strong>de</strong> la dynastie Joseon.<br />

On dit qu'étant jeune il était non seulement<br />

talentueux mais qu'il avait également<br />

beaucoup <strong>de</strong> charisme : il était paraît-il plein<br />

<strong>de</strong> charme, très ouvert et plaisait beaucoup<br />

à ses contemporains, en particulier au roi.<br />

À l'âge <strong>de</strong> 29 ans, il fit un portrait du<br />

prince héritier et une quinzaine d'années<br />

plus tard il se mit à parcourir le pays pour<br />

fixer à jamais le quotidien <strong>de</strong> ses contemporains.<br />

Plus tard, il s'intéressa davantage aux<br />

paysages <strong>de</strong> montagnes, à la nature en<br />

général, ce dans un style et suivant une<br />

technique uniques. Kim Hong-do peignait<br />

par à-coups, créant <strong>de</strong>s lignes cursives et<br />

épaisses qu'ils remplissaient ensuite <strong>de</strong><br />

couleurs douces. Il parvenait ainsi à<br />

exprimer parfaitement le tempérament<br />

coréen tout en accordant <strong>de</strong> l'importance au<br />

mouvement et à l'espace.<br />

À la fin <strong>de</strong> sa vie, Kim Hong-do se consacra<br />

entièrement à la peinture <strong>de</strong> genre et<br />

décrivit mieux que quiconque la vie <strong>de</strong>s<br />

gens ordinaires. Son art et sa technique<br />

firent école. Ses tableaux étaient une<br />

réaction, parfois une critique, <strong>de</strong>s yangban<br />

(les aristocrates), <strong>de</strong> leurs goûts artistiques<br />

conservateurs et <strong>de</strong> l'académisme ambiant.<br />

Son œuvre a marqué à jamais l'histoire <strong>de</strong><br />

l'art coréen et a influencé <strong>de</strong> nombreux peintres.<br />

Elle constitue par ailleurs un<br />

témoignage précieux <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>s <strong>Corée</strong>ns<br />

durant cette pério<strong>de</strong>. Les peintures <strong>de</strong> Kim<br />

Hong-do sont aujourd'hui classées trésors<br />

nationaux et exposées dans les principaux<br />

musées du pays.<br />

Comme beaucoup <strong>de</strong> génies, Kim Hong-do<br />

mourut oublié <strong>de</strong> tous, affaibli par la maladie<br />

et la pauvreté.

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